vendredi 31 mai 2013

Webzone #4 Adeline dessine Poulpi

Webzone is back !
                Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter une illustratrice pas comme les autres, que vous méconnaissez sûrement encore totalement, tout simplement parce qu’elle n’a pas encore d’illustrations à son actif, d’un point de vue professionnel.
                Néanmoins, ne vous méprenez pas, bien qu’elle soit hélas normande (mais installée à Rennes depuis pas mal de temps), elle a un grand talent et devrait prochainement le démontrer. En attendant, découvrez là en avance afin d’être prêt au choc psychologique qui vous attend en vous émerveillant devant son travail. Entretien !

Adeline Martin qui planche sur son dernier projet : The Knight of Flowers
Bonjour Adeline, peux-tu te présenter rapidement à ceux qui vont bientôt pouvoir observer l’explosion de ton talent ?

Bonjour ! Je m'appelle Adeline Martin, j'ai 22 ans et je suis née en Normandie. Je suis titulaire du diplôme de LISAA Rennes, école de graphisme et j'aspire aujourd'hui à travailler dans le milieu de l'illustration.

Bien bien bien, illustratrice et graphiste donc. D'où te vient cette envie/passion pour le dessin et les arts graphiques en général ?

Cela remonte à très loin en fait, j'ai le souvenir d'avoir toujours dessiné plus que les autres enfants. C'est drôle d'ailleurs de retrouver certaines "créations". Petite, je cousais des robes sur mes dessins de personnages, je prenais beaucoup de photos également. J'ai depuis toujours des pochettes entières, remplies de découpages de publicités, de personnages. Ma passion s'est donc ensuite instinctivement imposée comme le seul avenir professionnel que je désirais.

Quand t’es-tu rendu compte que tu pouvais espérer en vivre ?

J'ai d'abord préféré ne pas trop me poser cette question, j'ai eu la chance que mes parents me permettent de faire une école d'art et à partir de là, j'ai foncé. C'est la soif d'apprendre encore et toujours plus qui m'a poussée et l'envie de pouvoir vivre de l'art. En fait, le problème s'est posé à l'envers, je ne me suis pas dit "est ce que je pourrais en vivre un jour?", mais j'ai décidé de travailler et de me donner les armes pour réussir.

Qu’est-ce que tu préfères dans le dessin ? Le rendu final ? Les petits ratés ? Autre(s) ? Bref, comment travailles-tu ?

Lorsque l'on apprend à dessiner, il est très important d'enchaîner sans se poser de question et donc d'obtenir des "petits ratés". C'est le fait de multiplier les techniques et les essais qui va permettre un apprentissage. De la même manière, les matières comme le dessin d'observation ou le modèle vivant sont indispensables et donnent lieu à des expérimentations inattendues qui nous font évoluer. Les "petits ratés" sont donc essentiels.
En revanche, je me détache maintenant de ce type de travail. Il me sert, je l'ai en tête pour pouvoir créer et de temps en temps, je m'y replonge même (en faisant des croquis d'objets, de personnages). Mon travail aujourd'hui est illustratif et il doit donc être précis, abouti. Je me sers des croquis pour les étapes préparatoires mais une fois le final entamé, je ne laisse pas place à l'approximatif. C’est peut-être un côté perfectionniste, mais je crois qu'il est nécessaire.

Justement, ce côté perfectionniste t'amène à passer combien de temps en moyenne sur un seul et même dessin comme Rán og Nehalennia par exemple ?
 
Rán og Nehalennia
Il est difficile pour moi de comptabiliser le temps passé en moyenne sur un dessin car il varie en fonction de plein de choses (la technique, le format, le sujet...). Rán og Nehalennia a été réalisé entièrement au crayon graphite, technique avec laquelle je suis la plus rapide aujourd'hui, et a dû prendre trois semaines.
En revanche, si j'utilise de la peinture, je mets beaucoup plus de temps.

