mardi 19 juin 2012

Coraline, de Neil Gaiman


Titre : Coraline
Auteur : Neil Gaiman
Editeur : J’ai lu
Couverture :

Illustrateur France : Claire Fauvain
Pages : 155 pages
Prix : 4,90 euros

Biographie auteur :

Neil Gaiman est né en 1960 en Angleterre, il vit aujourd’hui aux Etats-Unis. Depuis une dizaine d’années, c’est un grand nom de la bande dessinée et un auteur reconnu dans les genres du fantastique et de la fantasy. Il s’est fait connaître du grand public grâce au personnage de Sandman, héros d’un comics à succès et en 1997, il publie son premier roman pour enfants. Il voue une admiration à Lewis Carrol et J.R.R. Tolkien.

Synopsis :

Coraline est une petite fille d'une dizaine d'années qui aime par-dessus tout explorer.  Elle et sa famille viennent d'emménager dans un nouvel appartement et elle s'ennuie terriblement; ses parents sont toujours occupés, ils voudraient lui faire manger de la nourriture qu'elle n'aime pas et surtout, elle s'ennuie terriblement.  Pendant l'une de ses missions d'exploration, elle découvre que l'une des portes de la maison, celle qui donnait auparavant sur un mur de brique, semble soudain l'amener quelque part.  Elle se retrouve alors dans l'exacte reproduction de son appartement, où une dame qui se dit son autre mère l'accueille.  Ces autres parents ont tout leur temps pour Coraline... sauf que leurs yeux sont un peu étranges...

Critique :

                Help, accident digestif, je n’ai pas du tout aimé Coraline ! Est-ce normal docteur ? J’ai réussi à finir cet ouvrage eu égard à tous les prix gagnés avec, mais aussi grâce à sa brièveté. J’avoue être assez imperméable aux contes burlesques et angoissants dans la veine Alice au pays des merveilles (dixit l’éditeur), mais j’attendais quelque chose d’un peu plus ragoûtant pour un ouvrage multiprimé. On va dire que la parole des jurys est supérieure à la mienne.
                En tout cas, il s’agissait de mon premier Neil Gaiman qui jouit d’une renommée importante, et donc je n’aimerais pas abandonner cet auteur aussi facilement en le mettant sur ma « blacklist ». Ecrit-il toujours dans cette fibre ? Avez-vous des romans de lui à me conseiller ? Car pour ma part, j’ai trouvé Coraline nul, très très fade, avec une histoire simpliste qui donne une sensation de vu et revu.

Note : xXx/10
Indigestion

La cabane de l'aiguilleur, de Robert Charles Wilson


Titre : La cabane de l’aiguilleur
Auteur : Robert Charles Wilson
Editeur : Folio SF
Couverture : 
 
Illustrateur France : Burno Wagner - Yayashin
Pages : 272 pages

Biographie auteur :

                Né en 1953 en Californie mais vivant aujourd’hui à Toronto, Robert Charles Wilson s’est imposé comme l’une des têtes de file de la science-fiction canadienne avec des romans tels que Mysterium, BIOS, Darwinia, Les Chronolithes, Spin ou Axis qui lui ont valu de nombreux prix littéraires, dont le prestigieux prix Hugo.

Synopsis :

À la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?
Premier roman de Robert Charles Wilson, La cabane de l’aiguilleur contient déjà en germe les ingrédients qui feront le succès de l’auteur, notamment avec Spin : une écriture intimiste au service de personnages attachants confrontés à une réalité qui leur échappe.


Critique :

                Critique très brève pour cause de fatigue, mais envie de partager mes sentiments sur cet ouvrage. Il s’agit d’un premier roman que je trouve pour ma part réussi, avec une maitrise déjà assez impressionnante. Depuis, l’auteur à largement confirmé.
                Contrairement à l’estampillage Folio, il s’agit d’une œuvre de fantastique plutôt que de SF. Mais avant que l’aspect fantastique ressorte nettement, cela ressemble plus d’un récit de « l’étrange » à l’ambiance assez délectable et inquiétante. J’ai personnellement plus aimé cette première moitié du livre avec ce côté « étrange » dans un référentiel rétro que la seconde partie qui bascule clairement dans le fantastique. Néanmoins, cela forme un tout plutôt réussi, d’un très bon niveau pour un premier roman.

