samedi 29 juin 2013

Ferrailleurs des Mers, de Paolo Bacigalupi

Titre : Ferrailleurs des Mers
Auteur : Paolo Bacigalupi
Editeur : Au Diable Vauvert

Date de publication : 2013
Couverture :
Illustrateur : Bob Warner
Pages : 396 pages
Prix : 18,00 euros

Biographie auteur :

Paolo Bacigalupi est un auteur de science-fiction et fantasy. Ses nouvelles ont été publiées dans The Magazine of Fantasy & Science-Fiction, Asimov’s Science Fiction, et le journal environnemental High Country News. Ses fictions ont été sélectionnées pour les prix Nebula et Hugo et The Calorie Man a gagné le prix Théodore Sturgeon, récompensant la meilleure nouvelle SF de l’année, en 2006. Il écrit également des essais, publiés simultanément dans de nombreux journaux américains.
Il est lauréat en 2010 du prestigieux prix Locus du premier roman pour La Fille automate. Paolo Bacigalupi vit dans l’Ouest du Colorado avec sa femme et son fils.


Synopsis :

Fin du XXIe siècle, ère post-pétrole, les Etats-Unis sombrent dans le tiers-monde. Dans un bidonville côtier de Louisiane, Nailer, un jeune ferrailleur, dépouille avec d'autres adolescents les carcasses de vieux pétroliers pour récupérer des métaux qu'ils revendent pour survivre. Mais un jour, il découvre un voilier naufragé ultramoderne qui renferme des richesses phénoménales et une belle jeune fille en très mauvaise posture.
Nailer va-t-il la sacrifier pour partager le trésor avec les siens, ou la sauver et vivre les aventures maritimes dont il rêve depuis toujours ?

Critique :


                Comme vous avez pu le voir, cela fait un petit moment que Ferrailleurs des Mers apparait sur le blog comme le « Dévorage en cours ». Non pas que c’est une mauvaise lecture, mais parce que ma conjoncture livresque l’a voulu ainsi, mais aussi parce qu’il faut bien avouer qu’encore une fois avec Paolo Bacigalupi, l’entrée en matière fut assez lente. Quoique, elle fut plus rapide qu’avec La Fille Automate puisqu’il ne m’a fallu qu’environ quatre-vingt pages pour entrer de plein pied dans ce roman jeunesse qui s’avère être au final une belle réussite (mais pas une entière réussite).

                La première chose que je souligne donc, c’est une entrée en matière qui n’est pas mauvaise, mais pour laquelle je n’ai pas accroché plus que cela. Encore une fois avec Paolo, je trouve qu’il met du temps à nous immerger dans son univers. Dans le cas présent, je pense tout simplement que la phase introductive de son personnage principal est trop longue, et donc que l’on met beaucoup trop de temps à voir arriver l’élément perturbateur de l’histoire.

                Mais une fois que les choses sérieuses arrivent, ça commence à s’emballer dans le sens positif du terme. Roman post-cataclysmique où les USA ont intégré le Tiers-monde, Paolo nous ressert une rengaine qui fonctionne toujours bien, c’est-à-dire une opposition de type « lutte des classes » où une pauvre rupine est la dernière rescapée d’un naufrage sur une plage où les pauvres ferrailleurs qui désossent les vieilles épaves sont prêt à tuer pour même pas 1/100000000 de la valeur de la demoiselle *reprend sa respiration*. Seulement, et vous l’avez déjà deviné, notre héros ferrailleur à nous est un peu plus gentil que ça pour diverses raisons que vous lirez. On peut citer malgré tout que son pôpa à lui est vraiment méchant, mais qu’en plus, il a les moyens d’être méchant comme il est hyper-fort, aussi dangereux qu’un mi-bête.

                Vous vous demandez ce qu’est un mi-bête, n’est-ce pas ? Bim ! Je crois que je suis un devin. Bref, si tout n’est pas rose en cette fin de XXIème siècle la science génétique est parvenu à pondre quelques monstres esclaves de leur condition mi-homme, mi-bête, obéissant à l’œil. Mais c’est là qu’apparait un personnage secondaire très intéressant, du nom de Tool, et qui est parvenu à sortir de cette condition servile. Hélas, comme me le signalait Lune, et je suis parfaitement d’accord avec elle, ce personnage aurait mérité un meilleur développement au vu de son charisme (je trouve). J’espère un développement de l’aura énigmatique que dégage Tool dans la suite qui est prévue (toujours selon Lune, si je me trompe, c’est à cause d’elle).

