jeudi 18 avril 2013

Les Dépossédés, d'Ursula Le Guin

Titre : Les Dépossédés
Série : Cycle de l’Ekumen
Auteur : Ursula Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 1974
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7 romans et 22 nouvelles
Illustrateur : Jackie Paternoster
Pages : 446 pages
Prix : 7,60 euros

Biographie auteur : (source : fnac.com)

Née en 1929 en Californie, Ursula Kroeber écrit sa première nouvelle à l’âge de onze ans. Elle obtient un MA de Langues et Littératures romans en 1952 puis épouse Charles Le Guin, d’origine bretonne, en 1954. Après avoir enseigné quelque temps le français à l’université, elle s’installe à Portland, dans l’Oregon et se consacre alors à l’écriture.
Dès 1964, elle se plonge dans la fantasy avec La Règle des noms mais c’est surtout son cycle de Terremer qui la révèle au public. Avec le cycle de Hain, elle aborde également la science-fiction et obtient grâce ses romans deux prix Nebula, deux prix Hugo et un prix Locus.
En 2007, elle remporte également le Grand Prix de l’Imaginaire pour le recueil Quatre chemins de pardon.
Son œuvre comporte aussi un cycle pour la jeunesse : Les Chats volants.

Synopsis :

Deux mondes se font face : Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec La Main gauche de la nuit, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d’œuvre d'Ursula Le Guin.

Critique :

                Les Dépossédés d’Ursula Le Guin est une œuvre qui fait grandir un genre grâce à l’importante réflexion menée par l’auteure par le biais des sciences sociales et humaines. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de lecteurs SF lorsqu’on voit des textes engagés comme celui-ci ? Car on a ici un récit extrêmement politisé qui pose la question de la viabilité d’une société anarchique communiste face à une société capitaliste. Alors je ne vais pas vous livrer mon interprétation, chacun se fera la sienne, et je pourrais faire plus qu’une disserte sur le sujet tellement il y a de matière dans ce bouquin.

                Néanmoins, je vais tout de même parler de cette toile de fond engagée extrêmement intéressante car Ursula Le Guin tente de prendre un recul objectif (bien qu’à mon avis, ce soit impossible), mais qui a le mérite par conséquent de ne pas opposer deux systèmes politiques de façon manichéenne. Après, on a quelques revendications très visibles de l’auteure comme la condition de la femme (il faut rappeler que dans les 70’s, les auteures au féminin dans la SF étaient fort peu nombreuses) ou encore la liberté.

                Mais à part quelques thématiques, toujours je me pose des questions sur les orientations réelles de madame Le Guin. Pousse-t-elle cette idée pour le bien de son intrigue, ou alors par conviction ? C’est extrêmement difficile à appréhender dans cette optique, et donc je pense qu’il ne faut pas le faire, qu’il faut seulement se faire sa propre opinion à partir de la matière qu’elle donne. Je suis loin d’être pour le système politique alternatif qu’elle propose, mais il y a la force de proposition, sans virulence excessive dans le propos, car elle laisse le choix.

                En tout cas, elle parvient à toucher là où ça fait mal, avec une véritable critique de la société sous couvert de la SF. Mais revenons un peu à la fiction plutôt qu’aux idées politiques qui servent de fil conducteur de notre héros, Shevek, un physicien hors-norme et qui va voir sa théorie scientifiques objet du pouvoir de façon visible dans une société où il n’est pas censé en y avoir alors que par opposition, sa théorie va être objet du pouvoir dans une société totalement menée par celui-ci, sauf que cette fois, ce sera de manière insidieuse (oui, c’est long comme phrase). C’est ce dilemme qui va mener la vie de Shevek, comment se séparer de ces contraintes sociales et politiques. Et ma foi, c’est mené de fort belle manière avec deux fils principaux décalés dans le temps mais qui au final vont se rejoindre dans un final je trouve très maitrisé.

Note : 8,5/10
Une grande fresque qui met au cœur les idéologies et l’oppression insidieuse qu’elles portent. A dévorer.

Oblivion by M83 ft. Susanne Sundfor on Grooveshark

2 commentaires:

  1. C'est un très très beau texte ^^
    Tu as prévu de lire les autres romans du cycle ?

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  2. J'ai La Main Gauche de la Nuit dans ma PAL déjà, mais je le lirais un peu plus tard ;)

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