Avec un nom comme Rán og Nehalennia, on peut deviner que tu as des influences particulières en tant qu’artiste. Quelles sont-elles, que ce soit une mythologie, un courant artistique ou un artiste particulier ?

J'admire énormément le travail des Préraphaélites (Waterhouse, Millais ou Rossetti), des Symbolistes (Klimt, Mossa...) et de l'Art Nouveau (notamment Mucha). Dulac et Rackham sont également de grandes sources d'inspiration. J'ai réalisé récemment plusieurs illustrations sur le thème de la mythologie nordique mais je suis de manière générale, très inspirée par les mythologies, les contes.

Quelques questions plus simples désormais peut-être. Quel(s) auteur(s) aimerais-tu plus que tout illustrer ? Quel(s) atelier(s) d’artiste(s) aimerais-tu visiter ?

Le parfum de Suskind, ou plus contemporain Georges R.R.Martin bien sûr !
J'ai eu la chance d'effectuer plusieurs stages d'illustration et de découvrir différents ateliers. Mon premier stage s'est déroulé chez Yoann Lossel et m'a permis d'apprendre énormément. J'ai en même temps découvert l'atelier d'Alice Dufeu et de Vilantarès. Je suis ensuite allée chez Erwan Seure Le Bihan. J'ai également eu la chance de passer une journée dans le très bel atelier de Didier Graffet. Ils m'ont tous à leur manière appris beaucoup en m'ouvrant leurs portes.

Qu’est-ce qui serait un aboutissement pour toi, ton rêve d'illustratrice/graphiste ?

Le rêve serait d'illustrer des livres et de ne pouvoir faire que ça !

Deep in the Ocean
Est-ce que tu as des projets particuliers en ce moment ?

A vrai dire je profite de cette période pour dessiner le plus possible et enrichir mon book. J'ai quelques commandes d'originaux et de tatouages en cours, mais pas de projet d'édition pour le moment.

De tatouages ? Intéressant ça ? Tu réalises les modèles de tatouages pour des tatoueurs, ou c'est pour les réaliser toi-même ?

Ce n'est pas très fréquent mais oui, j'ai eu des commandes pour réaliser des images qui serviront de modèles au tatoueur.

Et à part cela, pas envie de te tester dans de la bande dessinée ? Je t’écris un scénario en béton si tu veux…

On m'a souvent posée cette question, mais je ne crois pas que la BD soit pour moi. Le fait de réutiliser les mêmes personnages reconnaissables, etc, demande une technique très spécifique qui n'est pas la mienne.

Donc tu serais prête à faire une magnifique illustration (unique !) pour mon blog ?

Hé hé, pourquoi pas !

Coooooool !!! A part cela, peut-être exposes-tu quelque part pour que tes futurs admirateurs viennent admirer ton travail ?

Pas d'exposition prévue pour le moment mais n'hésitez pas à suivre ma page facebook et mon site internet pour être au courant de mes actualités !

Un mot de la fin ?

Merci à toi (Môssieur) Le Dévoreur de Livre mais ne grignote pas trop mes dessins ! Ha ha ! (Ne rigolez pas svp, elle n'est pas drôle)

Exclu : The Knight of Flowers


C’est sur ces mots et la dernière illustration en date d'Adeline Martin (qui sort tout juste de son atelier) que se conclut ce petit entretien. Souhaitons-lui le meilleur, mais surtout, portez la bonne parole, voilà un talent qui vaut le coup. Likez-là sur son Facebook et/ou son site internet. Elle est ouverte à tout contact dans le domaine de l'édition, mais aussi pour des commandes d'originaux, ou toutes autres choses qui touche à son domaine de compétences.

mercredi 29 mai 2013

Challenge #2 Week-end à Mille

Bonjour à tous !

