lundi 29 avril 2013

Master Keaton, de Naoki Urasawa

Série : Master Keaton
Auteur : Naoki Urasawa, Hokusei Katsushika & Takashi Nagasaki
Editeur : Kana

Date de publication : 2013
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 1 (12 tomes prévus)
Pages : 318 pages grand format
Prix : 15,00 euros

Biographie auteur : (source : bedetheque.com)

Naoki URASAWA est né en 1960 à Tokyo. Diplômé en économie, il partage son temps, depuis le lycée, entre le dessin et la musique. En 1982, il reçoit le prix du meilleur jeune mangaka décerné par l’éditeur Shôgakukan. Sa première œuvre “Beta” - un récit de science-fiction – publiée, il enchaîne les séries à succès et les distinctions : 35e prix Shôgakukan pour ''Yawara'' ! (une série sportive sur le judo) en 1990. Un hit incontestable passé du manga au petit et grand écran. L’énorme succès de Master Keaton le mène tout droit en ’99 au prix Tezuka décerné à sa nouvelle création : ''Monster''. Témoin de son époque, Urasawa met son dessin soigné, réaliste et classique au service d’un récit haletant et détonant proche du roman policier noir.

Synopsis :

Taichi Hiraga Keaton, né de mère anglaise et de père japonais est diplômé d'Oxford. Ex-instructeur du S.A.S., les forces spéciales britanniques, il est admiré par ses pairs. Il est par ailleurs un archéologue renommé. Keaton possède un sens logique et un esprit de déduction hors du commun et détonne par ses méthodes d'investigation peu orthodoxes. Il enseigne à présent dans une université, et, parallèlement, mène des enquêtes pour le compte d'une compagnie d'assurances, ce qui n'est pas toujours sans risque !

Critique :

                Qui se dit fan de mangas est obligé de lire du Naoki Urasawa, véritable machine de séries à succès (20th Century Boys, Monster, et maintenant Master Keaton). Contrairement à ce qu’on pourrait croire d’ailleurs, ce nouveau titre n’est pas à proprement parler une nouveauté puisque la publication de ce premier opus au Japon date de 1989. D’une part, ça se voit dans le dessin du maître, déjà caractéristique, mais au trait plus épais par manque d’expérience encore avec le matériel professionnel j’imagine.

                Alors pourquoi autant de temps pour que Master Keaton soit publié en France ? Peut-être à cause du format des chapitres présents qui nous offrent plusieurs histoires courtes plutôt qu’une seule enquête au long court. Mais je ne crois pas que ce soit la raison tellement la qualité de cette œuvre me parait évidente. Parce qu’Urasawa fait très fort ici. Ses personnages sont très rapidement campés, donnant l’impression qu’on les connait depuis longtemps, tout en leur gardant cet air énigmatique, comme quoi on a encore tout à découvrir.

                S’offre à nous alors les aventures d’Hiraga Keaton, simple par son aspect graphique, mais doué de multiples talents qui font toute la saveur de ce manga. C’est la grande force d’Urasawa, à savoir que tout le temps, il offre un cadre très riche, avec des détails croustillants comme comment survivre à la déshydratation dans le désert, pour prendre un exemple. Les mises en situation paraissent terriblement réalistes tout en étant peu commune. Et les situations plus communes paraissent elles des plus intéressantes.

                Voilà, de l’excellent Urasawa, bien mieux que le dernier Billy Bat qui m’a plutôt déçu. J’attends la suite impatiemment, et elle devrait arriver assez vite apparemment. Et j’aime ce grand format en manga, on en a pour son argent.

Note : 9/10
LE manga de ce début d’année en France. A dévorer.

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vendredi 26 avril 2013

Dardéa, d'Eric Tasset

Titre : Dardéa
Série : Thomas Passe-Mondes
Auteur : Eric Tasset
Editeur : Alice Editions
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 6
Illustrateur : François Baranger

Pages : 283 (format poche)
Prix : 7,50 euros

Biographie auteur :

Né à Grenoble en 1964, Éric Tasset exerce la profession d'ingénieur projet dans l'industrie. De longue date, il a ressenti le besoin de faire partager sa passion pour l'histoire et le riche patrimoine de la France, ce qui l'a conduit à écrire et publier quatre livres aux Editions de Belledonne (L'Isère des châteaux forts ; Les Contes Inédits du Dauphiné au temps des Enchanteurs ; Les plus belles Légendes de l'Histoire du Dauphiné ;Châteaux forts de l'Isère), mais aussi à illustrer de nombreux ouvrages, à l'aide des dessins et des tableaux qu’il réalise.
                Un autre de ses plaisirs est d'écrire pour la jeunesse. Et voilà justement des années qu’il rêvait de jeter sur le papier les bases d'un univers baroque destiné aus enfants et aux adolescents : c'est chose faite, à travers le cycle de Thomas Passe-Mondes. Le Monde d’Anaclasis livre enfin son univers fantastique, habité par la magie, le mystère et l'aventure…

Synopsis : (source : alice-édition.be)

