lundi 27 janvier 2014

Petite discussion avec une momie, d'Edgar Allan Poe

Titre : Petite discussion avec une momie
Auteur : Edgar Allan Poe
Editeur : Folio

Date présente édition : 2007
Couverture :
Photo : Glowimages / Getty Images
Pages : 112 pages
Prix : 2,00 euros

Biographie auteur :

Edgar Allan Poe naît dans le Massachusetts en 1809. Il passe une enfance tumultueuse marquée par la disparition de ses parents. Il est adopté par un négociant de Richmond puis reçoit une éducation britannique dès 1815. Après une brève tentative pour rejoindre l'armée, il décide de se consacrer à l'écriture. Ses premiers poèmes ne remportant pas de succès particulier, il s'installe chez une tante, à Baltimore, dont il épouse la fille. Il occupe alors un poste de critique littéraire et commence à boire. Il publie en 1838 les Aventures d'Arthur Gordon Pym et les Histoires extraordinaires en 1839, considérées comme le succès de son œuvre. Il rencontre de grandes difficultés pour s'intégrer en tant qu'écrivain à New York. Il publie toutefois le Corbeau (1845), poème le plus marquant de sa carrière. La mort de sa femme, en 1847, le plonge encore davantage dans l'alcoolisme, qui finira par le tuer en 1849. Ses œuvres, traduites en France par Baudelaire, remportent un succès retentissant dans le pays et en influencent grandement la littérature.

Synopsis :

Une momie qui s'anime pour discuter avec les scientifiques qui l'ont découverte, un prisonnier qui hésite entre deux morts affreuses, une femme enterrée vivante… Entre satire, rire grotesque et folie, Edgar Poe nous entraîne au cœur de ses peurs sublimées par la traduction du poète Charles Baudelaire.
Trois histoires extraordinaires à vous glacer le sang !

Critique :

                Aussi étrange que cela puisse paraître, jamais n’avais-je lu d’Edgar Allan Poe. C’est désormais chose faite, et je n’éprouve aucun soulagement particulier. Bon, en même temps, personne ne m’avait mis le couteau sous la gorge pour en lire. Mais en navigant dans la bibliothèque familiale, je suis tombé par hasard sur ce petit recueil de trois nouvelles. Et hop ! Tête de liste de la pile à lire, afin de légèrement combler le trou abyssal de mon érudition superficielle. Le portrait n’est pas flatteur, mais il faut dégonfler un peu la tête, après trois victoires d’affilées sur QPUC Online (et ouais).

                Tout commence avec la nouvelle dont le recueil tire le titre éponyme, Petite discussion avec une momie. Et ce fut le coup de foudre. Ce texte éclaire le recueil, ou plutôt fait de l’ombre à ses deux compères tellement j’ai trouvé ça génialissime. Alors que l’on est dans une petite réunion savante, entre gens de bonne société, la momie qu’ils étudient avec des manipulations fortes désobligeantes se réveille et exprime son mécontentement dans un premier temps. Cela donne lieu à une conversation surréaliste. Cette nouvelle est un bijou de satire, avec une chute qui ne s’en cache pas, délicieuse de cynisme.

                Je ne développerais pas autant les deux textes suivants, Le Puit et le Pendule ainsi que Le Roi Peste, car moins marquant à mon avis, et surtout moins accessibles j’ai trouvé. Je pense par exemple ne pas avoir saisi le véritable sens de la dernière, finement sous-titrée Histoire contenant une allégorie, et qui doit probablement nécessiter un esprit un peu plus d’époque. A moins que je n’ai pas la bonne clef pour décrypter entre les lignes. Mais l’esprit tourmenté d’Edgar Allan Poe est bien présent. La traduction de Charles Baudelaire est aussi particulièrement soignée. Il s’agit d’une bonne porte d’entrée dans l’univers d’Edgar Allan Poe, je conseille.

