jeudi 31 janvier 2013

Webzone #2 La Revue d'Etude de Science-Fiction Futurae

Ô joie, Ô bonheur infini !

          Voilà que j'ai fais par le plus grand des hasards une découverte plus qu'intéressante. Moi-même étant universitaire, bien qu'encore à l'échelon insignifiant du mastère, et plutôt en histoire qu'en lettre, bien que je me spécialise dans l'histoire du livre, j'ai eu l'occasion de faire récemment une petite présentation dans le cadre des mes examens sur la science-fiction. Je n'ose pas vous mettre mon petit travail qui a certes reçu un bon accueil, mais sûrement du fait de l'ignorance de mon examinatrice sur le sujet, et donc qui n'a pas pu voir ce qui ressemble à quelques maladresses de ma part.

          Bref, pour en venir au fait que j'ai eu l'occasion de découvrir quelques travaux universitaires sur le genre de la science-fiction dernièrement, et cela s'est révélé plutôt très intéressant pour ma petite curiosité, et j'espère que certains ici font part d'un sentiment similaire au mien sur le sujet. Hélas pour moi, je  suis tombé trop tard sur une revue d'étude de science-fiction que je vais vous présenter, la ReS Futurae.

          Il s'agit donc d'une revue électronique semestrielle qui n'a pour le moment à son actif qu'un seul numéro publié lors du deuxième semestre de 2012. Donc est attendu deux numéros par an (puisque c'est semestriel, je définis la chose, au cas où). C'est du sérieux puisqu'il s'agit d'un travail universitaire. Mais je tiens à vous signaler son existence du fait qu'il est disponible au public dans sa version intégrale, ce qui est appréciable. J'ai tendance à râler sur mes propres travaux du fait que je trouve (c'est un avis personnel) que l'accès aux travaux de recherche est trop limité, difficile d'accès. Donc profitez ! J'aime d'ailleurs beaucoup la première phrase de l'édito de la revue que je vous cite ici.

Aucun phénomène culturel ne mérite d’être négligé, et surtout pas par les institutions universitaires dont c’est le cœur de métier, qui s’appuient essentiellement sur l’argent public, et doivent à la société des résultats fermes sur leur travail.
Irène Langlet

           La revue émet trois objectifs pour le moment :
  • de faire émerger une véritable communauté scientifique de recherches universitaires francophones sur la science-fiction
  • de faire une place aux corpus francophones, négligés par la critique anglophone, même dans les sommaires de Science Fiction Studies (qui tend, lorsque c’est le cas, à privilégier les corpus d’avant 1960).
  • de favoriser l’échange de savoirs entre l’expertise anglophone acquise et l’expertise francophone en structuration.

           Ce sont ces trois points qui font que j'ai les yeux qui brillent (bon, peut-être pas, mais ça me touche). Qu'est-ce que j'y vois ? J'y vois de l'espoir pour la SF francophone qui offre une qualité indéniable mais qui est par ailleurs trop souvent ignorée. Ignorée tout d'abord par les peuplades de ce beau pays nommé France, bien que j'exagère. On dispose d'une culture SF non-négligeable, mais les tirages d'une œuvre d'anticipation en France ne sont pas pour autant à la hauteur. Si à ses débuts en France, le "merveilleux scientifique" était reconnu par la critique généraliste (ex : le premier prix Goncourt), ce n'est plus le cas aujourd'hui. La science-fiction a été rangé dans un belle petite étagères, mais à l'écart du grand public, ce que je regrette. J'espère vraiment que cette revue on ne peut plus sérieuse, bien que je ne me fasse pas d'illusion par rapport à sa diffusion (bien que j'intervienne là) réhabilite la chose sur la scène francophone.

        De l'espoir aussi par rapport aux deux points suivant. Peut-être qu'en attirant l’œil d'universitaires anglophones, cela attirera des éditeurs de la langue de Shakespeare afin d'éditer de la science-fiction bien de chez nous, et ainsi espérer un avenir meilleur pour le genre en France. Encore une fois, je ne me fais pas trop d'illusion, mais je considère tout de même cette revue comme un premier pas significatif pour faire sauter le verrou du monde anglophone. Il faudra espérer probablement des années pour voir un effet quelconque, mais je préfère espérer que me résigner. Après, l'action doit se jouer bien plus au niveau des relations entre maisons d'édition (ex : Bragelonne et Gollancz) qu'au niveau des universités.

          Mais passons outre mes espoirs fous. Je tiens à féliciter le comité de rédaction et tous les gens qui sont derrière pour ce projet ambitieux. J'aimerais beaucoup avoir une revue gratuite similaire sur l'histoire du livre. J'espère simplement que les numéros suivant resteront libre d'accès.

