samedi 18 mai 2013

Point Zéro, d'Antoine Tracqui



Titre : Point Zéro
Auteur : Antoine Tracqui
Editeur : Critic
Date de publication : 2013
Couverture :
Illustrateur : Ronan Toulhoat
Pages : 878 pages
Prix : 25,00 euros

Biographie auteur :

                Antoine Tracqui est médecin légiste, spécialiste en toxicologie et expert auprès des tribunaux. Si d’aventure vous mourez en Alsace – de préférence de façon violente -, il se fera une joie de disséquer votre cadavre…
                Passionné de littératures de l’imaginaire, de snowboard et de vieux whiskies, il a décidé de se lancer dans l’écriture d’un thriller historique, genre ordinairement monopolisé par les écrivains anglo-saxons – Clive Cussler et Dave Gibbins en ligne de mire.

Synopsis :

1938. Italie. Dans les rues de Palerme, un jeune fuyard tente d’échapper à la police secrète de Mussolini. Dans sa main, une mallette dont le contenu semble exciter bien des convoitises. 1944. États-Unis. Sur une route poussiéreuse du Middle West, trois hommes d’exception jettent les bases d’un projet qui pourrait bien changer l’issue de la guerre. De nos jours. Caleb McKay, un ex-SAS reconverti dans les missions de sauvetage à risque maximal, est recruté par un milliardaire excentrique pour rejoindre un point bien précis du littoral Antarctique où, quelques jours auparavant, un satellite-espion a fait une incroyable découverte. Très loin de là, au fin fond de la Russie, un vieil homme interrompt prématurément sa partie de chasse pour se mettre lui aussi en route... Du tréfonds du sous-sol africain aux pentes de l’Etna en passant par les côtes désolées du continent austral s’enclenche une course contre la montre à la recherche d’un des secrets les mieux gardés de l’Histoire.

Antoine Tracqui au festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo (17/05/2013)

Critique :

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1
      BOOM !!!

                Bon voilà, je galérais à commencer cette critique, ne sachant pas par quel bout prendre cet OVNI. Et puis, j’ai décidé de commencer par le point essentiel de ce premier roman d’Antoine Tracqui : c’est une BOMBE ! Une grosse TUERIE, une vraie BOUCHERIE ! Voilà, c’est sorti, ça me pesait sur le cœur. On va croire que je ne suis pas objectif comme je crois que ce n’est pas un secret que j’aime bien Critic et sa team en tant que rennais (sisi, c’est pas un mensonge, malgré les petites piques de ma part, mais ils me le rendent plus que bien), mais là, je m’en voudrais que vous ayez un a priori négatif vis-à-vis de Point Zéro à cause de ce sentiment. Même si l’explosion de cette bombe en librairie va vous brûler les yeux, sautez-y dessus. Don’t be afraid ! (Ne soyez pas effrayés) aussi par l’épaisseur du bouquin, presque 900 pages. Au final, vous vous rendrez compte que c’est plutôt une grosse qualité qu’il soit aussi épais, histoire de faire durer le plaisir un maximum de temps.

                Qu’est-ce qui doit vous convaincre de lire Point Zéro ? C’est simple : ce roman a TOUT pour lui. Scénar’ en béton armé (puisque ça parle de bunker géant), nombreux personnages originaux et décapants, de l’action, de l’humour, de vraies idées SF, une narration extrêmement solide servie par un puits de science linguistique, et pleins d'autres qualités que d'autres que moi citeront sûrement mieux que moi.

                Tout commence par une sorte de prologue du prologue à la deuxième personne du singulier, fait extrêmement rare pour le souligner. Et ça fonctionne ! Tout de suite, on est happé par un rythme où pulse l’adrénaline. On embraye sur une narration plus classique à la troisième personne, mais le ton est donné. On ne peut plus décrocher, entraîné par ce rythme que vont étayer des personnages comme Poppy Borghese ou l’équipe de Caleb McKay. L’histoire sera pour la plupart du temps centrée sur cette équipe de choc et leurs adversaires directs russes respirant le soviétisme. Et oui, si la Guerre Froide est terminée, on retrouve un bon vieux clash USA  - URSS plus si courant que ça et qui va donner une dimension supplémentaire à l’intrigue en réussissant à intégrer ce bon vieux Poutine.

                C’est là qu’Antoine Tracqui est hyper-méga-balèze. Si l’intrigue contient un pan SF bien évidemment totalement fictif parfaitement tenu d’une main de maître, cela s’inscrit dans l’Histoire, avec un intérêt très marqué pour les zones d’ombre de l’histoire, là où l’imagination peut prendre le pas et toute sa saveur. Et mine de rien, on se rend compte de l’importance d’un travail de documentation bien fait à la lecture de Point Zéro.

