jeudi 25 septembre 2014

Les Enfants de Hùrin, de J.R.R. Tolkien

Titre : Les Enfants de Hùrin
Auteur :  J.R.R. Tolkien
Editeur : Pocket
Date présente édition : mai 2009
Couverture :
Illustrateur : Alan Lee
Pages : 284 pages
Prix : 7,30 euros

Biographie auteur :

        Né en 1892 à Bloemfontein (en Afrique du Sud aujourd'hui), John Ronald Reuel Tolkien rentre en Angleterre dès 1896 ; il perd son père, puis sa mère en 1904. Il passe son enfance dans la région de Birmingham puis étudie à Oxford. Après la Première Guerre mondiale, démobilisé, il obtient un poste à Leeds, avant d'enseigner la langue et la littérature anglaises à Oxford de 1925 à 1959. Parallèlement, J.R.R. Tolkien publie Le Hobbit (1937), classique de la littérature de jeunesse, avant d'entamer la rédac­tion du Seigneur des Anneaux, qui ne paraît qu'en 1954-1955. Ces deux romans se déroulent dans le monde imaginé par Tolkien depuis les années 1916-1917, lorsqu'il entreprend la rédaction des Contes perdus en lien avec l'invention de langues ; mais il n'achèvera jamais son Silmarillion. À sa mort, en 1973, il revient à son fils Christopher de publier l'essentiel de son œuvre : en quarante ans, Christopher Tolkien a publié des récits pour la jeunesse (Roverandom, Les Lettres du Père Noël?), des nouvelles (Feuille de Niggle ;  Le Fermier Gilles de Ham), et surtout, Le Silmarillion puis L'Histoire de la Terre du Milieu (12 volumes, dont Les Contes perdus, Les Lais du Beleriand, La Formation de la Terre du Milieu, La Route perdue), Les Contes et Légendes inachevés ; des Lettres ; des textes sur la littérature (Les Monstres et les Critiques), et, récemment, Les Enfants de Húrin, La Légende de Sigurd et Gudrún, avant La Chute d'Arthur.        

Synopsis :

Des milliers d'années avant les événements relatés dans Le Seigneur des Anneaux, la Terre du Milieu est en proie aux luttes entre Morgoth, le premier Seigneur Ténébreux, et les Elfes, alliés aux Hommes. C'est contre Túrin et Niënor, les enfants de Húrin, que Morgoth lance une terrible malédiction, les contraignant à une vie errante, pour se venger du héros qui a osé le défier. 
Túrin, héros humain qui cherche sa place parmi les Elfes et les Hommes dans un monde en guerre, lutte de manière spectaculaire et tragique contre Morgoth, nous faisant découvrir un passé méconnu de la Terre du Milieu. 
On retrouve dans ce magnifique roman le souffle épique si particulier à l'œuvre de celui qu'on appelle désormais le père fondateur de toute la fantasy contemporaine. 

Critique :

                Demandez une référence sur un auteur de fantasy que vous obtiendrez probablement le nom de Tolkien dans la discussion, classique parmi les classiques. Et pourtant, j’ai lu très peu de Tolkien. Le Hobbit il y a bien longtemps (j’ai tout oublié), et j’avais tenté de lire Le Seigneur des Anneaux dans ma prime jeunesse, mais j’avais été rebuté par le style. Aujourd’hui, plus certain de mon niveau de lecture, je réattaque le mythe, mais en commençant peut-être par une œuvre plus légère à digérer.

                Oui, Les Enfants de Hùrin se lit très facilement malgré tout un paquet de protagonistes à retenir en un minimum de pages, hantant le panthéon tolkien. Mais à l’instar de mon opinion sur Terremer lors de mon dernier billet, Tolkien parvient à insuffler ce petit quelque chose de plus, ce souffle de légendes. J’ai été happé par le cadre global de l’histoire, on ressent pleinement l’immensité de la fresque dressée par l’auteur.

                Pour autant, le titre présent n’est pas une œuvre majeure. L’aspect dramatique est bien représenté et j’aime bien aussi le style au final, parfait pour être lu au coin du feu à haute voix. Cependant, j’ai un petit bémol à émettre en ce qui concerne les personnages. J’’ai personnellement eu du mal à m’attacher à Turin, le héros principal, car au final, le récit fait de lui repose sur de la bêtise et de la fierté mal placée. Alors oui, il est sous l’ombre d’un Destin de mauvais augure, mais difficile de ne pas se faire de réflexion comme « Oh mais quel con ! », toute en subtilité. A lire les aventures de Turin, on ne peut que plaindre la plupart de ses proches.