Note : 7/10
A découvrir pour seulement deux euros !

vendredi 24 janvier 2014

Lectures du Barouveur #1 : La Main gauche de la nuit, d'Ursula Le Guin

Titre : La Main gauche de la nuit
Série : Le Cycle de Hain
Auteur : Ursula Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Date présente édition : 2006
Couverture :
Illustrateur : Jackie Paternoster
Pages : 350 pages
Prix : 6,95 euros

Biographie auteur :

Née en 1929 en Californie, Ursula Kroeber écrit sa première nouvelle à l’âge de onze ans. Elle obtient un MA de Langues et Littératures romans en 1952 puis épouse Charles Le Guin, d’origine bretonne, en 1954. Après avoir enseigné quelque temps le français à l’université, elle s’installe à Portland, dans l’Oregon et se consacre alors à l’écriture.
Dès 1964, elle se plonge dans la fantasy avec La Règle des noms mais c’est surtout son cycle de Terremer qui la révèle au public. Avec le cycle de Hain, elle aborde également la science-fiction et obtient grâce ses romans deux prix Nebula, deux prix Hugo et un prix Locus.
En 2007, elle remporte également le Grand Prix de l’Imaginaire pour le recueil Quatre chemins de pardon.
Son œuvre comporte aussi un cycle pour la jeunesse : Les Chats volants.


Synopsis :

Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n'y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l'un ou l'autre sexe.
Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle. L'Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l'Ekumen ?
Ce splendide roman a obtenu le prix Hugo et a consacré Ursula Le Guin comme un des plus grands talents de la science-fiction.

Critique :

                Il est une heure du matin, et j’entame l’écriture de cette chronique à marquer d’une pierre blanche puisqu’il s’agit de la première entrant dans le cadre des « Lectures du Barouveur », un joli mixe entre Baroona (likez sa page pour vous tenir informé et être approvisionné en lectures) et Dévoreur aux significations multiples. Tout cela n’aurait pu être possible si un jour, le sieur Baroona n’avait pas débarqué de façon fracassante sur mon blog. C’était un 3 janvier 2013. Il faut dire qu’il avait le feu aux fesses puisque qu’il venait tout juste d’ouvrir son propre blog, 233°C. Un nom original dont il n’a toujours pas révélé l’origine (c’est un appel de pied pour avoir la réponse). L’entente ne pouvait être que fructueuse, entre un amateur sur-consommateur (mouuuuâ) de mangas et un mec portant pour pseudo un personnage de l’excellent manwha Arès.

                Bref, amis lecteurs, je sais que vous n’aimez point lire (paradoxe, quand tu nous tiens :p), alors je vais enfin déballer mon sac sur La Main gauche de la nuit, au lieu de vous déblatérer notre belle histoire. En inconditionnels de ce blog, vous n’avez probablement pas manqué de voir passer la chronique sur Les Dépossédés d’Ursula Le Guin, incontestablement un excellent moment de lecture. Les mêmes qualificatifs pourraient être partagés par ces deux livres appartenant au même cycle. Ce sont des œuvres politiques, politiques et politiques. Mais pas que. Ce sont des œuvres intelligentes, humanistes et politiques (vous l’aurez compris pour ce dernier). Ursula Le Guin est une personnalité engagée à travers ses romans, emprunts de féminisme, de sciences sociales et de spiritualité.

                Étrangement, j’ai un regard assez différent sur cette lecture par rapport à mes lectures habituelles, car avec mon compère, nous avions établi un débriefing régulier tous les cinq chapitres. De ce fait, j’ai encore certains chapitres très présents en tête grâce à la force qu’ils dégagent. Car oui, La Main gauche de la nuit est un grand roman ponctué de passages grandioses, extrêmement forts dans l’humanité dégagée par l’auteure, et dont la réflexion intellectuelle pousse à l’admiration.

Et pourtant, ça reste un divertissement sans pareil, on ne s’ennuie pas à un seul moment. Même les chapitres au rythme plus lent sont intéressants dans la beauté du décor évoqué, soutenu par une élégante plume, et dans les relations humaines. Je ne veux pas faire peur à certains en rabâchant le pendant politique et intellectuel de l’œuvre. Ça reste très accessible à la lecture, ce n’est pas de la hard science. Si je devais faire une comparaison que j’ai sorti à Baroona dans nos échanges, c’est celle avec le cycle de Lanmeur de Christian Léourier, ou encore d’Un milliard de tapis de cheveux d’Andreas Eschbach. Il y a cet aspect d’anthropologie des mœurs d’une société humaine exotique dans un contexte planet opera envoûtant. On ajoute la présence de notre héros Genly Aï qui représente une confédération interplanétaire supérieure, au moins technologiquement parlant, dans l’optique de créer un pont avec de nouvelles sociétés.