                Mais reparlons un peu du positif. Si j’ai un peu rechigné à m’imprégner de cet univers et de son ambiance, une fois que l’on est immergé, cela va à toute vitesse. J’apprécie vraiment la plume de Paolo, et dans un style plus épuré que La Fille Automate afin de s’adapter au public jeunesse (bien que je conseille à partir seulement de 13-14 ans à mon avis), cela fonctionne d’autant plus. J’ai pourtant eu un peu peur en début de lecture en voyant du vocabulaire vraiment soutenu que je ne connaissais pas du tout (et donc ne collant pas avec cet aspect jeunesse).

                Néanmoins, avant de conclure, j’ai un dernier petit reproche à faire. J’ai trouvé l’histoire un peu trop « rectiligne », sans ces ramifications apportant un peu plus de piquant, excepté le mystère qui entoure Tool peut-être. Par conséquent, j’ai trouvé le texte, certes haletant tel un bon thriller se passant dans un monde post-cataclysmique, trop prévisible.

                Un roman donc qui vaut beaucoup par l’ambiance et le talent d’écrivain de Paolo Bacigalupi, tout en maitrise. Je vous invite à lire attentivement à lire les avis de Cornwall et Lune qui publie leur chronique en même temps que moi (ou le contraire, je vous laisse débattre de cette question métaphysique fondamentale). Mon petit Alfred (c’est mon riquiqui) me souffle dans le creux de l’oreille qu’elles ont appréciées. Et aucun doute n’est permis sur le fait que leurs avis respectifs seront plus pertinent que le miens, donc foncez.

Note : 7,5/10
Un bon roman jeunesse post-cata à dévorer, vraiment très sympathique malgré une certaine linéarité, mais pas manichéen pour un sou. Par contre, pas sûr que vous le lisiez entièrement à la plage, le bord de mer me fait désormais angoissé après cette lecture.

Hatchet by Archive on Grooveshark

mercredi 26 juin 2013

Gaïa, de Yannick Monget

Titre : Gaïa
Auteur : Yannick Monget
Editeur : Bragelonne

Date de publication : juillet 2012
Couverture :
Illustrateur : Yannick Monget / Symbiome Arts
Pages : 455 pages (grand format)
Prix : 20 €

Biographie auteur : (source : babelio.com)

D’origine française, Yannick Monget est le président fondateur du groupe Symbiome, qui développe d’ambitieux projets de sensibilisation, recherche et développement pour une meilleure prise en compte de l’environnement à travers le monde. Il est prospectiviste, spécialisé dans les questions touchant à la crise bioclimatique contemporaine.
Auteur de plusieurs ouvrages sur la thématique de l’avenir de notre planète, il a été publié dès 2006 aux éditions de la Martinière en France, ou encore chez Abrams aux Etats-Unis. Plus récemment, les droits de son dernier thriller, Gaïa ont également été rachetés par Ecus Publishing en Chine. Son dernier roman Résilience vient de paraître sur la thématique de la menace du nucléaire civil. 


Synopsis :

Et si un jour l’homme prédateur devenait la proie, à son tour menacée d’extinction ?
Le monde sombre dans le chaos : un phénomène nouveau et inexpliqué affecte les écosystèmes du monde entier. Le comportement des animaux est bouleversé, les espèces végétales sont frappées d’impossibles mutations alors qu’une étrange épidémie se répand, qui pourrait causer la mort de millions de personnes.
Au cœur de la forêt tropicale amazonienne, Alexandre Grant, P.-D.G d’une société de biotechnologie américaine, rencontre Anne Cendras. La célèbre biologiste française est convaincue que ce cataclysme n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, mais qu’il menace la survie de toute l’humanité.
Aucun gouvernement ne sait comment enrayer ce phénomène et déjà le contact est rompu avec certaines régions du globe. Seuls quelques individus, que tout oppose en apparence, sont bien décidés à comprendre et à lutter.



Critique :

Un peu dans le même style que la fameuse série Autre-Monde de Maxime Chattam, on retrouve ici Yannick Monget pour un livre à tendance écologiste. D’ailleurs, l’auteur le précise très bien sur sa couverture :
« L’Homme n’a pas su respecter la Nature.
Il n’y a aucune raison pour que la Nature respecte l’Homme. »

Ainsi, il nous plonge dans une situation mondiale catastrophique. Parlons tout d’abord du fond de ce livre. On comprend très vite la visée critique de l’auteur, et qui aurait pu ne pas la comprendre. Il prend expressément un PDG d’une entreprise qui développe des OGM, Alexandre Grant, et de l’autre parti un ou plutôt une écologiste de base,  Anne Cendras.

