mercredi 26 juin 2013

Gaïa, de Yannick Monget

Titre : Gaïa
Auteur : Yannick Monget
Editeur : Bragelonne

Date de publication : juillet 2012
Couverture :
Illustrateur : Yannick Monget / Symbiome Arts
Pages : 455 pages (grand format)
Prix : 20 €

Biographie auteur : (source : babelio.com)

D’origine française, Yannick Monget est le président fondateur du groupe Symbiome, qui développe d’ambitieux projets de sensibilisation, recherche et développement pour une meilleure prise en compte de l’environnement à travers le monde. Il est prospectiviste, spécialisé dans les questions touchant à la crise bioclimatique contemporaine.
Auteur de plusieurs ouvrages sur la thématique de l’avenir de notre planète, il a été publié dès 2006 aux éditions de la Martinière en France, ou encore chez Abrams aux Etats-Unis. Plus récemment, les droits de son dernier thriller, Gaïa ont également été rachetés par Ecus Publishing en Chine. Son dernier roman Résilience vient de paraître sur la thématique de la menace du nucléaire civil. 


Synopsis :

Et si un jour l’homme prédateur devenait la proie, à son tour menacée d’extinction ?
Le monde sombre dans le chaos : un phénomène nouveau et inexpliqué affecte les écosystèmes du monde entier. Le comportement des animaux est bouleversé, les espèces végétales sont frappées d’impossibles mutations alors qu’une étrange épidémie se répand, qui pourrait causer la mort de millions de personnes.
Au cœur de la forêt tropicale amazonienne, Alexandre Grant, P.-D.G d’une société de biotechnologie américaine, rencontre Anne Cendras. La célèbre biologiste française est convaincue que ce cataclysme n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, mais qu’il menace la survie de toute l’humanité.
Aucun gouvernement ne sait comment enrayer ce phénomène et déjà le contact est rompu avec certaines régions du globe. Seuls quelques individus, que tout oppose en apparence, sont bien décidés à comprendre et à lutter.



Critique :

Un peu dans le même style que la fameuse série Autre-Monde de Maxime Chattam, on retrouve ici Yannick Monget pour un livre à tendance écologiste. D’ailleurs, l’auteur le précise très bien sur sa couverture :
« L’Homme n’a pas su respecter la Nature.
Il n’y a aucune raison pour que la Nature respecte l’Homme. »

Ainsi, il nous plonge dans une situation mondiale catastrophique. Parlons tout d’abord du fond de ce livre. On comprend très vite la visée critique de l’auteur, et qui aurait pu ne pas la comprendre. Il prend expressément un PDG d’une entreprise qui développe des OGM, Alexandre Grant, et de l’autre parti un ou plutôt une écologiste de base,  Anne Cendras.

L’entrée en matière est vive, rapide, et on accroche immédiatement au récit. Puis il s’ensuit une période assez longue, une période où l’histoire semble stagner, sur les échanges d’idées des différents personnages, et sur leurs points de vue quant au monde actuel dans lequel ils vivent. Je vous rassure l’écrivain est malin et a su disséminer sa critique majeure tout au long de l’ouvrage.

Une fois ce temps de pause, dira-t-on, dépassé, les péripéties s’enchaînent et nous entraînent. De grands rebondissements marquent ainsi le roman de Monget et nous amène progressivement à une fin tout du moins inattendue.

Je pense que l’auteur a parfaitement su maîtriser son histoire, et qu’il a prouvé avec brio son excellence à travers cette fin justement. On aurait pu imaginer un bon nombre de scénarios d’aboutissement, mais une fois de plus, on est surpris par le plat servi. Au cours de ma lecture, il n’existait pour moi aucune véritable bonne fin, et pourtant l’aventure périlleuse arrive très vite à terme, pour surprenante qu’elle soit.

Bien entendu, on peut tout de même accorder quelques critiques à Monget. Certains passages m’ont semblé trop succincts, manquant de développement. Des rebondissements majeurs sur lesquels l’auteur aurait pu s’appuyer sont finalement quasiment passés sous silence, et l’on a donc qu’une très brève description de l’avancée et de la progression de l’histoire.

Ne croyez pas à travers ce paragraphe que l’auteur tente d’éviter certaines questions. Mon reproche consisterait plutôt dans le fait qu’il n’ait pas su prendre parfaitement son temps afin de nous décrire avec précision et  exactitude sa pensée et le terme qu’il désirait lui donner.

