Le Dévoreur de livres est un monstre à l'existence avérée. Et pourtant, il demeure toujours insaisissable, errant de librairie en librairie, et frappant ici de sa passion dévorante...
Série : Master
Keaton Auteur : Naoki Urasawa, Hokusei Katsushika & Takashi Nagasaki Editeur : Kana
Date de publication : 2013 Couverture :
Nombre de tomes sorti : 1 (12 tomes prévus)
Pages : 318
pages grand format
Prix : 15,00
euros
Biographie auteur : (source : bedetheque.com)
Naoki URASAWA
est né en 1960 à Tokyo. Diplômé en économie, il partage son temps, depuis le
lycée, entre le dessin et la musique. En 1982, il reçoit le prix du meilleur
jeune mangaka décerné par l’éditeur Shôgakukan. Sa première œuvre “Beta” - un récit de science-fiction –
publiée, il enchaîne les séries à succès et les distinctions : 35e prix
Shôgakukan pour ''Yawara'' ! (une
série sportive sur le judo) en 1990. Un hit incontestable passé du manga au
petit et grand écran. L’énorme succès de Master
Keaton le mène tout droit en ’99 au prix Tezuka décerné à sa nouvelle
création : ''Monster''. Témoin de son
époque, Urasawa met son dessin soigné, réaliste et classique au service d’un
récit haletant et détonant proche du roman policier noir.
Synopsis :
Taichi Hiraga
Keaton, né de mère anglaise et de père japonais est diplômé d'Oxford.
Ex-instructeur du S.A.S., les forces spéciales britanniques, il est admiré par
ses pairs. Il est par ailleurs un archéologue renommé. Keaton possède un sens
logique et un esprit de déduction hors du commun et détonne par ses méthodes
d'investigation peu orthodoxes. Il enseigne à présent dans une université, et,
parallèlement, mène des enquêtes pour le compte d'une compagnie d'assurances,
ce qui n'est pas toujours sans risque !
Critique :
Qui se dit fan de mangas est obligé de lire du Naoki
Urasawa, véritable machine de séries à succès (20th Century Boys, Monster,
et maintenant Master Keaton). Contrairement à ce qu’on pourrait croire
d’ailleurs, ce nouveau titre n’est pas à proprement parler une nouveauté
puisque la publication de ce premier opus au Japon date de 1989. D’une part, ça
se voit dans le dessin du maître, déjà caractéristique, mais au trait plus
épais par manque d’expérience encore avec le matériel professionnel j’imagine.
Alors pourquoi autant de temps pour que Master
Keaton soit publié en France ? Peut-être à cause du format des
chapitres présents qui nous offrent plusieurs histoires courtes plutôt qu’une
seule enquête au long court. Mais je ne crois pas que ce soit la raison
tellement la qualité de cette œuvre me parait évidente. Parce qu’Urasawa fait
très fort ici. Ses personnages sont très rapidement campés, donnant
l’impression qu’on les connait depuis longtemps, tout en leur gardant cet air
énigmatique, comme quoi on a encore tout à découvrir.
S’offre à nous alors les aventures d’Hiraga Keaton,
simple par son aspect graphique, mais doué de multiples talents qui font toute
la saveur de ce manga. C’est la grande force d’Urasawa, à savoir que tout le
temps, il offre un cadre très riche, avec des détails croustillants comme
comment survivre à la déshydratation dans le désert, pour prendre un exemple.
Les mises en situation paraissent terriblement réalistes tout en étant peu
commune. Et les situations plus communes paraissent elles des plus
intéressantes.
Voilà, de l’excellent Urasawa, bien mieux que le dernier
Billy Bat qui m’a plutôt déçu. J’attends la suite impatiemment, et elle
devrait arriver assez vite apparemment. Et j’aime ce grand format en manga, on
en a pour son argent.
Note :9/10
LE
manga de ce début d’année en France. A dévorer.
Série :
Thomas Passe-Mondes Auteur : Eric Tasset Editeur : Alice Editions Couverture :
Nombre de tomes sorti : 6 Illustrateur : François Baranger
Pages :
283 (format poche)
Prix :
7,50 euros
Biographie auteur :
Né à Grenoble en 1964, Éric
Tassetexerce
la profession d'ingénieur projet dans l'industrie. De longue date, il a
ressenti le besoin de faire partager sa passion pour l'histoire et le riche
patrimoine de la France, ce qui l'a conduit à écrire et publier quatre livres
aux Editions de Belledonne (L'Isère des châteaux forts ; Les Contes
Inédits du Dauphiné au temps des Enchanteurs ; Les plus belles
Légendes de l'Histoire du Dauphiné ;Châteaux forts de l'Isère), mais aussi
à illustrer de nombreux ouvrages, à l'aide des dessins et des tableaux qu’il
réalise.
Un
autre de ses plaisirs est d'écrire pour la jeunesse. Et voilà justement des
années qu’il rêvait de jeter sur le papier les bases d'un univers baroque
destiné aus enfants et aux adolescents : c'est chose faite, à travers le cycle
de Thomas Passe-Mondes. Le Monde d’Anaclasis livre enfin son univers
fantastique, habité par la magie, le mystère et l'aventure…
Synopsis : (source : alice-édition.be)
Thomas Passelande – un orphelin de
quatorze ans – vit une existence sans histoires en compagnie de sa grand-mère
Honorine. Jusqu'au jour où il découvre qu'il possède le pouvoir de pénétrer
dans un univers parallèle, le mystérieux Monde d’Anaclasis, peuplé d’habitants
étranges. Le jeune garçon apprend alors qu'il appartient à l'ordre respecté des
Passe-Mondes, et qu'un destin hors du commun l'attend depuis toujours.