L’entrée en matière est vive, rapide, et on accroche immédiatement au récit. Puis il s’ensuit une période assez longue, une période où l’histoire semble stagner, sur les échanges d’idées des différents personnages, et sur leurs points de vue quant au monde actuel dans lequel ils vivent. Je vous rassure l’écrivain est malin et a su disséminer sa critique majeure tout au long de l’ouvrage.

Une fois ce temps de pause, dira-t-on, dépassé, les péripéties s’enchaînent et nous entraînent. De grands rebondissements marquent ainsi le roman de Monget et nous amène progressivement à une fin tout du moins inattendue.

Je pense que l’auteur a parfaitement su maîtriser son histoire, et qu’il a prouvé avec brio son excellence à travers cette fin justement. On aurait pu imaginer un bon nombre de scénarios d’aboutissement, mais une fois de plus, on est surpris par le plat servi. Au cours de ma lecture, il n’existait pour moi aucune véritable bonne fin, et pourtant l’aventure périlleuse arrive très vite à terme, pour surprenante qu’elle soit.

Bien entendu, on peut tout de même accorder quelques critiques à Monget. Certains passages m’ont semblé trop succincts, manquant de développement. Des rebondissements majeurs sur lesquels l’auteur aurait pu s’appuyer sont finalement quasiment passés sous silence, et l’on a donc qu’une très brève description de l’avancée et de la progression de l’histoire.

Ne croyez pas à travers ce paragraphe que l’auteur tente d’éviter certaines questions. Mon reproche consisterait plutôt dans le fait qu’il n’ait pas su prendre parfaitement son temps afin de nous décrire avec précision et  exactitude sa pensée et le terme qu’il désirait lui donner.

Nous n’avons également qu’une trop grande superficialité des personnages, je trouve. On a du mal à s’attacher à eux, car on ne suit ni leurs pensées, ni leurs moindres faits et gestes. L’exemple le plus choquant est, de mon point de vue, la situation lors de leur intégration à une base militaire sous-terraine, qui est trop peu détaillée. Vous me direz : « mais pourtant un peu plus haut vous dîtes que c’est la scène du livre où nous avons une brève accalmie, sans aller jusqu’à dire barbante. » Alors en effet, et peut-être est-ce dû au manque de profondeur de cette phase du récit.

Je compte néanmoins finir sur une bonne note : c’est très bien écrit, certes imparfait – mais quel livre l’est ? – et l’on est entraîné tout du long. J’ai beaucoup aimé pour un premier livre à visée écologique. L’atmosphère dans laquelle nous plonge Yannick Monget est vraiment adaptée je trouve, ni lassante, ni inintéressante.

Note : 7,5/10
Cuit saignant. Attendez-vous en plus à certaines scènes plutôt tragiques, violentes, ou encore féroces… 

Signé : Eäron Valil
Alone in Kyoto by Air on Grooveshark

lundi 24 juin 2013

Terres Perdues, de Stephen King

Titre : Terres Perdues
Série : La Tour Sombre
Auteur : Stephen King
Editeur : J’ai lu
Date de publication : 2006
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7
Illustrateur : Grégoire Hénon
Pages : 522
Prix : 8,10€

Biographie auteur :

Stephen King est l’auteur de plus de cinquante livres, tous best-sellers d’entre eux à travers le monde. Parmi ses plus récentes sont les romans La Tour Sombre, Cell, Du Hearts Buick 8, Everything’s Eventual, en Atlantide, La Petite Fille qui aimait Tom Gordon, et Sac d’os. Son livre documentaire acclamé, sur l’écriture, a également été un best-seller. Il est le récipiendaire de la Médaille nationale de 2003 Réservez Fondation pour contribution exceptionnelle aux lettres américaines. Il vit à Bangor, Maine, avec son épouse, la romancière Tabitha King.

Synopsis : (source : babelio.com)

« Dis-lui de prendre la clé ! La clé fait disparaître les voix ! »
À un monde de distance, Roland de Gilead et Jake Chambers, l'enfant qu'il a sacrifié pour rejoindre l'homme en noir puis sauvé des griffes de Jack Mort, sont en proie à la même folie, déchirés par des voix issues de deux réalités contradictoires.
Une seule solution : ouvrir une porte entre les mondes pour que Jake rejoigne Roland et ses compagnons, Eddie et Susannah, dans leur quête de la Tour sombre.
Mais comment y parvenir alors qu'Eddie, le seul parmi eux capable de façonner la clé, est en butte à ses propres déchirements intérieurs ?
Et même si le Tirage réussit, le sentier du Rayon est encore long, la Tour encore loin...

