mardi 29 octobre 2013

La Voie de la Colère, de Antoine Rouaud

Titre : La Voie de la Colère
Série : Le Livre et l’Epée
Auteur : Antoine Rouaud
Editeur : Bragelonne
Date de publication : octobre 2013
Couverture :

Nombre de tomes sorti : 1 sur 3
Illustrateur : Larry Rostant
Pages : 480 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur :

Antoine Rouaud est né en 1979. Il a passé son enfance à écrire des histoires, imaginer des scénarios et composer des chansons, avant de rejoindre le monde de la radio. Il est aujourd’hui concepteur-rédacteur chez NRJ et travaille sur une série de feuilletons audio, pour lesquels il a déjà remporté deux prix.

Synopsis :

Le général Dun-Cadal fut le plus grand héros de l’Empire, mais il n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même, une lamentable épave au fin fond d’une taverne.
C’est là qu’une jeune historienne vient le trouver. Elle est à la recherche de l’Épée de l’Empereur, disparue dans le chaos des derniers jours de son règne, et que Dun-Cadal aurait cachée en un lieu secret.
Pour elle, le vieux guerrier va ressasser ses souvenirs de gloire et ses regrets amers, à commencer par sa rencontre avec ce garçon qui lui sauva la vie et fit sa fierté avant qu’ils ne basculent tous deux dans le drame et le tourbillon de l’Histoire.
C’est alors qu’un assassin sans visage se met à frapper au cœur de la République. Les fantômes du passé refont soudain surface, ravivant les anciennes rancœurs et la soif de vengeance d’un homme perdu sur la voie de la colère.


Critique :

                En voilà un de livre attendu. Annoncé peut-être depuis 2011 (de mémoire), repoussé sans cesse malgré une promotion de tonnerre chez Bragelonne, le premier roman d’Antoine Rouaud aura su se faire attendre. Et les attentes sont élevées puisque le livre est estampillé « première sortie mondiale française dans la catégorie fantasy ». Clap clap, on applaudit après cette petite séquence émotion, et j’espère que vous êtes tous heureux pour Antoine Rouault. Mais je le sais, vous êtes tous impatient de savoir ce que ce livre a dans le ventre. Verdict ?

                Et bien c’est plutôt bon. A lire, au revoir, et bonne lecture.
Ok ok, je déconne, je m’arrête pas là. Peut-être avez-vous déjà lu quelques retours sur le bouquin, comme quoi c’est vraiment original dans la forme. Je confirme. Le récit fonctionne beaucoup sur différents flashbacks. Or, généralement, les transitions de ceux-ci sont gérées de façon assez abrupte, avec un nouveau chapitre par exemple. Mais Antoine Rouaud a beaucoup travaillé pour rendre fluide et naturel ces transitions au sein d’un même schème narratif. Et c’est franchement réussi.

Après, vous commencez à me connaitre, mon exigence première se situe au niveau de l’histoire, à de rares exceptions près. Et j’aime bien casser le suspense aujourd’hui, c’est très sympa aussi. Sympa, pas extraordinaire. Porté par ce style efficace, le contenu de l’histoire n’en est que plus agréable. Je développe.

Le point principal qui m’a accroché se trouve au niveau de l’ambiance. Avec le système de flashbacks, on est à cheval d’un point clef de l’histoire où un glorieux empire s’effondre pour laisser place à une république démocratique. Et c’est cette petite touche d’originalité qui fait la différence par rapport à un autre livre lambda de fantasy et de qualité équivalente. Cela permet de tisser une toile politique très sympa, certes pas aussi développée que Le Trône de Fer par exemple, mais suffisamment attrayante  pour capter votre attention, et sans lourdeur.

A côté de cela, les personnages sont bien campés, surtout Dun-Cadal qui attire vraiment la compassion malgré sa stature. C’est un homme de convictions absolument pas manichéen puisqu’il doit son ascension au sommet grâce à son travail de l’ombre. Et dans sa déchéance avec la fin de l’Empire, jamais il n’aura dévié de ses convictions malgré sa destruction en tant qu’homme. Mais par opposition, les autres personnages manquent de ce supplément d’âme qui nous les font aimer, qu’ils soient laids, peureux, candides, héroïques, etc.

L’ensemble est donc de bonne tenue, un premier roman qui se lit à toute vitesse, avec une petite touche Star Wars. Un petit manque de rebondissements parfois, mais deux ou trois surprises aussi. Surtout, un premier volume qui s’inscrit dans cette fantasy initiatique que j’ai tendance à aimer beaucoup. J’attends la suite, en espérant que la série acquière une dimension supplémentaire.