D'aventures en rencontres, aux côtés de
sa nouvelle amie Ela, il va découvrir pourquoi cet univers incroyable lui
semble si familier…
Avec Thomas, arpentez les ruelles de
Dardéa, l’Animaville flottant dans les airs, laissez-vous séduire par Ela, la
pétillante fille du maître Guide de l'Animaville, combattez les
hommes-scorpions et d’autres terribles créatures, défiez la forêt des Murmures
en compagnie des énigmatiques Touillegadoues… Aventure, humour, suspense,
intrigues, tous les ingrédients sont réunis pour créer un monde fantastique
peuplé de personnages bienveillants ou terrifiants. Plongez-vous sans plus tarder
dans cette quête fantastique et passionnante !
Tout est respectant les règles de
l’heroic fantasy, l'auteur a construit un monde intéressant et prometteur, dont
l’imaginaire – narratif et verbal – est sans limites.
L'intrigue connaît de nombreux rebondissements
et le lecteur n'a pas l'occasion de s'ennuyer. Les dialogues sont écrits dans
un style contemporain très accessible aux jeunes lecteurs, avec maintes
références à leur vie quotidienne (musique, mode…).
Critique :
Un concept réellement
intéressant, qui rappelle à la fois « Harry Potter » sur certains
points, mais aussi, pour les connaisseurs, Ewilan de Pierre Bottero.
Bien qu’ayant moi-même parlé à l’auteur de ce livre – en effet, le mien est
dédicacé – (ajout Kissi : comme qu’il se la pète), je peux vous
dire que ce dernier m’a assuré de n’avoir pas lu cette série (Ewilan).
C’est dommage je trouve, de ressembler au concept d’un auteur sans pour autant
ne l’avoir jamais lu. Surtout que cet auteuraurait peut-être rendu son livre encore plus particulier, par son
influence !
Bref, je
vous énonce ici ce premier point qui m’a quelque peu déçu, mais bon, ce n’est
pas important, ce n’est au contraire qu’un détail. L’entrée dans le monde se
fait de manière facile, tout comme la lecture. Il faut savoir qu’à la base, ce
roman est plutôt destiné à la jeunesse, pour le début de série tout du moins.
L’auteur m’a lui-même confirmé que petit à petit, la suite évoluait et devenait
un peu plus complexe, s’adressant alors aux plus grandes faims. Je vérifierais
cela et vous en tiendrais, bien évidemment, au courant.
Donc, je
reviens au concept, la faculté du personnage de passer d’un monde à l’autre, ce
décalage de temps peut également rappeler Le Monde de Narnia, de Clive
Staples Lewis. Je n’ai pas particulièrement accroché, mais ça reste tout de
même un bon bouquin, avec un bon fond à mon goût. Le principe est bien
réexploité, les personnages sont intéressants, mais sans plus. La quête du
protagoniste semble, à mon goût, se dérouler sans trop d’incident, il est sauvé
miraculeusement plusieurs fois… Il ne rencontre pas encore de risques sérieux,
et j’espère qu’il en viendra à des situations où sa survie sera un peu plus en
jeu. Ce serait peut-être mon plus gros reproche : tout semble trop facile.
Il manque un peu de ce piment qui vient à chaque fois compliquer les choses.
Je vous le
recommande néanmoins, car il se lit assez aisément, l’auteur a un bon style, le
livre « coule de source », si je puis dire !C’est le moment ou jamais d’accentuer quelque
peu votre culture concernant la fantasy, avec ce nouvel auteur qui accumulera –
et je le pense – probablement un peu de renommée prochainement. Il
promet !
Note :7/10
Un livre a prix cassé, qui se
lit d’une traite avec envie, que demander de plus ?
Série :
La Tour Sombre Auteur : Stephen King Editeur : J’ai lu Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7 Illustrateur : Grégoire Hénon
Pages : 255
/ 397 (format poche)
Prix : 6,00
€ / 8,40 €
Biographie auteur :
Stephen King est né le 21 septembre 1947
à Portland, dans le Maine. Ses parents se séparent alors que celui-ci n'a que
deux ans. Il ne vit certes pas une enfance très heureuse entre les absences de
sa mère et la méchanceté de ses camarades de classe dont il devient rapidement
le souffre-douleur. Pour échapper à la souffrance quotidienne dont il est la
victime, Stephen trouve son réconfort dans la lecture.
C'est en découvrant, par le plus grand
des hasards, une malle remplie de livres fantastiques dans le grenier de sa
tante, qu'il se prend de passion pour la littérature avec une prédilection
marquée pour le genre du fantastique. De sa grand-mère qui était une
admiratrice d'Agatha Christie, il retient une façon assez particulière de lire
en commençant par la fin, ce qui lui évitait de lire tout ce qui était
intermédiaire entre l'introduction et la conclusion. C'est d'ailleurs de cette
méthode qu'il a tiré profit pour élaborer ses romans de façon à brouiller les
cartes en rendant l'histoire impossible à comprendre pour tous ceux qui
seraient tentés de débuter par la fin.