Critique :

Blaine le mono vous fera découvrir le plaisir de la lecture ! Sachez-le tout de suite, pour le moment, c’est LE meilleur livre de la série de Stephen King sur les trois premiers. Le Pistolero n’est qu’une mise en bouche, face aux Trois Cartes, mais ce dernier ne reste lui-même encore qu’un apéritif comparé à la suite.

Sincèrement, je prends  un plaisir fou à lire Stephen King. L’auteur fait preuve d’une telle créativité, d’une telle ouverture d’esprit, d’un tel imaginaire qu’on se sent tout à coup risible à côté de cela. On suit chaque pas du groupe mené par Roland de Gilead, et les péripéties en vue de la quête de la Tour Sombre.

Ces dernières sont d’ailleurs probablement plus intéressantes que la quête elle-même. En tout cas, on en vient véritablement à se demander ce qu’est cette fameuse Tour Sombre. On se rapproche inlassablement du but, et pourtant on en est toujours loin, c’est tout du moins l’impression véhiculée par ce troisième chef d’œuvre. L’auteur laisse trépigner son lecteur d’impatience, tout en lui fournissant, de manière totalement aléatoire et vicieuse, de petits indices tout du long de la route.

On suit attentivement Jake, garçon déjà mort et pourtant encore en vie et sa progression dans son monde à lui. King nous fournit, non seulement à nous, mais aussi à Jake, ou encore à Eddie, une clé de l’énigme et prend d’ailleurs par la suite un malin plaisir à nous faire redécouvrir les devinettes.

Personnellement, j’adore la façon dont l’auteur nous fait poser un regard différent sur toutes choses évoquées dans son bouquin. Il nous apprend à imaginer, à façonner dans notre esprit un cinéma intérieur qu’on ne peut s’empêcher de construire par nous-mêmes, au fil de la lecture.

Pour moi, il est probablement mon auteur préféré jusqu’à maintenant. Il se joue de nous, et dans le même temps, autant que cela puisse paraître absurde, il joue avec nous, nous enseigne des leçons. À chaque pas, on ne peut s’empêcher d’aller plus loin, toujours plus loin, de découvrir encore moultes et moultes traces de l’imaginaire gigantisme dont semble être doté Stephen King.

Note : 10/10
À dévorer sans retenue, encore et encore, même après l’avoir déjà lu, on ne peut s’empêcher de le feuilleter.

Signé : Eäron Valil

New Orleans by Naxxos on Grooveshark

samedi 22 juin 2013

Wang 2 - Les Aigles d'Orient, de Pierre Bordage

Titre : Wang 2 – Les aigles d’Orient
Série : Wang
Auteur : Pierre Bordage
Editeur : J’ai lu
Date de publication : 2011
Couverture :
Nombre de tomes sortis : 2/2
Illustrateur : Philippe Caza
Pages : 446 pages
Prix : 8,20 euros

Biographie auteur : (source : fnac.com)

Pierre Bordage, marié et père de deux enfants, est né en janvier 1955 à La Réorthe en Vendée. Passés une scolarité sans histoire, neuf ans de karaté et quelques cours de banjo, il découvre l’écriture lors d’un atelier à la faculté de Nantes en 1975…
Quelques voyages en Orient et une expérience de libraire plus tard, il vit dans le Gers, en 1985, et écrit Les Guerriers du silence.
Ce n’est qu’en 1992, revenu entre-temps à Paris et journaliste sportif, qu’il rencontre ses premiers éditeurs, aux éditions Vaugirard qui lui proposent la série des Rohel. En 1992 toujours, L’Atalante reçoit Les Guerriers du silence et le publie en mars 1993. Cet opéra de l’espace au souffle épique où des centaines de mondes s’entrec­hoquent, puissamment fondé sur nos mythes et notre imaginaire collectif, connaît un succès public immédiat qui n’a pas faibli depuis.
Auteur phare de la génération qui s’est levée dans les années 1990 pour enrichir et renouveler la science-fiction française, Pierre Bordage affronte avec L’Enjomineur un genre très peu représenté en France, la fantasy histo­rique, c’est-à-dire le roman historique sous l’éclai­rage et dans l’accompagnement du merveilleux et du fantastique.
Auteur d'une trentaine de romans, il a reçu cinq prix littéraires différents (notamment le Grand Prix de l'Imaginaire et le prix Julia Verlanger) et s'est essayé à la fiction pour la jeunesse (Kaena, la prophétie), la novélisation de jeux vidéo (Atlantis).
Actuellement, Pierre Bordage réside à Boussaye, en Loire-Atlantique.

