Série : Cycle
de l’Ekumen
Auteur : Ursula Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Auteur : Ursula Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 1974
Couverture :
Couverture :
Pages : 446
pages
Prix : 7,60
euros
Biographie auteur : (source : fnac.com)
Née en 1929 en
Californie, Ursula Kroeber écrit sa première nouvelle à l’âge de onze ans. Elle
obtient un MA de Langues et Littératures romans en 1952 puis épouse Charles Le
Guin, d’origine bretonne, en 1954. Après avoir enseigné quelque temps le
français à l’université, elle s’installe à Portland, dans l’Oregon et se
consacre alors à l’écriture.
Dès 1964, elle
se plonge dans la fantasy avec La Règle des noms mais c’est surtout son cycle de Terremer qui la révèle au
public. Avec le cycle de Hain, elle
aborde également la science-fiction et obtient grâce ses romans deux prix
Nebula, deux prix Hugo et un prix Locus.
En 2007, elle
remporte également le Grand Prix de l’Imaginaire pour le recueil Quatre chemins de pardon.
Son œuvre
comporte aussi un cycle pour la jeunesse : Les
Chats volants.
Synopsis :
Deux mondes se
font face : Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux
de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est
la pauvreté.
Et Urras qui
a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à
la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek,
physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son
monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une
communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de
s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui
a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa
virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec La Main gauche de la
nuit, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d’œuvre
d'Ursula Le Guin.
Critique :
Les Dépossédés d’Ursula Le Guin est une œuvre
qui fait grandir un genre grâce à l’importante réflexion menée par l’auteure
par le biais des sciences sociales et humaines. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de
lecteurs SF lorsqu’on voit des textes engagés comme celui-ci ? Car on a
ici un récit extrêmement politisé qui pose la question de la viabilité d’une
société anarchique communiste face à une société capitaliste. Alors je ne vais
pas vous livrer mon interprétation, chacun se fera la sienne, et je pourrais
faire plus qu’une disserte sur le sujet tellement il y a de matière dans ce
bouquin.
Néanmoins, je vais tout de même parler de cette toile
de fond engagée extrêmement intéressante car Ursula Le Guin tente de prendre un
recul objectif (bien qu’à mon avis, ce soit impossible), mais qui a le mérite
par conséquent de ne pas opposer deux systèmes politiques de façon manichéenne.
Après, on a quelques revendications très visibles de l’auteure comme la condition
de la femme (il faut rappeler que dans les 70’s, les auteures au féminin dans
la SF étaient fort peu nombreuses) ou encore la liberté.
Mais à part quelques thématiques, toujours je me pose
des questions sur les orientations réelles de madame Le Guin. Pousse-t-elle
cette idée pour le bien de son intrigue, ou alors par conviction ? C’est
extrêmement difficile à appréhender dans cette optique, et donc je pense qu’il
ne faut pas le faire, qu’il faut seulement se faire sa propre opinion à partir
de la matière qu’elle donne. Je suis loin d’être pour le système politique
alternatif qu’elle propose, mais il y a la force de proposition, sans virulence
excessive dans le propos, car elle laisse le choix.
En tout cas, elle parvient à toucher là où ça fait
mal, avec une véritable critique de la société sous couvert de la SF. Mais
revenons un peu à la fiction plutôt qu’aux idées politiques qui servent de fil
conducteur de notre héros, Shevek, un physicien hors-norme et qui va voir sa
théorie scientifiques objet du pouvoir de façon visible dans une société où il
n’est pas censé en y avoir alors que par opposition, sa théorie va être objet
du pouvoir dans une société totalement menée par celui-ci, sauf que cette fois,
ce sera de manière insidieuse (oui, c’est long comme phrase). C’est ce dilemme
qui va mener la vie de Shevek, comment se séparer de ces contraintes sociales
et politiques. Et ma foi, c’est mené de fort belle manière avec deux fils
principaux décalés dans le temps mais qui au final vont se rejoindre dans un
final je trouve très maitrisé.
Note : 8,5/10
Une grande fresque qui met au
cœur les idéologies et l’oppression insidieuse qu’elles portent. A dévorer.
C'est un très très beau texte ^^
RépondreSupprimerTu as prévu de lire les autres romans du cycle ?
J'ai La Main Gauche de la Nuit dans ma PAL déjà, mais je le lirais un peu plus tard ;)
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