Stephen King ressent très jeune
l'envie d'écrire, il commence à ébaucher des petites histoires dès l'âge de 12
ans. Il fait une brillante scolarité puis de bonnes études universitaires et
obtient une maîtrise en anglais. Il continue toujours à écrire alors qu'il
exerce différentes professions, comme celle de professeur et de concierge.
Stephen King abat des masses énormes
de travail, écrivant même plusieurs livres dans la même année. Chacun de ses
livres connaît un immense succès, à tel point qu'il est aujourd'hui un des
écrivains les plus célèbres, les plus aimés et surtout un des plus lus. Il est
la référence incontestable et inévitable de la littérature fantastique. Il
totalise jusqu'à environ 44 ouvrages vendus à plus de 100 millions
d'exemplaires ! Ses ouvrages sont traduits dans plus de 32 langues différentes.
De plus, 35 films ont été adaptés d'un de ses livres.. Ceux qui détestent la
littérature ne pouvaient pas échapper au phénomène Stephen King. Il vit
toujours à Bangor, dans le Maine, dans une superbe demeure de style victorien,
avec sa femme Tabitha Spruce et deux de leurs enfants prénommés Joe et Owen.
Leur fille, Naomi, vient de faire un mariage homosexuel à Nashville, dans le
Tennessee.
En dehors de son métier, King est un
grand fan de base-ball et de rock. Il joue d'ailleurs de la guitare. Pour
assouvir ses deux passions, il a créé et financé WZON, une station de radio à
Bangor qui diffuse du rock et retransmet des matchs de base-ball.
Synopsis :
Un désert
calciné, cruel et aveuglant. Immense. Un lieu réfractaire à la vie. C'est à
peine si quelques masures, quelques hameaux subsistent çà et là, écrasés sous
le ciel inerte. Un enfer implacable.
C'est là,
pourtant, que marchent les deux solitaires; obstinés, portés par un destin qui
les dépasse.
L'Homme en
noir d'abord, mystérieux, qui laisse dans son sillage une légende de faiseur de
miracles. Et puis le Pistolero, économe, laconique, dont lui-même ne sait plus
s'il est encore humain. Le premier fuit, le second poursuit. Il y a si
longtemps qu'elle s'est engagée, cette chasse à l'homme, plus de vingt ans
certainement. Sans que ni l'un ni l’autre ne sachent réellement qui détient les
clés de ce jeu mortel. Et si le gibier n'était pas celui qu'on croit ? …
/
Échoué
sur une plage peuplée de monstres, gravement blessé, Roland de Gilead se
retrouve face aux trois portes qui jalonnent sa route vers la Tour Sombre, son
but ultime. Par elles, il parcourra l'espace-temps, rencontrera trois
compagnons insolites et reverra Jake, cet enfant dont le souvenir le hante et
qui semble nécessaire à sa quête. Alors que le temps devenu fou joue contre lui
et les siens, le Pistolero saura-t-il démasquer ses noirs ennemis, magiciens et
démons ligués pour s'emparer de la Tour ? Est-il prêt pour cela à partager son
idéal, en s'en remettant au ka - le destin ? C'est pour lui l'heure de vérité…
Critique :
Une
critique un peu spéciale, il est vrai ! En réalité, cela fait déjà un
petit moment que j’ai terminé ma lecture sur Le Pistolero, et il faut
vous avouer, que je n’arrivais pas à en faire une critique ! Un récit un
peu dur à commenter. J’aurais bien entendu pu en faire une, mais je n’en avais
guère l’envie voyez-vous. J’ai donc acheté le tome deux, Les Trois Cartes,
histoire de voir ce que la suite valait. Je vais donc commenter les deux en un,
j’essaierais de voir à l’avenir ce que je fais !
Et je ne
fus certes pas déçu, absolument pas même si je puis dire. Vous avez déjà eu
quelques aperçus de mes précédentes critiques, et en fait, je trouve qu’il est
dur d’évaluer un livre par rapport à un autre, surtout si ces derniers n’ont
pas de genre littéraire similaire. N’étant jamais réellement sorti du style « fantasy »,
je n’ai pas de base concrète sur laquelle m’appuyer. Je mets 9, hésite avec le
9,5… Mais bon, mettez-vous bien en tête que c’est un auteur qui m’a
marqué !