Note : 7/10
Une bonne entrée à dévorer avec quelque assaisonnement.

mercredi 13 juin 2012

Promouvoir la SFFF française, un challenge pas comme les autres !

Bonjour à tous !
Au hasard des vagues sur le web, j'ai "échoué" sur un challenge bien sympathique. Etant d'un naturel fainéant, je ne fait que copier/coller ce challenge ou tout le monde peut participer. Vous remarquerez que deux des vingts titres sont déjà chroniqués sur ce merveilleux blog.
[Mode copier/coller trop easy de faire suivre un challenge]
20 romans, tous en dessous de 20€, tous disponibles, tous issus de la petite édition. Vous avez envie de les lire ? Tous, ou seulement la moitié ? Le règlement disponible ci-dessous va éclairer votre lanterne.

Ce challenge se déroule de juin 2012 à mai 2013 inclus.

* [Nathalie Dau] Les débris du chaudron (13€50 Argemmios)
* [Laurent Whale] Les pilleurs d'âmes (18€, Ad Astra)
* [Ophélie Bruneau] Et pour quelques gigahertz de plus (20€, Ad Astra)
* [Jeanne A. Debats] Métaphysique du vampire (13€, Ad Astra)
* [Christophe Nicolas] Projet Harmonie (19€90, Riez)
* [Franc Ferric] La loi du désert (19€90, Riez)
* [Céline Guillaume] Le ballet des âmes (18€90, Riez)
* [Cécile Duquenne] Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue (10€, Voy'el)
* [Christian Léourier] L'arbre-miroir (13€, Voy'el)
* [Lia Vilore] Vampires d'une nuit de printemps (17€90, Petit Caveau)
* [Lydie Blaizot] La maison de Londres (18€90, Petit Caveau)
* [Jacques Fuentealba] Retour à Salem (14€, Midgard)
* [Anthony Brocard] Erèbe (19€, Midgard)
* [Christian Perrot] Les naufrageurs (15€50, Midgard)
* [Estelle Valls de Gomis] Les gentlemen de l'étrange (9€, Black Book)
* [Yan Marchand] Comme un poison dans l'eau (8€, Griffe d'encre)
* [Marie Lé-Camille] Les voyageurs (20€, Griffe d'encre)
* [Sophie Jomain] Les anges mordent aussi (18€, Rebelle)
* [Roland C. Wagner] Le serpent d'angoisse (8€10, ActuSF)
* [Nicolas Debandt & Marc-Antoine Fardin] Iluvendal (19€90, Homme sans nom)
Que ce soit pour une raison de budget, de temps, ou tout simplement d'envie, sachez que vous n'êtes pas obligé de tout lire. Vous avez la possibilité de piocher dix livres de votre choix dans cette liste. Alors, vous êtes plutôt petit ou grand challenge lecture ? ^^
Si vous désirez participer, vous devez vous inscrire en commentant l'entrée des inscriptions au challenge. Cela permettra d'effectuer un suivi de vos lectures, à moi comme aux autres participants curieux de savoir où en sont les autres ! Notez que si vous arrivez sur le tard, même à deux mois ou moins de la fin, vous pouvez vous inscrire. Il n'y a pas de problème.
Si vous avez un blog, n'oubliez pas de signaler votre participation dans une entrée qui présente le challenge. Avec un lien vers cette entrée, c'est encore mieux. Sachez par ailleurs que vous n'êtes pas dans l'obligation de chroniquer toutes vos lectures dans le cadre de ce challenge. Bien entendu, si vous le faites, c'est un plus puisque le but (avoué) de ce challenge est de promouvoir la SFFF francophone de la petite édition. Donc... plus on en parle, mieux c'est !
Si vous n'avez pas de blog, pas de panique : vous pouvez quand même participer. ^^
En avril 2013, je mettrai en place une entrée spéciale "bilan" : vous pourrez poster votre propre bilan lecture sur votre blog, et moi je mettrai le lien vers ces bilans sur le blog de SFFF100%VF !
Vous avez des questions ? N'hésitez pas à les poser ici (m'enfin, sur le blog de Cécile Duquenne, je suis moins caler :p)!
[sinon, si quelqu'un veut bien créer une petite bannière ou un logo pour ce challenge, vu que votre humble servante est nullissime en ce qui concerne les logiciels de mise en page et d'illustration... ce serait le bienvenu ^w^]
[/mode copier/coller terminé, à vous de faire suivre] 
Bonne lecture à vous ;)
Votre humble serviteur,
Kissi


