dimanche 25 mai 2014

BD à dévorer #9 Lupano's time

Voilà le retour des "speed critiques" !
Pour la première fois depuis la fin des notes sur ce blog, et après sept mois d'absence de BD franco-belge, voici un retour fracassant sous l'égide du grand, du trèèèèèèèèèèèèès grand, j'ai nommé sieur Lupano ! Peut-être, probablement, sûrement, très certainement mon scénariste préféré à l'heure actuelle. Et pour me faire plaisir, sieur Lupano est prolifique depuis ce début d'année. Que de bonnes choses, les voici, les voilà !

L'homme qui n'aimait pas les armes à feux, de Lupano et Salomone
Appréciation : Un western différent, décalé et drôle.
Après Alim le Tanneur ou encore Ma Révérence, Lupano confirme son incroyable talent - en plus de son éclectisme - avec ce western d'un genre nouveau, totalement décalé mais en même temps au scénario plus que bien foutu. La rengaine est pourtant souvent la même avec sieur Lupano, et donc je risque de me répéter. Avec un scénario solide donc, Lupano nous livre des personnages truculents plein d'humour qui donne toute leur saveur au made in Lupano. Le dessin de Salomone est quant à lui dans la lignée de la BD franco-belge, un dessin clair mais détaillé, et très chaleureux. J'aime vraiment beaucoup. Trois tomes pour le moment, s'achèvera en quatre il me semble. La série western du moment.

Les vieux fourneaux, de Lupano et Cauuet

Appréciation : Une tranche de vie qui swingue, qui dépote, qui balance du lourd.
Je vais me paraphraser, mais j'ai dis qu'avec Lupano, il s'agit souvent de la même rengaine. Un bon scénario, des personnages géniaux et de l'humour. Seulement, cela n'empêche pas d'être surpris d'une BD à une autre. Toujours en bien jusqu'ici. D'autant plus parce que monsieur Wilfrid Lupano a ce supplément d'âme lorsqu'il écrit une tranche de vie. Comme dans Ma Révérence (mon coup de cœur de l'an dernier), Les vieux fourneaux recèle une sensibilité rare derrière des réparties monumentales. En plus de cela, il y a un sens de l'anecdote juste génial. Franchement, je tire mon chapeau, une série qui risque encore d'être captivante. Le dessin de Cauuet est un peu moins poussé je trouve, mais le travail sur l'expressivité des personnage (le plus important dans une tranche de vie à mon avis) est bien fait. Je signe des deux mains et des deux pieds pour la suite !

Azimut, de Lupano et Andreae
Appréciation : Probablement une des BD les plus originale à l'heure actuelle, classé parmi mon panthéon des chefs-d’œuvre.
J'aurais tendance à sortir une tirade toute faite : "le meilleur pour la fin". Je vous laisserais juger par vous même si jamais vous vous égariez dans les méandres de l'imagination lupanoïenne.  Pour ma part, je crois qu'Azimut est un chef-d’œuvre, du genre hors-norme. Une fantasy burlesque à l'esthétique steampunk qui n'invente peut-être pas la poudre, mais qui a le mérite d'être une synthèse d'un tas d'influences, et cela pour le meilleur. J'avais bien aimé le premier volume, puis j'ai été estomaqué par le second. J'ai relu le premier, j'ai d'autant plus adoré. Il y a une richesse incroyable dans cette série. Lupano sait en plus bien s'entourer en la personne d'Andreae. Ce dernier a vraiment le style parfait pour retranscrire cet univers fantasmagorique. A chaque fois, j'ai le sentiment que Lupano collabore avec le dessinateur idéal. Une série parmi mes incontournables.

dimanche 18 mai 2014

Locke & Key, de Joe Hill et Gabriel Rodriguez

Série : Locke & Key
Auteurs : Joe Hill & Gabriel Rodriguez
Editeur : Milady Graphics
Couverture :


Prix : entre  19,90 et 24,90 euros

Biographie auteurs :

Joe Hill (de son vrai nom Joseph Hillstrom King) est le fils de l'écrivain Stephen King et de Tabitha King. Il n'a révélé cette identité qu'en 2007, car il souhaitait faire ses preuves par lui-même sans profiter des avantages qu'aurait pu lui apporter son nom.
Il est l’auteur de nouvelles comme celles du recueil Fantômes – Histoires troubles, de romans avec Cornes et Nosfera2, ou encore de comics avec l’excellent Locke & Key, en collaboration avec Gabriel Rodriguez.