Synopsis :

2214. Le monde est divise par le rem, un rideau électromagnétique infranchissable à l'ouest, des nantis qui ont fait de leur espace un havre de paix et de prospérité. De l'autre côté des peuples bafoués, des esclaves que l'on importe pour satisfaire les aspirations ludiques des occidentaux en mal de sensations.
Car les immigrés, en devenant les soldats des jeux uchroniques - les guerres fictives qui reconstituent les conflits du passe - ne sont plus que des morts en sursis. Et leur seul espoir repose sur Wang, leur capitaine de champ, qui veut profiter des jeux pour être le germe du chaos et réaliser son impossible pari faire tomber le rem. Mais n'est-il pas lui-même un pion manipule par le réseau clandestin des ruches ?

Critique :

                Les chroniques se suivent et se ressemblent. Encore du Pierre bordage. Encore du Wang, épisode 2 cette fois-ci néanmoins. Bon, je ne vais pas vous cacher qu’il y a un petit aspect redite dans cet opus un peu trop important au niveau du combat uchronique en arène et autour de la figure de Wang. Si la plume est toujours aussi efficace, avec un plaisir de lecture toujours présent, il n’y a plus la surprise du début. Et comme je l’ai dit, les Jeux Uchroniques prennent une place trop importante à mon goût dans ce deuxième volet (bien que c’est peut-être ce que j’avais le plus apprécié dans le premier, mais on m’appelle parfois « Girouette »).

                Cela dit, Les aigles d’Orient n’est pas que cela. J’avais souligné pour le premier tome qu’il y avait une toile de fond intéressante d’un point de vue politique d’installée. Pierre Bordage essaie de jouer sur cela pour donner un nouvel élan à l’intrigue. Sans brio, mais de façon assez satisfaisante ma foi. On prend plaisir à suivre cette bataille secrète entre deux entités idéologiques dans laquelle Wang va trouver son intérêt pour son propre camp.

                Une histoire donc accrochante, plaisante, mais moins que Les portes d’Occident. Un petit effet de revu un peu gênant dans le sens que ça m’a donné le sentiment d’une petite panne d’imagination de la part de l’auteur, bien qu’il s’en sort pas trop mal avec le revers de l’histoire et ses « ruches ».

Note : 7/10
Un opus un peu en-dessous du premier, mais loin d’être mauvais (et même plutôt bon).
 
My Vietnam by Pink on Grooveshark

mercredi 19 juin 2013

Wang 1 - Les Portes d'Occident, de Pierre Bordage


Titre : Wang 1 – Les portes de l’Occident
Série : Wang
Auteur : Pierre Bordage
Editeur : J’ai lu
Date de publication : 2011
Couverture :

Nombre de tomes sortis : 2/2
Illustrateur : Philippe Caza
Pages : 412 pages
Prix : 8,20 euros

Biographie auteur : (source : fnac.com)

Pierre Bordage, marié et père de deux enfants, est né en janvier 1955 à La Réorthe en Vendée. Passés une scolarité sans histoire, neuf ans de karaté et quelques cours de banjo, il découvre l’écriture lors d’un atelier à la faculté de Nantes en 1975…
Quelques voyages en Orient et une expérience de libraire plus tard, il vit dans le Gers, en 1985, et écrit Les Guerriers du silence.
Ce n’est qu’en 1992, revenu entre-temps à Paris et journaliste sportif, qu’il rencontre ses premiers éditeurs, aux éditions Vaugirard qui lui proposent la série des Rohel. En 1992 toujours, L’Atalante reçoit Les Guerriers du silence et le publie en mars 1993. Cet opéra de l’espace au souffle épique où des centaines de mondes s’entrec­hoquent, puissamment fondé sur nos mythes et notre imaginaire collectif, connaît un succès public immédiat qui n’a pas faibli depuis.
Auteur phare de la génération qui s’est levée dans les années 1990 pour enrichir et renouveler la science-fiction française, Pierre Bordage affronte avec L’Enjomineur un genre très peu représenté en France, la fantasy histo­rique, c’est-à-dire le roman historique sous l’éclai­rage et dans l’accompagnement du merveilleux et du fantastique.
Auteur d'une trentaine de romans, il a reçu cinq prix littéraires différents (notamment le Grand Prix de l'Imaginaire et le prix Julia Verlanger) et s'est essayé à la fiction pour la jeunesse (Kaena, la prophétie), la novélisation de jeux vidéo (Atlantis).
Actuellement, Pierre Bordage réside à Boussaye, en Loire-Atlantique.

