mardi 25 février 2014

Harmonie, de Project Itoh

Titre : Harmonie
Auteur : Keikaku « Project » Itoh
Editeur : Eclipse

Date présente édition : juillet 2013
Couverture :
Illustrateur : kras99
Pages : 361 pages
Prix : 14,00 euros

Biographie auteur :

Keikaku « Project » Itoh est né à Tokyo en 1974. Diplômé de l’Université d’art Musashino, il a débuté avec le roman Gyakusatsu Kikan (Genocidal Organ) et a remporté le premier prix de la meilleure SF en 2007 décerné par la revue japonaise SF Magazine.
                Il est également l’auteur de Metal Gear Solid : Guns of the Patriots, un roman en japonais tiré de la célèbre série de jeux vidéo.
                Après un long combat contre le cancer, Itoh est décédé en mars 2009. C’est depuis sa chambre d’hôpital où il était soigné qu’il a effectué la relecture de la version originale d’Harmonie.

Synopsis :

Dans un futur proche, l’humanité a atteint un idéal social grâce à une morale toute puissante et à une nanotechnologie médicale de pointe. La vie humaine est devenue la ressource la plus précieuse au monde, et la société s’assure de la protéger grâce au WatchMe, un réseau mondial auquel chaque être humain est connecté.
Tuan Kirie travaille pour l’Organisation Mondiale de la Santé. Chargée d’enquêter sur une série de suicides qui semblent être l’oeuvre d’un groupe terroriste manipulant WatchMe pour prendre la société en otage, elle devra plonger dans son passé pour empêcher le monde de sombrer dans la folie.
 La liberté à un prix, mais sommes-nous prêt à le payer ?
Project Itoh est l’un des plus grands auteurs japonais de science-fiction. Harmonie fut récompensé des prestigieux prix japonais Seiun Award et Nihon SF Taisho. En 2010, après la mort de Project Itoh, le roman reçut le prix spécial du jury lors des Philip K. Dick Awards 2010.

Critique :

                Coup sur coup, j’enchaine une deuxième lecture avec le Cercle d’Atuan. Si j’ai été le dernier à rendre mon verdict pour le précédent ouvrage, je suis cette fois-ci tellement en avance que personne encore ne l’a lu. Kissifrott, Dévoreur de livres de son état, toujours à contretemps. Si ça, ce n’est pas une devise qui me plait, je ne comprends plus rien de ma personnalité.

                Mais chouette, chouette, chouette ! Voici un petit ouvrage venu tout droit du Japon qui atterrit entre mes mains. Le concours de circonstances est favorable pour que d’un doigt hésitant (mais pas trop), j’ouvre la première page : retour en force de la collection Eclipse du côté de chez Panini, un texte assez bref, un auteur japonais, un bon retour de libraire et donc une lecture commune qui n’en est pas encore vraiment une.

                Et le constat est… mitigé. C’est très perturbant car l’histoire a un potentiel certain, avec de très bonnes idées. Néanmoins, j’ai un reproche assez important qui interagit sur toutes les cordes de mon ressenti. C’est ce regard très distancié avec notre héroïne, ce ton très froid dans l’écriture, ce côté impersonnel, aseptisé. Alors certes, je comprends bien que cela va de pair avec le contenu du récit, dans une société où l’harmonisation du genre humain semble être l’Idéal, chose horrible pour notre société occidentale individualiste. Seulement, il ne faut pas – à mon sens – que cela soit au détriment d’un lien fort entre le lecteur et l’héroïne. Je pense que pour nous la rendre plus sympathique, il aurait fallu développer un peu plus les liens entres d’autres personnages comme par exemple celui d’Uwe, un autre membre de l’« admédistration » partageant un point de vue similaire, et par conséquence, étoffer un peu plus les coulisses de la contestation de cette société étouffante. Mais au final, l’héroïne, Tuan Kirie, m’est presque antipathique.

                Les méandres de l’intrigue ne m’ont pas convaincu non plus. C’est correctement mené, mais avec ce sentiment de trop vite, avec des scènes fortes pas assez fortes justement. Ma lecture est terminée depuis déjà quelques jours que tout cela se dilue dans les tréfonds de ma mémoire (parfaitement faillible, mais pas encore sénile). En plus de cela, j’ai trouvé le dénouement assez prévisible.