Gabriel Rodriguez est né à Santiago. Cet artiste chilien est illustrateur de bande dessinée. Notamment le co-créateur de la série "Locke & Key" avec l'auteur Joe Hill.

Synopsis :

La famille Locke est déchirée. Après le meurtre brutal du père par un étudiant déséquilibré, tous emménagent dans la vieille demeure familiale. Mais quand une île s’appelle Lovecraft, la prudence est de mise ! Derrière les portes closes se dissimulent des secrets dangereux. Une intrigue captivante, des coups de théâtre imprévisibles, servis par le dessin impeccable de Gabriel Rodriguez.

Critique :

                S’il est une série comics à ne pas manquer, il s’agit de Locke & Key. Certains le savent déjà depuis un moment. De plus en plus dirais-je. Néanmoins, une œuvre telle que celle-ci ne sera jamais en manque d’éloges. Il faut absolument « répandre la bonne parole » à son sujet, ce serait un manquement de ma part dans le cas contraire. Je profite donc de la sortie récente de l’ultime volume concluant brillamment cette brillante série.

                Locke & Key est une œuvre de fantastique issu de l’imagination débordante de Joe Hill, fils du très célèbre Stephen King. Il ne faut pas pour autant occulter la part de Gabriel Rodriguez dans la réussite de cette série. Je bloque très souvent sur les comics par rapport au dessin. Et bien là, c’est tout le contraire, j’adore le trait donné par le dessinateur chilien. Le style fait américain – s’il est possible de dire ça -, mais surtout, il est magnifique, avec une colorisation très maitrisée. Pas de ligne de mouvements, et pourtant un dessin dynamique grâce à une très belle gestion des postures des personnages.

                Seulement, je dois renvoyer la balle du côté du scénario. La série ne serait rien sans celui-ci. C’est difficile d’en parler pourtant, car l’histoire doit beaucoup à l’atmosphère qui s’en dégage. Le concept de base déjà – vraiment bien trouvé – avec ces clefs aux pouvoirs attrayants. Un peu trop même. A tel point que la famille Locke – qui navigue de deuil, simples gros problèmes, grosses situations  à l’odeur moisie, etc – va devoir tout faire pour défendre cette magie issue d’on ne sait où (au départ bien sûr, vous aurez la réponse par la suite). Difficile de jongler d’un pied sur l’autre. Donc en plus du concept fantastique de base, Joe Hill propose un scénario extrêmement solide doublé d’un excellent sens du récit.

                Je pousserais néanmoins un coup de gueule. Aucun rapport avec la qualité de l’œuvre. Il s’agit de la politique tarifaire et éditoriale de Milady Graphics sur ce cycle. J’ai mis dans le descriptif (ci-dessus) que vous trouverez le cycle pour des prix allant de 19,90 euros (les cinq premiers volumes) à 24,90 euros (le dernier). Mais sachez qu’il existât un temps les trois premiers volumes à 14,90 euros dans leur version couverture souple (tout est en hard cover aujourd’hui, vive le dépareillement de la bibliothèque). Et ce n’était il y a pas si longtemps. La première édition date de 2010, et ces trois premiers volumes étaient encore dispo en 2012. Un gouffre abyssal entre l’édition du premier et du dernier volume. Dernier volume qui offre une jolie cocasserie puisque son prix a subitement augmenté de cinq euros, alors même que le contenu est le même quantitativement, très strictement et cela pour trente misérables pages supplémentaires. Et lorsqu’on pose la question à l’éditeur, aucune réponse. Vous me direz qu’il n’y a pas à se justifier de ces choix. Mais je n’aurais pas à me justifier non plus lorsque je n’achèterais plus aucun titre du groupe Bragelonne/Milady. Je peux comprendre une augmentation, mais pas avec une gestion aussi catastrophique et obscure, d’autant plus dans ces proportions.

