mercredi 10 avril 2013

Points Chauds, de Laurent Genefort

Titre : Points Chauds
Auteur : Laurent Genefort
Editeur : Le Bélial’

Date de publication : 2012
Couverture :
Illustrateur : Philippe Gady
Pages : 235 pages
Prix : 18,00 euros

Biographie auteur :

Né en 1968, Laurent Genefort a vingt ans lorsque sort son premier roman, Le Bagne des ténèbres, dans la mythique collection « Anticipation » du Fleuve Noir. Aujourd’hui, avec une quarantaine de livres publiés, deux Grand Prix de l’Imaginaire et un prix Rosny Aîné en poche, il est considéré comme l’une des figures de proue de la nouvelle science-fiction française et, sans doute, le tout meilleur créateur d’univers du domaine.
Dans le numéro 58 de la revue Bifrost paraît « Rempart », une nouvelle qui fera date et obtiendra le Grand Prix de l’Imaginaire 2011. Avec Points Chauds, qui prend donc « Rempart » pour souche et puise aux mêmes racines, Laurent Genefort signe ce qui est peut-être son roman le plus exigeant, le moins neutre, un livre qui, s’il n’est pas celui de la maturité, y ressemble beaucoup...


Synopsis :

Septembre 2019.
Deux Bouches s’ouvrent.
L’une, au-dessus du Pacifique. L’autre, au large du Golfe du Bengale. Ce qui en tombe se noie dans l’océan... Reste la réalité imposée par l’événement : nous ne sommes plus seuls ! D’autant que bientôt une troisième Bouche se matérialise sur la terre ferme, et les aliens débarquent sur Terre. C’est l’effervescence, la mobilisation mondiale, l’exultation... les vagues de suicides, aussi. Et bientôt une quatrième Bouche, puis une cinquième, puis dix, cent, mille Bouches qui partout apparaissent, livrant passage à des kyrielles d’extraterrestres de races, de mœurs et d’aptitudes diverses...
À la sidération initiale succèdent le chaos et la terreur. Pourtant il faut faire face, s’adapter, mais comment vivre dans un monde qui ne vous appartient plus ?


Critique :

                Bon voilà, c’est fini. Cela faisait quelques semaines que vous pouviez voir en « Dévorage actuel » le titre Points Chauds de Laurent Genefort. Ça sentait un peu le moisi sur ma table de chevet. Mais bon, voilà, j’avais d’autres entreprises pendant ce laps de temps, et j’espère m’être fait pardonné en ayant lu le fameux objet avec avidité.

                Avidité car Points Chauds est un concentré des qualités que l’on pouvait déjà avoir remarqué chez Laurent Genefort. Certains ont parlé de « roman de la maturité », et je pense que je vais aller dans le même sens. Après, personne ne lis de la même façon, donc je vais souligner les qualités que je vois chez Laurent Genefort dans cet ouvrage.
               
                Première, c’est probablement le texte qui lui ressemble le plus en tant que personne (tout du moins de l'image que j'en ai pour le peu que j'ai vu). Un texte qui respire l’humanisme et je dirais aussi « l’alienisme ». En ce sens, ça ressemble beaucoup avec une de mes lectures de l’an passé du nom de Sanshôdô de Jean Millemann chez Ad Astra. Ces deux livres mettent en avant la « rencontre » entre le terrestre et l’extra-terrestre, la fin de notre normalité et la création d’une nouvelle normalité où les relations entre hommes et aliens va être la nouvelle norme. J’avais adoré Sanshôdô pour cet aspect, et il n’y a pas de raison pour ne pas adorer Points Chauds pour la même chose, en plus élaboré puisqu’il s’agit d’un roman avec plus de points de vues au lieu d’un recueil de nouvelles.

                En parlant de points de vues, il s’agit aussi d’un autre point positif (c’est une affaire de points tout ça…). Points Chauds nous livre en fait plusieurs histoires parallèles qui n’ont pas de rapports directes les unes aux autres excepté peut-être un personnage, mais de façon succincte via les forces d’interventions internationales « Rempart ».