Thomas Passelande – un orphelin de quatorze ans – vit une existence sans histoires en compagnie de sa grand-mère Honorine. Jusqu'au jour où il découvre qu'il possède le pouvoir de pénétrer dans un univers parallèle, le mystérieux Monde d’Anaclasis, peuplé d’habitants étranges. Le jeune garçon apprend alors qu'il appartient à l'ordre respecté des Passe-Mondes, et qu'un destin hors du commun l'attend depuis toujours.
D'aventures en rencontres, aux côtés de sa nouvelle amie Ela, il va découvrir pourquoi cet univers incroyable lui semble si familier…
Avec Thomas, arpentez les ruelles de Dardéa, l’Animaville flottant dans les airs, laissez-vous séduire par Ela, la pétillante fille du maître Guide de l'Animaville, combattez les hommes-scorpions et d’autres terribles créatures, défiez la forêt des Murmures en compagnie des énigmatiques Touillegadoues… Aventure, humour, suspense, intrigues, tous les ingrédients sont réunis pour créer un monde fantastique peuplé de personnages bienveillants ou terrifiants. Plongez-vous sans plus tarder dans cette quête fantastique et passionnante !
Tout est respectant les règles de l’heroic fantasy, l'auteur a construit un monde intéressant et prometteur, dont l’imaginaire – narratif et verbal – est sans limites. 
L'intrigue connaît de nombreux rebondissements et le lecteur n'a pas l'occasion de s'ennuyer. Les dialogues sont écrits dans un style contemporain très accessible aux jeunes lecteurs, avec maintes références à leur vie quotidienne (musique, mode…).

Critique :
                                            
Un concept réellement intéressant, qui rappelle à la fois « Harry Potter » sur certains points, mais aussi, pour les connaisseurs, Ewilan de Pierre Bottero. Bien qu’ayant moi-même parlé à l’auteur de ce livre – en effet, le mien est dédicacé – (ajout Kissi : comme qu’il se la pète), je peux vous dire que ce dernier m’a assuré de n’avoir pas lu cette série (Ewilan). C’est dommage je trouve, de ressembler au concept d’un auteur sans pour autant ne l’avoir jamais lu. Surtout que cet auteur  aurait peut-être rendu son livre encore plus particulier, par son influence !

Bref, je vous énonce ici ce premier point qui m’a quelque peu déçu, mais bon, ce n’est pas important, ce n’est au contraire qu’un détail. L’entrée dans le monde se fait de manière facile, tout comme la lecture. Il faut savoir qu’à la base, ce roman est plutôt destiné à la jeunesse, pour le début de série tout du moins. L’auteur m’a lui-même confirmé que petit à petit, la suite évoluait et devenait un peu plus complexe, s’adressant alors aux plus grandes faims. Je vérifierais cela et vous en tiendrais, bien évidemment, au courant.

Donc, je reviens au concept, la faculté du personnage de passer d’un monde à l’autre, ce décalage de temps peut également rappeler Le Monde de Narnia, de Clive Staples Lewis. Je n’ai pas particulièrement accroché, mais ça reste tout de même un bon bouquin, avec un bon fond à mon goût. Le principe est bien réexploité, les personnages sont intéressants, mais sans plus. La quête du protagoniste semble, à mon goût, se dérouler sans trop d’incident, il est sauvé miraculeusement plusieurs fois… Il ne rencontre pas encore de risques sérieux, et j’espère qu’il en viendra à des situations où sa survie sera un peu plus en jeu. Ce serait peut-être mon plus gros reproche : tout semble trop facile. Il manque un peu de ce piment qui vient à chaque fois compliquer les choses.

Je vous le recommande néanmoins, car il se lit assez aisément, l’auteur a un bon style, le livre « coule de source », si je puis dire !  C’est le moment ou jamais d’accentuer quelque peu votre culture concernant la fantasy, avec ce nouvel auteur qui accumulera – et je le pense – probablement un peu de renommée prochainement. Il promet !

Note : 7/10
Un livre a prix cassé, qui se lit d’une traite avec envie, que demander de plus ?

Signé : Eäron Valil

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mercredi 24 avril 2013

Le Pistolero & Les Trois Cartes, de Stephen King

Titres  : Le Pistolero + Les Trois Cartes
Série : La Tour Sombre
Auteur : Stephen King
Editeur : J’ai lu
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7
Illustrateur : Grégoire Hénon
Pages : 255 / 397 (format poche)
Prix : 6,00 € / 8,40 €

Biographie auteur :

