Titre : Harmonie
Auteur : Keikaku « Project » Itoh
Editeur : Eclipse
Biographie auteur :
Synopsis :
Auteur : Keikaku « Project » Itoh
Editeur : Eclipse
Date présente édition : juillet 2013
Couverture :
Couverture :
Illustrateur : kras99
Pages : 361
pages
Prix : 14,00
euros
Biographie auteur :
Keikaku « Project » Itoh est
né à Tokyo en 1974. Diplômé de l’Université d’art Musashino, il a débuté avec
le roman Gyakusatsu Kikan (Genocidal Organ) et a remporté le
premier prix de la meilleure SF en 2007 décerné par la revue japonaise SF
Magazine.
Il
est également l’auteur de Metal Gear
Solid : Guns of the Patriots, un roman en japonais tiré de la célèbre
série de jeux vidéo.
Après
un long combat contre le cancer, Itoh est décédé en mars 2009. C’est depuis sa
chambre d’hôpital où il était soigné qu’il a effectué la relecture de la
version originale d’Harmonie.
Synopsis :
Dans un futur proche, l’humanité a atteint un
idéal social grâce à une morale toute puissante et à une nanotechnologie
médicale de pointe. La vie humaine est devenue la ressource la plus précieuse
au monde, et la société s’assure de la protéger grâce au WatchMe, un réseau
mondial auquel chaque être humain est connecté.
Tuan Kirie travaille pour l’Organisation
Mondiale de la Santé. Chargée d’enquêter sur une série de suicides qui semblent
être l’oeuvre d’un groupe terroriste manipulant WatchMe pour prendre la société
en otage, elle devra plonger dans son passé pour empêcher le monde de sombrer
dans la folie.
La liberté à un prix, mais sommes-nous
prêt à le payer ?
Project Itoh est l’un des plus grands auteurs
japonais de science-fiction. Harmonie fut récompensé des prestigieux prix
japonais Seiun Award et Nihon SF Taisho. En 2010, après la mort de Project
Itoh, le roman reçut le prix spécial du jury lors des Philip K. Dick Awards
2010.
Critique :
Coup sur coup, j’enchaine une deuxième lecture avec
le Cercle d’Atuan. Si j’ai été le dernier à rendre mon verdict pour le
précédent ouvrage, je suis cette fois-ci tellement en avance que personne
encore ne l’a lu. Kissifrott, Dévoreur de livres de son état, toujours à
contretemps. Si ça, ce n’est pas une devise qui me plait, je ne comprends plus
rien de ma personnalité.
Mais chouette, chouette, chouette ! Voici un
petit ouvrage venu tout droit du Japon qui atterrit entre mes mains. Le
concours de circonstances est favorable pour que d’un doigt hésitant (mais pas
trop), j’ouvre la première page : retour en force de la collection Eclipse
du côté de chez Panini, un texte assez bref, un auteur japonais, un bon retour
de libraire et donc une lecture commune qui n’en est pas encore vraiment une.
Et le constat est… mitigé. C’est très perturbant car
l’histoire a un potentiel certain, avec de très bonnes idées. Néanmoins, j’ai
un reproche assez important qui interagit sur toutes les cordes de mon
ressenti. C’est ce regard très distancié avec notre héroïne, ce ton très froid
dans l’écriture, ce côté impersonnel, aseptisé. Alors certes, je comprends bien
que cela va de pair avec le contenu du récit, dans une société où
l’harmonisation du genre humain semble être l’Idéal, chose horrible pour notre
société occidentale individualiste. Seulement, il ne faut pas – à mon sens –
que cela soit au détriment d’un lien fort entre le lecteur et l’héroïne. Je
pense que pour nous la rendre plus sympathique, il aurait fallu développer un
peu plus les liens entres d’autres personnages comme par exemple celui d’Uwe,
un autre membre de l’« admédistration » partageant un point de vue
similaire, et par conséquence, étoffer un peu plus les coulisses de la
contestation de cette société étouffante. Mais au final, l’héroïne, Tuan Kirie,
m’est presque antipathique.
Les méandres de l’intrigue ne m’ont pas convaincu non
plus. C’est correctement mené, mais avec ce sentiment de trop vite, avec des
scènes fortes pas assez fortes justement. Ma lecture est terminée depuis déjà
quelques jours que tout cela se dilue dans les tréfonds de ma mémoire
(parfaitement faillible, mais pas encore sénile). En plus de cela, j’ai trouvé
le dénouement assez prévisible.
Vous pouvez constater que je n’ai pas été emballé par
cette lecture. Je dois peut-être confessez que je ne semble pas être des plus
réceptifs au cyberpunk, tout du moins en format roman. Pourtant, le cyberpunk
semble être une spécialité japonaise. Je pense par contre sincèrement que Harmonie
ferait un bon film, un peu dans la veine d’un Bienvenue à Gattaca. J’éprouve
en tout cas une certaine déception en refermant cet ouvrage qui m’avait bien
accroché par son synopsis.
Note : 6,5/10
Une écriture
très accessible, fluide, de bonnes idées, mais un texte trop froid.
Le jeu des comparaisons : 1984 pour le côté Big Brother, Ikigami pour le fond dystopique typiquement japonais, Bienvenue à Gattaca pour le côté aseptisé du genre humain.