Note : 7,5/10
Pas le phénomène que l’on voudrait faire croire, mais un bon premier roman qui se démarque par le cadre choisi et sa construction de très haut-niveau. A dévorer.

Walk on the Wild Side by Lou Reed on Grooveshark

vendredi 25 octobre 2013

BD à dévorer #8

          Pfiou ! J'avais promis plein de mini-critiques BD, encore une fois, je suis un peu à la ramasse. Je crois que je vais inaugurer prochainement un nouveau fonctionnement avec Facebook pour les BD, où je ne mettrais que rapidement mon sentiment personnel. Mais en attendant, place !

Astérix chez les Pictes, de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
Note : 7/10
Et oui, je commence par la plus grosse sortie de cette semaine, avec ce bon vieux Astérix. Et oublié les dernières grosses bouses avec des extraterrestres et tout le tsoin-tsoin, on renoue avec quelque chose de plus en phase avec l'esprit Astérix. Il ne s'agit sûrement pas du meilleur opus de la célèbre série, mais on a le sourire aux lèvres très souvent. J'ai ressenti quelques "passages obligés" pas toujours au mieux négociés, mais jamais pénibles à lire non plus. Mon principal reproche est l'impression laissé par notre petit blondinet national, moins charismatique qu'habituellement, au profit d'un Obélix omniprésent. M'enfin bon, ça ne gâche pas le plaisir de lecture, avec quelques jeux de mots bien sentis, des références humoristiques très sympathiques, un voyage en Ecosse parfait pour nos deux héros, et un dessin parfaitement calqué sur l’œuvre originale.

Niourk, tome 2, de Olivier Vatine

Note : 8,5/10
J'avais aimé le premier volume, et j'aime tout autant le second qui prend de l'ampleur progressivement. Vraiment, les éditions Ankama ont eu une riche idée d'adapter en BD l’œuvre de Stefan Wul, extrêmement visuelle, parfaitement adaptée pour la BD. Car Stefan Wul, c'est avant tout une imagination débordante qui en met plein la vue. Et si en plus, on a la chance d'avoir cela servi par le dessin magnifique d'un Olivier Vatine, on saute dessus. Niourk, un pilier de la collection wulienne de chez Ankama à dévorer. A lire aussi La Peur Géante.

Loup de Pluie, tome 2, de Rubén Pellejero et Jean Dufaux
Note : 9/10
Waouh ! J'avais déjà grave kiffé le premier tome de Loup de Pluie, mais là, vous allez être gâtés. L'histoire prend vraiment une dimension supplémentaire, avec ce virage tragique, des plans vraiment bien choisis, de l'héroïsme là où on ne l'attend pas. Du parfait western, toujours avec ce dessin magnifique, avec ses contours noirs et épais qui jouent à merveille sur les couleurs. Et superbe coup scénaristique avec l'absence presque totale du héros éponyme de la série dans cet opus. Et pourtant, on le sens, on le sais derrière les trames de l'histoire. Il est là, son ombre plane, tout le monde l'attend. Grosse tuerie, entre codes et anti-caricature du western. A dévorer. Et attention, objet magnifique en main, encore un excellent boulot de Dargaud.

dimanche 13 octobre 2013

Prisoners, de Denis Villeneuve

          Pow pow pow !!! Grosse claque dans le pif ! Après une période cinéma assez morose et un La Stratégie Ender, un rayon (très noir) de soleil nous fait entrevoir une belle éclaircie. J'ai aimé - ou plutôt adoré - Prisoners, avec à la baguette Denis Villeneuve. Ce dernier nous livre un thriller fleuve de 2h30 qui ne laissera personne indifférent. Tous les ingrédients sont là, présentés avec maestro. Intrigue policière rondement menée, mais surtout ambiance noire magnifiquement orchestré, quelques scènes extrêmement poignantes, et une bande-son minimaliste qui montre bien la force d'une histoire ne nécessitant pas de l'artifice musical pour provoquer l'émotion.
massacre annoncé de

            Il faut aussi souligner les performances scéniques de la plupart des protagonistes. On peut citer les deux têtes d'affiche Jake Gyllenhall et Hugh Jackman, totalement habités par leurs rôles respectifs.On ajoute à cela des dialogues qui sonnent vrais, et nous voilà happés dans ce qui pourrait être une réalité cauchemardesque tant le rendu est bon. Si je devais faire une comparaison à un film pour vous repérer dans le genre et la qualité, ce serait Mystic River. Bref, un incontournable du thriller noir, je vous invite vivement à le voir (et l'apprécier).