Nous n’avons également qu’une trop grande superficialité des personnages, je trouve. On a du mal à s’attacher à eux, car on ne suit ni leurs pensées, ni leurs moindres faits et gestes. L’exemple le plus choquant est, de mon point de vue, la situation lors de leur intégration à une base militaire sous-terraine, qui est trop peu détaillée. Vous me direz : « mais pourtant un peu plus haut vous dîtes que c’est la scène du livre où nous avons une brève accalmie, sans aller jusqu’à dire barbante. » Alors en effet, et peut-être est-ce dû au manque de profondeur de cette phase du récit.

Je compte néanmoins finir sur une bonne note : c’est très bien écrit, certes imparfait – mais quel livre l’est ? – et l’on est entraîné tout du long. J’ai beaucoup aimé pour un premier livre à visée écologique. L’atmosphère dans laquelle nous plonge Yannick Monget est vraiment adaptée je trouve, ni lassante, ni inintéressante.

Note : 7,5/10
Cuit saignant. Attendez-vous en plus à certaines scènes plutôt tragiques, violentes, ou encore féroces… 

Signé : Eäron Valil
Alone in Kyoto by Air on Grooveshark

17 commentaires:

  1. Je redis ce que j'ai dit à Kissifrott sur FB : Ah c'te bouse de Gaïa !
    Histoire classique, genre film catastrophe, ça m'a fait penser à du Marc Levy en mode post-apo. Ses thèmes sont intéressants et ce qu'il veut dénoncer tout à fait honorable. Par contre intrigue insipide, perso stéréotypés, sans compter une fin pirouettesque sans intérêt. Et trop moralisateur à mon goût. Tiens si tu veux mon avis, et même si tu le veux pas :p : http://unpapillondanslalune.blogspot.fr/2012/07/gaia-de-yannick-monget.html

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  2. Je trouve les commentaires assez virulents du livre, pour moi, dans la nouvelle version, le côté moralisateur est certes, peu subtile par endroit, mais il n'empêche que ce n'est pas non plus lourd à lire.

    Après, faut savoir que Yannick Monget n'est pas spécialisé dans l'écriture, donc certes, finalement, il travaille plus le fond que la forme, et fait assez abstraction d'une fin réaliste, ou de personnages à part entière et creusés etc...

    Mais ça reste sympathique à lire. Et personnellement je ne regrette pas de l'avoir lu. :) Après, c'était un de mes premiers dans le style écologique, donc je ne suis pas habitué pour le moment à avoir lu mieux.
    Niveau écriture, ça reste quand même assez complexe, recherché et travaillé je trouve.

    Il y a toujours mieux, et c'est pour ça que je n'ai mis au final que 7,5. En comparant avec du Maxime Chattam, j'ai tout de même préféré celui-ci qui était plus destiné aux adultes. Maxime Chattam est relativement facile à lire, fait preuve de moralité aussi, bref... mais est destiné plutôt aux enfants. :)

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  3. Je ne rajouterais rien de plus que ce qu'à dit Lune.
    Disons qu'après avoir Lu Exodes de Ligny, c'est difficile de penser autrement que Gaïa est ze bouse.
    http://www.mythologica.net//?s=ga%C3%AFa&x=-1385&y=-8

    c'est ma chronique de l'époque, qui se veut modérée, car je n'avais pas de support blog et j'ai envie de dire sp oblige je suis restée diplomate.

    Si tu as aimé Gaïa, et que les thèmes abordés t'ont parlés alors vraiment si j'ai un conseil de lecture à te suggérer C'est Exodes de Jean-Marcs Ligny, c'est mon coup de cœur 2012.

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  4. "fait assez abstraction d'une fin réaliste, ou de personnages à part entière et creusés " c'est ballot quand on écrit un livre non ?
    Ah Exodes <3 le niveau ultime du post-apo climatique, sans compter Ferrailleurs des mers qui est pas mal dans le genre mais plus jeunesse
    Oui mon commentaire est tranché, la raison est que j'ai beaucoup de points de comparaison dans le style post-apo, et Gaïa est largement en-dessous.

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  5. En fait, oui, quand on est habitué à mieux, il semble évident que ce livre n'est pas à la hauteur des espérances.
    Après, je peux prendre un comparatif avec ce que j'ai déjà commenté, je dirais donc que cela revient pareillement à ma critique sur Robin Hobb : j'étais clairement habitué à mieux donc j'ai plutôt noté avec sévérité, peut-être même sous-noté cette série.
    Bref, Gaïa, cela reste tout de même intéressant à lire. :)

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  6. A mon avis surtout, vu le discours moral qu'il semble y avoir là-dedans, on doit tout de même plus ou moins apprécier selon ses convictions personnelles, politiques ou pas.

