Prix : 28
euros (existe en poche à 12,50 euros)
Pages : 684 pages
Biographie auteur :
Jean-Philippe
Jaworski est un écrivain français né en 1969. Après des études de lettres, il
est actuellement professeur de lettres modernes à Nancy. Il découvre le jeu de
rôles en 1983, et devient l'auteur de deux jeux de rôles amateurs, Tiers âge et Te deum pour un massacre, dont le second aboutit à une édition
professionnelle en 2005. Il a publié en 2007 un premier recueil de nouvelles de
fantasy salué par la critique, Janua Vera,
chez Les moutons électriques et réédité depuis en poche, puis un premier roman,
Gagner la guerre, qui remporte le
prix du roman francophone aux Imaginales en 2009. Ces deux livres se déroulent
dans le Vieux Royaume, un univers de fantasy où la magie est assez peu
présente, quoique puissante, et qui puise largement son inspiration dans le
roman de cape et d'épée et le roman historique.
Synopsis :
« Je n’ai
jamais aimé la mer. Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté
des flots, ils n’ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue
comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre,
ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c’est plus
gras, c’est plus trouble et plus limoneux que le pot d’aisance de feu ma
grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ?
Foutaises ! La mer, c’est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans
l’ivresse. Je n’ai jamais aimé la mer, et ce n’était pas près de s’arranger. »
Don Benvenuto
est un maître assassin désormais au service de son excellence le Podestat
Leonide Ducatore, dirigeant suprême de la République de Ciudalia. Embarqué sur
une galère de la flotte de guerre de son patron et suite à la défaite de
l’adversaire Ressinien, Gesufal entreprend le retour vers la République pour
apporter la nouvelle de la victoire accompagné du patrice Bucefale Mastiggia.
Bientôt, entre les hauts-de-cœurs causés par son mal de mer, l’assassin se rend
compte que leur galère est poursuivie par trois autres navires de guerre.
Décidément, La guerre semble loin d’être gagnée surtout lorsque l’on sait
qu’après les règlements de comptes entre royaumes viennent les règlements de
comptes internes. C’est là qu’intervient notre « Gentilhomme »…
Critique :
Je crois bien
que ce livre est mon coup de cœur de l'année. On me l'a fait découvrir et au
premier abord, la couverture ne me plaisait pas. Et puis j'ai commencé à lire
ce bouquin. Dès la première page on est absorbé par l'écriture particulièrement
frappante, crue. Et il est vrai qu'arrêter la lecture après une entrée en
matière aussi originale et particulière, c'est plutôt difficile. J'ai dévoré ce
bouquin car j'adore le style de l'auteur et la richesse de l'intrigue. C'est le
genre de tome qu'on commence sans pouvoir discerner la fin, ce qui n'est fait
qu'amplifier notre imagination et notre désir.
J'ai
réellement était aspiré par ce livre et je ne regrette pas, surtout pas, de
l'avoir commencé et fini. On s'accroche également très vite au personnage de
Benvenuto et le jeu de mots fait rapidement sourire puisque l'on comprend
pourquoi il porte un tel prénom. L'humour est au rendez-vous chez cet auteur.
Je vous laisse le lire pour en découvrir plus !
Note : 10/10
La société dans laquelle plonge Benvenuto, et le lecteur avec lui, est
tout simplement merveilleuse ! Des descriptions à vous en couper le souffle,
des manigances politiques machiavéliques à n'en plus finir et une demoiselle
bien charmante !
Signé : Eäron Valil
Seconde critique :
Je
profite de l’avis d’Eäron pour vous reparler de ce monument de la fantasy
française que j’avais brièvement abordé dans un Spécial Immanquables. Ma
lecture remonte bien déjà à trois ans, mais un souvenir impérissable m’en reste
encore, de même que le recueil de nouvelles Janua Vera dans le même monde et
qui est pour moi le meilleur recueil qui ne s’est jamais offert à mes yeux. Je
n’ai plus qu’une attente, une nouvelle dose de Jaworski qui devrait arriver d’ici
l’automne (j’ai bien lu une nouvelle supplémentaire dans le catalogue des
Moutons, mais juste de quoi survivre).
Si
je devais faire une comparaison, très probablement abusive pour certains, je
rapprocherais Gagner la Guerre du Trône de Fer. Pourquoi ? D’une part, du
fait de la densité de l’histoire et de l’écriture. Oui, ce sont des gros pavés
qui requièrent un sacré temps de lecture. Mais les deux sont d’immenses
fresques, et les deux traitent de jeux de pouvoirs particulièrement
machiavéliques, où les personnages de l’histoire en prennent plein la tronche. Autre
point de convergence, c’est le fond fantasy historique teinté de très peu de
magie. C’est la fantasy en vogue actuellement et sûrement celle que j’aime le
plus d’ailleurs. Dans le cas de Gagner la Guerre, c’est légèrement paradoxal
puisque Jaworski pêche bien plus dans l’histoire pour établir sa toile de fond
gigantesque, et en même temps, c’est celui des deux qui s’accapare le plus
quelques figures classiques de la fantasy, comme les elfes par exemple, bien qu’on
ne les voit que très peu.
Mais
je ne voudrais absolument pas limiter ce chef-d’œuvre à cette comparaison, certes
très flatteuse, mais erronée, notamment au niveau du style d’écriture à cause
du filtre de la traduction. L’écriture de Jaworski est incroyablement riche et
maitrisée, à un tel point que parfois, il se permet quelques longueurs,
peut-être le seul reproche que je me permettrais, et encore, les longueurs
collent avec cette volonté de faire quelque chose de monumental. Autre grande
particularité, et malgré le fait de personnages foisonnant à tous les coins de
rue, on ne suit que le héros d’un point de vue narratif avec une écriture à la
première personne du singulier.