          Déjà huit jours que je ne vous ai pas proposé de nouvelles lectures à cause d'un petit besoin de souffler. J'ai pourtant quelques lectures d'achevée comme le dernier Cal de Ter ou une belle intégrale BD du nom de Junk. Mais les critiques attendront, j'essaierais de les rédiger pour la semaine prochaine, sans garanti, pour mon absence d'une dizaine de jours sans internet (oui, c'est encore possible de nos jours). Si vous êtes impatients, je peux déjà vous dire que j'ai adoré les deux lectures, sans plus de détails pour le moment.

          Je vous adresse ce petit billet pour relayer une information sur un défi de lecture qui débute ce
vendredi 31 mai et s'achève le dimanche 2 juin. Trois jours de folie insomniaque donc, puisque l'objectif est de lire 1000 pages (dingue). Ca va donner un petit coup de boost.

          Ce défi "Week-end à 1000", découvert par l'intermédiaire de Cornwall, vous est proposé par Lili bouquine. Je remercie les deux, et n'hésitez pas à vous inscrire dans les commentaires du billet de Lili.

           Mes lectures pour ce week-end : finir Ferrailleurs des Mer de Paolo Bacigalupi, enchainer sur La Fille Automate du même auteur, Lasser Mariage à l'Egyptienne de Sylvie Miller et Philippe Ward, Les Derniers Hommes de Pierre Bordage et Planète à Louer de Yoss. Soit un total de plus de 2000 pages. vous avez dis impossible ? Je réponds que j'ai beaucoup de train ce week-end. 

           Relayez l'information, inscrivez-vous, ou n'en faites rien, vous avez le choix. Néanmoins, j'implore les hommes de s'y inscrire, parce que je crois bien qu'il n'y a grand max que deux mecs d'inscrits sur ce challenge, pour une cinquantaine de personnes. A croire que la gente masculine ne sait pas lire :s

            Je ferais un récapitulatif à mon retour de vacances, c'est-à-dire pour le 10 juin à mon avis. Inscrivez-vous au groupe Facebook du challenge aussi pour les participants ;)

vendredi 24 mai 2013

Webzone #3 Youscribe et c'que j'écris

Bonjour à tous !


          Voici le retour de la webzone on NewspapertrokoulduDévoreur.com ! Bon, ce sera un épisode très égocentré sur ma petite personne, je m'en excuse. Sachez que je prépare un autre épisode qui vous intéressera probablement plus prochainement, où vous pourrez vous extasier en disant "Waouh ! C'est trop beau !".

          Mais voilà, pour le moment, je vais vous ennuyer avec moi et de Youscribe. Bon, j'imagine que vous assimilez assez vite la chose. Un truc en "You", c'est où on partage du contenu. En l'occurrence, ici du contenu écrit (je ne fais pas la traduction).

          Vous trouverez sur Youscribe un peu de tout. Des trucs franchement inutiles, voire pourrâves (je suis en train d'essayer de vous convaincre là), mais aussi des trucs plus sympa comme des recettes de cuisine, des textes amateurs, des web-BD, etc. Chacun trouvera chaussure à son pied s'il cherche bien. Le classement n'est pas trop compliqué, si chacun y met un peu du sien, tout doit être bien rangé par thématique normalement.

           Accessoirement, vous trouverez des textes payants en format PDF, voire Epub. J'adresse ce message à ceux qui ont des liseuses. Les textes payants sont soit des classiques (j'ai vu du Sturgeon ou du Camus par exemple), soit des textes amateurs.

           Lorsque l'on publie soit même des textes, je retiens deux fonctionnalités qui font la différence par rapport à d'autres sites similaires. La première est que l'on peut choisir sa licence, que ce soit une simple paternité ou une licence tous droits réservés. L'autre est qu'il y a toute une série de formats vers lesquels on peut exporter. Pas tous, mais suffisamment pour être lu de pratiquement tout le monde.