Stephen King est né le 21 septembre 1947 à Portland, dans le Maine. Ses parents se séparent alors que celui-ci n'a que deux ans. Il ne vit certes pas une enfance très heureuse entre les absences de sa mère et la méchanceté de ses camarades de classe dont il devient rapidement le souffre-douleur. Pour échapper à la souffrance quotidienne dont il est la victime, Stephen trouve son réconfort dans la lecture.
C'est en découvrant, par le plus grand des hasards, une malle remplie de livres fantastiques dans le grenier de sa tante, qu'il se prend de passion pour la littérature avec une prédilection marquée pour le genre du fantastique. De sa grand-mère qui était une admiratrice d'Agatha Christie, il retient une façon assez particulière de lire en commençant par la fin, ce qui lui évitait de lire tout ce qui était intermédiaire entre l'introduction et la conclusion. C'est d'ailleurs de cette méthode qu'il a tiré profit pour élaborer ses romans de façon à brouiller les cartes en rendant l'histoire impossible à comprendre pour tous ceux qui seraient tentés de débuter par la fin.
Stephen King ressent très jeune l'envie d'écrire, il commence à ébaucher des petites histoires dès l'âge de 12 ans. Il fait une brillante scolarité puis de bonnes études universitaires et obtient une maîtrise en anglais. Il continue toujours à écrire alors qu'il exerce différentes professions, comme celle de professeur et de concierge.
Stephen King abat des masses énormes de travail, écrivant même plusieurs livres dans la même année. Chacun de ses livres connaît un immense succès, à tel point qu'il est aujourd'hui un des écrivains les plus célèbres, les plus aimés et surtout un des plus lus. Il est la référence incontestable et inévitable de la littérature fantastique. Il totalise jusqu'à environ 44 ouvrages vendus à plus de 100 millions d'exemplaires ! Ses ouvrages sont traduits dans plus de 32 langues différentes. De plus, 35 films ont été adaptés d'un de ses livres.. Ceux qui détestent la littérature ne pouvaient pas échapper au phénomène Stephen King. Il vit toujours à Bangor, dans le Maine, dans une superbe demeure de style victorien, avec sa femme Tabitha Spruce et deux de leurs enfants prénommés Joe et Owen. Leur fille, Naomi, vient de faire un mariage homosexuel à Nashville, dans le Tennessee.
En dehors de son métier, King est un grand fan de base-ball et de rock. Il joue d'ailleurs de la guitare. Pour assouvir ses deux passions, il a créé et financé WZON, une station de radio à Bangor qui diffuse du rock et retransmet des matchs de base-ball.

Synopsis :

Un désert calciné, cruel et aveuglant. Immense. Un lieu réfractaire à la vie. C'est à peine si quelques masures, quelques hameaux subsistent çà et là, écrasés sous le ciel inerte. Un enfer implacable.
C'est là, pourtant, que marchent les deux solitaires; obstinés, portés par un destin qui les dépasse.
L'Homme en noir d'abord, mystérieux, qui laisse dans son sillage une légende de faiseur de miracles. Et puis le Pistolero, économe, laconique, dont lui-même ne sait plus s'il est encore humain. Le premier fuit, le second poursuit. Il y a si longtemps qu'elle s'est engagée, cette chasse à l'homme, plus de vingt ans certainement. Sans que ni l'un ni l’autre ne sachent réellement qui détient les clés de ce jeu mortel. Et si le gibier n'était pas celui qu'on croit ? …
/
Échoué sur une plage peuplée de monstres, gravement blessé, Roland de Gilead se retrouve face aux trois portes qui jalonnent sa route vers la Tour Sombre, son but ultime. Par elles, il parcourra l'espace-temps, rencontrera trois compagnons insolites et reverra Jake, cet enfant dont le souvenir le hante et qui semble nécessaire à sa quête. Alors que le temps devenu fou joue contre lui et les siens, le Pistolero saura-t-il démasquer ses noirs ennemis, magiciens et démons ligués pour s'emparer de la Tour ? Est-il prêt pour cela à partager son idéal, en s'en remettant au ka - le destin ? C'est pour lui l'heure de vérité…

Critique :

Une critique un peu spéciale, il est vrai ! En réalité, cela fait déjà un petit moment que j’ai terminé ma lecture sur Le Pistolero, et il faut vous avouer, que je n’arrivais pas à en faire une critique ! Un récit un peu dur à commenter. J’aurais bien entendu pu en faire une, mais je n’en avais guère l’envie voyez-vous. J’ai donc acheté le tome deux, Les Trois Cartes, histoire de voir ce que la suite valait. Je vais donc commenter les deux en un, j’essaierais de voir à l’avenir ce que je fais !

Et je ne fus certes pas déçu, absolument pas même si je puis dire. Vous avez déjà eu quelques aperçus de mes précédentes critiques, et en fait, je trouve qu’il est dur d’évaluer un livre par rapport à un autre, surtout si ces derniers n’ont pas de genre littéraire similaire. N’étant jamais réellement sorti du style « fantasy », je n’ai pas de base concrète sur laquelle m’appuyer. Je mets 9, hésite avec le 9,5… Mais bon, mettez-vous bien en tête que c’est un auteur qui m’a marqué !

Bref, passons sur la notation. En réalité, le premier tome m’a surpris, agréablement bien entendu. Mais le second m’a totalement subjugué. Mais c’est une suite qui attendra quelque peu ! Attardons-nous un peu sur Le Pistolero. On découvre petit à petit l’univers de l’auteur, le monde même, puisque celui-ci diffère du notre en de nombreux points. Un style « Western » assez agréable, n’ayant pas l’habitude particulière d’en lire. C’est un ami qui m’avait conseillé cette lecture, et je l’en remercie de tout cœur. C’est fou de voir combien d’écrivains ont été touchés par l’influence du Seigneur des Anneaux ! Celui-ci, l’autre (prochaine ou précédente critique ?)…

La quête de ce personnage, de ce pistolero, Roland, nous ensorcelle en quelque sorte, bien que l’on espère, à mesure, tout comme lui, qu’il l’atteigne ! Mais en réalité, ceci me rappelle un cours de philosophie, sur Alain, qui disait, que le bonheur ne consistait pas dans l’objectif que l’on se fixe, mais dans le parcours qu’on accomplit pour atteindre cet objectif. Et bien là, c’est exactement la même chose : finalement, on ne jouit (ne jouira pas plutôt) lorsque Roland atteindra sa fameuse « Tour Sombre », comme il l’aime l’appeler, mais au contraire, on jouit tout au long de notre lecture, sur ce chemin qu’il parcourt afin de l’atteindre.