                Vous pouvez constater que je n’ai pas été emballé par cette lecture. Je dois peut-être confessez que je ne semble pas être des plus réceptifs au cyberpunk, tout du moins en format roman. Pourtant, le cyberpunk semble être une spécialité japonaise. Je pense par contre sincèrement que Harmonie ferait un bon film, un peu dans la veine d’un Bienvenue à Gattaca. J’éprouve en tout cas une certaine déception en refermant cet ouvrage qui m’avait bien accroché par son synopsis.

Note : 6,5/10
Une écriture très accessible, fluide, de bonnes idées, mais un texte trop froid. 

Le jeu des comparaisons : 1984 pour le côté Big Brother, Ikigami pour le fond dystopique typiquement japonais, Bienvenue à Gattaca pour le côté aseptisé du genre humain.
 

jeudi 20 février 2014

Space Brothers, de Chûya Koyama

Bonjour à tous !
          Je poste ce petit billet pour relayer une chronique paru sur le blog de la librairie Critic. Un manga à ne pas louper selon moi, dans mon top 5 de l'année 2013 facilement parmi les nouveautés.


La chronique en question : cliquez ici !

Série : Space Brothers
Auteur : Chuya Koyama
Editeur : Pika
Couverture : 
Nombre de tomes : 3 (série en cours)
Prix : 8,05 euros par tome

Biographie auteur :


 
L'auteur est né le 30 septembre 1978 à Kyôto. Au primaire il faisait du baseball, et au collège du foot. Par la suite, il rentre au lycée des beaux-arts. Mais comme il n'y a pas de club de foot, il va alors créer une association qui regroupera des personnes voulant y jouer.
Alors qu'il est salarié d'une boite de design, Chûya Koyama ,26 ans à cette époque, tente le 14ème concours Manga Open du magazine Morning des éditions Kôdansha, avec une nouvelle intitulée GGG (ジジジイ) durant l'été 2004. Il remporte le prix du comité. Six mois plus tard, il remporte avec la nouvelle Gekidan Jet's (劇団JET'S), le premier prix du concours Manga Open.
Par la suite, tout en étant l'assistant de Ryô Koshino sur N's Aoi, il se prépare à commencer sa première série, Harujan. Celle débute dans le Morning n°03-04 qui paraît le 15 décembre 2005. Ensuite, il débutera GGG. Enfin il débute en décembre 2008 Uchû Kyôdai. Manga avec lequel il va remporter le prix Shôgakukan, dans la catégorie générale, en 2010 et le prix Ködansha, dans la catégorie générale, en 2011.

Note : 7,5/10
Deux frères, un rêve commun, deux parcours totalement différents, un excellent moment de divertissement et de rires.

dimanche 16 février 2014

La Horde du Contrevent, d'Alain Damasio #2

Titre : La Horde du Contrevent
Auteur : Alain Damasio
Editeur : Folio SF

Date présente édition : 2012 (1ère éd. La Volte, 2004)
Couverture :
Illustrateur : Boris Joly-Erard
Pages : 701 pages
Prix : 10,60 euros

Biographie auteur :

Alain Damasio, né Alain Raymond, est un écrivain français de science-fiction. Il choisit ce patronyme en l'honneur de sa grand-mère Andrée Damasio.
Sorti de l'ESSEC en 1991, il choisit de s'isoler (d'abord dans le Vercors puis à Nonza, en Corse) pour s'adonner à l'écriture. Son domaine de prédilection est l'anticipation politique. Il marie ce genre à des éléments de science-fiction et/ou de fantasy.
Jeune, il écrit de nombreuses nouvelles. Son premier texte long est La Zone du dehors, roman d’anticipation qui s’intéresse aux sociétés de contrôle sous le modèle démocratique (inspiré des travaux de Michel Foucault et Gilles Deleuze). Son second livre est récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire 2006 dans la catégorie Roman. Il s'agit de La Horde du Contrevent (roman accompagné d'une BOL - Bande Originale de Livre -).