         Tout ça pour en venir à ma chaîne Youscribe. Ben oui, j'avais dis que ce serait égocentré. Le site est certes bien pratique, mais pas révolutionnaire non plus. Mes écrits non plus ne sont pas révolutionnaires. Et s'ils ne sont pas du tout exempts de défauts dont je suis parfois douloureusement conscient, à chaque fois, j'essaie que mes textes, jusqu'ici uniquement de courtes nouvelles entre quatre et huit pages, soient le plus divertissant possible.

             C'que j'écris bien sûr appartient aux genres de l'imaginaire, avec un penchant pour la fantasy
qui prend à plusieurs reprises la forme de contes. N'hésitez pas à commenter et critiquer les textes, positivement ou négativement, mais de façon argumenté. Si vous posez la question, je n'ai jamais répondu à un appel à textes, tout simplement parce que j'estime ne pas avoir encore le niveau nécessaire avec ce que j'ai écris.

            Par contre, peut-être que prochainement me mettrais-je à écrire plus sérieusement, en tentant ma chance dans quelques concours ou autres trucs du genre. Néanmoins, ce qui m'accapare le plus pour le moment est un projet de roman (dont j'ai rédigé la première page :p). Ce sera de la SF pour le coup. La toile de fond est plus ou moins dressé, la trame se dessine, le prologue est écris noir sur blanc. J'espère être à un stade satisfaisant d'ici la fin de l'année civile, sachant que j'écris trèèèèèèèèèèèèès lentement à cause de mon insatisfaction perpétuelle de ce que je fais. Je garde en réserve aussi un projet de roman fantasy basé sur la nouvelle de Kenta. Bien évidemment, tous mes textes sont accessibles gratuitement. Deux-trois n'ont qu'une licence de paternité, si cela peut en inspirer certains.

           Voilà donc, l'écrivain en herbe se met à nu devant vous, n'ayez pas de pitié pour lui, clamez ce que vous pensez de ce qu'il écrit. Si vous avez des questions, ou que vous voulez partager aussi vos écrits, n'hésitez pas à poster cela en commentaires ci-dessous, et peut-être que s'il y a du monde, je ferais un billet sur mon blog au sujet de vos écrits.

Kissi, alias Le Dévoreur de Livres

P.S. : Avant que vous posiez la question, le pseudo de EV.e, c'est pour mes initiales.exe, histoire de faire geek jusqu'aux bouts des ongles.

mardi 21 mai 2013

La Terre Sauvage, de Julia Verlanger

Titre : La Terre Sauvage – Intégrale 1
Auteur : Julia Verlanger
Editeur : Bragelonne

Date de publication : 2008
Couverture :
Illustrateur : Benjamin carré
Pages : 491 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur :

Julia Verlanger (1929-1985) est le pseudonyme d’une écrivaine française sous lequel ont été publiées une vingtaine de nouvelles dans les années 1950. Mais c’est de 1976 à 1982, sous la signature de Gilles Thomas, qu’elle trouve son public en publiant seize romans chez Fleuve Noir «Anticipation», dont les premières éditions sont parmi les plus recherchées des collectionneurs.

Synopsis :

Dans une France en proie au chaos d’une guerre bactériologique, Gérald tente de survivre en gagnant le sud quand il tombe sur Annie, une fille qui a pour idée fixe d’aller à Paris. Pour y arriver, il leur faudra remonter l’Autoroute sauvage. Entre les mares de bactéries, les poches de gaz hallucinogènes et les bandes de pillards, le voyage promet d’être chaud ! Et puis il y a la Mort en billes, ces globes gélatineux qui se collent aux squelettes pour les animer. Le havre de paix qu’ils finissent enfin par trouver ne résistera pas à un raid d’esclavagistes. Pour venger leurs amis de l’Île brûlée et retrouver Annie, Gérald et son ami Thomas devront affronter une nouvelle menace.
L'Autoroute sauvage, La Mort en billes, L'Île brûlée : la trilogie mythique de Julia Verlanger qui a préfiguré Mad Max, pour la première fois réunie en volume avec quatre nouvelles postapocalyptiques.