                Bref, passons. Locke & Key un cycle intense. Six volumes de pur bonheur, avec une belle fin. Des personnages croustillants dans une atmosphère indescriptible. Habituellement pas très fan du fantastique à tendance horrifique, ce penchant est suffisamment léger pour voir mon cœur basculer du côté des adorateurs. Locke & Key est une série qui a tout pour elle, un véritable chef-d’œuvre.

Appréciation : Il y a du génie dans Locke & Key, et pas qu’un peu. LA série comics incontournable.

samedi 10 mai 2014

Morwenna, de Jo Walton

Titre : Morwenna
Auteur : Jo Walton
Editeur : Denoël

Date présente édition : avril 2014
Couverture :
Illustrateurs : Helen Rushbrook
Pages : 334 pages
Prix : 21,50 euros

Biographie auteur :

Née au pays de Galles, Jo Walton vit depuis 2002 au Canada avec son mari et son fils. Elle est l’auteure d’une dizaine de romans remarqués. Bien que son roman Tooth and Claw, inédit en français, ait reçu le World Fantasy Award en 2004, il lui a fallu attendra la parution de Morwenna pour rencontrer le succès qu’elle mérite.

Synopsis :

                Morwenna Phelps, qui préfère qu’on l’appelle Mori, est placée par son père dans l’école privée d’Arlinghurst, où elle se remet du terrible accident qui l’a laissée handicapée et l’a privée à jamais de sa sœur jumelle, Morganna. Là, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir des livres de science-fiction. Delany, Zelazny, Le Guin et Silverberg peuplent ses journées, la passionnent.
                Un jour, elle reçoit par la poste une photo qui la bouleverse, où sa silhouette a été brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est une sorcière, sa propre mère qui plus est ? Elle peut chercher dans les livres le courage de combattre.

                Ode à la différence, journal intime d’une adolescente qui parle aux fées, Morwenna est aussi une plongée inquiétante dans le folklore gallois. Ce roman touchant et bouleversant a été récompensé par les deux plus grands prix littéraires de la science-fiction : me prix Hugo et le prix Nebula. Il a en outre reçu le British Fantasy Award.

Critique :

                Indéniablement, Morwenna est un livre différent. Un livre parlant de livres. Qui plus est de science-fiction (en général). En apprenant cela, les doutes sont légitimes. Mais en même temps, qui est mieux placé qu’un lecteur (de SF) pour comprendre l’amour des livres (de SF) ? Alors on positive, on admire un temps la très belle couverture de Denoël (et Helen Rushbrook), on se rassure en regardant les prix reçus par le bouquin, et on se lance.

                Et… l’immersion n’a pas été immédiate pour ma part. Un peu désorienté, à la recherche de repères. Car avant d’être un livre appartenant à la grande famille de l’Imaginaire, il s’agit plutôt d’une tranche de vie. Or, j’aime beaucoup les tranches de vie, mais plutôt sur d’autres supports, comme le cinéma et la BD qui, avec ce côté visuel, me transmettent en général plus d’émotions (sans que ce soit négatif, ni une généralité, j’ai seulement plus tendance à réfléchir sur une lecture qu’à m’émouvoir). Sur un support purement littéraire, j’ai généralement trop l’impression d’un décalage entre le texte que je lis et moi-même, chose que l’image permet de combler au moins partiellement la plupart du temps, si la qualité du jeu d’acteur ou du dessin est là (à mon avis). Durant un temps, j’ai eu ce sentiment d’incompatibilité de pathos entre moi et Morwenna. D’autant plus avec la forme du journal intime qui m’a mis devant un fait difficile à surmonter : mon empathie au monde et celle de la jeune galloise étaient radicalement différentes.