    Non ?

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    1. Désolé du coup personne ne te répond !!
      Clairement oui, je crois qu'il faut déjà avoir une certaines approche de l'écologie. donc il ne sensibilisera pas des gens qui en ont rien à battre des dérèglement climatique et de leurs conséquences.
      Comme le dit Lune le style est simple, après oui derrière il y a de la rechercher et de la connaissance dans certains sujets abordés. Bref le sujet avait du potentiel, c'est d'ailleurs pour ça que je l'ai lu. Gaïa, c'est bien la seule chose à laquelle je crois.
      Moi aussi je pense qu'il faut chercher une symbiose humain/nature. Mais c'est pas parce que j'aime le thème que j'aime le livre. On peut pas dire qu'un livre est simplement bon parce qu'il aborde des sujets honorables.

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  7. Non, je ne trouve pas. Les discours moralisateurs passent au second plan, et laissent privilégier à la longue l'histoire.
    Mais certes, si on est pas du tout pour la Nature, et pour l'écologie, ça doit être lourd. :D

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  8. Il faut recontextualiser aussi, il y a des différences notables entre l'édition de 2006 et celle de 2012. Après vous pouvez très bien ne pas avoir aimé un livre ça n'en fait pas une bouse pour autant. Le travail effectué pour écrire un livre n'est pas à négliger donc il faut savoir respecter l'auteur. Après pour Lune, je pense qu'il y a un moment où il faut arrêter de spammer sur toutes les chroniques/critiques que tu trouves sur cet ouvrage... T'as pas aimer, ok je pense qu'on a compris... Passe à autre chose maintenant.

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  9. J'ai lu la version 2012 et je suis pas loin de son avis.
    Je pense surtout qu'elle réagit parce qu'il a eu une telle promo de bragelonne dessus qu'il y a de quoi être deçu !!
    Limite on nous servait le roman d'anticipation écologique de de l'année !! Et il y a nombre de romans paru avant qui abordent ces thème avec beaucoup beaucoup plus de brio, de pertinence et beaucoup moins de clichés.
    Je crois que lorsqu'on souhaite passer un message fort, que je partage, mais qu'on est pas écrivain, on s'abstient voilà tout.

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  10. Cornwall a tout dit.
    Et d'une part je ne spamme rien du tout, d'autre part je donne mon avis sur les chroniques qui me tombent sous les yeux, et oui il est négatif. Je vous rassure je parle aussi des choses que j'ai aimées car je suis vraiment bon public. Et non Anonyme, je ne recherche pas tous les avis sur ce livre parce que j'ai autre chose à faire. Par contre si je peux éviter à des lecteurs de SF de perdre leur temps avec ce roman très moyen (mais au thème honorable comme déjà dit), je le fais.

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  11. Ouhlà... sans prendre du tout position sur le livre, Lune et Cornwall, je vous trouve fortement prétentieuses tout de même. Je veux dire, en se renseignant un peu sur Gaïa on peut trouver diverses critiques sur ce roman dont des critiques à contrario très positives de lecteurs qui ont adoré (je parle de critiques par des lecteurs sur leur blog perso, du type de celui-ci, en général plus objectives que sur amazon et cie). On a le droit de ne pas aimer mais dire ce que vous dites, (mention spéciale à Cornwall pour le "lorsqu'on n'est pas écrivain on s'abstient" , genre de commentaire que je trouve perso. insupportable) c'est ouvertement traiter comme de la m... tous ces autres lecteurs qui ont apprécié. Un peu de modestie. Vous n'avez pas aimé, comme le dit Anonyme plus haut c'est votre droit mais un peu de respect pour les autres lecteurs s'il vous plaît. Faire une critique de livre n'est décidément pas donné à tout le monde.

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  12. Au risque de me répéter, mais après j'arrête de parler aux Anonymes, j'ai trouvé ce roman moyen, c'est mon avis, comparé aux lectures que j'ai pu avoir par ailleurs sur le même thème. Et il y en a un paquet, désolée pour mon immodestie ! (Quelle prétentieuse d'avoir lu tous ces livres franchement !)
    Que des gens l'aiment c'est normal, nous n'avons pas tous le même "vécu littéraire". Comme je l'ai dit, c'est quand on connait le genre dont le livre se réclame que d'une part on n'est pas du tout surpris par quoi que ce soit qui arrive dans ce roman, d'autre part on sait qu'il y a plus intéressant, plus subtil et mieux écrit.
    Si seuls les livres bien écrits se vendaient, se lisaient et s'appréciaient, ça se saurait.
    En plus en relisant ma chronique, je ne me trouve pas si méchante que ça.