Synopsis :

Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent.
Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme…
Chef-d'œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.

Critique :

                Il est des livres dont on ne sort pas indemne. Indéniablement, La Horde du Contrevent appartient à cette catégorie. Et c’est bien pour cela que chez le Dévoreur de livres, on en refait une seconde chronique, après la première très élogieuse d’Eäron Valil. Je profitais de la lecture commune sur le Cercle d’Atuan pour lire enfin ce bijou de fantasy. Et je vais être extrêmement élogieux.

                La Horde du Contrevent est un chef-d’œuvre. Tout d’abord, un chef-d’œuvre de travail. Alain Damasio nous offre un livre-univers extrêmement riche en décors et personnages, chaque chose plus intéressante que l’autre. Peut-être entrerez-vous plus ou moins rapidement dans cette fresque proposée par l’auteur tellement elle parait originale pour une fantasy parfois très typée elfes-nains-bidules-machins-chouettes, mais une fois happé, impossible de lâcher prise. Entre les membres de la horde, les voyageurs fréoles en chars à voiles ou encore la société d’Alticcio, pas moyen de décrocher. Ou lorsque les hordiers traversent seules les épreuves du contre (avance contre le vent) dans des milieux particulièrement inhospitaliers, où nos héros vont se découvrir et redécouvrir encore malgré les dizaines d’années communes.

                Je suis embêté car je parviens difficilement à vous faire part de la claque reçue. Rarement ai-je autant cogité lors d’une lecture. Tout dans ce qu’écrit Damasio a un sens. On parle souvent d’une SF intelligente, utilisons le terme de fantasy intelligente dans ce cas. D’ailleurs, je donne mon petit avis sur ce débat dont je n’avais pas connaissance avant hier. La Horde du Contrevent, SF ou fantasy ? Dans mon esprit, il me semblait naturel d’assimiler ce roman à de la fantasy, malgré l’étiquette Folio SF (d’ailleurs tout simplement parce qu’il n’y a pas de collection propre à la fantasy chez Folio). Je résume mon point de vue en trois termes : manque de plausibilité de l’univers, quête, technologie archaïque. Mais je reviens outre cet aparté, rarement ai-je été retourné comme une crêpe de cette façon par un auteur. C’est une lecture qui quémande parfois une certaine force d’abstraction devant un sentiment d’incompréhension, et puis pouf ! en dix lignes, on vient de se prendre une enclume sur le coin de la figure. Damasio mène sa barque d’une façon admirable.

                La force de l’intrigue réside dans la restitution de cette quête, qui paraît simpliste au premier abord, on contre le vent qui souffle toujours dans le même sens jusqu’à l’Extrême-Amont, mais qui va lier au fur et à mesure  du récit le métaphysique au physique. Le mystère reste entier jusqu’au bout grâce à cette approche un peu à la One Piece pour les amateurs, si je peux me permettre la comparaison. C’est très linéaire, et en même temps, rien ou presque n’est prévisible. L’intérêt reste entier jusqu’au bout du bout, que ce soit avec la question de l’Extrême-Amont ou celle des neuf formes de vent.

                Impossible aussi de ne pas s’arrêter sur le style d’Alain Damasio, excellemment travaillé. Et il avait intérêt avec la difficulté dans laquelle il se mettait, lui et ses vingt-deux hordiers. Autant dire qu’il maitrise plutôt très bien cette polyphonie, avec des tons différents et cohérents d’un personnage à l’autre, ce qui les rend d’autant plus intéressants et attachants. On est de plein pied dans la psychologie communautaire, et j’adore, surtout avec ce brio littéraire. Entre des descriptions ahurissantes de force visuelle malgré l’emploi d’un paquet de néologismes propre à cet univers ; et entre un héros comme Caracole à la verve incroyable comme en témoigne l’épisode d’Alticcio, La Horde du Contrevent s’affirme comme un chef-d’œuvre sur à peu près tous les plans.