Bref,
passons sur la notation. En réalité, le premier tome m’a surpris, agréablement
bien entendu. Mais le second m’a totalement subjugué. Mais c’est une suite qui
attendra quelque peu ! Attardons-nous un peu sur Le Pistolero. On
découvre petit à petit l’univers de l’auteur, le monde même, puisque celui-ci
diffère du notre en de nombreux points. Un style « Western » assez
agréable, n’ayant pas l’habitude particulière d’en lire. C’est un ami qui
m’avait conseillé cette lecture, et je l’en remercie de tout cœur. C’est fou de
voir combien d’écrivains ont été touchés par l’influence du Seigneur des
Anneaux ! Celui-ci, l’autre (prochaine ou précédente critique ?)…
La quête de
ce personnage, de ce pistolero, Roland, nous ensorcelle en quelque sorte, bien
que l’on espère, à mesure, tout comme lui, qu’il l’atteigne ! Mais en
réalité, ceci me rappelle un cours de philosophie, sur Alain, qui disait, que
le bonheur ne consistait pas dans l’objectif que l’on se fixe, mais dans le parcours
qu’on accomplit pour atteindre cet objectif. Et bien là, c’est exactement la
même chose : finalement, on ne jouit (ne jouira pas plutôt) lorsque Roland
atteindra sa fameuse « Tour Sombre », comme il l’aime l’appeler, mais
au contraire, on jouit tout au long de notre lecture, sur ce chemin qu’il
parcourt afin de l’atteindre.
Je
m’éloigne quelque peu, le style même de l’auteur rencontre quelques similitudes
avec le mien, je m’en inspirerais d’ailleurs probablement ! Si l’on ajoute
à son style, ces quelques images toute particulières à son style, se trouvant
au centre du livre, on ne peut qu’aimer. Le mystère qui enroule « l’homme
en noir », nous laisse durant toute notre lecture, sur le cul, si je puis
dire. On attend, on attend, et on ne découvre en réalité absolument pas quel
est son rôle, ni le sien, ni celui de la Tour Sombre. Pourquoi aide-t-il
Roland ? Mystère et boule de gomme.
Bref, le
premier tome m’a laissé un peu perplexe, d’un sentiment mitigé. Et je pense
qu’en
cela, l’auteur a réussi son objectif. Il m’a laissé dans l’attente d’une suite, je ne pouvais
absolument pas m’arrêter sur cela ! Un jour ou l’autre, la tentation
aurait été trop forte pour que je puisse résister à l’envie d’entrer dans une
bibliothèque, ou une libraire, et d’emprunter/acheter la suite !
J’ai donc
eu besoin de Les Trois Cartes afin de me débarrasser de ce
sentiment ! En réalité, j’ai trouvé cette suite beaucoup, beaucoup plus
drôle, et saisissante. On ne peut pas s’empêcher de rire du comique de
situation, parfois, ou à d’autres moments, de jeux de mots, d’attentions
particulières de Stephen King. On ne peut pas s’empêcher de pouffer de rire,
quand l’auteur lui-même se fout de notre gueule, entièrement ! En tout
cas, je l’ai ressenti comme cela. Il imagine un personnage parlant dans la tête
d’un autre personnage, puis nous pose dans les pattes, un lapin, ou plutôt un
personnage ayant déjà dans sa tête deux personnalités !
Il
multiplie selon moi, son nombre de talents. C’est magnifique, sublime. En même
temps, il dissimule ci et là quelques critiques de la société. Mais ce qui m’a
réellement pris aux tripes, ce sont le rôle que jouent ces trois cartes !
Et découvrir au fur et à mesure leur signification… Brûler aussi dans l’attente
de savoir ce que l’on va découvrir derrière cette nouvelle porte. Bref, c’est
un chef d’œuvre à mon sens. Un de plus. Désolé de ne vous présenter que cela en
ce moment. Ce n’a pas toujours été le cas, je préfère immédiatement vous
rassurer ! D’ailleurs mon autre critique n’en est pas une, même si ça
reste agréable à lire.
Je ne vais
pas vous laisser vous attarder plus longtemps en ces lieux, filez dans votre
librairie préférée ! On peut se le permettre, vu le prix du livre…
Note :9/10
Le premier n’était que
massacre. Celui-ci est plus retord, plus recherché, plus approfondi à mon sens.
Que vous révélerons vos cartes ?
Série : Cycle
de l’Ekumen Auteur : Ursula Le Guin Editeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 1974 Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7 romans et 22 nouvelles Illustrateur : Jackie Paternoster
Pages : 446
pages
Prix : 7,60
euros
Biographie auteur : (source : fnac.com)
Née en 1929 en
Californie, Ursula Kroeber écrit sa première nouvelle à l’âge de onze ans. Elle
obtient un MA de Langues et Littératures romans en 1952 puis épouse Charles Le
Guin, d’origine bretonne, en 1954. Après avoir enseigné quelque temps le
français à l’université, elle s’installe à Portland, dans l’Oregon et se
consacre alors à l’écriture.
Dès 1964, elle
se plonge dans la fantasy avec La Règle des noms mais c’est surtout son cycle de Terremer qui la révèle au
public. Avec le cycle de Hain, elle
aborde également la science-fiction et obtient grâce ses romans deux prix
Nebula, deux prix Hugo et un prix Locus.
En 2007, elle
remporte également le Grand Prix de l’Imaginaire pour le recueil Quatre chemins de pardon.
Son œuvre
comporte aussi un cycle pour la jeunesse : Les
Chats volants.
Synopsis :
Deux mondes se
font face : Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux
de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est
la pauvreté.
Et Urras qui
a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à
la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek,
physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son
monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une
communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de
s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui
a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa
virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec La Main gauche de la
nuit, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d’œuvre
d'Ursula Le Guin.
