Le Dévoreur de livres est un monstre à l'existence avérée. Et pourtant, il demeure toujours insaisissable, errant de librairie en librairie, et frappant ici de sa passion dévorante...
Pour
vous faire patienter le temps que j’arrive à lire un petit roman, voici les
dernières bandes dessinées que j’ai lues et que je vous conseille.
Urban,de Luc Brunschwig et
Roberto Ricci
Note : 8/10
Le tome deux vient de sortir, et
cela ne fait que ce confirmer. Urban est une série SF en bande dessinée à
suivre absolument. Dans une ville décadente où tout est jeu, même la poursuite
des criminels, on suit un jeu « interceptor », entre autres, jeune
policier empli d’idéaux qui n’ont plus vraiment leur place dans la ville de
Monplaisir, mais qui s’adapte comme il le peut. Fort comme un bœuf, il est un
des derniers à avoir été élevé avec la gravitation, il va avoir affaire à un
tueur à gage légendaire qui tue un par un les interceptors. A dévorer.
Chaos Team,de Vincent Brugeas et
Ronan Toulhoat
Note : 7,5/10
La nouvelle série des auteurs de
Block 109 qu’il faudrait que je vous présente, car c’est une vraie tuerie. En
tout cas, ils confirment leur potentiel, bien que j’ai trouvé cela en-dessous
de leur série phare que je viens de citer. On est dans un monde post-apo où ça
bourrine bien et où la religion est à nouveau exacerbée. La narration se fait
autour d’une équipe de choc engagée par le pape de la nouvelle Europe. Entre
actions et dessin parfois quasi photographique, à dévorer.
Billy Brouillard, Le petit garçon
qui ne croyait plus au Père Noël,de Guillaume Bianco
Note : 8/10
Dans la continuité du premier
tome que je vous ai déjà présenté rapidement. Une BD drôle et attendrissante où
l’imagination fantasmagorique d’un petit garçon est au cœur du sujet. Un petit
garçon qui préfère la nuit, qui aime mettre des taquets sur le crâne de sa
petite sœur, et qui n’a qu’une peur, la mort. A dévorer.
Titre : Porcelaine, Légende du Tigre et de la
Tisseuse Auteur : Estelle Faye Editeur : Les moutons électriques
Date de publication : 2013 Couverture :
Illustrateur : Amandine Labarre
Pages : 274
pages
Prix : 19,90
euros
Biographie auteur :
Née le 1er mai
1978, Estelle Faye a suivi des cours de théâtre à Paris et à San Francisco.
Durant ses études, elle travaille comme comédienne, au théâtre, à la télévision
et apprend tous les métiers de la scène (accessoiriste, chanteuse, machiniste,
dramaturge...). Estelle a scénarisé plusieurs courts métrages dont un a été
récompensé par le prix France Télévision au festival de Cannes. Aujourd'hui,
Estelle Faye se consacre à la réalisation et à l'écriture. Auteur de La
Dernière lame (Pré aux clercs), Porcelaine est son deuxième roman.
Synopsis :
Chine, vers
l’an 200. Xiao Chen est un comédien errant, jeté sur les routes par un dieu
vengeur. Un masque à forme humaine dissimule son faciès de tigre, tandis que
son cœur est de porcelaine fêlée. Son voyage va durer plus de mille ans.
Au cours de
son périple, il rencontrera Li Mei, une jeune tisseuse, la Belle qui verra en
lui plus qu’une Bête. Celle qui, sans doute, saura lui rendre son cœur de
chair. Cependant Brume de Rivière, fille-fée jalouse et manipulatrice, intrigue
dans l’ombre contre leur bonheur.
Pendant
presque quinze siècles, rivalités et amour s’entrecroisent, tissant une
histoire de passion, de tendresse et de sacrifice, sur fond de magie et de
théâtre.
Critique :
Après une année 2012 tristounette en fantasy
(deux-trois titres qui m’ont marqué seulement), le millésime 2013 promet plus.
Encore faut-il confirmer. Et cela semble bien parti du côté des « Moutons
électriques » dont j’attends surtout le Jaworski nouveau en août (il me
semble). Mais nous ne sommes jamais à l’abri d’heureuses surprises (chose que j’ai
attendu tout l’année précédente). Et Porcelaine est indéniablement une excellente
surprise. Peu de monde a dû voir le coup partir. Mais ce n’est que plus appréciable
d’être surpris.