mardi 12 juin 2012

Métaphysique du Vampire, de Jeanne-A Debats


Titre : Métaphysique du Vampire
Auteur : Jeanne-A Debats
Editeur : Ad Astra
Couverture : 

Illustrateur France : Rozenn Illiano
Pages : 177 pages

Biographie auteur :

Jeanne-A Debats est née dans le sud-ouest, patrie de d'Artagnan et du capitaine Fracasse. Elle en a gardé une tendance à la mouche à prise rapide et une propension au duel... verbal. Elle est entrée en littérature de l'Imaginaire comme on sort de religion : en défonçant les portes.
Inconnue en 2008, elle obtient cette année-là tous les prix important de littérature de science-fiction avec La Vieille Anglaise et le continent aux éditions Griffe d'Encre. Depuis, elle n'a jamais cessé de publier, tant pour les adultes (Plaguers, Prix Bob Morane 2011, aux éditions l'Atalante) que pour la jeunesse (La Ballade de Trash, l'Envol du Dragon, aux éditions Syros).

Synopsis :

Raphaël est un drôle de vampire. Non seulement il est vieux et immortel, mais il entretient un rapport ambigu avec le Vatican. Pour tout dire, il travaille en sous-main pour lui… comme espion assassin. Normal, avec ses dons de vision, ses capacités surnaturelles, il ne peut être qu’un agent hors normes ! Or, voici qu’il se rend au Brésil, mis sur la trace d’une autre créature de la nuit dangereuse, qu’il doit capturer… ou éliminer. Accompagné d’un prêtre, Ignacio, et d’une vampire, Dana, le voici embarqué dans une sombre aventure où la moindre erreur de jugement peut se révéler fatale. Mais Raphaël pense. Lui.
Avec Métaphysique du Vampire, Jeanne-A Debats nous livre un roman d’aventures fantastique efficace, roublard, au langage… mordant. Ou comment Audiard rencontre Joss Whedon. Pour le meilleur, bien sûr !

Critique :

La Métaphysique du Vampire, c'est un récit court, à la frontière de la novella et du roman, soit une « rovella ». Mais il s'agit surtout d'un récit fun, écrit pendant une « pause » lors de l'écriture d'un autre projet (dixit l'interview en fin de livre). Quand je parle de « fun », il s'agit de l'écriture, très fluide et agréable, et donc le côté « je vais à deux milles à l'heure et je mets tout ce que j'aime dans le fantastique ». Ce qui donne ici un univers d'embrouilles « politico-fantastico-vaticanaise » avec un personnage à la croisé d'un Eytan Morgenstern (le nouveau James Bond ancien cobaye des nazis) et de Wolverine.Dans ce cocktail, Jeanne-A Debat joue à merveille des attributs très typés des créatures de notre imaginaire, y mettant beaucoup du sien, ce qui s'exprime par un rationalisme et un cynisme assez poussé pour que ça en devienne comique.
Ce qui m'a le plus gêné, vous aller le découvrir sur ce blog, je suis un sacré râleur et emmerdeur à tâtillon sur des trucs dont on se fout un peu, et en plus ça ne concerne pas l'histoire ici, mais l'interview de l'auteur donne l'impression d'avoir été ajouté pour faire de la longueur tellement le roman est court (l'histoire se termine à la page 161, j'ai eu le temps de lire dans la même journée Des nouvelles de Ta-Shima du même éditeur durant mon trajet en train). Une question d'ordre technique peut-être ? Pour ne pas avoir trop de pages blanches avec le système des carnets lors de l'impression ? Ou peut-être que je suis juste un chieur (90% de chance que ce soit ça). Bien sûr, l'interview reste intéressante malgré ce côté « je comble » alors que l'on s'accommode très bien de la brièveté du récit très en phase avec le côté fun où comme le dit l'auteure dans son propos, il s'agit d'une forme de réponse sur un débat qui porte sur la métaphysique et la science-fiction, d'où le titre.