Critique :
Les Dépossédés d’Ursula Le Guin est une œuvre
qui fait grandir un genre grâce à l’importante réflexion menée par l’auteure
par le biais des sciences sociales et humaines. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de
lecteurs SF lorsqu’on voit des textes engagés comme celui-ci ? Car on a
ici un récit extrêmement politisé qui pose la question de la viabilité d’une
société anarchique communiste face à une société capitaliste. Alors je ne vais
pas vous livrer mon interprétation, chacun se fera la sienne, et je pourrais
faire plus qu’une disserte sur le sujet tellement il y a de matière dans ce
bouquin.
Néanmoins, je vais tout de même parler de cette toile
de fond engagée extrêmement intéressante car Ursula Le Guin tente de prendre un
recul objectif (bien qu’à mon avis, ce soit impossible), mais qui a le mérite
par conséquent de ne pas opposer deux systèmes politiques de façon manichéenne.
Après, on a quelques revendications très visibles de l’auteure comme la condition
de la femme (il faut rappeler que dans les 70’s, les auteures au féminin dans
la SF étaient fort peu nombreuses) ou encore la liberté.
Mais à part quelques thématiques, toujours je me pose
des questions sur les orientations réelles de madame Le Guin. Pousse-t-elle
cette idée pour le bien de son intrigue, ou alors par conviction ? C’est
extrêmement difficile à appréhender dans cette optique, et donc je pense qu’il
ne faut pas le faire, qu’il faut seulement se faire sa propre opinion à partir
de la matière qu’elle donne. Je suis loin d’être pour le système politique
alternatif qu’elle propose, mais il y a la force de proposition, sans virulence
excessive dans le propos, car elle laisse le choix.
En tout cas, elle parvient à toucher là où ça fait
mal, avec une véritable critique de la société sous couvert de la SF. Mais
revenons un peu à la fiction plutôt qu’aux idées politiques qui servent de fil
conducteur de notre héros, Shevek, un physicien hors-norme et qui va voir sa
théorie scientifiques objet du pouvoir de façon visible dans une société où il
n’est pas censé en y avoir alors que par opposition, sa théorie va être objet
du pouvoir dans une société totalement menée par celui-ci, sauf que cette fois,
ce sera de manière insidieuse (oui, c’est long comme phrase). C’est ce dilemme
qui va mener la vie de Shevek, comment se séparer de ces contraintes sociales
et politiques. Et ma foi, c’est mené de fort belle manière avec deux fils
principaux décalés dans le temps mais qui au final vont se rejoindre dans un
final je trouve très maitrisé.
Note :8,5/10
Une grande fresque qui met au
cœur les idéologies et l’oppression insidieuse qu’elles portent. A dévorer.
Souvenez-vous, lorsque je vous souhaitais mes meilleurs vœux en ce début d'année. J'avais fais la promesse d'expliquer un peu la façon dont je note, qu'est-ce que ça représente, histoire de vous éclairer un peu mieux dans les méandres de mon esprit pas forcément facile à appréhender avec un regard externe. Je vais vous exposer ça par différentes fourchettes, et vous vous rendrez compte que mon système de notation n'est pas du tout homogène (peut-être le changerais-je un jour).
Je commence avec la fourchette haute qui va de 7 sur 10 à 10 sur 10.
Il s'agit de la fourchette où il n'y a pas (trop) de questions à se poser, vous pouvez y aller les yeux fermés, ça devrait être du tout bon normalement. Alors les nuances sont très fortes d'un point à l'autre, mais vous avez la garantie que j'ai aimé à partir de 7.
Détaillons un peu tout de même, il s'agit de la fourchette la plus importante malgré tout puisque ce sont les notes que je voudrais mettre à chaque fois. Bon, à partir de 9 sur 10, vous pouvez vous dire que c'est parmi ce qui se fait de mieux, c'est le top du top, l'incontournable, ce que vous devez vous fournir en premier.
Lorsque je note dans les 8 sur 10, c'est que le livre en question est excellent, mais qu'il manque quelque chose pour que ça soit exceptionnel. Mais c'est bien au-dessus de la masse produite.
Et dans les 7 sur 10, c'est que c'est du bon, mais que j'ai un sentiment d'inachevé peut-être, souvent parce que ça manque d'ambition. J'adresse aussi souvent cette note pour les livres très divertissant, qui appuie sur le côté fun, où l'on se pose pas de question et où on passe un bon moment.
La seconde fourchette se situe au-dessus de la moyenne entre 5 et 7 sur 10 (7 non compris).
Cela signifie que potentiellement, ça aurait pu me plaire, ou bien que ça a le potentiel de vous plaire car c'est bien réalisé, mais que je n'ai pas accroché plus que ça. Je détaille un peu.
Dans les 6 sur 10, et parce qu'on ne passe pas du blanc au noir en un demi point, il y a vraiment pas mal de choses qui m'ont plu dans le texte, il y a de la qualité, mais en même temps, il y a trop de choses qui manquent et/ou trop de défauts, alors que le livre avait tout pour suffire à mes goûts personnels.
Dans les 5 sur 10, c'est à peu près la même histoire, il y a des qualités, mais je suis vraiment assez loin d'aimer au final. Mais renseignez-vous sur ce qui a été dis ailleurs.
Et enfin, tout ce qui est inférieur à 5 sur 10.