Car oui, la planète Géthen ne comporte pas une seule et même société. Malgré l’ère glaciaire qu’elle vit, Ursula Le Guin installe une toile de fond très riche en évitant tout manichéisme (parce que c’est très mal d’être manichéen). Lorsqu’on croit avoir fait le tour d’une question, de nouveaux détails et rebondissements, parfois brillamment dramatiques et inattendus, apparaissent systématiquement, ponctués par des chapitres contant les légendes de ce monde afin de donner une dimension supplémentaire aux événements. Ouvrez la première page de La Main gauche de la nuit, et vous voilà happé par une curiosité insatiable.

Note : 9/10
Un bijou de SF intelligente, engagée, divertissante et bien écrite, accessible à tout le monde à divers niveaux de lecture. A dévorer absolument.

L'avis de Baroona : http://233degrescelsius.blogspot.com/2014/01/les-lectures-du-barouveur-1-ursula-k-le.html

lundi 20 janvier 2014

Mangas à dévorer #4 Spécial nucléaire

Konichiwa chers lecteurs !
          Aujourd'hui, la thématique de cette petite speed critique manga est le nucléaire, avec des œuvres plus ou moins emblématiques, et plus ou moins récentes. Il est intéressant de noter que les catastrophes nucléaires, que ce soit Hiroshima ou Fukushima, sont toujours diluées dans une symbolique végétale, les cerisiers pour l'aspect mélancolique, ou le blé dans Gen d'Hiroshima, pour souligner la vivacité de l'homme. Envie d'oublier ou envie de surmonter ?

Les cerisiers fleurissent malgré tout, de Keiko Ichiguchi
Note : 5/10
Le titre le plus récent, sous forme de one-shot, qui traite de maladie et de Fukushima. On suit une japonaise expatriée en Italie dont l'enfance a été un combat contre une maladie difficile à guérir. Par ce prisme des flashbacks, on va pouvoir se faire une idée de ce qui l'a guidé dans la vie, ce qui l'a soutenu ou perturbé, comment elle a surmonté cette épreuve où la peur de la mort est omniprésente. Elle acquiert de ce passé une forte empathie pour les autres, mise en exergue par le tsunami et la catastrophe de Fukushima dans cette histoire à la coloration doucereuse. Hélas, je n'ai pas réussi à ressentir l'empathie de notre héroïne, du fait d'un discours trop "fleur bleue", assez pathétique, ou au moins trop classique. Ce qui manque aussi, c'est un discours global plus profond d'après l'événement Fukushima. L'auteure en fait trop sur le cas particulier d'Itsuko, alors que cette figure semble être voulu en partie comme un cas représentatif de l'affolement qui s'ensuivit chez les expatriés japonais après la catastrophe. En plus de cela, on note un dessin particulièrement vide. Beaucoup de visages laissés pour compte, tout simplement blancs, tout comme les décors. Ça se lit sans trop forcer, mais je ne conseille pas cette histoire pas vraiment creuse, mais qui souffre d'incomplétude aiguë.

Le Pays des cerisiers, de Fumiyo Kouno

Note : 8/10
1955. Hiroshima. La bombe atomique a frappé depuis déjà dix ans. Comment laisser derrière soi cette terrible plaie ? C'est ce dont traite ce recueil de trois nouvelles avec une sensibilité déconcertante. Le contraste entre le dessin, charmant et charmeur, et la douleur, la noirceur présente en toile de fond de l'histoire offre une vision originale du moment le plus dramatique de l'histoire mondiale. Je serais plus court sur cette œuvre, mais je préfère rester suffisamment énigmatique pour vous inciter à lire cette petite merveille de manga. Si vous avez apprécié quelque chose comme Le Tombeau des lucioles, il s'agit probablement d'une lecture pour vous.