Synopsis :

XXIIIe siècle. Un infranchissable rideau protège l'Occident des empires voisins. Wang, jeune chinois de dix-sept ans, vit avec sa grand-mère dans un quartier misérable de Grand-Wroclaw en Silésie, une des sous-provinces de Sino-Russie administrées par les néo-triades.
Parce qu'il a transgressé la loi d'Assöl le Mongol, un parrain de clan, Wang n'a d'autre choix que de prendre le chemin de l'exil. Car une porte s'ouvre parfois dans le rideau à Most, en Bohême. Mais qu'arrive-t-il aux émigrés en Occident ? On parle d'esclavage ou pire encore; on dit aussi qu'ils sont contraints de s'affronter dans des arènes comme les gladiateurs des jeux du cirque. Nul n'en est revenu pour témoigner...

Critique :

                Je me fais tout petit car j’ai une confidence à vous faire. Juré, vous ne le crierez pas sur tous les toits et que vous ne me ferez pas de mal ? Bon, ben voilà, c’est seulement maintenant que je lis mon premier Pierre Bordage.
               
                QUOI !? Qui c’est qui vient de se moquer et de me dire que c’est la honte ? C’EST PAS VRAI ! Si c’est comme ça, je boude, et je ne vous livre pas mon avis sur le bestiau, na !

               

               

               

                Ok ! Faites pas la gueule, j’ai compris. Et si je vous disais que j’ai grave kiffé ce premier volume de Wang ? Je le dis. J’ai tout de suite adhéré à l’ambiance donné par Pierre Bordage, un peu étouffante dans ce monde désormais plus que jamais scindé en deux, où le respect de l’espèce humaine est difficile à trouver, encore plus au sein des J.U, les Jeux Uchroniques qui ont remplacés les Jeux Olympiques, où se défient deux stratèges à l’ancienne, avec des humains comme petits soldats venant du mauvais côté du rideau électromagnétique, sorte de Rideau de Fer amélioré.

                C’est dans cette grosse merde qu’intervient Wang, malheureux élu parmi les émigrants pour participer à titre de soldat dans une des deux armées, a priori celle du futur perdant face au nonuple tenant du titre. Mais Wang a tout simplement reçu une éducation génial dispensé par grand-maman Li et son Lao de la survie. Il s’agit certes de SF, mais j’ai trouvé un réel air de David Gemell avec l’individu seul qui va prendre le dessus, issu du chaos. Et puis après tout, ils se battent avec des épées

                En plus de cela, il y a une vraie toile de fond, c’est-à-dire avec une vraie profondeur dans l’histoire certes très centrée sur le personnage de Wang, mais qui vit dans un monde où l’idée politique est bien présente. Donc personnellement, j’ai plus qu’apprécié cette lecture. J’essaierais de relire du Bordage rapidement, le deuxième tome est déjà lu, et mon avis arrivera je l’espère rapidement.

Note : 8,5/10
Bordage rime avec dévorage. Certes, c’est tiré par les cheveux comme conclusion, mais ça me permet de dire que c’est à dévorer.


dimanche 16 juin 2013

Cal de Ter, Intégrale 3, de P.-J. Hérault

Titre : L’Intégrale – Tome 3
Série : Cal de Ter
Auteur : P.-J. Hérault
Editeur : Milady
Date de publication : 2013
Couverture :

Nombre de tomes sorti : 3/3
Illustrateur : Fred Augis
Pages : 475 pages
Prix : 11,20 euros

Biographie auteur :

P. J. Hérault, né en 1934, est journaliste de profession. Il  débute sa carrière d'écrivain en 1971 avec deux romans  d'espionnage; mais c'est en 1975 qu'il inaugure une longue  série de romans de science-fiction, avec la série Cal de Ter  dans la mythique collection Fleuve Noir "Anticipation", qui le  consacre d'emblée comme l'un des meilleurs représentants du space opera populaire, aux côtés de Julia Verlanger ou de  G.J. Arnaud. Aujourd'hui, les éditions originales de la trentaine de romans qu'il a écrits sont parmi les plus cotées.

Synopsis :

La Terre est condamnée par sa propre folie.
Réfugiés sur la planète Vaha, Cal et son ami Giuse décident de guider l’évolution de ses habitants pour leur éviter un sort funeste. Ils disposent de pouvoirs quasi divins grâce à leurs alliés, un ordinateur géant et des robots surpuissants.
La Base où ils sont en hibernation les tire brutalement de leur sommeil : une mystérieuse maladie décime la population, tandis que des pillards fanatiques massacrent les survivants. Mais un problème plus grave attend Cal et Giuse, quand les anciens maîtres de la planète viennent tout à coup réclamer leur dû…

Critique :