Souvent hésitant à acheter un ouvrage « Moutons
électriques » du fait d’un format assez particulier, pas désagréable mais
peu pratique dans une bibliothèque, mon œil a malgré tout été attiré par une
couverture aguicheuse, qui après lecture reflète très bien l’esprit du récit.
Mais ce n’est pas suffisant pour me convaincre. Une bonne exposition en « facing »
et un petit mot du libraire, et me voilà reparti livre en sac (remarquez que je
ne suis pas difficile à convaincre). J’ai propulsé l’ouvrage presque tout en
haut de ma pile-à-lire parce qu’il s’agit de fantasy, mon premier amour avant
la SF ou autre. Bref, en un rien de temps après son achat, le voilà entre mes
mains, tournant la première page.
Et tout de suite, me voilà happé. Car Porcelaine est
un ouvrage prenant, très prenant. On retourne aux fondamentaux de la fantasy,
entre souffle légendaire, magie, exotisme et théâtre, pour livrer une version
chinoise de La Belle et la Bête. Ne vous méprenez, dans le fond, c’est
totalement différent, mais le rapprochement est inévitable avec cette amour
entre une femme et un homme transformé par un dieu de la forêt en bête.
Porcelaine a aussi une chronologie particulière
puisque cette légende du Tigre et de la Tisseuse s’étend sur quinze siècles,
notre héros Xiao Chen survivant grâce à son cœur de porcelaine, don de son père
dans sa conception et d’une fée dans sa greffe magique, fée qui deviendra sa
pire ennemi. Je ne dirais pas qu’il y a des rebondissements sans cesse,
quoique, mais le récit n’est pas du tout monocorde, on ne s’ennuie jamais. Les
changements de point de vue sont fréquents mais pas désorientant. J’ai bien
crains un court moment après une quarantaine de pages que l’histoire allait s’empêtrer
dans de la baston systématique de démons, mais pas du tout au final, l’auteure
s’en sort avec brio.
Si vous aimez les beaux livres et les bonnes
histoires de fantasy, pas révolutionnaire mais qui ne nous donne pas ce
sentiment de déjà vu, qui arrive à nous emporter dans son monde original, vous
savez désormais quel livre choisir.
Note :8,5/10
Un bête de roman fantasy made
in France en plus d'une bouffée d'oxygène dans cette même fantasy parfois trop stéréotypée. A dévorer absolument.
Le
« spécial animaux » dans le titre de l’article est là plus pour l’anecdote,
le hasard improbable qui m’a fait lire coup sur coup trois BD avec un nom d’animal
dans le titre. Il s’agit donc bien plutôt de mes dernières lectures BD. Pas de chef-d’œuvre,
mais de bonnes-œuvres, agréables à lire entre quelques romans.
La peau de l’ours,de Oriol et
Zidrou
Note : 7/10
Un dessin particulier dont je ne
suis pas fan, très « cubique ». Néanmoins, ça passe plutôt bien à la
lecture d’une histoire qui fait mouche, entre amour, gangster et horoscope. Pensez
bien qu’accoler les mots « amour » et « gangster », ça fait
des étincelles. Un amour tragique à dévorer.
Loup de Pluie, tome 1,de Rubén
Pellejero et Jean Dufaux
Note : 8/10
Après l’ours, le loup. Je ne vais
pas vous lâcher avec les animaux aujourd’hui. En tout cas, un bon western, pas
spaghetti cette fois, plutôt hymne à la grande chasse, à l’amitié entre blancs
et indiens, et même l’amour. Mais pas sans accroc, freiné par l’intolérance, la
dureté de la vie dans le Grand Ouest, ou encore la vengeance. Une belle fresque
dessiné en lignes claires, mais avec un épais très noir au niveau des contours,
ce qui est assez particulier. Mais j’aime bien, ça approfondit les jeux d’ombres.
A dévorer, en attendant la suite qui je pense promettra à la vue de la fin de
ce volume.
Silas Corey, tome 1, Le Réseau
Aquila,de Fabien Nury et Pierre Alary
Note : 7,5/10
Vous ne voyez pas l’animal ?