Je m’éloigne quelque peu, le style même de l’auteur rencontre quelques similitudes avec le mien, je m’en inspirerais d’ailleurs probablement ! Si l’on ajoute à son style, ces quelques images toute particulières à son style, se trouvant au centre du livre, on ne peut qu’aimer. Le mystère qui enroule « l’homme en noir », nous laisse durant toute notre lecture, sur le cul, si je puis dire. On attend, on attend, et on ne découvre en réalité absolument pas quel est son rôle, ni le sien, ni celui de la Tour Sombre. Pourquoi aide-t-il Roland ? Mystère et boule de gomme.

Bref, le premier tome m’a laissé un peu perplexe, d’un sentiment mitigé. Et je pense qu’en
cela, l’auteur a réussi son objectif. Il m’a laissé dans  l’attente d’une suite, je ne pouvais absolument pas m’arrêter sur cela ! Un jour ou l’autre, la tentation aurait été trop forte pour que je puisse résister à l’envie d’entrer dans une bibliothèque, ou une libraire, et d’emprunter/acheter la suite !

J’ai donc eu besoin de Les Trois Cartes afin de me débarrasser de ce sentiment ! En réalité, j’ai trouvé cette suite beaucoup, beaucoup plus drôle, et saisissante. On ne peut pas s’empêcher de rire du comique de situation, parfois, ou à d’autres moments, de jeux de mots, d’attentions particulières de Stephen King. On ne peut pas s’empêcher de pouffer de rire, quand l’auteur lui-même se fout de notre gueule, entièrement ! En tout cas, je l’ai ressenti comme cela. Il imagine un personnage parlant dans la tête d’un autre personnage, puis nous pose dans les pattes, un lapin, ou plutôt un personnage ayant déjà dans sa tête deux personnalités !

Il multiplie selon moi, son nombre de talents. C’est magnifique, sublime. En même temps, il dissimule ci et là quelques critiques de la société. Mais ce qui m’a réellement pris aux tripes, ce sont le rôle que jouent ces trois cartes ! Et découvrir au fur et à mesure leur signification… Brûler aussi dans l’attente de savoir ce que l’on va découvrir derrière cette nouvelle porte. Bref, c’est un chef d’œuvre à mon sens. Un de plus. Désolé de ne vous présenter que cela en ce moment. Ce n’a pas toujours été le cas, je préfère immédiatement vous rassurer ! D’ailleurs mon autre critique n’en est pas une, même si ça reste agréable à lire.

Je ne vais pas vous laisser vous attarder plus longtemps en ces lieux, filez dans votre librairie préférée ! On peut se le permettre, vu le prix du livre…

Note : 9/10
Le premier n’était que massacre. Celui-ci est plus retord, plus recherché, plus approfondi à mon sens. Que vous révélerons vos cartes ?

Signé : Eäron Valil

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jeudi 18 avril 2013

Les Dépossédés, d'Ursula Le Guin

Titre : Les Dépossédés
Série : Cycle de l’Ekumen
Auteur : Ursula Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 1974
Couverture :
Nombre de tomes sorti : 7 romans et 22 nouvelles
Illustrateur : Jackie Paternoster
Pages : 446 pages
Prix : 7,60 euros

Biographie auteur : (source : fnac.com)

Née en 1929 en Californie, Ursula Kroeber écrit sa première nouvelle à l’âge de onze ans. Elle obtient un MA de Langues et Littératures romans en 1952 puis épouse Charles Le Guin, d’origine bretonne, en 1954. Après avoir enseigné quelque temps le français à l’université, elle s’installe à Portland, dans l’Oregon et se consacre alors à l’écriture.
Dès 1964, elle se plonge dans la fantasy avec La Règle des noms mais c’est surtout son cycle de Terremer qui la révèle au public. Avec le cycle de Hain, elle aborde également la science-fiction et obtient grâce ses romans deux prix Nebula, deux prix Hugo et un prix Locus.
En 2007, elle remporte également le Grand Prix de l’Imaginaire pour le recueil Quatre chemins de pardon.
Son œuvre comporte aussi un cycle pour la jeunesse : Les Chats volants.

Synopsis :

Deux mondes se font face : Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec La Main gauche de la nuit, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d’œuvre d'Ursula Le Guin.

Critique :

                Les Dépossédés d’Ursula Le Guin est une œuvre qui fait grandir un genre grâce à l’importante réflexion menée par l’auteure par le biais des sciences sociales et humaines. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de lecteurs SF lorsqu’on voit des textes engagés comme celui-ci ? Car on a ici un récit extrêmement politisé qui pose la question de la viabilité d’une société anarchique communiste face à une société capitaliste. Alors je ne vais pas vous livrer mon interprétation, chacun se fera la sienne, et je pourrais faire plus qu’une disserte sur le sujet tellement il y a de matière dans ce bouquin.