                Bref, vous allez adorer, c’est sûr et certain. Si vous devez lire un livre cette année, il s’agit peut-être de Point Zéro, premier roman qui ne parait pas en être un tellement il est abouti. Je n’hésite pas à citer ma môman à moi, lectrice compulsive de polars, qui l’a lu et adoré aussi (et a eu la toute première dédicace de l'auteur) : « Antoine Tracqui n’a déjà rien à envier aux plus grands ». La Ligue de l’Imaginaire ne s’y trompe pas, et l’a déjà sélectionné pour leur nouveau prix, en espérant un dénouement heureux. James Bond, parce qu'il y a aussi des gadgets, en dix mille fois mieux.

               

Note : 9,5/10
Un thriller historique d’anticipation haletant, premier roman magistral d’Antoine Tracqui, à dévorer absolument. Le 9,5 au lieu de 10, c’est uniquement pour motiver l’auteur à conserver ce niveau, voire à faire encore mieux si c'est possible. A dévorer absolument.

La bombe humaine by Téléphone on Grooveshark
Si Critic est encore une petite maison d'édition après une telle claque...


10 commentaires:

  1. Tu aurais pu le lire avant Étonnants voyageurs ! Je fais quoi moi maintenant ! lol ;-)

    Merci pour cette critique.

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  2. Humpf, désolé ^^

    Je l'ai posté samedi, ça laissait le temps pourtant ? :p
    Je l'ai lu avant le festival, mais je voulais prendre mon temps pour l'écrire cette critique, pour pas faire un truc trop nul. Et je voulais voir l'auteur aussi avant ;)

    Y a plus qu'à foncer sur Point Zéro maintenant :o

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  3. Rien qu'à la lecture de la biographie de l'auteur, j'étais convaincu.
    Alors après avoir lu la chronique au complet, je ne peux qu'avoir très (...) très envie de dévorer ce livre.

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  4. Je l'ai pratiquement lu d'une traite avant de me précipiter acheter " Mausolée " que je dévore actuellement. Plus de 2000 pages à eux deux, mais que de bons moments à savourer ces livres alors que le vent et la pluie viennent battre mes fenêtres. Pour info je suis dans un petit port sur la côte bretonne.

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  5. Il est clair que ce roman est un pavé. N'en déplaise à beaucoup, que je vais sûrement faire réagir, il faut être objectif et impartial dans la critique. Et une critique se doit l'être... par définition comme elle doit être apolitique le cas échéant (nous sommes dans ce cas).
    Mais comment peut-on parler de "tuerie" ou autre superlatif, ou encore doter ce roman de 4 étoiles et plus sur d'autres forums alors que les invraisemblances sont pléthore. Je pourrais illustrer mais je n'en finirais pas. Quelques remarques ou illustrations toutefois : d'un côté les "bons" (on va dire Anglo-saxons(AS)) de l'autre les "mauvais" (les Russes(R)). Bien. Chez les AS "tout plein" de quasi surdoués, chacun dans son domaine. Chez les Russes, ce genre est quasi inexistant. Chez les AS un colosse scientifique super combattant de surcroit, qui malgré une omoplate en vrac, des côtes cassées arrive à se servir d'une arme de plusieurs kilos dont le recul est invraisemblable. Doué au point de tuer plusieurs R du premier coup. Du côté R, on a également un colosse (!!) mais sans cervelle si ce n'est son art du combat semble-t-il, qu'il n'aura pas l'occasion de démontrer... Côté AS au plus un blessé(léger), côté R des victimes (morts) à la pelle! Côté AS à chaque situation inextricable, hop un miracle, une idée de dernière seconde qui sauve toute la troupe. Côté AS on trouve le matériel recherché qui devant être détruit est sauvé de manière à faire pâlir Houdini! Matériel qui, vieux de plusieurs dizaines d'années (mais flambant neuf quasiment!) se met en route en un claquement de doigt. Cent fois mieux que ce vieux Mac Gyver! Et bien entendu dans la fuite (décollage d'un coucou hybride (terre et mer si je ne me trompe)) les AS détruisent le navire R non sans que notre colosse scientifique balance une hache de plusieurs kilos sur le rafiot tout en se tenant à la rambarde de la porte de la soute de l'hydravion. Ah tient, il n'est plus blessé? L'auteur a-t-i été blessé ne serait-ce qu'à un orteil pour avoir l'idée de la souffrance que dégage une côté cassée au moindre mouvement? Une omoplate en vrac qui n'empêche pas le fameux colosse de faire carrément de "l'épaulé/jeté"... Humm...un colosse Super-héros sans aucun doute.
    Je ne m'étendrais pas sur les IA...Peut-être des IA 2.0 ou 3.0 ;-)... Époustouflantes. Asimov en rêverait...même si elles ne suivent pas sa première loi de la robotique.!

    Chez les tous jeunes, friands de héros indestructibles, beaux et intelligents pourquoi pas. La naïevté a son charme, mais l'incrédulité vous y avez pensé?. Soyons un peu sérieux même dans la (Science)-fiction.