          Voilà, je n'ai pas grand chose d'autre à ajouter. je sais que vous préférez lire de la bonne SF plutôt que de lire des livres sur la SF, mais bon, c'est mon blog, je fais ce que je veux uhuh. J'en profite d'ailleurs pour partager avec vous quelques-unes des lectures universitaires que j'ai eu en fin d'année 2012, dont quelques nom connus du côté de la ReS Futurae. Avec tout d'abord un ouvrage de synthèse qui relate une sorte d'histoire officielle de la SF. Il est assez court, donc je pense qu'il est sympathique pour s'imprégner un peu de la question avant de s'attaquer à des ouvrages plus intéressant d'un point de vue réflexion.

Roger BOZETTO, La science-fiction, Paris, Armand Colin, 2007, 127 p.

          Je conseille ensuite les ouvrages suivant, pour ce que j'ai lu, il en existe sûrement un paquet d'autres à lire absolument. Le Christian Grenier est peut-être un peu daté par contre. Je n'ai pas encore assez de lectures universitaires pour me faire une idée vraiment précise.

Anne BESSON, D’Asimov à Tolkien, Cycles et séries dans la littérature de genre, Paris, CNRS éditions, 2004, 247 p. 
Christian GRENIER, La science-fiction, lectures d’avenir ?, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1994, 169 p.

Irène LANGLET, La science-fiction, Lecture et poétique d’un genre littéraire, Paris, Armand Colin, 2006, 304 p.


           Voilà, je ferme ma grosse parenthèse dans mes critiques et conclus un joli mois de janvier où j'aurais redoublé d'activité. N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à cette revue électronique (c'est pour ça que j'ai fais cet aparté).

Enjoy !

Le site de la revue électronique : http://resf.revues.org/

lundi 28 janvier 2013

B comme Bière, de Tom Robbins



Titre : B comme Bière, la bière expliqué aux (grands) enfants
Auteur : Tom Robbins
Editeur : Gallmeister
Date de publication : 2012
Couverture :
Illustrateur : Miré
Pages : 151 pages
Prix : 8,90 euros

Biographie auteur :

TOM ROBBINS est peut-être né en 1936 en Caroline du Nord, mais rien n'est moins sûr. Considéré comme l’un des pères de la culture pop et qualifié d’“auteur le plus dangereux du monde”, il a écrit huit romans dont le célébrissime Même les cow-girls ont du vague à l’âme, porté à l’écran par Gus Van Sant. Il vit près de Seattle.

Synopsis :

À la veille de ses 6 ans, Gracie s'interroge. Quel est ce mystérieux liquide que les adultes ingurgitent avec une telle satisfaction ? Si son père élude ses questions sur la bière, l'Oncle Moe s'avère plus loquace. Il propose même à sa nièce de l'emmener visiter la Brasserie Redhook. Mais quand elle apprend que la visite n'aura pas lieu, Gracie a un accès de colère et engloutit une canette trouvée dans le frigo. Elle voit alors surgir la sympathique Fée de la Bière. Commence alors pour la fillette un voyage fabuleux et instructif au pays de l’alcool couleur de miel. B comme bière est un conte enchanteur dont la lecture a l'art d'enivrer petits et grands. À consommer sans modération.

Critique :

                Aimez-vous la bière ? Car je m’en vais vous révéler un secret, je n’aime pas ce breuvage. Autant vous dire que j’étais remonté que le livre ne soit pas intitulé «G comme Grenadine ». D’autant plus qu’on méchant libraire m’a forcé à acheter ce livre, je n’ai pas eu voix au chapitre. Le vilain !
                Bon, si vous zyeutez rapidement sur la note (en-dessous, pas au-dessus), vous vous rendrez rapidement compte que je ne regrette pas trop la chose. Tom Robbins semble être un écrivain très côté (je ne connais pas le personnage), avec une tendance à la satire sociale dans des livres plus complexes. Sauf que pour une fois, il fait une petite incursion dans le fantastique (la fée de la bière) avec une histoire ultra-fun et délirante. L’auteur ne se prend pas au sérieux.
                L’impression à la lecture du titre est que ça pourrait être un petit livre humoristique avec un auteur anonyme que l’on pose en grande surface culturelle vers les caisses juste pour faire vendre. Certes, il s’agit bien d’un livre court humoristique, mais il ne s’agit pas d’un texte purement commercial. Il y a la plume d’un auteur chevronné, tout en maitrise. Une patte géniale qui a dû rencontrer la fée de la plume. Tom Robbins n’hésite pas à intervenir dans son texte, la distinction auteur/narrateur n’existe presque pas. C’est peu courant mais particulièrement bien adapté et choisi car cela donne une liberté d’écriture incroyable. Il peut tout oser dans son récit.
                Donc si vous voulez connaître tous les secrets de la bière avec un sourire aux lèvres permanent, en lisant des répliques de dingues, des métaphores de folie, des envolées verbales farfelues (mais géniales), pour un prix pas cher et une lecture de maximum trois heures, ce livre est pour vous. C’est du plaisir sur papier.

Note : 8,5/10
Une fois n’est pas coutume, je vais modifier ma conclusion traditionnelle. A consommer sans modération.



La biere by Jacques Brel on Grooveshark