Gen d'Hiroshima, de Keiji Nakazawa
Note : 8,5/10
Le titre annonce la couleur. Le titre original, Gen aux pieds nus, est peut-être encore plus révélateur. La série est en cours de réédition aux éditions Vertige Graphic, avec une préface du grand Art Spigelmann (Prix Pulitzer pour Maus). Le dessin est rétro, voire laid. Mais la guerre est laide, provoque le pire fanatisme chez les hommes en plus d'une régression intolérable de la société. Au plus dur de la guerre, on suit Gen, jeune enfant de six ans, entouré de sa fratrie et de parents pacifistes, désigné traître à la nation. La vie devient encore plus difficile avec cette étiquette, les privations, les brimades, un père emprisonné, etc. Il faut grandir vite au sein de cette misère pour le jeune Gen. D'autant plus qu'aux malheurs quotidiens s'ajoute l'horreur inimaginable du 3 août 1945. Autobigraphique à auteur de 80% selon l'auteur, Nakazawa livre un récit terrifiant sur la société japonaise à la fin de la guerre, où chaque lueur d'espoir s’éteint une à une malgré toute la force de caractère des personnages. Une œuvre extrêmement riche dont on ne décroche pas. La suite est achetée, elle va bientôt être dévorée...

mercredi 15 janvier 2014

Les Montagnes hallucinées, de H.P. Lovecraft

Titre : Les Montagnes hallucinées
Suivi de : Dans l’abime du temps
Auteur : H. P. Lovecraft
Editeur : J’ai lu
Date présente édition : 1996
Couverture :
Illustrateur : Richard Guérineau
Pages : 156 et 98 pages
Prix : 3,80 euros

Biographie auteur :

Reclus, malade, misanthrope et éminemment matérialiste, il transfigura sa haine de la modernité en une œuvre placée sous le signe de la peur, dans laquelle l’homme se voit confronté à un panthéon de dieux venus des immensités cosmiques pour asservir notre planète. Il est aujourd’hui considéré comme le plus grand écrivain fantastique américain du XXème siècle.

Synopsis :

Au cours d'une expédition en Antarctique, deux scientifiques mettent au jour, derrière une chaîne de montagnes en apparence infranchissable, les vestiges d'une ancienne cité aux proportions gigantesques.
Pendant cinq ans, un vénérable professeur d'université devient la proie d'étranges visions. Cherchant à comprendre ce qui l'a «possédé», il découvre en Australie des ruines plus qu'antédiluviennes cachées au regard des hommes. En visitant les dédales et recoins de ces lieux maudits, tous vont observer des fresques évoquant l'arrivée sur Terre d'entités d'outre-espace. Et constater que la menace de les voir reprendre le contrôle de la planète existe toujours...

Critique :

                Il est des auteurs que l’on souhaiterait ne jamais lire, histoire d’entretenir un tant soit peu le mythe (de Cthulu ! *joke*). La façade n’aura pas tenue très longtemps de mon côté tellement partais-je avec quelques – euphémisme, quand tu nous tiens – a priori négatifs. Les raisons de ceux-ci ? Une production dérivée ou inspirée de l’œuvre lovecraftienne qui me désespérait au plus haut point pour différentes raisons plus ou moins subjectives.
               
Mais je crois que le problème le plus profond à ce rejet violent de ma part est tout simplement une affaire de goûts personnels. L’occultisme, les monstres, toussah-toussah, très peu pour moi (en général). Pourtant, Les Montagnes hallucinées n’en fait pas usage excessif. Tout simplement, je n’ai pas aimé l’histoire en elle-même, l’ambiance dégagée, les personnages, ce qui est suggéré, etc.

Néanmoins, je dois tenter de justifier cette non-adhésion. Il ne faudrait pas que je sois submergé par la simple subjectivité, armure très insuffisante face aux fans. Tout d’abord, Lovecraft ne sublime pas l’art de l’écriture, dans le sens qu’il n’était point un grand esthète. Certes, je ne pense pas être un modèle du genre, mais le style, entre lourdes et longues descriptions, en plus de tournures savantes me fut assez pénible. Difficile d’apprécier un univers et son histoire lorsqu’on relit trois fois la même phrase, ou même un chapitre entier pour être certains de ne pas perdre le fil du récit. Le texte est court, la lecture est longue.

Enfin, je reprends l’argument du « savant », exprimé par des tournures alambiquées et riches en vocabulaire inconnu pour les non-initiés. Plutôt qu’un écrivain, il faudrait présenter Lovecraft comme un érudit qui a su se réapproprier une mythologie avec des bonnes idées. L’aspect archéo-anthropologique pondère trop le récit. C’est là ma plus grande déception. J’attendais un maitre de l’angoisse, de l’ambiance suffocante, du suspense intolérable. Rien de tout cela, aucune sensation à la lecture, le néant. Si, le sentiment d’une incroyable corvée. J’ai réussi à achever Les Montagnes hallucinées, je ne pousserais pas jusqu’à lire Dans l’abime du temps.