    Que l'on veuille faire vivre le mythe du bon (happy end) face au truand, je veux bien mais il y a des limites descentes dictées par une réalité qu'il faut respecter pour ne pas sombrer des le "grand-guignolesque".
    Bref lire autant d'énormités à partir du moment ou l'action commence, me laisse totalement perplexe.
    Je terminerais cependant par une note positive. Les recherches scientifiques, s'appuyant sur l'histoire de celle-ci et le côté technique, malgré tout, (oublions les frasques de l'écrivain évoquées en pensant qu'elles sont portées par le côté SF du roman et à fortiori l'engouement de l'auteur pardi! :) ), bref ce qui habille intellectuellement ce roman rattrape quelque peut les bizarreries, impossibilités ou autre singularités qui jonchent des dizaines de pages.
    Et enfin on peut dire que ce roman se "dévore" par... manque de répit. Alors va!

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    1. Une critique qui commence par "il faut être objectif et impartial" enlève tout de suite une certaine crédibilité malheureusement. Êtes-vous journaliste pour croire en ce mythe ?

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  6. En vous invitant à y regarder de plus près, vous comprendrez que "il faut être objectif et impartial" n'est qu'une évidence ici (nous savons parfois que les évidences doivent être édictées) et en l'occurrence assoit justement la crédibilité dont vous faites part. Ce qui m'amène à une autre reflexion sur votre réponse : quelque chose me dit que si je n'avais pas précisé ce point, vous auriez pu conclure que j'avais un parti pris (contre les AS par exemple (je suis français(européen!) pour la petite histoire et n'ai pas plus d'affinité envers les uns ou les autres (AS / R j'entends pour l'occasion ). Ma critique ne vise que les énormités et invraisemblances (je pourrais en lister bien d'autres : Exemple monsieur, une cheville brisée qui se ressoude toute seule au bout de trois jours sans même que la blessée n'ait arrêté d'être active, est de l'ordre du...chimérique, du sidéral.) (je ne crois même pas que ces trois jours entrent dans le "tempo" de l'action décrite autour de l'hydravion et de "l'Oeuf"; mon décompte commençant bien entendu au moment de la blessure il va sans dire. Je pourrais également parler de la partie "oxygène", de la présentation des cadavres figés dans l'action pour beaucoup. Bref passons )
    Je m'attendais plutot à un dialogue autour de celles-ci, quelque chose m'ayant peut-être échappé et donc faussé ma vision de cette fiction...

    Quant à la question sur le mythe, je pense qu'elle est trop simpliste comme l'est le fait de terminer par une question (échappatoire?). Interrogation inappropriée au regard du corps principal de ma réflexion. Cependant, si vous développiez, pourrais-je mieux la cerner peut-être.

    Ah et puis je ne suis pas journaliste. A ce sujet d'ailleurs, je vous trouve un peu trop réducteur en faisant l'association journaliste <=> mythe. Une dent contre ceux-ci? D'autre part les mythes ne sont-ils pas une source d'inspiration continue?

    Pour conclure, je dirais (autre évidence?) qu'une critique est un débat avec des idées, des arguments et contre-arguments ayant pour finalité une... évolution de part et d'autre. Vous savez, ce que l'on qualifie souvent par "critique constructive".
    Et enfin notez que j'ai trouvé des points intéressants dans cet ouvrage. Critique positive non?

    Au plaisir de vous lire

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  7. Les deux notations précédentes ont été faites après avoir parcouru "seulement" la moitié du livre.
    Malgré elles et parce que je l'ai toujours fait, j'ai terminé ce bouquin il y a plusieurs jours maintenant.
    Si je reprends ici le fil de ma critique, c'est pour ajouter -malheureusement ou désespérément - que l'autre moitié étale également son lot d'invraisemblances toujours aux bénéfices (naïvement?) des AS (que ce soit en combat ou face aux événements dû à la technologie qui est le cœur du sujet). A tel point que l'ensemble occulte totalement les quelques clins d'oeil plus ou moins scientifiques.

    Bref tout cela pour préciser que mettre 9,5/10 à ce bouquin est du grand n'importe quoi pour ne pas dire une hérésie et qu'il est impossible de laisser dire/écrire ça sans réagir. Si l'on met 9,5/10 à ce livre, alors des auteurs comme B. Lenteric, D. Tartt, I. Asimov, A.V. Voght, J.R. DOs Santos, M. Sakey, M.L. Shetterly... méritent tou(te)s au moins 30; 30/10 j'entends.

    Toutes mes critiques sont indéniablement critiquables, et j'attends justement des réactions sachant qu'évidemment je n'ai rien contre l'auteur que je ne connaissais pas. J'ai bien entendu été influencé par la quatrième page de couverture, dont c'est le rôle, et surtout par les annotations de critiques ou journalistes professionnels (sans doute) dont j'aurais aimé avoir les noms pour mieux leur répondre et leur demander sur quoi ils se basent pour faire autant d'éloges...
    Ah une note positive cependant(comme quoi!) : je vais maintenant m'intéresser à la vie de cet étonnant et mystérieux physicien qu'était E. Majorana.

    Toujours au plaisir de vous lire.

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