Note : 7,5/10
Un goûter à suçoter paisiblement en plein soleil un crucifix en main à côté d'un champ d'oignons.


Des nouvelles de Ta-Shima, d'Adriana Lorusso


Titre : Des nouvelles de Ta-Shima
Auteur : Adriana Lorusso
Editeur : Ad Astra
Couverture : 

Illustrateur France : Laurent Guillet
Pages : 218 pages

Biographie auteur :

Adriana Lorusso est née en 1946 à Trévise. Elle a été interprète de conférences et traductrice, a pratiqué les arts martiaux (karaté) et le dessin. Ses deux premiers romans, Ta-Shima et L'exilé de Ta-Shima, ont conquis un large public. Des nouvelles de Ta-Shima est son premier recueil dans cet univers foisonnant que les éditions Ad Astra vous proposent aujourd'hui de (re)découvrir ! 
Adriana vit aujourd'hui à Bruxelles avec un homme, un chien incurablement idiot et un chat qu'on lui a fourgué comme siamois.

Synopsis :

Ta-Shima, planète fascinante. Suite à sa colonisation accidentelle par les humains – les premiers d’entre eux étaient des fugitifs – et à leur cohabitation forcée avec la mortelle faune locale, Ta-Shima, au fil des âges, devient le centre d’enjeux politiques, humains, où se joue le destin de deux communautés, étroitement liées : les Asix et les Shiro. Avec, en toile de fond, la toute-puissante Fédération interstellaire…
Des nouvelles de Ta-Shima est un recueil violent, âpre, sans concessions, qui se propose d’explorer en profondeur les mystères de cette planète exotique, de plonger au cœur d’une société complexe et sophistiquée, à travers six nouvelles formant un ensemble cohérent. Ce recueil appartient au même cycle que les deux précédents romans d’Adriana Lorusso, Ta-Shima et L' exilé de Ta-Shima, parus aux éditions Bragelonne.

Critique :

Tout commence par une conception graphique de Laurent Guillet qui devient un classique chez les éditions Ad Astra, à la fois sobre et efficace en plus d'être originale, particularisant ainsi les couvertures des éditions Ad Astra.
Comme on s'en doute avec ce recueil de nouvelles, on retrouve l'univers de Ta-Shima qui a révélé Adriana Lorusso. On s'en doute, ou pas puisque pour ma part, j'ai loupé le coche et n'ai pas lu ses deux premiers romans. Il s'agit donc d'une découverte, heuresue découverte par ailleurs. Ce recueil est l'occasion de découvrir un univers riche aux multiples facettes comme l'atteste ces six nouvelles où est adopté différents points de vues entre les trois espèces qui nous concernent, humains, Asix et Shiros. Dans un univers de science-fiction, l'être vivant est mis au coeur de l'histoire, reléguant au second plan l'aspect technologique par exemple. Avec ces rapports inter-espèces, on obtient une sorte de revisite de notre propre histoire terrestre, conquérante, intolérante et sûre de sa supériorité (européen, chinois, japonais, etc). Chacun des deux camps en présence, Ta-Shima contre la fédération interstellaire, est convaincu de sa propre supériorité pour différentes raisons, technologie contre tradition. Le tout donne lieu à un joli sac-de-noeuds d'incompréhensions qui débouche sur la dernière nouvelle tragique à souhait.
Ce cocktail de nouvelles s'avère donc au final très sympathique pour les initiés à ce monde (m'enfin, je m'avance peut-être) mais aussi pour les néophytes tel que moi-même. Il est certain pour ma part que suite à cette lecture, je me procurais tôt ou tard les romans. Le seul bémol est que l'on peut parfois rester sur sa faim dans une ou deux nouvelles. Mais le niveau dans le recueil est globalement constant, ce qui est très appréciable puisque c'est constant ET appréciable.

