mardi 7 mai 2013

Le femme du Vème, de Douglas Kennedy

Titre : La femme du Ve
Auteur : Douglas Kennedy
Editeur : Pocket
Date de publication : 2007
Couverture :
Illustrateur : Freyda Miller
Traduction : Bernard Cohen
Pages : 409 pages (poche)
Prix : 6,90 euros

Biographie auteur : (source : fnac.com)

Douglas Kennedy est né à New York en 1955, et vit entre Londres, Paris et Berlin. Auteur de trois récits de voyages remarqués, dont Au pays de Dieu (2004), il s'est imposé avec, entre autres, L'homme qui voulait vivre sa vie, en cours d'adaptation cinématographique, et La Poursuite du bonheur (1998 et 2001), suivis de : Une relation dangereuse (2003), Les Charmes discrets de la vie conjugale (2005), La Femme du Ve (2007) et Quitter le monde (2009), tous parus chez Belfond et repris chez Pocket. En 2008, Belfond a également publié son roman-culte, Piège nuptial, dans une nouvelle traduction.

Synopsis :

Il y a encore quelques mois, Harry Ricks était professeur dans une université américaine et menait une vie tranquille avec sa femme et sa fille.
Aujourd'hui, Harry survit tout juste dans une chambre de bonne crasseuse à Paris, au fin fond du Xe arrondissement et n'a plus aucun contact avec sa famille.
Alors qu'il croit toucher le fond, la passion fait irruption dans sa vie : elle s'appelle Margit, elle est hongroise et sensuelle. Et très énigmatique : Harry ne devra pas lui poser de questions sur son travail, son passé, sa vie, et ne pourra la voir que deux fois par semaine, à dix-sept heures, dans son appartement du Ve.
Comme envoûté, Harry accepte. Mais bientôt se produisent autour de lui d'étranges coïncidences...
« C’est arrivé l’année où mon existence s’est écroulée. L’année où je suis venu vivre à Paris.
J’avais débarqué quelques jours après Noël, […] Je n’avais pas fermé l’œil durant toutes ces longues heures au-dessus de l’Atlantique, […].
En retrouvant la terre ferme, j’ai soudain basculé dans un état de désarroi complet, et j’ai perdu tous mes moyens devant le flic de contrôle des passeports qui me demandait combien de temps je comptais rester en France.
-          J’sais pas exactement, ai-je marmonné sans réfléchir. […]
-          Quoi, vous savez pas ?
-          Quinze jours, me suis-je hâté de lancer.
-          Vous avez un billet de retour pour les Etats-Unis ? – J’ai hoché la tête. – Montrez-le-moi, s’il vous plaît.
Je le lui ai tendu. Il a cherché des yeux la date de mon vol dans l’autre sens : 10 janvier.
-          Comment pouvez-vous ne pas savoir, puisque vous avez une preuve ?
-          J’ai répondu bêtement, ai-je dit d’un ton penaud.
-          Ouais…
Le tampon s’est abattu sur mon passeport, qu’il a poussé vers moi sans un mot de plus avant de faire signe au voyageur suivant d’avancer. Il en avait terminé avec moi.
Je me suis dirigé vers le tapis à bagages en me maudissant d’avoir attiré une attention officielle sur le flou de mes intentions. J’avais dit la vérité, pourtant : j’ignorais combien de temps j’allais rester en France. Mon billet d’avion, acheté à la dernière minute sur un site Internet qui offrait des vols bon marché pour un séjour de deux semaines, finirait à la poubelle dès que la date du 10 janvier serait passée. Je ne prévoyais pas de retourner aux Etats-Unis avant longtemps, très longtemps. »

Critique :

Une superbe découverte, encore une ! Petite anecdote : j’ai trouvé ce bouquin sur une étagère poussiéreuse de mon père ! Titre intriguant, couverture qui pousse indéniablement à la lecture, je n’ai su résister au charme déjà présent de la première impression visuelle.