Note : 4/10
Lovecraft, un érudit angoissé avant d’être un romancier. Attention à la désillusion (je mets un 4 dans un immense effort, histoire de ne pas m’attirer plus encore les foudres des fans de l’auteur :D).

dimanche 5 janvier 2014

Le Chineur de l'espace, suivi de La Famille, de P.-J. Hérault

Titre : Le Chineur de l’espace, suivi de La Famille
Auteur : P.-J. Hérault
Editeur : Critic

Date de publication : Janvier 2013
Couverture :
Illustrateur : Ronan Toulhoat
Pages : 378 pages
Prix : 19,00 euros

Biographie auteur :

                Né en 1934, Michel Rigaud – journaliste de profession – a commencé sa carrière d’écrivain en 1971 sous le nom de Paul-Jean Hérault avec deux romans d’espionnage. C’est en 1975 qu’il se lance dans la science-fiction avec la série Cal de Ter publiée dans la mythique collection Fleuve Noir Anticipation. La trentaine de romans qu’il a rédigée par la suite l’a consacré comme l’un des meilleurs représentants de la SF populaire française.

Synopsis :

Glen est un chineur de l’espace, un traqueur d’épaves. Métier difficile, mais lucratif quand la chance vous sourit. Et voilà qu’après cinq ans de prospection, il a enfin localisé, avec l’aide de son ami Pali, la carcasse du vaisseau d’exploration 3M, échoué depuis trois siècles sur une planète à la végétation luxuriante. Une véritable aubaine ! Sauf si le chasseur d’épaves devient lui-même le naufragé…

Pourquoi en veut-on à la vie de Romaric ? Après une nouvelle tentative d’assassinat, le paisible artiste décide de retourner là où tout a commencé : sa planète natale. Sur place, il découvre qu’un tueur méticuleux a décimé la majorité de sa famille et ne compte pas s’arrêter là. Ralliant les rares survivants, Romaric découvrira bien malgré lui que si on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas toujours ses ennemis non plus…

Deux space operas pleins de bruit et de fureur, d’amitié et de tolérance, deux escales aux confins sauvages de la galaxie, par l’auteur de Gurvan et de Cal de Ter.

Critique  Le Chineur de l’espace :

                Quoi de mieux qu’un petit P.-J. Hérault pour inaugurer une reprise ? Certes, j’ai sauté une petite réédition avec Le Dernier Pilote, mais j’avoue être moins attiré par le post-apocalyptique. Mais cette lecture viendra. En attendant, j’ai dévoré avec délice ce livre regroupant Le Chineur de l’espace et La Famille.

                En ce qui concerne le premier, il s’agit indéniablement d’un des meilleurs textes lu de mon côté dans la galaxie P.-J. Héraut. On y trouve probablement  la quintessence de l’humanisme de cet auteur si agréable à lire. Car en plus d’avoir une sensibilité peu commune, P.-J. Hérault allie un nombre d’idées étonnant et un sens du divertissement indéniable dans Le Chineur de l’espace. Quelle incroyable aventure inter-espèces. Le thème de l’ordinateur végétal se retrouve aussi dans Le Bricolo, mais il se trouve plus développé ici, avec une approche différente, et pour le moins très appréciable.

Note : 9/10
La patte P.-J. Hérault à son apogée, à dévorer absolument !

Critique La Famille :

                S’ensuit derrière un petit bijou une œuvre plus confidentielle dans les annales peut-être, mais pas dénuée de qualités. Je dois même dire avoir été très agréablement surpris par le niveau de La Famille. Ce texte recèle moins d’imagination qu’un Chineur de l’espace, et pourtant, j’ai adoré l’idée de base, où la cellule familiale au sens large retrouve toute son importance, un peu comme lors de la Grèce antique. Tout cela saupoudré d’une petite ambiance « western » à la Firefly (tout du moins je me le représente ainsi). On voit aussi toute la force de description de P.-J. qui parvient à créer de nombreux personnages très attachants en deux ou trois lignes seulement.