Note : 9,5/10
Une quête entre poésie et aventure, pleine d’intelligence, d’une force visuelle peu commune, un peu dure parfois mais émouvante, la Horde du Contrevent est un chef d’œuvre. A dévorer absolument.

mercredi 12 février 2014

Le Dévoreur au ciné #7 Oscaro.com's power

Dallas Buyers Club,  de Jean-Marc Vallée
Avec Matthew McConaughey, Jared Leto et Jennifer Garner

Nos amis québécois ont du talent ! Après Denis Villeneuve, voici Jean-Marc Vallée ! Si l'on outrepasse la ressemblance légère avec Garou, son dernier film de Dallas Buyers Club m'a bluffé, chose qui ne m'était pas arrivé au cinéma depuis deux bons mois. Tout m'a plu dans ce film. L'histoire, celle d'un combat sur le thème du SIDA, problème peu abordé sur grand écran, est excellemment portée par les différents jeux d'acteur. Le SIDA n'est pas seulement un grave problème sanitaire, surtout dans ces années 80, mais c'est aussi un grave problème sociétal, où les malades doivent se battre judiciairement contre des institutions étatiques omnipotentes qui privilégient l'argent au véritable remède. On suit un héros atypique totalement captivant, homophobe notoire, un peu comme tous les péquenots texans de base à l'époque, qui va être transformé dans son rapport à la vie par ce combat lorsqu'on lui annonce sa mort dans trente jours. Il tiendra sept ans. Le top de ce début d'année.

12 years a slave, de Steve McQuenn
Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Lupita Nyong'o et Brad Pitt

Un film à oscar comme je le lis partout, de la même façon que Dallas Buyers Club ci-dessus. J'ai personnellement préféré le film précédent, plus poignant à mon sens car jouant mieux sur l'empathie et les contrastes. 12 years a slave présente des défauts à mon regard, comme quelques longueurs, mais surtout un traitement, je me trompe peut-être, déjà vu de la thématique de l'esclavagisme américain. Certes, c'est moche tout ça, pas bien, pas bien. Mais j'ai trouvé cela un peu trop tourné vers le larmoyant. Bon, et je me trompe sûrement puisque le film est tiré d'une histoire vraie, mais je trouve aussi les esclavagistes un poil trop caricaturaux, comme s'il n'y avait eu que deux profils différents, le gentil et le violent. Néanmoins, je suis peut-être un peu trop fine bouche. Cela reste un bon film, je ne me suis pas ennuyé malgré les quelques longueurs, et ce genre de film à toujours le mérite de mettre sur la place publique le côté obscur de l'Histoire. Un bon film, sans plus.


Les Brasiers de la Colère, de Scott Cooper
Avec Christian Bale, Casey Affleck, Woody Harrelson, Zoe Saldana et Forest Whitaker

Bon, à l'heure de cette rédaction, le souvenir de ce film est déjà un peu lointain puisque je suis allé le voir début janvier me semble-t-il. Pour autant, j'en garde un bon souvenir, Scott Cooper est un réalisateur à suivre, indéniablement. Je pense que tout le monde n'aimera pas, mais j'adore ce rythme lent qui permet le développement d'une ambiance lourde, avec cette teinte à la fois mélancolique et âpre. La bande-annonce m'avait un peu refroidi, ayant un peu peur de voir un film tournant dans une forme d'ultra-violence à l'américaine, mais pas du tout. Au contraire, on développe à fond les relations entre les personnages, l'intrigue, pas des plus originales mais bien menée, avance par petites touches, et on plonge dans  l'univers présenté. J'étais sceptique rien qu'en lisant le titre du film, mais justement, le titre est parfaitement représentatif de l'atmosphère du film, tout en tension, en colère retenue, qui couve jusqu'à une fin bien posée malgré une petit problème de crédibilité qui prête au sourire (si on le remarque, of course). En plus de cela, la prestation de Christian Bale fait peut-être partie de ses meilleures. Un film très sympathique.

mercredi 5 février 2014

Le Fléau, de Stephen King

Titre : Le Fléau (The Stand)
Auteur : Stephen King
Editeur : Le Fléau

Date de publication : 1990 (réédition)
Couverture :

Nombre de tomes sorti : 3
Illustrateur : Matthieu Blanchin
Pages : 572 pages
Prix : 8,00 euros par volume