                Avec P-J, c’est la garantie d’une SF divertissante lorsque l’on ouvre un de ses bouquins. Cette troisième et dernière intégrale du cycle Cal de Ter qui regroupe deux romans (Chak de Palar ainsi que Cal et Giuse de Ter) avec en bonus deux nouvelles, dont une inédite, ne déroge pas à la règle. Souvenez-vous que j’avais adoré les deux premiers épisodes réédités par Milady. Le plaisir fut toujours là, avec un ressenti similaire (donc je ne vais pas trop me répéter). Mais lorsque je lis du P-J, à chaque fois, j’ai le sentiment qu’il est facile d’écrire un roman, qu’il suffit d’écrire noir sur blanc tous les ingrédients que l’on aime, et que la recette finale sera forcément réussie.

                Néanmoins, je suis heureux que le cycle s’achève. Non pas que je m’ennuyais, mais la surprise n’était plus là, et bien que P-J Hérault parvienne admirablement à se renouveler à chaque fois, certaines ficelles commençaient à apparaitre de façon redondante, surtout au niveau des schémas de narration. Et je pense que les idées sont moins fortes dans cette intégrale que les précédentes.

                Mais n’enlevons pas à César ce qui est à César. Aucune prise de tête à la lecture d’un P-J qui je pense est l’auteur à la plume la plus « sincère » que j’ai lu si on peut associer cet adjectif, dans le sens où un texte de P-J ressemble à la personne qu’est P-J, c’est-à-dire une personne pleine de qualités humaines. Lisez Cal de Ter, divertissement garanti. Par contre, apprêtez-vous à mettre la main à la poche. Plus de onze euros pour un livre de poche au final pas très épais.

Edit : le format poche a d'ailleurs, même hauteur, mais plus large

Note : 7,5/10
P.-J. Hérault, ou bien l’auteur qui écrit mes rêves les plus fous. A dévorer.

A Real Hero by College feat Electric Youth on Grooveshark

vendredi 14 juin 2013

Le Dévoreur au ciné #5 Star Trek : Into Darkness

          Bon, je SAIS ! Vous attendez des critiques de livres ! Mais euh, voilà, j'ai écris une chronique
tellement pourrie que je l'ai supprimé pour ne pas avoir honte, et elle va attendre. Et oui, c'est difficile des fois de pondre quelque chose de satisfaisant. Certes, je suis un tantinet sadique parfois, mais je n'ai pas envie de vous faire saigner les yeux.

          Du coup, je vous informe sans trop développer que le Star Trek nouveau, Into Darkness, est bien. Par J. J. Abrams, donc cela a forcément allure de test pour le Star Wars épisode VII. Et ma foi, c'est plutôt très bien réussi, que ce soit du point de vue scénario que je trouve bien construit sans être trop lourd pour une SF space op à caractère très divertissante. A cela, soulignons des effets spéciaux très jolis, de l'action, mais sans surenchère (ma grande crainte lors du visionnage de la bande annonce), et même
Alice Eve en tenue d'Eve (ou presque)
quelques séquences émotions. Un film de science-fiction divertissant et agréable pour les yeux.

lundi 10 juin 2013

La Fille Automate, de Paolo Bacigalupi

Ohayou !
                Retour de vacances, et donc reprise d’activité du blog. Autant dire qu’en dix jours, j’ai eu le
temps de lire, d’autant plus avec le challenge Weekend à 1000 dont je m’empresse de vous faire un petit bilan avant que vous lisiez ma première critique.

                Tout d’abord, sachez que votre serviteur a triomphé ! 1242 pages en un week-end. Autant vous dire que j’ai bien dormi après ça, car j’ai eu un moment de panique après un samedi difficile à moins de 500 pages et un état de somnolence alarmant. Néanmoins, malgré Roland Garros, j’ai trouvé la force de me rattraper le dimanche avec un rush conséquent.

                A quoi correspondent ces 1242 pages ? Cela comprend 639 pages pour la Fille Automate de Paolo Bacigalupi (dont vous pouvez lire mon avis ci-dessous), 412 pages pour Wang tome 1 (oui, j’ai un peu changé mon programme, un Bordage en cache un autre)), et une partie du second volet de Wang 2, toujours de Pierre Bordage.

                Et puis, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Certes, j’ai ralenti le rythme par la suite, mais j’ai lu tous les livres que j’avais emporté en l’espace de huit jours, soit un total de 2117 pages (La Fille Automate, Wang 1&2, Planète à Louer et Lasser Mariage à l’Egyptienne). C’est-à-dire presque 265 pages par jour. Le retour de flammes fut que je n’avais plus rien à lire lors du trajet du retour, donc je me suis un peu ennuyé.