Critique :

                Je suis aujourd’hui pris d’une certaine flémingite, du fait que je tape pas mal à l’ordinateur en ce moment, ça use un tantinet psychologiquement. Néanmoins, je vais essayer de ne pas faire une critique trop « pourrie ». Pour définir La Terre Sauvage, je vais me contenter de dire qu’il s’agit d’un post-apocalyptique maintenu sous perfusion d’adrénaline pour un rythme d’enfer, ce qui forme quelque chose de très divertissant.

                On trouve dans cette intégrale un style d’écriture très efficace et surtout très particulier qui semble assez caractéristique à Julia Verlanger (je n’ai rien lu d’autre de cette auteure). Ce n’est pas forcément un livre humoristique, mais souvent j’ai eu le sourire aux lèvres avec ce côté très « franchouillard » de ce post-apo (villes, prénoms, langage, etc). Mais au moins, on (ou pour le moins « je ») n'est pas trop paumé géographiquement si on connait un minimum sa géographie française.

                En tout cas, ne vous attendez pas à de grandes réflexions, il s’agit d'un triple roman populaire à vocation exclusivement divertissante qui tient non pas par son histoire, mais par l’ambiance imprimée, le rythme narratif, et l’action. Ça peut donc paraitre un peu simpliste par conséquent, mais comme c’est très bien fait, on peut se complaire dans sa lecture sans souci. Donc n’hésitez pas à suivre les opérations commando de Gérald, Annie et Thomas. Je ne fais pas plus long, je suis HS, en espérant vous présenter quelque chose de mieux écris la prochaine fois.

Note : 7,5/10
L’archétype du roman 100% plaisir à la lecture. A dévorer.

Born to Be Wild by Steppenwolf on Grooveshark

samedi 18 mai 2013

Point Zéro, d'Antoine Tracqui



Titre : Point Zéro
Auteur : Antoine Tracqui
Editeur : Critic
Date de publication : 2013
Couverture :
Illustrateur : Ronan Toulhoat
Pages : 878 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur :

                Antoine Tracqui est médecin légiste, spécialiste en toxicologie et expert auprès des tribunaux. Si d’aventure vous mourez en Alsace – de préférence de façon violente -, il se fera une joie de disséquer votre cadavre…
                Passionné de littératures de l’imaginaire, de snowboard et de vieux whiskies, il a décidé de se lancer dans l’écriture d’un thriller historique, genre ordinairement monopolisé par les écrivains anglo-saxons – Clive Cussler et Dave Gibbins en ligne de mire.

Synopsis :

1938. Italie. Dans les rues de Palerme, un jeune fuyard tente d’échapper à la police secrète de Mussolini. Dans sa main, une mallette dont le contenu semble exciter bien des convoitises. 1944. États-Unis. Sur une route poussiéreuse du Middle West, trois hommes d’exception jettent les bases d’un projet qui pourrait bien changer l’issue de la guerre. De nos jours. Caleb McKay, un ex-SAS reconverti dans les missions de sauvetage à risque maximal, est recruté par un milliardaire excentrique pour rejoindre un point bien précis du littoral Antarctique où, quelques jours auparavant, un satellite-espion a fait une incroyable découverte. Très loin de là, au fin fond de la Russie, un vieil homme interrompt prématurément sa partie de chasse pour se mettre lui aussi en route... Du tréfonds du sous-sol africain aux pentes de l’Etna en passant par les côtes désolées du continent austral s’enclenche une course contre la montre à la recherche d’un des secrets les mieux gardés de l’Histoire.

Antoine Tracqui au festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo (17/05/2013)

Critique :

5
4
3
2
1
      BOOM !!!

