D’ores et déjà, me voilà à faire
du rétropédalage pour vous présenter ce livre, Lanmeur – Intégrale IV :
Aux Origines du Rassemblement. J’aime beaucoup mon nouveau fonctionnement, et
quoique puisse suggérer cette chronique écrite, je le maintiendrais.
Mais, voilà. Oui, voilà.
Quand une baffe arrive, une belle
grosse baffe dans la figure, il faut parfois s’écarter du ton sibyllin pour
défendre bec et ongles ce en quoi nous croyons : « Ça, c’est de la
qualité type BOMBASSE, il faut absolument que vous penchiez un œil dessus. ». Le besoin de détailler se fait donc impérieux dans le cas présent.
Certes, mon langage est parfois
encore trop vulgaire pour faire honneur à Christian Léourier, mais il souligne,
je pense, avec quelle jubilation frénétique ai-je tourné les pages de ce livre.
Car ce qui frappe tout d’abord, au début de cette lecture où l’on ne se doute
pas encore du choc à venir, c’est le style.
J’ai envie de digresser en
revenant à ma précédente lecture de Lanmeur, intégrale première du nom. En
effet, vous pouvez soulever le point que je n’ai pas (encore) pris la peine de
lire les deux volumes intermédiaires à ces deux lectures. Pour cause, j’avais
fortement apprécié l’intégrale I dans lequel se trouvait les germes de la
claque que je tente de vous conter en ce moment même. Car dans ce premier opus,
j’avais surtout su tomber sous le charme de Mille
fois mille fleuves, récit virtuose au niveau de l’écriture (tout en
trouvant le reste très bon, mais sans cette étincelle).
Or il en est de même ici. Une
plume virtuose menant à la baguette un récit à la forme originale pour le gros
de cette intégrale. L’écriture est splendide, loin d’être un écran de fumé tant
j’ai trouvé la maîtrise bluffante, insufflant un véritable souffle à cette
fresque mythique.
Oui, Lanmeur, cycle de science-fiction, se voit ici décliné dans une
fantasy mythique pour l’essentiel, avec toujours en toile de fond cette quête
de l’unité et du savoir. Car finalement, science-fiction ou fantasy, qu’importe la
coupe, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et fondamentalement, le fond de ce que
cherche à transmettre Christian Léourier ne diffère point, comme l’intelligence
de son propos ne change pas.
Aux Origines du Rassemblement, en
plus d’être captivant, est une œuvre d’une grande profondeur. Je suis certain qu’il s’agit
d’un livre qui sera meilleur encore à la relecture. Le sentiment que j’ai eu
à la lecture, c’est de vivre quelque chose d’humainement enrichissant, en plus
du divertissant, chose habituelle et en quelque sorte (quasi-) systématique aux
littératures de genre.
Cette intégrale présente pour ma
part un des sommets de l’Imaginaire français avec Le Procès de Gwidon qui
occupe le gros de cet ouvrage, tout en dispensant un superbe autre texte avec
Le Testament d’Erwan qu’on pourrait qualifier de « grosse cerise »
sur le gâteau. Une expérience de lecture à vivre, très certainement. Probablement ma meilleure lecture cette année (et pourtant, j'ai lu de bonnes choses).