Titre : La République des Voleurs
Auteur : Les Salauds Gentilshommes – Tome 3
Editeur : Bragelonne
Biographie auteur :
Synopsis :
Auteur : Les Salauds Gentilshommes – Tome 3
Editeur : Bragelonne
Date présente édition : mars 2014
Couverture :
Couverture :
Illustrateurs : Benjamin Carré
Pages : 671
pages
Prix : 25,00
euros
Biographie auteur :
Scott Lynch
est né aux États-Unis en 1978. Son premier roman, Les Mensonges de Locke
Lamora, a été l’événement Fantasy de ces dernières années, traduit en quinze
langues et couronné par de nombreuses nominations et récompenses
internationales prestigieuses (British Fantasy Award, Locus Award, Grand Prix
de l’Imaginaire, Prix Imaginales…).
Synopsis :
Après le plus
grand casse de leur carrière, Locke et son inséparable complice, Jean, ont
réussi à s’échapper. Mais Locke ne s’en est pas tiré indemne : empoisonné, il
est mourant. Aucun alchimiste n’est en mesure de l’aider. Alors que le moment
fatidique approche, une mystérieuse Mage Esclave lui propose un marché qui le
sauvera ou mettra un terme à ses souffrances. Locke hésite, jusqu’à ce que la
mage mentionne le nom d’une femme qu’il a connue par le passé. L’amour de sa
vie. Sa rivale en matière d’habileté et d’intelligence. Et, s’il accepte cette
mission, son plus dangereux adversaire.
À l’approche des élections de la cité des mages, les différentes factions recrutent leurs stratèges. Locke doit faire un choix : affronter ou séduire celle qu’il n’a jamais pu oublier. Leurs vies dépendent peut-être de sa décision…
À l’approche des élections de la cité des mages, les différentes factions recrutent leurs stratèges. Locke doit faire un choix : affronter ou séduire celle qu’il n’a jamais pu oublier. Leurs vies dépendent peut-être de sa décision…
Critique :
Ce n’est pas une impression, mais je crois que tous
les aficionados de Scott Lynch vont commencer leur chronique en disant qu’ils
ont trouvé le temps long entre le deuxième et ce nouvel opus des Salauds
Gentilshommes. Je ne vais pas y échapper. Six ans d’attente (peut-être
seulement cinq dans mon cas) ! Les deux premiers volumes entrent sans
problème dans mon top 10 all of time de mon panthéon fantasy, le premier
volume pointant bien dans le top 3. Donc plus qu’une simple attente, c’était le
désespoir qui me rongeait lorsque je voyais une news où Scott Lynch replongeait
en dépression. C’est rare de ma part d’éprouver une telle envie pour la
poursuite d’une série. Harry Potter et Les Chroniques d’un tueur de
roi sont les deux seules à me venir en tête.
Le décor planté, je peux vous affirmer que ce nouveau
tome n’entrera pas dans mon top 10 (certes très virtuel). Le préjudice de
l’attente probablement, et même de l’espoir, pour emprunter un mot un peu
grandiloquent. Peut-être ai-je une vision un peu trop fantasmée, trop
idéalisée, de mes précédentes lectures de la série (je n’ai pas relu les livres
depuis cinq ans). Néanmoins, une fois n’est pas coutume, je pense être parvenu
à cibler la plupart des choses qui m’ont moins plu. Je dis bien moins, car ce
serait le premier tome de la série, probablement crierais-je au génie d’un
nouvel auteur, La République des Voleurs restant un excellent moment de
fantasy, mais j’en attendais tellement. C’est une chose qui ne me ressemble
d’ailleurs pas puisque mon mode de fonctionnement est habituellement plutôt
inverse. Ne pas en attendre trop, laisser l’auteur développer son univers comme
il l’entends, prendre le bon là où il est et émettre un jugement plus définitif
lors du dénouement de la série. Sauf que Les Salauds Gentilshommes
s’exposent justement à ce jugement plus définitif en présentant une intrigue
différente et conclusive à chaque volume.
Mais j’en reviens à ces éléments qui font de La
République des Voleurs une (relative) déception. Tout d’abord, un schéma un
peu différent dans la construction. Vous me direz, le changement c’est bien, et
je suis plutôt d’accord avec cette maxime. Mais le côté feuilleton des Salauds
Gentilshommes qui montent un mauvais coup me plaisait bien. Les voir avec un
commanditaire, contraints et forcés, ça enlève un peu de magie. Et plus qu’enlever
de la magie, ça enlève ce côté imprévisible puisqu’on leur demande de faire des
mauvais coups. Par conséquent, j’ai trouvé les rebondissements moins tranchants
qu’habituellement.
J’étends un peu mon raisonnement. Le fait de donner
un cadre précis à l’action de Locke Lamora et Jean Tannen (« vous pouvez
taper, mais pas trop », pour faire un peu dans la caricature), en plus d’enlever
un peu d’imprévisibilité, annihile totalement l’effet de tension que j’ai
personnellement pu ressentir dans les tomes précédents. A aucun moment n’ai-je
pu sentir nos héros courir un réel danger. Or, c’est vraiment cet aspect « sur
le fil du rasoir » qui me plaisait le plus précédemment.