Note : 7,5/10
Avec La Famille, on a sans aucun doute le sel du Chineur de l’espace qui donne toute sa saveur à cet ensemble. Peut-être l’ouvrage indispensable chez Critic dans les rééditions du panthéon P.-J. ? 


jeudi 2 janvier 2014

Mangas à dévorer #3 Spécial Vintage

BONNE ANNÉE A TOUS !  
ET SURTOUT BONNES LECTURES !
          Après une claire chute de mon activité pour différentes raisons, me voici (je l'espère) de retour. L'an dernier, je m'étais fendu d'un long billet récapitulant bilan de l'année précédente et projets de l'année à venir. Vous me pardonnerez de ne pas en faire autant cette année, ma bonne résolution étant avant tout de me remettre à écrire pour vos beaux yeux. Et je commence par quelques mangas, rares objets de détente ces deux derniers mois. Et comme nous entrons dans une nouvelle année, un petit regain de nostalgie s'empare de moi, et je m'en vais vous présenter un billet spécial vintage.

Le voyage de Ryu, de Shotaro Ishinomori
Note : 7/10
Contrairement aux deux titres qui vont suivre, Le voyage de Ryu présentait la spécificité de m'être totalement inconnu au bataillon. Il me suffit de découvrir qu'il s'agit de science-fiction japonaise pour me jeter à l'eau. Ancien assistant d'Osamu Tezuka, Ishinomori nous emmène ici sur une Terre post-apocalyptique où notre héros Ryu, revenant d'un voyage spatial où il dormait d'un sommeil artificiel, découvre une humanité retombée à un niveau primitif. Dans sa quête de la civilisation, Ryu va devoir surmonter les obstacles, mais aussi outrepasser une réflexion initiale assez obtuse. Il me fut un peu difficile d'entrer dans l'ambiance graphique, mais on se laisse porter par l'imagination débordante  de sieur Ishinomori. Une belle découverte.

Ashita no Joe, de Tetsuya Chiba et Asao Takamori
Note : 9/10
Peut-être ne connaissez-vous pas encore l'ampleur de ma passion pour tout ce qui touche à la BD de boxe. J'ai déjà chroniqué des choses comme Rainbow, Over Bleed ou encore Ken Games (dans une certaine mesure). J'ai adoré une BD tel que L'enragé, et je suis accroc à une série manga comme Ippo. Je me devais donc, un jour, de lire Ashita no Joe, série de référence sur l'univers boxe. Et à la lecture, on se rend compte de l'influence majeure de cette œuvre sur les mangas de boxe cités ci-dessus. Et il est difficile de tuer le père. Ashita no Joe est tout simplement une belle baffe pour les amateurs du genre, parvenant à mélanger une passion sans borne pour ce sport, une critique sociale forte et des émotions. Vous allez adorer détester Joe Yabuki, personnage haut en couleur qui tantôt vous fera rire, tantôt vous émouvra, tantôt vous désespérera. Un incontournable du manga à dévorer.

Capitaine Albator, Le Pirate de l'espace, de Leiji Matsumoto
Note : 8/10
A l'occasion de la sortie en salle du film, une épaisse intégrale du manga original est sortie en France, afin de surfer sur la vague. Je me suis jeté sur les deux, n'ayant pas regardé, à mon grand regret, la série lorsque je me situais à un stade de ma vie plus infantile encore. Si j'ai trouvé le film particulièrement mauvais au niveau du scénario (mais qui déchire en ce qui concerne l'animation pure), c'est bien parce que je venais de lire le manga auparavant. Non pas que le scénario du manga me fasse sauter au plafond, il s'agirait même plutôt d'un point faible, mais au moins l'histoire conserve une certaine crédibilité par rapport à l'univers créé. Albator, c'est surtout un capitaine charismatique, un équipage farfelu et fun, une ambiance graphique et un univers vraiment top, saupoudré par quelques petits encarts à tendance philosophique. Une œuvre de divertissement pur à dévorer avec délectation. Et juste pour le plaisir : J'erre parmi les étoiles. Les gens m'appellent le "capitaine Albator"... Une voix me susurre : "Parcours cette mer sans lendemain, et vis en homme libre !" et cette voix me chante : "Vis libre, sous ta bannière, celle de la liberté." Au final, peut-être aurais-je dû me contenter de cette citation pour vous inviter à lire ce monument.