                Mais voilà, Morwenna est un livre qui sort de la norme, et qui pourrait être qualifié de hors-norme, je pense. Comme lorsqu’on rencontre une nouvelle personne, le lien se crée par tâtonnements. Au fil des pages, on commence à connaitre cette jeune fille rescapée. On intègre ses schémas mentaux, aidé au final par la forme du journal intime merveilleusement bien menée, tout en retenue. Après tout, on est derrière le masque de cette fille qui cherche à se protéger des autres du fait de cette différence aux multiples facettes. En plus de cela, le style de Jo Walton apporte beaucoup à la forme. Je parlais de retenue. Morwenna ne s’épanche pas sur sa vie avec un style larmoyant. Pour schématiser ma pensée, on pourrait dire que Jo Walton a opté pour un texte qualitatif sur toute la longueur avec un petit démarrage diesel plutôt qu’un texte efficace dès le début (par le registre de la pitié par exemple) avant de dégonfler sur la durée. Bref, Morwenna ne s’apitoie pas sur elle-même, et nous ne le faisons pas non plus. On suit son regard et ses pensées, puis on interprète.

C’est là où Jo Walton est très forte. Elle ne nous force pas à éprouver de l’empathie par un procédé direct, mais elle nous y incite par des chemins détournés, par cette vision différente du monde, celle d’une jeune fille de quinze ans qui se construit sur un traumatisme, et cela par le biais des livres de SF (pour le côté tranche de vie) et des fées qu’elle voit et la magie (pour l’aspect fantastique du livre). C’est par l’une de ces scènes fantastique que je suis entré de plain-pied dans cette aventure humaine (première rencontre avec Glorfindel, scène éblouissante pour moi). Car il y a des scènes saisissantes, comme il y a aussi au détour de chaque page de petites phrases pleines de finesse qui font toute la subtilité de ce livre. J’ai été happé par la sensibilité de ce livre.

J’en reviens, pour finir, à ma crainte du « livre qui parle des livres », avec cette peur d’un aspect fastidieux de l’énumération. Au final, pas du tout. Ou plutôt, j’ai trouvé cette redondance à en être un peu blasé, mais pas là où je le pensais. C’est l’énumération généalogique du début du livre qui a sûrement participé au fait de ne pas accrocher directement à l’histoire. Tante machin, tante par-ci, etc. Mais le préjudice est faible, en comparaison de la qualité du texte. En ce qui concerne les livres, oui, il y a ce côté égrainage, mais pas de façon fastidieuse car d’une part, il y a de l’enthousiasme souvent qui accompagne chaque titre donné, mais en plus, il y a des réflexions de lecture dessus. Rien n’est stérile dans Morwenna, dans la forme comme dans le fond.

Appréciation : Un livre sans tabou, touchant, « ode à la différence » pour reprendre la quatrième de couverture. Une lecture très rafraichissante, et surtout fantastique, dans tous les sens du terme. Pas d'appréhension à avoir, foncez !
Le jeu des comparaisons : Néant, incomparable.

mardi 6 mai 2014

Légion, de Brandon Sanderson

Titre : Légion
Auteur : Brandon Sanderson
Editeur : Le Livre de Poche

Date présente édition : mars 2014
Couverture :
Illustrateurs : Jon Foster
Pages : 95 pages
Prix : 5,10 euros

Biographie auteur :

Brandon Sanderson est un auteur américain de fantasy. Il est diplômé de la Brigham Young University.
On lui doit, entre-autre, la série des Alcatraz, romans jeunesses qui ont été vendus dans de nombreux pays et ont vus leurs droits d'animation achetés par Dreamworks. Sa trilogie Fils-des-brumes a également connu un succès retentissant, de même que Elantris (publié dans un premier temps en France en deux volumes intitulés Chute et Rédemption).
Brandon Sanderson s'est également vu confier la tâche de finir la série La Roue du Temps que Robert Jordan ne put terminer avant de nous quitter en 2007 finissant ainsi l'un des plus grands classiques de la fantasy.