                Néanmoins, je vais tout de même parler de cette toile de fond engagée extrêmement intéressante car Ursula Le Guin tente de prendre un recul objectif (bien qu’à mon avis, ce soit impossible), mais qui a le mérite par conséquent de ne pas opposer deux systèmes politiques de façon manichéenne. Après, on a quelques revendications très visibles de l’auteure comme la condition de la femme (il faut rappeler que dans les 70’s, les auteures au féminin dans la SF étaient fort peu nombreuses) ou encore la liberté.

                Mais à part quelques thématiques, toujours je me pose des questions sur les orientations réelles de madame Le Guin. Pousse-t-elle cette idée pour le bien de son intrigue, ou alors par conviction ? C’est extrêmement difficile à appréhender dans cette optique, et donc je pense qu’il ne faut pas le faire, qu’il faut seulement se faire sa propre opinion à partir de la matière qu’elle donne. Je suis loin d’être pour le système politique alternatif qu’elle propose, mais il y a la force de proposition, sans virulence excessive dans le propos, car elle laisse le choix.

                En tout cas, elle parvient à toucher là où ça fait mal, avec une véritable critique de la société sous couvert de la SF. Mais revenons un peu à la fiction plutôt qu’aux idées politiques qui servent de fil conducteur de notre héros, Shevek, un physicien hors-norme et qui va voir sa théorie scientifiques objet du pouvoir de façon visible dans une société où il n’est pas censé en y avoir alors que par opposition, sa théorie va être objet du pouvoir dans une société totalement menée par celui-ci, sauf que cette fois, ce sera de manière insidieuse (oui, c’est long comme phrase). C’est ce dilemme qui va mener la vie de Shevek, comment se séparer de ces contraintes sociales et politiques. Et ma foi, c’est mené de fort belle manière avec deux fils principaux décalés dans le temps mais qui au final vont se rejoindre dans un final je trouve très maitrisé.

Note : 8,5/10
Une grande fresque qui met au cœur les idéologies et l’oppression insidieuse qu’elles portent. A dévorer.

Oblivion by M83 ft. Susanne Sundfor on Grooveshark

mardi 16 avril 2013

Les terribles notations du Dévoreur

           Souvenez-vous, lorsque je vous souhaitais mes meilleurs vœux en ce début d'année. J'avais fais la promesse d'expliquer un peu la façon dont je note, qu'est-ce que ça représente, histoire de vous éclairer un peu mieux dans les méandres de mon esprit pas forcément facile à appréhender avec un regard externe. Je vais vous exposer ça par différentes fourchettes, et vous vous rendrez compte que mon système de notation n'est pas du tout homogène (peut-être le changerais-je un jour).

            Je commence avec la fourchette haute qui va de 7 sur 10 à 10 sur 10.
          Il s'agit de la fourchette où il n'y a pas (trop) de questions à se poser, vous pouvez y aller les yeux fermés, ça devrait être du tout bon normalement. Alors les nuances sont très fortes d'un point à l'autre, mais vous avez la garantie que j'ai aimé à partir de 7.
Détaillons un peu tout de même, il s'agit de la fourchette la plus importante malgré tout puisque ce sont les notes que je voudrais mettre à chaque fois. Bon, à partir de 9 sur 10, vous pouvez vous dire que c'est parmi ce qui se fait de mieux, c'est le top du top, l'incontournable, ce que vous devez vous fournir en premier.
Lorsque je note dans les 8 sur 10, c'est que le livre en question est excellent, mais qu'il manque quelque chose pour que ça soit exceptionnel. Mais c'est bien au-dessus de la masse produite.
Et dans les 7 sur 10, c'est que c'est du bon, mais que j'ai un sentiment d'inachevé peut-être, souvent parce que ça manque d'ambition. J'adresse aussi souvent cette note pour les livres très divertissant, qui appuie sur le côté fun, où l'on se pose pas de question et où on passe un bon moment.

           La seconde fourchette se situe au-dessus de la moyenne entre 5 et 7 sur 10 (7 non compris).
          Cela signifie que potentiellement, ça aurait pu me plaire, ou bien que ça a le potentiel de vous plaire car c'est bien réalisé, mais que je n'ai pas accroché plus que ça. Je détaille un peu.
Dans les 6 sur 10, et parce qu'on ne passe pas du blanc au noir en un demi point, il y a vraiment pas mal de choses qui m'ont plu dans le texte, il y a de la qualité, mais en même temps, il y a trop de choses qui manquent et/ou trop de défauts, alors que le livre avait tout pour suffire à mes goûts personnels.
Dans les 5 sur 10, c'est à peu près la même histoire, il y a des qualités, mais je suis vraiment assez loin d'aimer au final. Mais renseignez-vous sur ce qui a été dis ailleurs.

          Et enfin, tout ce qui est inférieur à 5 sur 10.
          Je ne vais pas trop en parler, car c'est que je n'ai vraiment pas aimé ou pas réussi à terminer. Ça ne m'arrive pas souvent, et lorsque ça m'arrivera à nouveau, je ne sais pas si je l'afficherais systématiquement sur le blog, car après tout, je suis là pour montrer ce que j'ai aimé et ce que je vous recommande. Donc du coup, pas de subdivision au sein de cette fourchette.