                Bref, vous aurez tout ça de chroniqué progressivement durant le mois, et j’espère bien réitérer l’expérience prochainement. En félicitant tous les participants.

Titre : La Fille Automate
Auteur : Paolo Bacigalupi
Editeur : J’ai Lu
Date de publication : 2013
Couverture :
Illustrateur : Sara Doke
Pages : 639 pages
Prix : 8,00 euros

Biographie auteur : (source : babelio.com)

Paolo Bacigalupi est un auteur de science-fiction et fantasy. Ses nouvelles ont été publiées dans The Magazine of Fantasy & Science-Fiction, Asimov’s Science Fiction, et le journal environnemental High Country News. Ses fictions ont été sélectionnées pour les prix Nebula et Hugo et The Calorie Man a gagné le prix Théodore Sturgeon, récompensant la meilleure nouvelle SF de l’année, en 2006. Il écrit également des essais, publiés simultanément dans de nombreux journaux américains.
Il est lauréat en 2010 du prestigieux prix Locus du premier roman pour La Fille automate. Paolo Bacigalupi vit dans l’Ouest du Colorado avec sa femme et son fils.

Synopsis :

Dans un futur proche où le tarissement des énergies fossiles a radicalement modifié la géopolitique mondiale, la maîtrise de la bio-ingénierie est devenue le nerf d’une guerre industrielle sans merci. Anderson Lake travaille à Bangkok pour le compte d’un géant américain de l’agroalimentaire. Il arpente les marchés à la recherche de souches locales au cœur de bien des enjeux. Son chemin croise celui d’Emiko, la fille automate, une créature étrange et belle, créée de toutes pièces pour satisfaire les caprices décadents des puissants qui la possèdent, mais désormais sans plus d’attaches.

Critique :

                La Fille Automate laisse en moi un sentiment mitigé. Non pas que je n’ai pas aimé cette lecture, au contraire ! Il s’agit d’un roman assez extraordinaire qui correspond parfaitement à mes goûts SF. Néanmoins, je crois que le bouquin lors de ma lecture à souffert des éloges qu’on lui a fait. Les raisons de ceci sont plurielles. Une entame très longue à mon avis. J’ai un peu traîné ma peine pendant la première moitié du bouquin, ce qui était un poil embêtant pour le week-end à mille, j’avais l’impression de ne pas avancer. Mon autre souci, c’est que cela ne ressemblait pas du tout à ce que je m’attendais, dans le sens où je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus centré sur l’héroïne, Emiko, la fille automate. Non pas que ça me déplaise d’être surpris, mais pour dresser un tableau grossier, on avait le droit à un chapitre concernant la Emiko pour neuf chapitres sans rapport proche. Ça m’a un tantinet perturbé.

                Mais c’est là que surgit le génie de Paolo Bacigalupi (personnage très sympathique par ailleurs, pour l’avoir rencontré à Saint-Malo), de mon point de vue. Paolo parvient à lier une narration tentaculaire par le personnage d’Emiko, véritable nœud d’une intrigue assez gigantesque et où j’avoue avoir été un peu perdu au début. Est donc créé une vaste toile géopolitique ma foi très intéressante où les enjeux économico-politiques sont plus qu’important dans un monde dévasté où les différents centres de gravité ce sont déplacés, comme au Vietnam par exemple.

                Emiko agit réellement comme une soupape de cette histoire de SF que je qualifierais d’intelligente, avec des personnages crédibles et intéressants. Le rapport d’Emiko avec les humains est au final la base du dénouement du récit. Elle apprend des humains, et cela comprend même la souffrance qui devient intolérable. Haï des Viet, esclave sexuel de pratiques bien hardcore (je ne vous sors pas tout le vocabulaire du porno), Emiko va se libérer de ses chaînes après une évolution psychologique que j’en ai rarement vu, rondement bien menée.

                Bref, je ne sais pas trop où mener ma barque dans cette critique. Pour résumé, ça a été lent au démarrage avant de prendre toute son ampleur. L’auteur créé une société extrêmement intéressante avec une thématique à dominante écologique qui met en exergue le manque d’humanité des hommes et l’humanité d’Emiko, fille automate, à l’instar de ce qu’ont pu écrire des Asimov ou P-J Hérault pour citer les premiers noms qui me viennent. Si mon ressenti reste un peu mitigé par le démarrage, je conclus sur un « waouh » d’admiration. A mon avis, c’est typiquement le genre de livre encore plus plaisant à la relecture.

Note : 8/10
Un livre démarrage diesel avant un décollage au kérosène pour fusée. A dévorer.

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