Et
c’est là que se parachève le héros, ou plutôt notre anti-héros Don Benvenuto.
Car si l’on n’avait qu’une histoire avec une excellente mise en forme et un
cadre vertigineux, ça ne me serait pas suffisant pour apprécier l’histoire. Don
Benvenuto apporte la magie de ce spadassin qui se reconvertit en conseiller
particulier, homme à tout faire en tout cas, du personnage le plus puissant de
Ciudalia. Il va lui arriver tellement de crasses inimaginables, faire des choix
tellement cons alors qu’il est tellement malin parfois. Je pense
personnellement que c’est un des personnages majeures de la fantasy à l’heure
actuelle, apportant sa personnalité extrêmement développé par l’auteur, sa
gouaille, ses emmerdes, ses dépressions, ses talents très particuliers, etc.
Note : 9,5/10
Le chef-d’œuvre de la fantasy
française actuellement, bien qu’un peu plus fermé au grand public dans son
style à mon avis. Une fresque monumentale bourrée d’aventures et de
rebondissements machiavéliques. A dévorer absolument !
Signé : Kissifrott
Je suis entrain de le lire en ce moment même, et je me régale !
RépondreSupprimerQuand on dit que c'est le must :D
RépondreSupprimerAprès avoir découvert Janua Vera récemment, que j'ai adoré, je me suis rué sur Gagner la Guerre.
RépondreSupprimerCes deux livres sont géniaux !
Je l'avais déjà pris en note quand tu avais fait le "Spécial Immanquables", mais c'est vrai que je ne l'ai toujours pas lu... Et pourtant il est très attirant.
RépondreSupprimerAllez, en Avril il y passe !
C'est rare comme cas de figure, mais je ne crois pas avoir déjà croisé quelqu'un qui n'ai pas aimé ce roman (ou Janua Vera) en fait. C'est presque inquiétant en fait, autant de lauriers ^^.
RépondreSupprimerHum, j'ai ouï-dire que certains n'arrivent pas à l'achever. Mais c'est vrai que pour ceux qui le finissent, je n'en ai pas entendu beaucoup se plaindre :)
RépondreSupprimerGo go go baroona, le chrono est lancé de mon côté ^^
Ahhhh, Benvenuto. Je t'aime Benvenuto.
RépondreSupprimerVraiment un très très très très chouette bouquin. Il fait aussi partie de mes coups de coeur de cette année !
Parfois on enfile tellement de romans à deux sous plébiscités par le marketing, que l'on se dit qu'on pourrait aisément devenir écrivain et pondre soi même sa petite œuvre. Puis on tombe sur ce genre de livre et l'humilité nous reprend.
RépondreSupprimerBien dit ^^
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJ’ai découvert ce livre et j’ai adoré.
Vous qui semblez connaître la fantasy, que me conseillez vous de lire après Jaworski ?
Bonsoir !
SupprimerIl y a plein de choses à lire en fantasy, assurément, mais sans connaître vos goûts autre que Gagner la Guerre en fantasy, c'est risqué de donner des titres. Mais bon, je vais me risquer à une poignée de titres qui, je pense, saurais vous convaincre, en extrapolant de Jean-Philippe Jaworski. La liste fera donc la part belle aux auteurs qui, pour moi, sortent du lot au niveau de l'écriture, pas seulement au niveau de l'histoire (ce qui reste très important dans les titres que je vais citer).
1. La dernière pépite en fantasy made in France a pour moi été écrite par Patrick Dewdney, avec L'Enfant de poussière. Un récit initiatique qui peut sembler lent à certains, d'autant que prévu en 7 tomes (le second arrive), mais extrêmement riche et bien écrit.
2. Le livre des martyrs, de Steven Erikson. Encore une longue série, en 10 tomes en V.O. Et pas des petit tomes. Mais c'est une œuvre monumentale, peut-être comme on en a pas vu depuis Tolkien
en termes d'ambitions. Idem, le tome 2 arrive. Le tome 1 est réputé comme étant le moins bon (ce qui est très relatif quand on constate la qualité de ce tome).
3. Pour donner dans le contre-pied un peu, histoire de ne pas citer que des cycles mastics, mon coup de cœur de l'an dernier, c'est Kalpa Impérial d'Angélica Gorodicher. Une pépite de fantasy Argentine, une fable contemporaine écrite de manière très atypique. Une merveille !
4. Bon, les deux prochains titres sont estampillés Critic, maison d'édition pour laquelle je travaille, pour qu'il n'y ait pas de malentendu. Mais je suis obligé de mettre un peu en avant notre catalogue, parce que je suis persuadé que nos auteurs en ont à revendre ! Dans un premier lieu, je pense à Les Seigneurs de Bohen, une fantasy rafraîchissante par son ton et son contenu. Estelle Faye, l'auteure, est, à mon avis, d'ores et déjà une des références de l'Imaginaire en France. C'est un one-shot très dense.
5. Un dernier pour la route avec cette fois-ci une fantasy hommage à la sword and sorcery de Fritz Leiber. Il s'agit de Des Sorciers et des Hommes, de Thomas Geha Un roman plus court, à l'humour mordant. Moins ambitieux que d'autres sur l'ampleur de l'univers, mais pas moins bon.
J'espère que vous trouverez votre bonheur parmi ces titres (ou d'autres !), et n'hésitez pas à m'en redire des nouvelles :)