Bref, tout commence avec Ariadne et Léo avant de finir merveilleusement avec les deux mêmes. Léo restera très présent durant le livre alors qu’Ariadne sera partie part une de ces fameuses « Bouches » qui sont des portes sur l’univers, ce qui fait que l’on ne la reverra plus avant la fin. Les autres personnages qui nous plongent dans l’étrange sont Prokopyé, un nénètse de Sibérie qui va nous embarquer dans une fantastique transhumance avec les héhé-ty (j’ai un faible pour cette histoire), Camila qui est médecin dans l’ONG de MSF en Afrique et Raji le scientifique hindoue qui travaille à Berne avec deux aliens doués pour les langues (j’adore aussi).

On vit donc des aventures humaines et aliens extraordinaires dépeintes chacune avec ce petit truc qu’a Laurent Genefort, avec cette écriture particulièrement bonifié au fil des quarante-trois romans qui trustent sa bibliographie comme on peut le voir au début du bouquin. Mais ce que l’on vit aussi avec l’arrivée de ces aliens et par le personnage d’Ariadne, c’est la notion de voyage. Ce n’est pas une invasion comme dans Sanshôdô, mais une transhumance interstellaire où chaque espèce à sa raison de voyager. Cette notion de voyage à l’échelle de l’univers rend toute sa grandeur à l’espace au-dessus de nos têtes. Que cache cette immensité ? Laurent Genefort prend le parti de la présence d’une diversité incroyable devant laquelle l’humanité, car au final, le cœur du sujet dans ce livre est l’humain et non pas les aliens, doit faire acte d’existence et devant laquelle elle doit réapprendre l’humilité et la tolérance, et surtout dont elle doit apprendre.

Voilà, je crois que ce bouquin m’a rendu mon inspiration dans mes chroniques, et je pourrais disserter encore longtemps sur cette œuvre. Et si j’en parle presque comme une œuvre philosophique, n’ayez pas peur, c’est extrêmement accessible en plus d’être incroyablement génial. Vous le prenez comme vous voulez, si jamais vous voulez une SF intelligente pleine d’idées (j’ai oublié d’en parler aussi de ça), ou bien si vous ne voulez prendre cette histoire que pour son aspect « voyage humain », c’est votre droit. Mais en tout cas, savourez-le.


Note : 9,5/10
Un énorme coup de cœur pour cette SF à la fois simple et intelligente, qui tire la quintessence de Laurent Genefort. A dévorer !

Spanish Sahara by Foals on Grooveshark
Le nouveau coussin pour livre que j'ai chopé au Salon du Livre de Paris et dont je ne peux plus me passer. Et hop ! Je lis sans les mains dans toutes les positions :D

8 commentaires:

  1. Cela me semble assez dithyrambique.. =P

    La force du livre est vraiment l'idée de "transhumance alien" et de toutes les idées qui vont avec, comme tu le dis. Pour moi, cela passe même au dessus des histoires en elles-même et les relègue au second plan.
    Et sinon, oui, le récit de Prokopyé est le meilleur.

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  2. Oui, c'est peut-être exagéré, mais c'est peut-être le genre de SF que j'aime le plus.

    Par contre, je ne suis pas d'accord pour dire que les histoires sont surpassées par l'idée de transhumance. Elles servent cette idée plutôt.

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  3. Oh purée le coussin de ouf !!!!!!!!!!!!!!

    Euh sinon un très bon bouquin sur "l'autre et moi", ou sur "l'autre est moi" que j'avais beaucoup aimé !

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  4. Le fabricant du coussin, c'est The Bookseat. 29 euros le prix du confort de lecture ;)

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  5. Je réagi aussi sur le coussin !!!! Je veux le même mais pas en bleu ^^
    Par contre j'ai vu une video, c'est pas chiant de toujours rabattre et remettre la languette transparente ? Par contre je peut mettre ma liseuse dessus, ça aussi c'est intéressant !!

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  6. Alors non, c'est pas chiant une fois que tu as chopé le coup de main (il m'a fallu 3-4 heures pour m'adapter) et tant que c'est du roman que tu poses sur le coussin. Il faut juste trouve le bon réglage du plexiglas et donc choper le coup de main pour ne pas déchirer ta page (ça m'est arrivé une fois en deux semaines).

    En tout cas, je ne m'en passe plus, c'est vraiment agréable.

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  7. ouais en fait j'ai vu la vidéo aussi, ça a l'air relou le petit plexi là !

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  8. Bah ça doit dépendre de comment vous lisez. Moi, je lis soit sur mon fauteuil avec le coussin sur mon bide, soit sur mon lit avec le coussin sur le bide ou sur le côté, et je ne me rends plus compte que ej tourne le plexi, c'est devenu un réflexe.

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