Aquila est un mot latin qui signifie aigle. Bref, voilà la dernière BD de mon
petit chouchou chez les scénaristes en la personne de Fabien Nury. Et comme
chaque fois, il puise dans l’histoire, avec ici les intrigues de la Première
Guerre Mondiale en toile de fond. Il y a un vrai talent au niveau des
rebondissements, de la cohérence de l’histoire, de la densité de l’œuvre. Comme
à chaque fois. Avec un personnage principal très fort, entre Arsène Lupin et
Sherlock Holmes avec son assistant asiatique. Néanmoins, il manque un petit
quelque chose par rapport à un Il était une fois en France ou Atar Gull, mais
je ne saurais dire quoi. Il manque peut-être une thématique forte comme l’esclavage
ou la collaboration. C’est plus porté sur de l’aventure pur-jus, à l’aide d’un
dessin taillé pour cet emploi. Mais ça reste très bon, à dévorer.
Second tome : L’homme qui voulait tuer l’Empereur Auteur : Thomas Day Editeur : Folio SF
Date de publication : 2008 Couverture :
Illustrateur : Guillaume Sorel
Pages : 295
pages
Prix : 5,95
euros
Biographie auteur :
Thomas Day
(pseudo de Gilles Dumay) est né en 1971. Grand voyageur passionné par
l’Extrême-Orient, qui sera le théâtre de plusieurs de ses textes, Thomas Day
est aussi éditeur, anthologiste, critique et partenaire de route de la revue Bifrost.
Auteur d’une
cinquantaine de nouvelles, il dessine dans la dizaine de romans qu’il a publiés
des mondes empreints de sensualité et de violence. Dans L’Instinct de l’équarisseur, il revisite le personnage de Sherlock
Holmes, quand il ne crée pas le Japon de fantasy de La Voie du sabre (prix Julia Verlanger) et de sa suite, L’Homme qui voulait tuer l’empereur. Il
a notamment écrit, en collaboration avec Ugo Bellagamba, un manga sans images, L’École des assassins. Dans son dernier
roman, La Cité des crânes, il revient
à l’Asie et livre un hommage aussi bien au Francis Ford Coppola d’Apocalypse
Now qu’à William S. Burroughs.
Après avoir
réalisé la novélisation du film de Paul W. Anderson, Resident Evil, il présente l’anthologie Les Continents perdus, dans les pages de laquelle il nous donne à
lire des nouvelles de Ian R. MacLeod, de Geoff Ryman, de Lucius Shepard, de
Walter Jon Williams et de Michael Bishop.
Synopsis :
Pour parfaire
l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un
rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître
de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six
longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à
la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la
forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la
Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les
souffrances du combat et la douceur perverse de la trahison.
Critique :
Konichiwa
amigos von Frankreich oder others countries ! Chaque jour, je redécouvre que
la fantasy française est riche de petits bijoux. La Voie du Sabre est tombée entre mes
mains après un long périple pour le compte de mon anniversaire. C’est un peu le
grand écart entre mes cadeaux après Chopperman. Car j’ai adoré ce petit
roman de Thomas Day que je n’avais jamais lu. Le dévorage a été on ne peut plus
rapide.
Pourquoi ai-je adoré ? Tout d’abord, il y a l’absence
de longueurs pour un maximum de détails. On a absolument de tout. Des réflexions,
de l’action, des scènes visuellement fortes, de l’amour, etc. C’est rendu
possible à la façon dont c’est écrit, sous la forme d’un mémoire de toute une
vie, entrecoupé de quelques légendes distillées de-ci de-là. Personnellement,
je ne me suis jamais ennuyé.
L’autre chose qui m’a plu, c’est l’ambiance. Je suis
un grand fan de la culture nippone. Or, Thomas Day, malgré qu’il dépeigne un
Japon fantastique, a su puiser dans une importante documentation pour rendre
son récit encore plus complexe et attrayant. Franchement, à la lecture, je n’ai
pas vu de défaut à ce bouquin.
Je ne mets
pas la note maximale car il y a moyen de retranscrire toutes les qualités
présentes dans une fresque encore plus ambitieuse. Sachez en tout cas que j’essaierais
de me procurer le plus rapidement possible la suite. Mais rassurez-vous, ce
tome se suffit à lui-même. Ruez-vous chez votre libraire, car vous ne trouverez
que très peu de livre à ce rapport qualité/prix, c’est quasiment imbattable.
Note :8,5/10
Si vous aimez les parcours
initiatiques avec de nombreuses péripéties, si vous aimez les légendes, si vous
aimez le Japon, si vous aimez la baston, si vous aimez… A dévorer.