Une dernière chose m’a titillé au point de
sérieusement me blaser parfois. Ce sont les flashbacks récurrents, au point d’avoir
deux histoires complètes au sein d’un même livre. Je suis d’avis qu’il aurait
fallu distiller cela plus subtilement, ou bien que les deux fils se rejoignent
d’une façon plus puissante. J’ai bien compris l’objectif d’approfondir la
relation passée entre Sabetha et Locke pour donner plus de volume à la relation
présente, mais… j’ai trouvé cette histoire passée manquant un peu de
croustillant, au point de parfois souhaiter sauter quelques pages, et surtout
qui n’apporte pas suffisamment à l’intrigue principale.
Mais arrêtons le négatif. N’oublions pas que mon
opinion n’engage que moi-même, et peut-être aimerez-vous ces flashbacks et ce
changement. Et si je m’en tiens à mon appréciation globale, j’ai tout de même
passé un bon moment de lecture devant ces nouvelles aventures de Locke Lamora
et Jean Tannen. Pour vous en convaincre, je vais m’attarder un peu sur ce qui
me donne envie de poursuivre l’aventure Scott Lynch.
Tout d’abord, même si j’ai trouvé les rebondissements
plus faibles qu’auparavant, il reste d’excellents moments, aidés par cette
gouaille si typique des personnages de Scott Lynch. De l’aventure donc, mais
aussi de nombreux moments de rires. Je lis rarement de livres purement
humoristiques, mais La République des Voleurs m’a fait rire comme pas
deux, chose suffisamment rare pour être soulignée. Et cette gouaille, comme
dans les deux premiers volumes, est rendue possible par le sens de la répartie
de Scott Lynch qui confine au génie. Je n’ai qu’un équivalent en tête à un
niveau similaire, c’est Joe Abercrombie (mais pas vraiment dans le même style).
Ensuite, vous l’aurez remarqué pour les fans de la
série, enfin nous avons la rencontre entre Locke et Sabetha. Et
personnellement, je n’ai pas été déçu. Chacun n’attend pas forcément la même
chose de cette relation, mais j’ai personnellement aimé. Bon, l’auteur en fait
peut-être un peu trop parfois (notamment par le biais des flashbacks :p),
mais c’est compliqué à souhait entre eux deux (comme prévu), d’autant plus que
leurs retrouvailles se déroulent dans cette opposition aux élections, on a
connu plus folichon.
Néanmoins, ce qui m’a le plus emballé est la fin du
roman, bien menée, mais surtout riche en révélations. Franchement, je n’ai pas
décramponnée des cents dernières pages. Dommage que tout n’était pas à ce
niveau. Pour moi, La République des Voleurs est un volume de transition
qui laisse présager de beaux jours à venir. De nombreuses pistes sont données
par l’auteur, mais elles ne sont pas exploitées. Et donc, je crois que je suis
reparti pour un tour de manège, dans l’attente du tome quatrième du nom. Je
vous invite à lire ce volume malgré tout, et je m’excuse pour la longueur de
cette chronique, jamais vue par chez moi. En tant que fan, il m’était
impossible d’égratigner le monument de Locke Lamora et ses Salauds sans
quelques circonvolutions.
Appréciation : Un peu
moins bien que les volumes précédents dans certains compartiments, et donc une
certaine déception pour ma part, mais toujours cette fantasy clinquante, pleine
de vitalité, avec cet art du dialogue qui claque. L’aventure continue !
Le
jeu des comparaisons : Sincèrement, pas de comparaison en tête,
excepté comme le dit Bragelonne Oliver Twist et Arsène Lupin,
dans un univers fantasy. Et donc Joe Abercrombie pour l’importance donné aux dialogues
qui envoient du pâté.
Ah là là... hâte de le lire aussi, et peu importe si c'est légèrement en-dessous des précédents. :-)
RépondreSupprimerTout n'est pas à jeter non plus, loin de là. Donc bonne lecture :)
SupprimerTu n'es pas le premier à être un petit peu déçu... Mais il faut dire que le gestation de ce roman a été difficile, ça se ressent sans doute un peu.
RépondreSupprimerEn tout cas, j'en attends beaucoup ! J'adore cette série !
Oui, je pense qu'il y a de ça.
SupprimerTu as vu d'autres critiques dans la même veine de La République des Voleurs ? Je n'ai vu qu'Elbakin et Blackwolf pour le moment, plutôt dithyrambiques.
Maintenant que tu le dis, je croyais avoir vu une ou deux chroniques se montrant un peu déçues, mais je ne sais plus où, et je ne sais pas les retrouver !^^
SupprimerJ'ai dû rêver !
Bon tant mieux si la qualité est au rendez-vous hein ! ;)
Un peu en dessous des deux autres, je suis d'accord, mais pas forcément pour les mêmes points que toi. Et ça reste tout à fait satisfaisant ! ^^
RépondreSupprimerJe ne vais pas commencer à développer, sinon je vais faire ma chronique ici. On pourra en parler quand ça sera fait. Juste un point : concernant la construction du récit, dans mon souvenir c'est la même chose quand dans le premier tome, non ?
J'attends avec impatience ta chronique ;)
SupprimerEn ce qui concerne la construction du récit, elle est en effet similaire dans le premier volume, chose que j'avais vérifiée avant de rédiger mon reproche. Seulement, ce n'est pas du tout le même équilibre ! Les interludes sont de vrais interludes, c'est plus court, plus énigmatique, plus intéressant à mon sens.