Titre : L’Armée furieuse
Auteur : Fred Vargas
Editeur : Viviane Hamy
Couverture :
Conception graphique : Pierre Dusser
Pages : 427
pages
Prix : 19,50
euros
Biographie auteur :
Fred Vargas est née à Paris en
1957, son vrai nom est Frédérique Audouain-Rouzeau. Sa mère est chimiste et son
père un intellectuel. Sa sœur jumelle, Joëlle, est artiste peintre. Quant à son
frère, Stéphane Audouin-Rouzeau, spécialiste de la première guerre mondiale, il
est co-directeur du centre de recherche de l’historial de la Grande Guerre.
Fred (diminutif de Frédérique), a
choisi le même nom d’artiste que sa sœur jumelle. Leur pseudo rappelle le
personnage de Maria Varga, rôle tenu par Ava Gardner dans La comtesse aux pieds nus.
Fred Vargas est historienne et
archéologue de formation. Son premier roman sera récompensé au Festival de
Cognac en 1986. Délaissant la violence, elle construit ses énigmes à partir
« d’un rien », et explore avec minutie et finesse des personnages
toujours décalés.
Engagée dans la politique, Fred
Vargas soutient pour les élections européennes du 7 juin 2009 la candidature de
Daniel Cohn-Bendit et les listes du rassemblement des écologistes
Europe-Ecologie.
Synopsis :
« Cette nuit-là, dit-elle lentement, Lina a vu passer l’Armée
furieuse.
̶ Qui ?
̶ L’Armée furieuse, répéta la femme à voix basse. Et Herbier y
était. Et il criait. Et trois autres aussi.
̶ C’est une association ? Quelque chose autour de la
chasse ?
Madame Vendermot regarda Adamsberg, incrédule.
̶ L’Armée furieuse, dit-elle à nouveau tout bas. La Grande Chasse.
Vous ne connaissez pas ?
̶ Non, dit Adamsberg en soutenant son regard stupéfait.
̶ Mais vous ne connaissez même pas son nom ? La Mesnie
Hellequin ? chuchota-t-elle.
̶ Je suis désolé, répéta Adamsberg. Veyrenc, l’armée furieuse,
vous connaissez cette bande ? La fille de Mme Vendermot a vu le
disparu avec elle.
̶ Et d’autres, insista la femme.
Un air de surprise intense passa sur le visage du lieutenant
Veyrenc. Comme un homme à qui on apporte un cadeau très inattendu.
̶ Votre fille l’a vraiment vue ? demanda-t-il. Où cela ?
̶ Là où elle passe chez nous. Sur le chemin de Bonneval. Elle a
toujours passé là. La nuit ? C’est toujours la nuit qu’elle passe. Veyrenc
retint discrètement le commissaire.
̶ Jean-Baptiste, demanda-t-il, vraiment tu n’as jamais entendu
parler de ça ? Adamsberg secoua la tête.
̶ Eh bien, questionne Danglard, insista-t-il.
̶ Pourquoi ?
̶ Parce que, pour ce que j’en sais, c’est l’annonce d’une
secousse. Peut-être d’une sacrée secousse. »
Nul doute que la fratrie
« maudite » du village normand rejoindra la galaxie des personnages
mémorables de Fred Vargas. Quant à Momo-mèche-courte, il est le fil conducteur
de la double enquête que mène ici le commissaire Adamsberg, confronté à
l’immémorial Seigneur Hellequin, chef de l’Armée furieuse.
Critique :
Voilà longtemps que je n’avais pas pris la peine de
lire un polar. Bien m’en prenne, j’en relirais plus souvent. Quoique, je ne
prenais pas de grand risque avec le dernier (il me semble) Fred Vargas dont je
suis un aficionado, ne m’ayant jamais déçue.
Bref, Fred Vargas ne change pas une recette qui
gagne, poursuivant les déambulations de Jean-Baptiste Adamsberg, incroyable
création de sa part, tout comme Danglard, Rétancourt, Veyrenc, etc, ainsi que
tout le reste de cette mosaïque de personnages plus « typiques » les
uns que les autres qui apparaissent au fil de ses romans. C’est cette mosaïque
de personnages forts qui est à mon sens la première grande force des romans
estampillés Vargas.
La seconde, plus inconstant selon les romans, est l’ancrage
historique de ses intrigues. Je suis quelque peu subjectif sur ce point puisque
je suis étudiant en histoire, mais le fait de lire un polar empreint de
légendes historiques croustillantes est passionnant. Je suis persuadé que cela
donne une profondeur accrue à l’enquête. De plus, le côté morbide du choix de l’Armée
furieuse colle parfaitement à mes goûts personnels.
D’autres qualités collent à la peau de notre Vargas
nationale comme son sens du récit couplé à une plume exquise, ou encore un
humour délicieux. Néanmoins, l’Armée furieuse présente des qualités
propres à cette enquête d’Adamsberg, avec notamment cette double (et même
triple) enquête tenues avec brio les unes aux autres. Le seul défaut que j’ai
retenu de ce roman, c’est la personnalité trop similaire du fils d’Adamsberg
avec notre héros qui donne un côté « copier/coller » qui enlève l’aspect
unique d’Adamsberg.
Note :
9/10
Un polar
assez conséquent à dévorer pour être calé jusqu’au lendemain.
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