          Après, je note beaucoup au ressenti à l'intérieur de ces fourchettes, donc une note aurait pu être différente un an plus tard selon le contexte dans lequel je me trouve et l'évolution de mes goûts. Si vous avez des questions (ou des conseils), n'hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires.

dimanche 14 avril 2013

Le Dévoreur au ciné #4 Des films bien

Bonjour à tous !
          Dernièrement, j'ai vu pas mal de films sympathiques et que je vous conseille de regarder si vous aimez les thrillers ou la SF. Pas des grands films, mais des bons films tout de même.

The Place Beyond the Pines, de Derek Cianfrance,
Avec Ryan Gosling, Bradley Cooper & Eva Mendes.
Un "thriller" orienté tranche de vie vraiment sympathique mais surtout merveilleusement bien tiré vers le haut grâce aux performances de Ryan Gosling et Bradley Cooper. Si vous aimez les films avec cette petite tonalité "mélancolique", parce que la vie est dure, ce film est pour vous. Ne vous attendez pas à de l'action en veux-tu en voilà. Non, attendez-vous plutôt à des plans foireux qui s'enchainent, dans le sens où tout tourne au vinaigre pour nos protagonistes. Un titre et une fin qui se veulent poétique (enfin, je crois), mais cette fin justement m'a laissé un petit sentiment d'inachevé (mon seul bémol).

Dead Man Down, de Niels Arden Oplev,
Avec Colin Farell & Noomi Rapace.

Pour le coup cette fois, il y a vraiment plus d'action, sans pour autant que ça tourne à l'excès. Donc on a cette fois un vrai bon thriller, avec un rôle sur mesure pour monsieur Farell. Les fils de l'intrigue sont parfois un peu gros, mais ça reste raisonnable. C'est bien rythmé je trouve, la réalisation est bonne et le bouquet final est sympa. Un film pas prise de tête sans être simplet à voir, et où on a même du Zaz en bande-son (et ça passe bien dans le contexte).

Oblivion, de Joseph Kosinski,
Avec Tom Cruise, Olga Kurylenko, Morgan Freeman & Andrea Riseborough.
Bon, 2013 s'annonce vraiment comme une année marqué par la SF au cinéma. Je ne vais pas m'en plaindre. On a dans ce film SF post-apocalyptique un acteur vedette en la présence de Tom Cruise qui annonce la couleur : on n'a pas à réfléchir ^^. Mais ça ne me dérange aucunement, bien que je sois du genre à aimer les scénarios assez complexes, c'est sympa parfois de se contenter  d'une réalisation ultra-efficace qui en met plein la vue, avec un style très épuré au niveau techno, et tant que le scénario n'est pas bancal. Très agréable à regarder avec en plus une excellente bande-son (M83 à la baguette oblige). La scène finale hors épilogue qui a un très fort goût d'Independance Day aussi, c'était rigolo aussi.

vendredi 12 avril 2013

Les Débris du Chaudron, de Nathalie Dau

Titre : Les Débris du Chaudron
Auteur : Nathalie Dau
Editeur : Argemmios

Date de publication : 2008
Couverture :
Illustrateur : Magali Villeneuve
Pages : 207 pages
Prix : 13,50 euros

Biographie auteur : (source : babelio.com)

Nathalie Dau, née le 27 août 1966 à Antibes, est un écrivain français explorant des thèmes liés au folklore et à la mythologie.
En 1991, c'est sous le pseudonyme de Nathalie Letailleur que les éditions Tacussel publient son premier roman, "Bleu Puzzle", qui sera nommé pour le prix du premier roman de la ville de Sablet (Vaucluse), aux côtés du célèbre "Les Fourmis" de Bernard Werber, lauréat de cette année. À partir de 1999, plusieurs de ses nouvelles paraissent en anthologies ("Légendaires" ; "Royaumes" ; "Pouvoirs Critiques") comme en revues professionnelles.
En 2006, sa nouvelle "Le Violon de la Fée", parue dans la revue Faeries, est récompensée par le prix Merlin. Puis, en 2007, Nathalie Dau publie deux textes en anthologies ("(Pro)Créations" et "Ouvre-toi !") ainsi que son premier recueil "Contes Myalgiques 1 : les terres qui rêvent" qui sera récompensé en 2008 par le Prix Imaginales de la nouvelle.
Elle crée en 2007 les Éditions Argemmios et dirige la publication de plusieurs anthologies ("L'Esprit des bardes" ; "Les héritiers d'Homère). Elle a également participé aux dernières anthologies parues dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal ("Ton visage et mon coeur" dans "Victimes et bourreaux" ; "A couteau" dans "Reines et dragons").