Appréciation : Un titre sympathique ouvrant un peu plus l’univers de la Terre du Milieu. Ce n’est pas le titre le plus abouti car il s’agit d’un récit morcelé qui a été recomposé par Christopher Tolkien, mais il est intéressant à lire.

9 commentaires:

  1. Il faut que je le lise un jour, car j’avais adoré le Silmarillon. Je pense que ça doit être un peu dans le même registre.

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    1. Je pense que c'est beaucoup plus accessible que le Silmarillon, des échos que j'ai de ce dernier ;)

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  2. Un récit très accessible en effet, très bonne introduction par ailleurs à l'univers de Tolkien, notamment pour "Le Silmarillion", duquel il fait partie puisque l'histoire de Turin Turambar s'y trouve également. Elle est ici tout de même nettement plus détaillée.
    Et c'est très sombre, très noir, très dur : mort, inceste, trahison, etc... Ça va quand même assez loin à ce niveau, mais ça représente bien (et le style n'y est pas pour rien) les récits mythiques ou mythologiques. Après tout, on trouve les mêmes faits dans différentes religions ou mythologies de notre monde : mythologies égyptiennes et greco-romaine, la Bible, etc...

    Quant aux réactions de Turin, la malédiction n'y est bien sûr pas pour rien, mais il ne faut pas non plus le voir comme un héros. Il en a l'étoffe certes, mais aussi sa face (très) sombre. Un héros tragique en somme. Car "Les enfants de Hurin" est le récit d'une tragédie. ;)

    Ce n'est pas le plus connu des récits de Tolkien, mais il reste pour moi l'un des meilleurs, à des kilomètres de la gentille naïveté du "Hobbit" (que j'aime beaucoup aussi, mais dans un style radicalement différent). Mais je ne suis pas objectif : le grand chef d'oeuvre indétrônable de Tolkien, pour moi c'est justement "Le Silmarillion". ;)

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    1. En même temps, Le Hobbit est orienté jeunesse si ce n'est pas un achronisme de dire ça pour l'époque de Tolkien, alors que Hurin pas du tout.

      Mais c'est vrai que ça va très loin dans les trucs un peu tortueux, avec une grande économie de mot, c'est en ça que j'ai trouvé Tolkien très fort. L'aspect mythologique est en effet très prégnant. j'aime bien, parce qu'on ressent littéralement et littérairement qu'il y a un paquet de chose derrière les événements qui nous sont contés ici.

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    2. Et ce paquet de choses se trouve dans "le Silmarillion", d'une ampleur phénoménale. Un chef d'oeuvre !

      "Le Hobbit" et "Les enfants de Hurin" n'ont évidemment pas du tout le même public cible, c'est clair. Tolkien était doué dans les deux domaines : récits sombres et mythiques, et œuvres plus faciles d'accès pour les plus jeunes. Ça devait être quelque chose d'avoir un parent comme ça, prêt à inventer toutes sortes d'histoires à raconter au coin du feu (dont quelques une sont lisibles dans ses "Lettres du Père Noël")... ;)

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  3. Pas lu ! (d'ailleurs je n'ai jamais rien lu de Tolkien..) mais la couverte tente vraiment ! :p

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    1. Tu devrais te rattraper comme je vais le faire prochainement ;)

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  4. Le grand intérêt des Enfants de Hurin c'est que c'est un récit complet sans notes. Après quand on a lu les 50 versions différentes dans l'Histoire de la Terre du Milieu, ça n'a pas autant d'intérêt ^^. Je lui préfère le Silmarillion qui contient plus d'histoires (par contre la trad vient avec son lot d'erreurs de mémoire).
    Sinon la nouvelle trad du SdA arrive le 2 octobre pour le 1er tome, tu n'as plus d'excuse pour ne pas t'y mettre :P

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    1. J'ai emmener mes bouquins du SdA (bon, c'est des éditions de 1980 quelque chose de mémoire, mais je ne vais pas en racheter des nouvelles).

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