Je ne vais pas trop en parler, car c'est que je n'ai vraiment pas aimé ou pas réussi à terminer. Ça ne m'arrive pas souvent, et lorsque ça m'arrivera à nouveau, je ne sais pas si je l'afficherais systématiquement sur le blog, car après tout, je suis là pour montrer ce que j'ai aimé et ce que je vous recommande. Donc du coup, pas de subdivision au sein de cette fourchette.
Après, je note beaucoup au ressenti à l'intérieur de ces fourchettes, donc une note aurait pu être différente un an plus tard selon le contexte dans lequel je me trouve et l'évolution de mes goûts. Si vous avez des questions (ou des conseils), n'hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires.
Dernièrement, j'ai vu pas mal de films sympathiques et que je vous conseille de regarder si vous aimez les thrillers ou la SF. Pas des grands films, mais des bons films tout de même.
The Place Beyond the Pines,de Derek Cianfrance,
Avec Ryan Gosling, Bradley Cooper & Eva Mendes.
Un "thriller" orienté tranche de vie vraiment sympathique mais surtout merveilleusement bien tiré vers le haut grâce aux performances de Ryan Gosling et Bradley Cooper. Si vous aimez les films avec cette petite tonalité "mélancolique", parce que la vie est dure, ce film est pour vous. Ne vous attendez pas à de l'action en veux-tu en voilà. Non, attendez-vous plutôt à des plans foireux qui s'enchainent, dans le sens où tout tourne au vinaigre pour nos protagonistes. Un titre et une fin qui se veulent poétique (enfin, je crois), mais cette fin justement m'a laissé un petit sentiment d'inachevé (mon seul bémol).
Dead Man Down,de Niels Arden Oplev,
Avec Colin Farell & Noomi Rapace.
Pour le coup cette fois, il y a vraiment plus d'action, sans pour autant que ça tourne à l'excès. Donc on a cette fois un vrai bon thriller, avec un rôle sur mesure pour monsieur Farell. Les fils de l'intrigue sont parfois un peu gros, mais ça reste raisonnable. C'est bien rythmé je trouve, la réalisation est bonne et le bouquet final est sympa. Un film pas prise de tête sans être simplet à voir, et où on a même du Zaz en bande-son (et ça passe bien dans le contexte).
Oblivion,de Joseph Kosinski,
Avec Tom Cruise, Olga Kurylenko, Morgan Freeman & Andrea Riseborough.
Bon, 2013 s'annonce vraiment comme une année marqué par la SF au cinéma. Je ne vais pas m'en plaindre. On a dans ce film SF post-apocalyptique un acteur vedette en la présence de Tom Cruise qui annonce la couleur : on n'a pas à réfléchir ^^. Mais ça ne me dérange aucunement, bien que je sois du genre à aimer les scénarios assez complexes, c'est sympa parfois de se contenter d'une réalisation ultra-efficace qui en met plein la vue, avec un style très épuré au niveau techno, et tant que le scénario n'est pas bancal. Très agréable à regarder avec en plus une excellente bande-son (M83 à la baguette oblige). La scène finale hors épilogue qui a un très fort goût d'Independance Day aussi, c'était rigolo aussi.
Titre : Les Débris du Chaudron Auteur : Nathalie Dau Editeur : Argemmios
Date de publication : 2008 Couverture :
Illustrateur : Magali Villeneuve
Pages : 207
pages
Prix : 13,50
euros
Biographie auteur : (source : babelio.com)
Nathalie Dau,
née le 27 août 1966 à Antibes, est un écrivain français explorant des thèmes
liés au folklore et à la mythologie.
En 1991, c'est
sous le pseudonyme de Nathalie Letailleur que les éditions Tacussel publient
son premier roman, "Bleu Puzzle",
qui sera nommé pour le prix du premier roman de la ville de Sablet (Vaucluse),
aux côtés du célèbre "Les Fourmis"
de Bernard Werber, lauréat de cette année. À partir de 1999, plusieurs de ses
nouvelles paraissent en anthologies ("Légendaires"
; "Royaumes" ; "Pouvoirs Critiques") comme en
revues professionnelles.
En 2006, sa
nouvelle "Le Violon de la Fée",
parue dans la revue Faeries, est récompensée par le prix Merlin. Puis, en 2007,
Nathalie Dau publie deux textes en anthologies ("(Pro)Créations" et "Ouvre-toi
!") ainsi que son premier recueil "Contes Myalgiques 1 : les terres qui rêvent" qui sera
récompensé en 2008 par le Prix Imaginales de la nouvelle.
Elle crée en
2007 les Éditions Argemmios et dirige la publication de plusieurs anthologies
("L'Esprit des bardes" ;
"Les héritiers d'Homère). Elle a
également participé aux dernières anthologies parues dans le cadre du festival
des Imaginales d'Epinal ("Ton visage
et mon coeur" dans "Victimes
et bourreaux" ; "A couteau"
dans "Reines et dragons").
Synopsis :
L’amour et la vengeance ont l’art de traverser
les âges, et ce d’autant plus lorsque les dieux sont impliqués.
Pour certains mortels, cela signifie un
héritage lourd à porter, mêlé de malédiction.
Ainsi en va-t-il d’Augusta Quinn et d’Alwyn
Archtaft. Destinés à réparer le chaudron de Kerridwen, afin de permettre le
retour de la déesse, ils devront compter avec Affang, le terrible démon des
eaux, qui les poursuivra de sa haine.