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  13. Je suis peut être qu'une petite conne prétentieuse, mais j'ai au moins la franchise de mes propos par un pseudo ( et sans trop se forcer, on trouve facilement qui je suis) qui m'identifie. J'ai rien à cacher !
    Merde, donc sous prétexte que certains lecteurs ont trouvé le livre bon moi on me retire le droit de ne pas dire que j'ai pas aimé. De plus je ne me contente pas de dire que je n'ai pas aimé, j'explique aussi pourquoi, cf plus haut.
    Perso écrivain c'est un métier, je le redis, d'ailleurs un bon écrivain est celui qui est certes flatté par les bonnes critiques mais qui sait prendre en compte les mauvaise critiques argumentées ( elles le sont suffit de bien vouloir se donner la peine de les lire au lieu de se contenter de nos commentaires)
    Le projet de Yannick Monget est honorable et me touche mais pas dans le domaine de la littérature et surtout pas dans gaïa en tout cas.
    Mais le clou c'est quand même de venir ici nous dire qu'on est des piètres chroniqueuses parce qu'on est pas fichu d'apprécier un livre que la masse a adoré. Par contre Anonyme n'a aucune prétention à nous dire qu'on des brèles de la chronique. Parce que lui détient le pouvoir de la masse ! yes !! Merci belle leçon
    C'est vrai l'histoire nous a prouvé à maintes reprise que l'effet moutonnier est précurseur de décision de qualité !

    Et pour finir, ici c'est un espace de commentaires, où l'on réagit à cette chronique. De plus nos réactions au départ s’apparentait à de la camaraderie entre blogueurs qui se connaissent et s'apprécient. Ma chronique de Gaïa s'est voulu modéré et je la conclus sans prétention en disant que justement c'est destinée à un public large n'ayant pas l'habitude de la SF. Je vois pas comment m'exprimer mieux.

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  14. Réactions vraiment ridicules. Je dis tout l'inverse, justement que vous avez parfaitement le droit de dire que vous n'aimez pas un ouvrage, là ou je vous critique, et ce n'est pas propre à cet ouvrage mais à la manière dont vous vous exprimez, c'est que justement, parce que vous n'aimez pas, vous dites que c'est de la bouse ; je persiste à dire que ça c'est vraiment ne pas respecter les autres lecteurs, (en plus des auteurs). Vos réactions sont ridicules en plus d'être en total décalage avec ce que je disais. Vous êtes hors de propos. Avant de répondre à un commentaire, lisez-le. Ne râlez pas pour le plaisir de râler.

    Re-mention spéciale à Cornwall pour "venir ici nous dire qu'on est des piètres chroniqueuses parce qu'on est pas fichu d'apprécier un livre que la masse a adoré" ou "on me retire le droit de ne pas dire que j'ai pas aimé" ... ou ai-je dit ça ? Ou ?

    Je pense que la base pour être critique littéraire... c'est... de commencer par savoir lire.

    Relisez ma remarque et relisez-vous. A quel moment ai-je dit que vous êtes une piètre chroniqueuse parce que vous n'avez pas su apprécier un ouvrage que la masse à aimé ? A quel moment de mon texte je vous ai interdit de ne pas aimer un livre ?

    A croire que vous aimez vous auto-flageller juste pour le plaisir de monter ensuite sur vos grands chevaux et nous poster votre diatribe et créer une polémique pour votre plaisir.

    Bon, on va arrêter là si vous le voulez bien. Moi, je passe mon chemin.

    C'est amusant remarquez, notez l'ironie : vous sous-entendez (avec raison) que les auteurs etc. doivent accepter les mauvaises critiques (on est d'accord), mais vous-même vous n'acceptez pas qu'un autre lecteur vous critique...

    :)

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  15. Petite note pour l'insulte : "conne" c'est vous qui le dites Cornwall, je ne me serai jamais permis de vous insulter, je trouve cela facile et lâche d'insulter sur le net où même de se moquer. A aucun moment je n'ai dit que vous étiez "conne", encore une fois, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit s'il vous plait.

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  16. (Re)Bonjour,

    Je suis très content de voir de l'animation par ici, mais j'aimerais bien que la "polémique" en finisse là. Non pas que je n'aime pas les ambiances électriques, mais parce que j'ai l'impression qu'au final, vous êtes tous plus ou moins d'accord sur le fait que chacun à le droit d'apprécier ou non un livre.

    Merci beaucoup de votre participation, n'oublions pas que tout ça a commencé par une simple plaisanterie entre blogueurs :o

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