Note : 7,5/10
A déguster savoureusement en apéritif avant (ou après en dessert) de lire les romans dans le même univers.


jeudi 7 juin 2012

L'Ascension du Serpent, de Laurent Genefort


Titre : L’Ascension du Serpent
Série : Hordes, tome 1
Auteur : Laurent Genefort
Editeur : Bragelonne
Couverture : 
 
Illustrateur France : Didier Graffet
Pages : 330 pages en grand format

Biographie auteur :

Laurent Genefort, né en 1968, est l'un des grands auteurs français de science-fiction et de Fantasy, avec pas moins d'une quarantaine de romans, dont certains pour la jeunesse, et de nombreuses nouvelles. Il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1995 et le prix Rosny Aîné en 2002.11 a également collaboré à différents projets cinématographiques avec le réalisateur
Marc Caro. Hordes est sa nouvelle trilogie de Fantasy épique et guerrière.

Synopsis :

Audric est le fléau du démon. Ce surnom, le capitaine de la horde du Serpent le doit au brassard en acier articulé qui lui permet de manier une épée gigantesque que nul ne peut seulement soulever. On murmure qu'il a conclu un pacte démoniaque pour obtenir cette force surhumaine. Audric néglige ces rumeurs, tout comme il ne tient pas compte des mises en garde d'Umiade, son augure personnel, à l'encontre d'un jeune paysan qu'il a secouru à l'issue d'une bataille. Lui qui n'avait jamais sauvé personne... Mais le garçon, Marween, en profite pour s'engager dans cette bande de mercenaires, où il ne tarde pas à faire ses preuves et semble contredire, par ses qualités, l'inquiétude d'Umiade.
Après plusieurs succès qui hissent le Serpent au premier plan, le duc Coresh engage la horde pour une mission extraordinaire en pays ennemi : enlever une augure légendaire, qui, dit-on, est non seulement capable de prédire l'avenir, mais aussi de le modifier. Celui qui l'obtiendra dominera le monde...

Critique :

L’Ascension du Serpent, ou comment faire de la fantasy pour faire de la fantasy. Dans ce livre, Laurent Genefort, plutôt habitué à la science-fiction, donne l’impression de faire ses gammes pour un récit axé héroïc fantasy. A mon sens, il s’agit d’une histoire trop classique pour être satisfaisante compte tenu du talent de Laurent Genefort. Ce premier tome peut nous contenter en tant que roman d’héroïc fantasy sombre à souhait, mais il ne faut pas s’attendre à dévier du terme « héroïc » avec un développement très linéaire autour de combats, et encore des combats, et toujours des combats.
Je ne vais pas m’étendre plus, le récit se diluant dans mes souvenirs. Quelques points positifs à retenir : le personnage d’Audric, quelques idées intéressantes, une qualité d’écriture et un univers sans concession.

Note : 6/10
Pour les petites faims.

mardi 5 juin 2012

Sprite, de Yugo Ishikawa


Titre : Sprite (tomes 1 à 3)
Série : Sprite (5 tomes sortis en France)
Auteur : Yugo Ishikawa
Editeur : Kazé
Couverture : 
 
Illustrateur France : Yugo Ishikawa

Biographie auteur :

Yūgo Ishikawa est un mangaka. Il fait ses débuts dans le Young Jump avec Kakumei Route 163, en 1982. Il est surtout connu pour ses séries Yoiko et Wulong Beauté Fighting. Il est connu en France pour avoir été l'assistant de Naoki Urasawa.

Synopsis :

D'abord, des flocons noirs tombèrent du ciel... Puis il y eut ce terrible séisme, le raz de marée noir et… plus rien. Yoshiko, ses amies et son oncle se retrouvent bloqués au sommet d'un gratte-ciel quand la catastrophe frappe Tokyo. Aucun survivant ne sait ce qui s'est passé, mais déjà la panique s'empare de certains, tandis que d'autres profitent de la confusion pour s'approprier les maigres ressources restantes. Tous ont compris que leur monde ne sera plus jamais le même. Un thriller choc et haletant entre science-fiction et horreur.