                Bon voilà, je galérais à commencer cette critique, ne sachant pas par quel bout prendre cet OVNI. Et puis, j’ai décidé de commencer par le point essentiel de ce premier roman d’Antoine Tracqui : c’est une BOMBE ! Une grosse TUERIE, une vraie BOUCHERIE ! Voilà, c’est sorti, ça me pesait sur le cœur. On va croire que je ne suis pas objectif comme je crois que ce n’est pas un secret que j’aime bien Critic et sa team en tant que rennais (sisi, c’est pas un mensonge, malgré les petites piques de ma part, mais ils me le rendent plus que bien), mais là, je m’en voudrais que vous ayez un a priori négatif vis-à-vis de Point Zéro à cause de ce sentiment. Même si l’explosion de cette bombe en librairie va vous brûler les yeux, sautez-y dessus. Don’t be afraid ! (Ne soyez pas effrayés) aussi par l’épaisseur du bouquin, presque 900 pages. Au final, vous vous rendrez compte que c’est plutôt une grosse qualité qu’il soit aussi épais, histoire de faire durer le plaisir un maximum de temps.

                Qu’est-ce qui doit vous convaincre de lire Point Zéro ? C’est simple : ce roman a TOUT pour lui. Scénar’ en béton armé (puisque ça parle de bunker géant), nombreux personnages originaux et décapants, de l’action, de l’humour, de vraies idées SF, une narration extrêmement solide servie par un puits de science linguistique, et pleins d'autres qualités que d'autres que moi citeront sûrement mieux que moi.

                Tout commence par une sorte de prologue du prologue à la deuxième personne du singulier, fait extrêmement rare pour le souligner. Et ça fonctionne ! Tout de suite, on est happé par un rythme où pulse l’adrénaline. On embraye sur une narration plus classique à la troisième personne, mais le ton est donné. On ne peut plus décrocher, entraîné par ce rythme que vont étayer des personnages comme Poppy Borghese ou l’équipe de Caleb McKay. L’histoire sera pour la plupart du temps centrée sur cette équipe de choc et leurs adversaires directs russes respirant le soviétisme. Et oui, si la Guerre Froide est terminée, on retrouve un bon vieux clash USA  - URSS plus si courant que ça et qui va donner une dimension supplémentaire à l’intrigue en réussissant à intégrer ce bon vieux Poutine.

                C’est là qu’Antoine Tracqui est hyper-méga-balèze. Si l’intrigue contient un pan SF bien évidemment totalement fictif parfaitement tenu d’une main de maître, cela s’inscrit dans l’Histoire, avec un intérêt très marqué pour les zones d’ombre de l’histoire, là où l’imagination peut prendre le pas et toute sa saveur. Et mine de rien, on se rend compte de l’importance d’un travail de documentation bien fait à la lecture de Point Zéro.

                Bref, vous allez adorer, c’est sûr et certain. Si vous devez lire un livre cette année, il s’agit peut-être de Point Zéro, premier roman qui ne parait pas en être un tellement il est abouti. Je n’hésite pas à citer ma môman à moi, lectrice compulsive de polars, qui l’a lu et adoré aussi (et a eu la toute première dédicace de l'auteur) : « Antoine Tracqui n’a déjà rien à envier aux plus grands ». La Ligue de l’Imaginaire ne s’y trompe pas, et l’a déjà sélectionné pour leur nouveau prix, en espérant un dénouement heureux. James Bond, parce qu'il y a aussi des gadgets, en dix mille fois mieux.

               

Note : 9,5/10
Un thriller historique d’anticipation haletant, premier roman magistral d’Antoine Tracqui, à dévorer absolument. Le 9,5 au lieu de 10, c’est uniquement pour motiver l’auteur à conserver ce niveau, voire à faire encore mieux si c'est possible. A dévorer absolument.