Biographie auteur : (source : babelio.com)

Stephen Edwin King, plus connu sous le nom de Stephen King, est un écrivain américain né le 21 septembre 1947 à Portland, dans le Maine (États-Unis).
Très prolifique et souvent transposé sur le grand et le petit écran, Stephen King a écrit plus de 50 romans dans la thématique horreur et fantastique, plus de 100 nouvelles, et plus de 400 essais. Ses romans les plus connus sont Carrie, Shining ou encore Ça.
Il reçoit en 2003 la médaille de la National Book Foundation pour sa remarquable contribution à la littérature américaine et, en 2007, l'association des auteurs de romans policiers américains Mystery Writers of America lui décerne le titre de « grand master ».
Ses derniers romans en date sont 22/11/63, autour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy mais toujours mâtiné de surnaturel, Joyland autour d'un tueur en série sévissant dans les parcs d'attractions, et Docteur Sleep, suite tant attendue de Shining.

Synopsis :

On avait cru d’abord à une banale épidémie de grippe. Mais quand les cadavres se comptèrent par milliers, quand les villes se transformèrent en charniers infâmes, il fallut bien se rendre à l’évidence : le Fléau n’épargnerait personne.
Hagards, terrorisés, les rares survivants tentent de se regrouper. Tout est horrible, désorganisé. Partout le danger rode.
Un même cauchemar les obsède : un « homme sans visage » marche vers eux, un homme maudit aux pouvoirs machiavéliques. Ses intentions sont claires : imposer sa propre loi, fondée sur la malfaisance, la cruauté et la haine.
Et si cette vision angoissante devenait réalité ?

Critique :

On parle beaucoup de Stephen King et il a reçu (et reçoit encore) de nombreuses éloges, mais j’ai pour ma part été assez déçu par ce roman. Avant de rentrer plus dans le détail, je souhaite juste vous dire que l’édition proposée ici n’existe plus vraiment, j’ai en tout cas eu du mal à la retrouver. Elle regroupe les trois tomes en un, ce qui est plutôt génial, ça permet de continuer la lecture sans s’interrompre !

Alors oui, déception face à Le Fléau, mais il faut savoir prendre en compte le facteur temporel aussi. Le livre date de 1990 suite à une réédition effectuée par l’auteur afin d’ajouter des scènes auparavant supprimées par l’éditeur. Cette époque est différente de l’actuelle et les mentalités ne sont pas tout à fait les mêmes. Si l’on attendait quoique ce soit d’original de la part de Stephen King, on trouve ici un sujet déjà beaucoup travaillé, le post-apocalyptique.

Il est naturel que ce livre ait su épater les cœurs de son époque, il s’attaquait à un genre encore peu récurrent, et proposait donc des idées nouvelles. Aujourd’hui, notamment après avoir vu la série The Walking Dead, on sait dorénavant plus ou moins comment cela va se passer. Je ne dis pas que l’un est calqué sur l’autre, ce serait faux de l’affirmer.

On retrouve néanmoins quelques points communs, et ceux qui divergent nous attristent car ils ne font que ressortir  l’hégémonie américaine dans toute sa splendeur. Une happy-end assez invraisemblable, burlesque, une dose de surnaturel afin d’expliquer rapidement des phénomènes compliqués, un fond religieux important… Tout ce qui m’a déplu personnellement.

Il y a de l’action, et c’est ce qui nous entraîne dans une lecture rapide, agréable, par moment quelque peu insipide. En terme d’horreur et d’épouvante, Stephen King a fait mieux, sachez-le ! Mais son style d’écriture, assez basique et compréhensible, adopte de nouveaux points de vue intéressants qui laissent tout de même un goût d’innovation dans la bouche du lecteur. De même, une dose d’effroi est toujours appréciable, et c’est ce qui fait de cette lecture un bon divertissement ! Il ne faut pas trop en attendre, mais si vous ne savez pas quoi lire, et que vous souhaitez renouer avec quelques sensations fortes, laissez-vous tenter !
 


Note : 6,5/10
À dévorer en période de vacances !

Signé : Eäron Valil