Critique :

                Un dessin alléchant, un sensei renommé, un concept de base intéressant, Sprite de Yugo Ishikawa avait tout pour être une réussite. Hélas, l’illusion d’un manga au-dessus du lot n’a durant que le temps d’un seul tome. Commençons par le positif qui avait attiré mon attention dans le premier volume. Le dessin tout d’abord. Il s’agit d’un seinen sombre avec un trait de circonstance parfaitement adapté à l’histoire. Mais cela reste somme toute un dessin très classique de manga, difficile à caractériser par rapport à d’autres mangaka contrairement à son maitre par exemple (Urasawa).
Quant au concept, il s’agit d’une poignée de gens qui voient de leurs yeux un orage temporel fait de flocons noirs et dont ils ont pu s’échapper au contraire du reste de la ville. Ils se retrouvent environ cinquante après leur existence réelle dans leur ville à l’abandon. Pour expliquer cela, l’auteur souligne que le temps est censé être une ligne droite linéaire, mais que pour une raison inconnu, il se déforme en une courbe sinusoïdale et que nos protagonistes passent du sommet d’une « vague » de la courbe à la suivante, ce qui représente un bond dans le temps. Intéressant, non ?
Seulement, une fois le premier tome passé, on tombe dans un survival très basique avec des monstres qui apparaissent on ne sait d’où. Les relations entre les différents personnages sont très basiques et sans surprise. Si vous voulez un excellent survival, tournez-vous vers les comics avec en tête de gondole les Walking Dead.

Note : 4/10
(7/10 pour le premier tome)
Un goût amer avec un premier tome réussi avant de tomber dans un simple survival. A donner au chien.

Le Déchronologue, de Stéphane Beauverger


Titre : Le Déchronologue
Auteur : Stéphane Beauverger
Editeur : Folio SF
Couverture : 
 
Illustrateur France : Corinne Billon
Pages : 554 pages format poche

Biographie auteur :

                Né en 1969 en Bretagne, Stéphane Beauverger commence à écrire pour la presse régionale, le cinéma et l’industrie du jeu vidéo avant de publier son premier roman, Chromozome, qui fait de lui l’un des jeunes auteurs à suivre de la science-fiction française. Le Déchronologue, son quatrième roman, a paru en 2009 aux Editions La Volte.

Synopsis :

Au XVIIème siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles. Leur arme : le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps.
Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol ? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l'impensable : un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort !

Critique :

                Attention phénomène ! Et si le monde étant perturbé par des trous temporels au XVIIème siècle, qu’est-ce que cela donnerait ? Le Déchronologue !  Lauréat du Grand Prix du roman francophone en 2009 aux Utopiales, Stéphane Beauverger nous en met plein les yeux avec une histoire très maitrisée malgré les difficultés que cela entraine souvent de manipuler le temps. Chaque chapitre est une pièce du puzzle en plus d’être une aventure à part entière à chaque fois. Ce système où l’ordre des chapitres est éclaté ne fait que rendre plus intéressant le chapitre suivant. Le seul reproche que l’on puisse faire à cette structure est que cela peut en perturber plus d’un, et il m’a fallu personnellement deux ou trois chapitres pour bien adhérer à ce fonctionnement. Mais cela en vaut la peine.
                On suit donc le capitaine corsaire Henri Villon qui aura vécu le pire dans sa vie, en commençant par le siège de la Rochelle avant le récit du livre, ce qui l’a amené par la suite de l’autre côté du monde, nouveau refuge des Réformés. Le récit se passant à la première personne de son point de vue, on connait tous ses doutes et toutes ses faiblesses. De ce fait, il ne passe pas pour le grand homme qu’il finit par être dans cette histoire, un homme exceptionnel avec un navire exceptionnel, chassant à coup de temps les anomalies de son époque, puis finissant à la tête de la dernière escadre des Caraïbes pour chasser le grand méchant de façon un peu désespérer. Le livre restitue les conditions terribles des marins d’autrefois et de la guerre en mer, mais en même temps, il conserve l’héroïsme de ces aventuriers.
Bref, ce roman est une jolie réussite qui mixe à merveille les maravillas de notre époque avec les corsaires du XVIIème siècle dans les Caraïbes. Sans aucun doute un des chef-d’œuvres de la science-fiction française. Encore faut-il aimer les bateaux et les aventuriers des mers.