Synopsis :

L’amour et la vengeance ont l’art de traverser les âges, et ce d’autant plus lorsque les dieux sont impliqués.
Pour certains mortels, cela signifie un héritage lourd à porter, mêlé de malédiction.
Ainsi en va-t-il d’Augusta Quinn et d’Alwyn Archtaft. Destinés à réparer le chaudron de Kerridwen, afin de permettre le retour de la déesse, ils devront compter avec Affang, le terrible démon des eaux, qui les poursuivra de sa haine.
Mais en cette fin de XXème siècle, un dieu veille et se souvient. Capable d’arpenter les lieux d’ici et d’ailleurs, Kernunnos, sous l’un ou l’autre de ses avatars, permettra à la réalité de rattraper le mythe... et de le dépasser.


Critique :

                Yeah ! Un livre de plus dans mon escarcelle dans le cadre du challenge découvrir la SFFF. Bon, dommage que ce ne fut pas une de mes meilleures lectures du moment, subissant peut-être la comparaison avec ma précédente lecture. Néanmoins, ce fut une lecture extrêmement rapide puisque la chose fut terminée en un tout petit après-midi.

                Tout d’abord, avant d‘appuyer là où ça fait mal, disons du bien, histoire de ne pas trop s’attirer d’ennuis. L’idée d’insérer des dessins à presque toutes les fins de chapitres est vraiment sympathique, d’autant plus que le coup de crayon est très agréable à regarder. Et concernant l’histoire, j’ai bien aimé l’ambiance, pas « bisounours » déjà, mais surtout empreinte de cette atmosphère celtique que tout breton, même d’adoption, ne peut qu’aimer. Seulement, je m’arrête là pour les points positifs.

                Les soucis commencent avec le style de l’auteure. On ne pourra pas lui reprocher d’avoir son style bien à elle, mais je n’ai personnellement pas accroché, bien que je le trouve adapté à ce genre d’ouvrage (contradiction, quand tu me tiens). Je mets en cause des tournures de phrases ou certains idiomatismes (ou que je suppose comme tel) vraiment étranges, à un tel point que je butais parfois dessus à la lecture, ou au moins m’en faisais-je la réflexion, chose assez rare de mon côté pour le souligner.

                Mon second grand problème est l’histoire. Si j’ai apprécié l’ambiance dégagée, j’ai trouvé sa construction confuse au sein même de certains chapitres. Pour vous familiariser avec la forme, le récit oscille entre flashbacks préhistoriques et époque contemporaine. Je ne remets pas en cause ce schéma qui a fait ses preuves, j’ai trouvé le découpage plutôt bon, mais j’ai ressenti un souci dans plusieurs chapitres qui me rendait parfois confus. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Probablement devait-il y avoir une part du point de vue du personnage, mais le cœur du problème n’est pas là à mon avis. Je pense que la construction était trop « fragile » du fait qu’on passe parfois un peu du coq à l’âne puisqu’il s’agit d’un texte extrêmement elliptique. Il faut être costaud pour faire un roman de cent quatre-vingt pages avec une chronologie démentielle.

                Attention, paragraphe supprimé suite à une erreur de ma part : suite à une lumière qui m'a éclairé dans les commentaires, je suis obligé de faire mon repentir. Je ne suis pas là pour faire du mal par les propos que je peux tenir, que ce soit un auteur ou vous lecteurs. Il est parfois difficile de livrer son avis, et ça l'est encore plus lorsque l'avis en question est tronqué par une mauvaise lecture, en l'occurrence le fait que j'ai loupé les crédits sur la direction littéraire de l'ouvrage. J'exposais dans ma remarque mes réticences vis-à-vis de l'auto-édition, réticences redoublées ici par l'absence présumée du crédit au final bien présent mais que je n'avais pas vu. Voilà, mea culpa de ma part à ce niveau là (je maintiens par contre ma critique sur le texte en lui-même). Juré, je ferai plus attention la prochaine fois, pas gronder missa siouplé :'(.

Note : 5,5/10
La potion magique n'aura pas prise avec cette revisite mythologique celte. A grignoter.

mercredi 10 avril 2013

Points Chauds, de Laurent Genefort

Titre : Points Chauds
Auteur : Laurent Genefort
Editeur : Le Bélial’

Date de publication : 2012
Couverture :
Illustrateur : Philippe Gady
Pages : 235 pages
Prix : 18,00 euros

Biographie auteur :

Né en 1968, Laurent Genefort a vingt ans lorsque sort son premier roman, Le Bagne des ténèbres, dans la mythique collection « Anticipation » du Fleuve Noir. Aujourd’hui, avec une quarantaine de livres publiés, deux Grand Prix de l’Imaginaire et un prix Rosny Aîné en poche, il est considéré comme l’une des figures de proue de la nouvelle science-fiction française et, sans doute, le tout meilleur créateur d’univers du domaine.
Dans le numéro 58 de la revue Bifrost paraît « Rempart », une nouvelle qui fera date et obtiendra le Grand Prix de l’Imaginaire 2011. Avec Points Chauds, qui prend donc « Rempart » pour souche et puise aux mêmes racines, Laurent Genefort signe ce qui est peut-être son roman le plus exigeant, le moins neutre, un livre qui, s’il n’est pas celui de la maturité, y ressemble beaucoup...