Mais en cette fin de XXème siècle, un dieu
veille et se souvient. Capable d’arpenter les lieux d’ici et d’ailleurs,
Kernunnos, sous l’un ou l’autre de ses avatars, permettra à la réalité de
rattraper le mythe... et de le dépasser.
Critique :
Yeah ! Un livre de plus dans mon escarcelle dans
le cadre du challenge découvrir la SFFF. Bon, dommage que ce ne fut pas une de
mes meilleures lectures du moment, subissant peut-être la comparaison avec ma précédente lecture. Néanmoins, ce fut une lecture extrêmement rapide puisque la
chose fut terminée en un tout petit après-midi.
Tout d’abord, avant d‘appuyer là où ça fait mal,
disons du bien, histoire de ne pas trop s’attirer d’ennuis. L’idée d’insérer
des dessins à presque toutes les fins de chapitres est vraiment sympathique,
d’autant plus que le coup de crayon est très agréable à regarder. Et concernant
l’histoire, j’ai bien aimé l’ambiance, pas « bisounours » déjà, mais
surtout empreinte de cette atmosphère celtique que tout breton, même
d’adoption, ne peut qu’aimer. Seulement, je m’arrête là pour les points
positifs.
Les soucis commencent avec le style de l’auteure. On
ne pourra pas lui reprocher d’avoir son style bien à elle, mais je n’ai
personnellement pas accroché, bien que je le trouve adapté à ce genre d’ouvrage
(contradiction, quand tu me tiens). Je mets en cause des tournures de phrases
ou certains idiomatismes (ou que je suppose comme tel) vraiment étranges, à un
tel point que je butais parfois dessus à la lecture, ou au moins m’en
faisais-je la réflexion, chose assez rare de mon côté pour le souligner.
Mon second grand problème est l’histoire. Si j’ai
apprécié l’ambiance dégagée, j’ai trouvé sa construction confuse au sein même
de certains chapitres. Pour vous familiariser avec la forme, le récit oscille
entre flashbacks préhistoriques et époque contemporaine. Je ne remets pas en
cause ce schéma qui a fait ses preuves, j’ai trouvé le découpage plutôt bon,
mais j’ai ressenti un souci dans plusieurs chapitres qui me rendait parfois
confus. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Probablement devait-il y avoir
une part du point de vue du personnage, mais le cœur du problème n’est pas là à
mon avis. Je pense que la construction était trop « fragile » du fait
qu’on passe parfois un peu du coq à l’âne puisqu’il s’agit d’un texte
extrêmement elliptique. Il faut être costaud pour faire un roman de cent
quatre-vingt pages avec une chronologie démentielle.
Attention, paragraphe supprimé suite à une erreur de ma part : suite à une lumière qui m'a éclairé dans les commentaires, je suis obligé de faire mon repentir. Je ne suis pas là pour faire du mal par les propos que je peux tenir, que ce soit un auteur ou vous lecteurs. Il est parfois difficile de livrer son avis, et ça l'est encore plus lorsque l'avis en question est tronqué par une mauvaise lecture, en l'occurrence le fait que j'ai loupé les crédits sur la direction littéraire de l'ouvrage. J'exposais dans ma remarque mes réticences vis-à-vis de l'auto-édition, réticences redoublées ici par l'absence présumée du crédit au final bien présent mais que je n'avais pas vu. Voilà, mea culpa de ma part à ce niveau là (je maintiens par contre ma critique sur le texte en lui-même). Juré, je ferai plus attention la prochaine fois, pas gronder missa siouplé :'(.
Note :5,5/10 La potion magique n'aura pas prise avec cette revisite mythologique celte. A grignoter.
Titre : Points Chauds Auteur : Laurent Genefort Editeur : Le Bélial’
Date de publication : 2012 Couverture :
Illustrateur : Philippe Gady
Pages : 235
pages
Prix : 18,00
euros
Biographie auteur :
Né en 1968, Laurent Genefort a vingt ans
lorsque sort son premier roman, Le Bagne des ténèbres, dans la mythique
collection « Anticipation » du Fleuve Noir. Aujourd’hui, avec une quarantaine
de livres publiés, deux Grand Prix de l’Imaginaire et un prix Rosny Aîné en
poche, il est considéré comme l’une des figures de proue de la nouvelle
science-fiction française et, sans doute, le tout meilleur créateur d’univers
du domaine.
Dans le numéro 58 de la revue Bifrost paraît « Rempart », une nouvelle qui fera date et
obtiendra le Grand Prix de l’Imaginaire 2011. Avec Points Chauds, qui prend
donc « Rempart » pour souche et puise
aux mêmes racines, Laurent Genefort signe ce qui est peut-être son roman le
plus exigeant, le moins neutre, un livre qui, s’il n’est pas celui de la
maturité, y ressemble beaucoup...
Synopsis :
Septembre 2019.
Deux Bouches s’ouvrent.