mardi 1 octobre 2013

Dominium Mundi - Livre I, de François Baranger

Titre : Dominium Mundi – Livre I
Série : Dominium Mundi
Auteur : François Baranger
Editeur : Critic
Date de publication : 3 octobre 2013
Couverture :

Nombre de tomes sorti : 1 sur 2 (suite et fin en mars 2014)
Illustrateur : François Baranger
Pages : 603 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur :

                Né en 1970, François Baranger est un artiste aux multiples talents. Illustrateur pour le cinéma (Harry Potter 7 ou encore La Belle et la Bête de Christopher Gans), réalisateur de quelques courts-métrages d’animation, il est aussi concept artist dans le domaine du jeu vidéo (Heavy Rain, Beyond : Two Souls). On lui doit également de nombreuses couvertures de roman, et Freaks Agency, une série de BD chez Albin Michel.
                Dominium Mundi, gigantesque fresque inspirée du poème épique La Jérusalem délivrée, est l’aboutissement impressionnant de maîtrire d’une dizaine d’années de travail.

Synopsis :

2202. Né des cendres d’une conflagration planétaire, l’Empire Chrétien Moderne règne sur une Terre ravagée et irradiée. Urbain IX, pape tout puissant, contraint les populations à vivre selon un mode de vie médiéval, restaurant ainsi le Dominium Mundi.
Sous son impulsion, un vaisseau colonisateur est envoyé vers Alpha du Centaure, dans l’espoir d’y trouver de nouveaux territoires pour l’humanité. Lorsque les passagers abordent une planète et son peuple, les Atamides, le choc est grand. Mais ce n’est rien en comparaison d’une découverte encore plus bouleversante : le véritable tombeau du Christ ! Guidés par leur foi inébranlable, les missionnaires tentent de s’en emparer, en vain. Les indigènes les massacrent.
Sur Terre, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Deux ans plus tard Urbain IX achève d’armer un gigantesque vaisseau, le St-Michel, capable d’abriter un million d’hommes. Pour Tancrède de Tarente, le Méta-guerrier héros des champs de bataille, et Albéric Villejust, le génie de l’Infocosme enrôlé de force, débutera une Croisade sanglante vers une nouvelle Jérusalem…
Les événements feront-ils bégayer l’Histoire ?

Critique :

                Fatigue, manque de temps, manque de motivation, mauvaises lectures, etc. Dur de rédiger avec entrain un petit billet à votre attention en ce moment. Heureusement, j’ai reçu une bonne piqûre de plaisir dernièrement avec la lecture du Dominium Mundi – Livre I chez Critic, à paraître prochainement le 3 octobre. Autant vous dire que ça bout dans mes veines tellement je suis impatient de lire la suite, prévue pour mars 2014.

                François Baranger pour son premier roman nous livre ici quelque chose d’extrêmement accompli, notamment au niveau de l’intrigue, dans ce space opera fabuleux qui a tout pour devenir la référence française du (sous-) genre. Inspiré du célèbre poème La Jérusalem délivrée, on plonge dans un univers de science-fiction aux traits très… médiévaux malgré un vaisseau spatial militaire de tout premier ordre. Mais en parlant d’ordre, il s’agit bien de l’ordre féodal qui a été réinstauré suite au chaos qui a suivi la guerre d’Une Heure, guerre que l’on suppose atomique. Dans ce contexte, l’ECM, l’Empire Chrétien Moderne, contrôle tout du monde occidental, en plus de vouloir propager la foi partout dans le monde, puis même dans l’univers tellement ils se sentent à l’étroit. Autant vous dire que l’excitation est à son comble lorsqu’on découvre le tombeau du Christ dans la galaxie système solaire voisine.

                Vont se trouver embarqués dans cette aventure des hommes et des femmes de différents horizons, officiers-aristocrates chevronnés, soldats enthousiastes, enrôlés de force, nobles calculateurs, templiers, etc. Imaginez un million de personnes dans un vase-clos, appartenant à diverses et nombreuses factions. Imaginez ce melting pot brûlant, mené d’une main de maître par François Baranger qui excelle dans la création de personnages attachants ou détestables, mais qui excelle surtout dans leurs relations. On obtient tout simplement une histoire addictive que l’on ne veut pas lâcher. Ajoutez-y une bonne pointe de mystère, un objectif connu mais extrêmement flou, et vous obtiendrez le top du top en ce qui concerne le space opera de divertissement.

Note : 9/10
D.O.M.I.N.I.U.M    M.U.N.D.I   L.I.V.R.E    I.    A    D.E.V.O.R.E.R    A.B.S.O.L.U.M.E.N.T !!!

Misericordias Domini, K 222 by Mozart on Grooveshark