Synopsis :

Septembre 2019.
Deux Bouches s’ouvrent.
L’une, au-dessus du Pacifique. L’autre, au large du Golfe du Bengale. Ce qui en tombe se noie dans l’océan... Reste la réalité imposée par l’événement : nous ne sommes plus seuls ! D’autant que bientôt une troisième Bouche se matérialise sur la terre ferme, et les aliens débarquent sur Terre. C’est l’effervescence, la mobilisation mondiale, l’exultation... les vagues de suicides, aussi. Et bientôt une quatrième Bouche, puis une cinquième, puis dix, cent, mille Bouches qui partout apparaissent, livrant passage à des kyrielles d’extraterrestres de races, de mœurs et d’aptitudes diverses...
À la sidération initiale succèdent le chaos et la terreur. Pourtant il faut faire face, s’adapter, mais comment vivre dans un monde qui ne vous appartient plus ?


Critique :

                Bon voilà, c’est fini. Cela faisait quelques semaines que vous pouviez voir en « Dévorage actuel » le titre Points Chauds de Laurent Genefort. Ça sentait un peu le moisi sur ma table de chevet. Mais bon, voilà, j’avais d’autres entreprises pendant ce laps de temps, et j’espère m’être fait pardonné en ayant lu le fameux objet avec avidité.

                Avidité car Points Chauds est un concentré des qualités que l’on pouvait déjà avoir remarqué chez Laurent Genefort. Certains ont parlé de « roman de la maturité », et je pense que je vais aller dans le même sens. Après, personne ne lis de la même façon, donc je vais souligner les qualités que je vois chez Laurent Genefort dans cet ouvrage.
               
                Première, c’est probablement le texte qui lui ressemble le plus en tant que personne (tout du moins de l'image que j'en ai pour le peu que j'ai vu). Un texte qui respire l’humanisme et je dirais aussi « l’alienisme ». En ce sens, ça ressemble beaucoup avec une de mes lectures de l’an passé du nom de Sanshôdô de Jean Millemann chez Ad Astra. Ces deux livres mettent en avant la « rencontre » entre le terrestre et l’extra-terrestre, la fin de notre normalité et la création d’une nouvelle normalité où les relations entre hommes et aliens va être la nouvelle norme. J’avais adoré Sanshôdô pour cet aspect, et il n’y a pas de raison pour ne pas adorer Points Chauds pour la même chose, en plus élaboré puisqu’il s’agit d’un roman avec plus de points de vues au lieu d’un recueil de nouvelles.

                En parlant de points de vues, il s’agit aussi d’un autre point positif (c’est une affaire de points tout ça…). Points Chauds nous livre en fait plusieurs histoires parallèles qui n’ont pas de rapports directes les unes aux autres excepté peut-être un personnage, mais de façon succincte via les forces d’interventions internationales « Rempart ».

Bref, tout commence avec Ariadne et Léo avant de finir merveilleusement avec les deux mêmes. Léo restera très présent durant le livre alors qu’Ariadne sera partie part une de ces fameuses « Bouches » qui sont des portes sur l’univers, ce qui fait que l’on ne la reverra plus avant la fin. Les autres personnages qui nous plongent dans l’étrange sont Prokopyé, un nénètse de Sibérie qui va nous embarquer dans une fantastique transhumance avec les héhé-ty (j’ai un faible pour cette histoire), Camila qui est médecin dans l’ONG de MSF en Afrique et Raji le scientifique hindoue qui travaille à Berne avec deux aliens doués pour les langues (j’adore aussi).

On vit donc des aventures humaines et aliens extraordinaires dépeintes chacune avec ce petit truc qu’a Laurent Genefort, avec cette écriture particulièrement bonifié au fil des quarante-trois romans qui trustent sa bibliographie comme on peut le voir au début du bouquin. Mais ce que l’on vit aussi avec l’arrivée de ces aliens et par le personnage d’Ariadne, c’est la notion de voyage. Ce n’est pas une invasion comme dans Sanshôdô, mais une transhumance interstellaire où chaque espèce à sa raison de voyager. Cette notion de voyage à l’échelle de l’univers rend toute sa grandeur à l’espace au-dessus de nos têtes. Que cache cette immensité ? Laurent Genefort prend le parti de la présence d’une diversité incroyable devant laquelle l’humanité, car au final, le cœur du sujet dans ce livre est l’humain et non pas les aliens, doit faire acte d’existence et devant laquelle elle doit réapprendre l’humilité et la tolérance, et surtout dont elle doit apprendre.

Voilà, je crois que ce bouquin m’a rendu mon inspiration dans mes chroniques, et je pourrais disserter encore longtemps sur cette œuvre. Et si j’en parle presque comme une œuvre philosophique, n’ayez pas peur, c’est extrêmement accessible en plus d’être incroyablement génial. Vous le prenez comme vous voulez, si jamais vous voulez une SF intelligente pleine d’idées (j’ai oublié d’en parler aussi de ça), ou bien si vous ne voulez prendre cette histoire que pour son aspect « voyage humain », c’est votre droit. Mais en tout cas, savourez-le.


Note : 9,5/10
Un énorme coup de cœur pour cette SF à la fois simple et intelligente, qui tire la quintessence de Laurent Genefort. A dévorer !

Spanish Sahara by Foals on Grooveshark
Le nouveau coussin pour livre que j'ai chopé au Salon du Livre de Paris et dont je ne peux plus me passer. Et hop ! Je lis sans les mains dans toutes les positions :D