Puis, peu à peu, on rentre dans l’histoire, et on commence à suivre la vie de notre protagoniste, Harry Ricks, et à s’immerger dans ce personnage troublant. On apprend tout de suite qu’il quitte son pays natal pour venir s’intégrer à la société parisienne. Et il déboule très vite dans un vieil appartement délabré, entouré de Turcs. L’ambiance demeure sordide, le roman coule tranquillement.

J’ai trouvé la lecture longue. Mais ce n’est absolument pas un défaut ! Autant, parfois, des livres me happe si bien que ma lecture est rapide – trop rapide ! – autant là, la lecture va à sa vitesse, parfaitement adaptée. Il m’a fallu un bon nombre d’heures avant d’arriver à le clôturer ! Il a réussi à me maintenir la tête hors de l’eau, c’est-à-dire, à me maintenir dans l’attente de la fin, inlassablement.

Tout se passe merveilleusement bien, on découvre Paris à travers les yeux de cet américain, puis des relations complexes lient certains personnages, et très vite, Harry fait la connaissance de Margit Kàdàr, prétendue traductrice… Un nœud d’intrigues se crée autour de ces deux personnages, les rapprochant toujours plus. Puis, le récit devient plus noir, plus glauque. Des meurtres… Des menaces… Ce que j’aime dans ce roman, c’est la situation qui ne cesse d’évoluer d’Harry. Sa vie est pleine de rebondissements, c’est fabuleux. Sa routine n’en apparaît pas une pour le lecteur. L’auteur ne s’y attarde pas, et justement, il enchaîne les évènements avec une concordance et une justesse parfaite !

Puis on découvre peu à peu, on comprend surtout, que cette femme n’est pas toute blanche, en réalité, et qu’Harry est trompé. La franchise de cet américain ne suffira pas à le sortir des embrouilles. Le fantastique fait tout à coup son apparition, et cette facilité à laquelle cède l’auteur m’a déçu. C’est le plus gros point négatif du roman, La femme du Ve selon moi. On s’attend à des explications rationnelles, et là Douglas Kennedy nous emmène dans un univers d’Edgar Allan Poe qui surgit au mauvais moment, et même plus, qui n’a pas sa place du tout ici, je trouve. C’est fort dommage…

La fin en est un peu entachée je trouve de mon point de vue, après peut-être certains s’y plairont, ou non, cela dépend évidemment du spectateur. Il n’empêche que j’adorais le personnage de Margit et du coup il – l’auteur à travers son personnage – me déçoit quelque peu sur la dernière ligne droite. Après, à mon goût, le roman part dans un délire trop invraisemblable et entraîne le personnage principal dans un cercle infernal duquel il ne peut réchapper. La fin est ratée, c’est mon sentiment, même si il n’empêche qu’elle demeure bien formulée, et toujours dans un style géniale !

Je conseille à tous ce roman, si vous voulez passer un moment agréable de lecture. Un auteur que je retiens, et que je relirais sûrement.

Par contre, ne regardez pas le film, je vous le déconseille fortement ! L’adaptation cinématographique est clairement un navet. Il ne présente aucun aspect du livre, n’y est pas fidèle du tout. D’un autre côté, difficile d’adapter une œuvre déjà si complexe. Mais bon, pour le coup, j’ai eu l’impression de perdre mon temps, ce qui est très rare ! Je n’ai absolument pas accroché. Les acteurs sont mauvais, l’intrigue est fragmentée, tellement, qu’un spectateur extérieur ne comprend rien… Bref, un échec sur le plan du cinéma, contentez-vous du livre, c’est préférable.



Note : 8/10
Apprêtez-vous à visiter Paris, Douglas vous emmène faire un tour dans plusieurs de ses arrondissements ! Une histoire qui vous mène par les tripes du début jusqu’à la fin ! Bonne lecture !

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1 commentaire:

  1. 8/10 en ratant la fin ? Qu'est-ce que ça aurait pu être ! =O

    Je n'ai jamais lu de Douglas Kennedy, il faudrait que j'essaye. Mais peut-être pas avec celui-là du coup, vu que je sens que je ne vais pas aimer la fin non plus...

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