mercredi 22 octobre 2014

Les neuf princes d'Ambre, de Roger Zelazny

Titre : Les neuf princes d’Ambre
Série : Le cycle des Princes d’Ambre
Auteur : Roger Zelazny
Editeur : Folio SF
Date présente édition : septembre 2000
Couverture :
Photo : P. Uitti-Maslin
Pages : 256 pages
Prix : 6,80 euros

Biographie auteur :

Après des débuts dans la poésie, Roger Zelazny (1937-1995) obtient le succès dès son premier roman, Toi, l’immortel, qui obtient le prix Hugo en 1966 à égalité avec Dune de Frank Herbert. Il réitère l’exploit deux ans plus tard avec Seigneur de lumière. Au total, il remportera six prix Hugo, ce qui fait de lui l’un des auteurs de science-fiction les plus primés.
Son œuvre est une relecture des mythes, qui n’hésite pas à faire se croiser la religion, la magie et la technologie, comme dans Seigneur de lumière qui prend pour cadre la mythologie hindoue. Ses textes sont remplis de bruit et de fureur, et ce n’est sans doute pas un hasard si le sujet de maîtrise de Zelazny portait sur le drame élisabéthain. Ainsi sa décalogie des Princes d’Ambre met en scène un évadé d’asile se disputant la domination du royaume d’Ambre et constitue une référence de la fantasy.
Roger Zelazny a aussi écrit de nombreux textes en collaboration avec d’autres auteurs comme Philip K. Dick (Dies Irae), Robert Sheckley, Alfred Bester et sa femme Jane Lindskold, qui terminera ses derniers romans après sa mort, dont Lord Démon.          

Synopsis :

Un amnésique s'échappe d'un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l'a fait interner : Flora, sa propre sœur. Celle-ci lui révèle qu'il se nomme Corwin, et qu'il est l'un des neuf frères qui se disputent le pouvoir au royaume d'Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres ; que les princes d'Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur seule volonté.
Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d'Ambre, glissant d'ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Eric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.

Critique :

                Ma chasse aux classiques se poursuit, et pour le moment, ça ne se déroule pas trop mal. Même très bien avec Les neuf princes d’Ambre que j’ai beaucoup aimé. Certes, ce premier volume du cycle n’est au final qu’une introduction, mais une introduction avec beaucoup de rythme, et ce n’est pas du tout déplaisant. J’aime bien cette contrainte d’autrefois où il fallait un livre court et dynamique, ça détend.

                Dans le détail, j’ai trouvé qu’en milieu de livre, il y aurait eu moyen peut-être d’être moins factuel dans l’action et d’augmenter ainsi le côté épique, mais Zelazny semble vouloir raconter tellement de chose que ça semble aussi parfois difficile d’exaucer mon souhait. Néanmoins, j’ai trouvé l’auteur très fort sur le premier et dernier tiers du livre. Le début nous happe dans ce rythme frénétique accru par l’urgence de la situation de Corwin, amnésique plutôt très différent du commun des mortels. J’adore ce côté très calculateur, et ça lui réussit plutôt bien dans ce premier temps.

                Ce que je trouve très fort de la part de Zelazny dans la conclusion de ce tome, c’est qu’il rend encore plus intéressant « l’après-bataille ». Il s’y attarde plus que la guerre, et c’est d’autant plus captivant, car l’auteur a des idées à faire valoir.

Par ailleurs, j’aime cette low fantasy, où notre monde réel communique avec un monde imaginaire. Sauf qu’ici, Zelazny renverse les rôles. Notre monde n’est qu’une ombre que royaume d’Ambre. Bref, sans être une claque, un livre que je conseille.

Appréciation : Rythmé, imaginatif, mais parfois trop succinct, un bon classique de la fantasy à découvrir.




mercredi 15 octobre 2014

L'oreille interne, de Robert Silverberg

Titre : L’oreille interne
Auteur :  Robert Silverberg
Editeur : Folio SF
Date présente édition : février 2010
Couverture :

Illustrateur : Damien Venzi
Pages : 338 pages
Prix : 7,90 euros

Biographie auteur :

           Né en 1935, Robert Silverberg publie sa première nouvelle à dix-huit ans et remporte le prix Hugo à vingt ans. Il commence véritablement sa carrière d’écrivain de science-fiction en 1954 et ne cesse dès lors d’écrire, produisant une œuvre particulièrement abondante – environ deux cents nouvelles et dix romans en moins de deux ans –, sous une dizaine de pseudonymes différents. En 1959, il décide de ralentir un peu la cadence et il abandonne la science-fiction en 1964, pour se consacrer à la vulgarisation scientifique. Il reprend la science-fiction quatre ans plus tard, devenant président de la Science Fiction and Fantasy Writers of America en 1967-1968, puis abandonne de nouveau en 1978. Il revient enfin sur le devant de la scène en s’attaquant, en 1980, à la fantasy.     

Synopsis :

David Selig, Juif new-yorkais d'une quarantaine d'années, se considère comme un raté. Il est pourtant télépathe et pourrait profiter de ce don pour faire fortune, conquérir – et garder ! – les plus belles femmes… Mais non, rien à faire, il estime être un monstre tout juste bon à faire le nègre sur des devoirs d'étudiants, incapable de réussir sa vie. La dernière preuve en date : ce talent qu'il déteste tant, mais qui est finalement son seul lien avec le reste de l'humanité, est en train de le quitter ! Apeuré à l'idée de se retrouver seul avec lui-même, Selig nous conte sa misérable existence. 
Grand roman psychologique, plein d'humour et de mélancolie, L'oreille interne est peut-être le plus beau livre de Robert Silverberg et à coup sûr un chef-d'œuvre de la science-fiction.

Critique :

                Dans le cadre du challenge Morwenna’s List, me voici amené à lire pas mal de classiques SFF manquant à ma culture. Et autant vous dire que je ne m’y attaque pas à reculons, c’est un grand plaisir. L’Oreille interne entre dans ces classiques dont on m’a dit « lit ça, c’est un incontournable ». Alors je m’exécute. Et enfin, oui, je comprends pourquoi certains considèrent ce roman comme un chef-d’œuvre de la science-fiction, avec cette dimension psychologique parfois étouffante, portée par une recherche constante du mot juste.

                Malgré tout, je ne suis pas totalement entré dans ce roman. Peut-être est-ce mon côté trop « gentil », car j’ai trouvé l’aspect psychologique justement parfois trop brut de décoffrage. On me rétorquera sûrement que c’était évident vu le don de David Selig, mais en même temps, voilà quoi (oui, c’est un argument imparable). Mais je vous avoue que ça fait des jours et des jours que je galère sur cette chronique, donc que dire d’autre.

                Formellement, le déroulé de l’histoire n’est pas linéaire chronologiquement, mais suit bien évidemment une certaine logique. Et je trouve que, personnellement, c’est organisé au mieux, entre progression de sa déliquescence et flashbacks. Bref, comme il y a une part de déception dans ma lecture, je ne sais pas trop quoi rajouter. Je m’attendais à un livre presque au niveau d’un Des fleurs pour Algernon, en tout cas plus dans cette veine, mais L’Oreille interne, bien qu’original (d’où cette catégorisation « chef-d’œuvre de la SF »), restera juste un bon livre à mon goût.

Appréciation : Un bon livre, mais manquant un peu de finesse dans certaines relations, d’où une certaine impression de froideur et de manque d’empathie des fois (sans vouloir que ça vire au larmoyant).