L’une, au-dessus du Pacifique. L’autre, au
large du Golfe du Bengale. Ce qui en tombe se noie dans l’océan... Reste la
réalité imposée par l’événement : nous ne sommes plus seuls ! D’autant que
bientôt une troisième Bouche se matérialise sur la terre ferme, et les
aliens débarquent sur Terre. C’est l’effervescence, la mobilisation mondiale,
l’exultation... les vagues de suicides, aussi. Et bientôt une quatrième Bouche,
puis une cinquième, puis dix, cent, mille Bouches qui partout apparaissent,
livrant passage à des kyrielles d’extraterrestres de races, de mœurs et
d’aptitudes diverses...
À la sidération initiale succèdent le chaos et
la terreur. Pourtant il faut faire face, s’adapter, mais comment vivre dans un
monde qui ne vous appartient plus ?
Critique :
Bon voilà, c’est fini. Cela faisait quelques semaines
que vous pouviez voir en « Dévorage actuel » le titre Points
Chauds de Laurent Genefort. Ça sentait un peu le moisi sur ma table de
chevet. Mais bon, voilà, j’avais d’autres entreprises pendant ce laps de temps,
et j’espère m’être fait pardonné en ayant lu le fameux objet avec avidité.
Avidité car Points Chauds est un concentré des
qualités que l’on pouvait déjà avoir remarqué chez Laurent Genefort. Certains
ont parlé de « roman de la maturité », et je pense que je vais aller
dans le même sens. Après, personne ne lis de la même façon, donc je vais
souligner les qualités que je vois chez Laurent Genefort dans cet ouvrage.
Première, c’est probablement le texte qui lui
ressemble le plus en tant que personne (tout du moins de l'image que j'en ai pour le peu que j'ai vu). Un texte qui respire l’humanisme et je
dirais aussi « l’alienisme ». En ce sens, ça ressemble beaucoup avec
une de mes lectures de l’an passé du nom de Sanshôdô de Jean Millemann
chez Ad Astra. Ces deux livres mettent en avant la « rencontre »
entre le terrestre et l’extra-terrestre, la fin de notre normalité et la
création d’une nouvelle normalité où les relations entre hommes et aliens va
être la nouvelle norme. J’avais adoré Sanshôdô pour cet aspect, et il n’y
a pas de raison pour ne pas adorer Points Chauds pour la même chose, en
plus élaboré puisqu’il s’agit d’un roman avec plus de points de vues au lieu d’un
recueil de nouvelles.
En parlant de points de vues, il s’agit aussi d’un
autre point positif (c’est une affaire de points tout ça…). Points Chauds nous
livre en fait plusieurs histoires parallèles qui n’ont pas de rapports directes
les unes aux autres excepté peut-être un personnage, mais de façon succincte
via les forces d’interventions internationales « Rempart ».
Bref, tout
commence avec Ariadne et Léo avant de finir merveilleusement avec les deux mêmes.
Léo restera très présent durant le livre alors qu’Ariadne sera partie part une
de ces fameuses « Bouches » qui sont des portes sur l’univers, ce qui
fait que l’on ne la reverra plus avant la fin. Les autres personnages qui nous
plongent dans l’étrange sont Prokopyé, un nénètse de Sibérie qui va nous
embarquer dans une fantastique transhumance avec les héhé-ty (j’ai un faible
pour cette histoire), Camila qui est médecin dans l’ONG de MSF en Afrique et
Raji le scientifique hindoue qui travaille à Berne avec deux aliens doués pour
les langues (j’adore aussi).
On vit donc
des aventures humaines et aliens extraordinaires dépeintes chacune avec ce
petit truc qu’a Laurent Genefort, avec cette écriture particulièrement bonifié
au fil des quarante-trois romans qui trustent sa bibliographie comme on peut le
voir au début du bouquin. Mais ce que l’on vit aussi avec l’arrivée de ces
aliens et par le personnage d’Ariadne, c’est la notion de voyage. Ce n’est pas
une invasion comme dans Sanshôdô, mais une transhumance interstellaire
où chaque espèce à sa raison de voyager. Cette notion de voyage à l’échelle de
l’univers rend toute sa grandeur à l’espace au-dessus de nos têtes. Que cache
cette immensité ? Laurent Genefort prend le parti de la présence d’une
diversité incroyable devant laquelle l’humanité, car au final, le cœur du sujet
dans ce livre est l’humain et non pas les aliens, doit faire acte d’existence
et devant laquelle elle doit réapprendre l’humilité et la tolérance, et surtout
dont elle doit apprendre.
Voilà, je
crois que ce bouquin m’a rendu mon inspiration dans mes chroniques, et je
pourrais disserter encore longtemps sur cette œuvre. Et si j’en parle presque
comme une œuvre philosophique, n’ayez pas peur, c’est extrêmement accessible en
plus d’être incroyablement génial. Vous le prenez comme vous voulez, si jamais
vous voulez une SF intelligente pleine d’idées (j’ai oublié d’en parler aussi de
ça), ou bien si vous ne voulez prendre cette histoire que pour son aspect «
voyage humain », c’est votre droit. Mais en tout cas, savourez-le.
Note :9,5/10
Un énorme
coup de cœur pour cette SF à la fois simple et intelligente, qui tire la quintessence de Laurent Genefort. A dévorer !
Le nouveau coussin pour livre que j'ai chopé au Salon du Livre de Paris et dont je ne peux plus me passer. Et hop ! Je lis sans les mains dans toutes les positions :D