Synopsis :

Mon nom est Légion, parce que nous sommes nombreux. Ainsi parle le démon dans l’Évangile de Marc.
Le héros de cette nouvelle, Stephen Leeds, surnommé Légion, est un être multiple : très intelligent, il peut apprendre n’importe quoi en très peu de temps, mais extériorise tous ses savoirs sous forme d’hallucinations, qui sont autant d’aspects de lui-même. Il vit reclus dans une grande maison, entouré de ces nombreuses entités hallucinatoires, toutes dotées de compétences hautement spécialisées. Il est riche, car il loue ses services à qui peut se les payer. Un jour, il est engagé pour enquêter sur la disparition d’un scientifique, inventeur d’un objet très particulier : un appareil photo capable de prendre des photos du passé… Ce court texte, l’un des préférés de son auteur, aborde des questions complexes et fascinantes, telles que la nature du temps, les mystères de l’esprit humain, le potentiel de la technologie...

Dans cette histoire, Sanderson aborde un formidable assortiment de questions complexes : la nature du temps, les mystères de l'esprit humain, le potentiel de la technologie, et la volatile connexion entre la politique et la foi. Résonant, intelligent et très prenant, Légion est le divertissement provocateur d'un écrivain d'une grande originalité.

Critique :

                Légion est un texte de pur divertissement. Paf, c’est dit. Environ 90 pages de lecture et aucun temps mort me permettent de l’affirmer, l’auteur s’est fait plaisir dans l’écriture, et cette histoire est son terrain de jeu. Mais pour le coup, il s’agit d’un texte mineur de Brandon Sanderson. Car jamais (ou bien je serais très surpris) vous ne monterez au septième ciel – et même seulement au plafond – avec Légion.

                Pour autant, je ne dirais pas que c’est un mauvais texte, au contraire. C’est bien maitrisé, plutôt fluide et parsemé de scène quelque peu cocasses grâce à des personnages très sympathiques. C’est même peut-être trop bien maitrisé, j’ai eu peu de surprise. Malgré tout, l’enquête est distrayante. J’aime bien l’idée de l’appareil photo qui prend des photographies du passé. Le fait de basculer dans une certaine problématique religieuse donne un peu d’enjeu à l’histoire, sans l’élever au firmament.

Appréciation : Une novella à prendre telle quelle, un bon moment de divertissement, agréable et sans prétention.
Le jeu des comparaisons : Hum, difficile de trouver une comparaison. J’aurais bien dis qu’il y a un peu de Sherlock Holmes dans le personnage de Stephen Leeds, aidé de beaucoup de docteurs Watson, car ils sont Légion.

vendredi 2 mai 2014

States of Grace, de Destin Cretton

          Depuis quelques temps, je trouvais les sorties cinéma globalement peu intéressantes. Aucun film à l'affiche ne m'offrait cette petite excitation du grand film qu'on s'imagine avant même de le voir. Sauf que la bande-annonce de States of Grace est parvenue jusqu'au clic de ma souris. Et tout de suite, cette envie pressante de retourner dans les salles obscures.
          Chose voulue, chose faite. Et States of Grace a complètement répondu à mes attentes, et même plus. Pour faire simple, rien ne m'a déplu dans ce film où l'on passe par tous les états, d'une détresse silencieuse ou exprimée - mais bien douloureuse - à une joie simple et magnifique. Et pour servir toutes ces émotions, le film dispose de scènes particulièrement poignantes, pleines de force grâce aussi à de superbes jeux d'acteurs, adultes ou jeunes.
            Souvent aussi avais-je le cœur serré. States of Grace n'est pas un film banal. Issu du cinéma américain indépendant, le film ne dispose pas d'un scénario bateau, mais plutôt de tout un tas de problématiques différentes sur les foyers d'accueil. Chaque problématique souvent est incarnée dans la personnalité de chaque personne. Un foyer d'accueil, ce n'est pas une histoire, mais des histoires, à tous les niveaux encore, adultes ou jeune. Pour avoir déjà vécu quelques cas compliqués d'un point de vue éducatif, j'ai trouvé States of Grace d'une très grande crédibilité. Et malgré toutes les difficultés, même les pires, toujours des héros du quotidien essaient d'avancer. Un film rafraichissant, époustouflant de sensibilité, sur un thème qui me touche beaucoup. Avec Dallas Buyers Club, mon film de ce début d'année.