La bombe humaine by Téléphone on Grooveshark
Si Critic est encore une petite maison d'édition après une telle claque...


mercredi 15 mai 2013

Le cycle de Lanmeur - Intégrale I : Les Contacteurs, de Christian Léourier


Titre : Intégrale I, Les Contacteurs
Série : Le cycle de Lanmeur
Auteur : Christian Léourier
Editeur : Ad Astra
Date de publication : 2011
Couverture :
 Nombre de tomes sorti : 2 tomes, le troisième en précommande
Illustrateur : Eric Scala
Pages : 437 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur : (source : babelio.com)

Il a fait des études de philosophie et exerce la profession d'analyste.
Passionné de S-F, il a publié plusieurs romans parmi lesquels L'astéroïde noir, Les montagnes du soleil, Ti-Harnog. C'est l'un des écrivains français de S-F les plus prometteurs.
Christian Léourier travaille actuellement pour la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du Ministère de la Défense et anime, à ce titre, la nouvelle collection " Les Romans de la mémoire " coéditée par ce ministère et Nathan.
Il publie des livres destinés à la jeunesse et d'autres pour les adultes.

Synopsis :

Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?

Critique :

                Oui, ce n’est que maintenant que je lis la première intégrale du cycle de Lanmeur parue chez Ad Astra. Oui, bien mal m’en a pris de ne pas le faire plus tôt puisqu’il s’agit d’une lecture vraiment très chouette (bon, dit comme ça, ça ne vous emballe pas, je le vois bien, je vais essayer de changer ça).

                Cette première intégrale regroupe trois romans indépendants les uns des autres, mais appartenant à un même univers : Ti-Harnog, suivi de L’homme qui tua l’hiver, et conclut par Mille fois mille fleuves. Rien qu’aux titres des deux derniers transparait déjà la poésie de la plume de Christian Léourier. Et je crois bien que c'est la qualité majeure de ce dernier, à savoir une plume au-dessus du lot dans le milieu de la SF. Le cycle de Lanmeur présente d’énormes qualités littéraires, avec une poésie séduisante.

                Mais il en faut plus pour me convaincre, car je ne suis absolument pas le défenseur de « l’art pour l’art ». Il faut qu’il y ait un service derrière l’embrouille. Et le service prend forme ici avec le genre de SF que nous sert l’auteur, une SF que je qualifierais « d’explorative et primitive » (vous allez comprendre, je m’explique). Explorative, car Christian Léourier ne raconte pas d’histoire, il peint ce qu’il imagine sur une toile de maître avec des mots et des phrases. Primitive, parce que les civilisations peintes sont archaïques par rapport à la civilisation de Lanmeur souvent exprimée, jamais dévoilée. Quel meilleur cadre que cette SF pleine d’inventivité et d’intelligence pour ce style si poétique ?

Parlons d’ailleurs un peu de cette civilisation de Lanmeur qui nous reste très obscure, excepté son idéal de Rassemblement. Lanmeur a découvert de par l’univers une multitude d’humanité qu’elle cherche à rassembler sous une même bannière grâce à son avancée technologique. Entre bonne volonté frisant parfois le fanatisme et opportunisme insidieux, voilà une affaire beaucoup moins simple qu’il n’y parait et qui rappelle étrangement le colonialisme à la française avec l’aspect violent en moins.

Concernant les trois livres présentés dans cette intégrale, j’ai un très gros faible pour Mille fois mille fleuves, peut-être le plus poétique d’ailleurs où toute la magie Léourier opère, où l’assimilant se trouve assimilé. Ti-Harnog présente une histoire plus conflictuelle et présente surtout le monde le plus élaboré des trois avec un système casté extrêmement intéressant. Quant à L’homme qui tua l’hiver, c’est l’épisode le plus sombre,  avec une l’héroïne lanmeurienne embarqué dans une quête invraisemblable par les indigènes au lieu de son expédition archéologique, dans un monde où le lien entre les deux peuples semble être un échec.

Note : 8,5/10
Entre poésie et ethnologie, choisissez le profil psychologique de Christian Léourier dans ce cycle merveilleux. A dévorer.

Comptine d'un autre été : l'après-midi by Yann Tiersen on Grooveshark