Note : 8,5/10
Il est quelle heure ? L’heure de dévorer Le Déchronologue !

lundi 4 juin 2012

Rainbow, de George Abe et Masasumi Kakizaki


Titre : Rainbow, tomes 1 à 21
Série : Rainbow (fini en 22 tomes)
Auteur : George Abe et Masasumi Kakizaki
Editeur : Kazé
Couverture :

Illustrateur : Masasumi Kakizaki

Biographies auteurs :

Venu tardivement au manga, George Abe est né à Tokyo en 1937. Il a non seulement connu la difficile époque de l'après-guerre, mais il a également fait un séjour en maison de correction comme ses personnages de Rainbow. Malgré tout, il a réussi à prendre sa revanche sur cette enfance et cette adolescence misérables en devenant présentateur de télévision puis en se lançant avec succès dans la littérature dite "classique". Rainbow est l'une de ses rares incursions dans le manga avec Apsaras, une autre série où il a collaboré avec Masasumi Kakizaki et un one-shot Yakuza to seido no suteki na menmen.
Masasumi Kakizaki est un jeune mangaka qui a déjà marqué les esprits grâce à son style graphique original et talentueux. Il a commencé avec X-gene, un mélange de science-fiction et d'horreur sous le scénario de Kentaro Fumizuki.

Synopsis :

Dans le Japon d'après-guerre, sept adolescents abandonnés de tous, poussés à la délinquance par la misère et la rage, sont enfermés ensemble dans une cellule de la maison de correction de Shio, réputée pour être un modèle de réinsertion. Mais ils découvrent bien vite que c'est en réalité dans un enfer de violence et d'humiliation qu'ils ont été jetés par les institutions naissantes de ce pays en ruines. Pour survivre aux épreuves insurmontables qu'ils rencontrent, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, et garder l'espoir qu'un jour, un arc-en-ciel viendra percer le ciel noir…

Critique :

Rainbow est sûrement la plus heureuse surprise de ma rentrée. Dévoreur assidu de mangas depuis trois-quatre ans, souvent écroulé de rire à la lecture, ou tout simplement captivé par l’histoire, George Abe bien assisté par Masasumi Kakizaki aux dessins merveilleux nous offre un petit chef-d’œuvre avec cette série.
                Nous débarquons dans l’après-guerre japonais en 1955 avec un pays au moral le plus bas, ne se remettant toujours pas de la défaite. On suit l’histoire de sept jeunes qui se retrouvent incarcérés dans une même cellule d’une maison de redressement. Chacun avec leur vécu, dans des conditions difficiles, une amitié indestructible va naître au fil des épreuves.
                Malgré une ambiance très sombre rendue par le scénario et le dessin, toujours subsistera dans le cœur de ces garçons, alors âgés de 16 ou 17 ans, un arc-en-ciel d’espoir pour se sortir de leur situation personnelle mais aussi par la suite du marasme dans lequel sombre la société japonaise de l’époque.
                Rainbow est une œuvre marquante pas seulement par son dessin digne du hall of fame du manga, mais surtout par cette histoire profondément humaine qui sort des tripes de Monsieur Abe. C’est le récit de beaucoup de japonais de son époque, avec une vocation presque historique pour les nouvelles générations qui n’ont pas connues ces difficultés. C’est l’histoire d’une vie qui se décline au pluriel et qu’il nous offre dans un mélange étonnant d’émotions.

Note : 9,5/10
C’est pour des séries comme celles-ci que je raffole des mangas. A dévorer.