jeudi 11 décembre 2014

Stand-by prolongé

Bonjour à tous,

Un certain nombre de problèmes m'affectant, disons même de malheurs, en plus des tracas habituels de la vie, je vous avoue que je n'ai plus grande motivation à écrire pour le blog actuellement. Pourtant, j'ai lu pas mal de bonnes choses dernièrement. Mais devant ce vide intersidéral de motivation, je vous informe que le blog sera en pause pendant un temps dont je ne vois pas le bout.

J'espère revenir, peut-être partagerai-je mes immenses coups de cœur sur ma fan page Facebook, soyez en tout cas certain que je continue de suivre notre petite communauté où j'apprécie beaucoup de monde (même si je ne le montre pas souvent :s).

En vous souhaitant à tous de très joyeuses fêtes, ainsi que d'excellentes lectures,

C u bye bye ;)

P.S. : lisez La Fille-flûte de Paolo Bacigalupi.

lundi 24 novembre 2014

Un cantique pour Leibowitz, de Walter M. Miller Jr.

Titre : Un cantique pour Leibowitz
Auteur : Walter M. Miller Jr.
Editeur : Folio SF
Date présente édition : mai 2013
Couverture :

Illustrateur : Aurélien Police
Pages : 464 pages
Prix : 7,90 euros

Biographie auteur :

              Pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, Walter M. Miller Jr. (1922 – 1996) a tiré de cette expérience traumatisante les fondements d’Un cantique pour Leibowitz, qui remportera le prix Hugo en 1961 et qui fit tardivement l’objet d’une suite, L’héritage de saint Leibowitz, laissée inachevée à sa mort et complétée par Thierry Bisson. Walter M. Miller Jr. a par ailleurs écrit quelques nouvelles – réunies dans le recueil Humanité provisoire – qui figure parmi les plus raffinées du genre.  

Synopsis :

Dans le désert de l’Utah, parmi les vestiges d’une civilisation disparue, frère Francis de l’ordre albertien de Leibowitz a fait une miraculeuse découverte : d’inestimables reliques du martyr Isaac Leibowitz lui-même, qui jadis avait organisé la sauvegarde des dernières miettes du savoir balayé par le Grand Déluge de Flammes. 
C’est une lueur d’espoir en cet âge de ténèbres et d'ignorance, le signe tant attendu d’une nouvelle Renaissance. Mais l’humanité a-t-elle tiré les leçons d’un cataclysme qui l’a laissée exsangue, défigurée par le feu nucléaire? Saura-t-elle enfin se préserver des apprentis sorciers? Car l’Histoire, bientôt, menace de se répéter… 

Entre Le nom de la rose d’Umberto Eco et Docteur Folamour de Stanley Kubrick, une chronique rageuse et sarcastique de la folie humaine.

Critique :

                Voici déjà un bon mois, dans le cadre d’une lecture commune du cercle d’Atuan mais aussi du challenge Morwenna, j’ai lu un classique de la SF avec Un cantique pour Leibowitz. Et j’ai personnellement adoré. Tout du moins deux très bon tiers. Bon, de toute façon, je vous le dis, c’est un livre, comme tous les livres mais ici très particulièrement je trouve, dont personne n’aura la même lecture.

                Un cantique pour Leibowitz est décomposé en trois parties se déroulant à différentes périodes dans un contexte post-apocalyptique, toujours centré sur les lieux d’une abbaye un peu particulière. La première partie est bonne car elle contextualise bien le cadre de l’histoire proposée tout en ayant ce côté énigmatique qui nous pousse pas à poursuivre. Le rythme n’est pas effréné, mais je vous le dis tout de suite, c’est le style du récit qui veut ça.

                Car dans la seconde partie, on rentre dans le vif du sujet. C’est en tout cas là où j’ai trouvé le cœur de la réflexion. Car Un cantique pour Leibowitz est un livre qui veut faire cogiter un peu en prenant pour base la peur terrifiante qu’éprouve l’auteur vis-à-vis de la bombe atomique. Et ça marche pour ma part. J’ai trouvé cette partie grandiose. Bon, pour avoir lu les retours du Cercle d’Atuan, je sais que les avis sont plus mitigés pour la plupart, mais je persiste et signe. Rien que pour cette partie, le livre vaut le détour, grâce à cette profondeur d’esprit qui me fait kiffer grave la SF. En plus de cela, j’ai trouvé des personnages comme le poète, l’ermite ou encore l’abbé juste géniaux.

                La conclusion du bouquin dans son dernier acte m’a par contre moins touché. J’ai trouvé la narration plus précipitée. Justement parce que les choses s’emballent, mais bon, le rendu n’est pas le même. Je dirais que la qualité est là, c’est toujours intéressant à niveau égal avec la première partie, mais sans ce côté énigmatique. On est plus dans la sentence à l’égard du genre humain.

                Enfin, j’aimerais finir sur l’aspect religieux, comme notre époque n’est pas très cléricalement réceptif (moi compris). Si certains ne lisent pas cet ouvrage à cause de cet aspect, j’aimerais les convaincre de changer d’avis. Je n’ai personnellement par ressenti le côté religieux. Il ne s’agit que d’un vecteur de l’histoire proposée par Walter Miller. Donc oui, il y a bien quelques réflexions teintées par la religion, mais au final, le gros de l’idée aurait très bien pu supporter un cadre tout ce qu’il y a de plus athée.

Appréciation : 

Un classique de la SF qui mérite cette appellation, bien qu'un peu inégal. Une vision noire de la société humaine sans pour autant être manichéenne. Un livre intelligent et d’une grande ampleur, à lire.




jeudi 20 novembre 2014

Interstellar, de Cristopher Nolan


Film le plus attendu de l'année pour ma part, je n'ai pas été déçu par Interstellar. Ce film est amené à être une référence pour longtemps. Bien plus qu'un Gravity qui est un bon film, mais qui se fait surclasser très largement par le dernier Nolan, bien plus ambitieux.

Tout d'abord, on arrive en salle en n'ayant presque aucune idée de ce qui va se passer tant la bande-annonce restait énigmatique. Et j'avoue que ça me plaisait d'arriver dans la salle de cinéma sans avis préconçu. Et donc, je vais essayer de vous parler d'Interstellar sans parler de l'histoire, histoire de voir si je pourrais me reconvertir en funambule à l'avenir.

Mon coup de foudre commence avec Matthew MacConnaughey. Bon, ça reste platonique, mais depuis que je l'ai découvert dans des films comme Mud ou Dallas Buyer Club, ou une série comme True Detective, je ne peux plus me lasser d'admirer l'acteur. Et force est de constater qu'il est encore une fois au top dans sa prestation, surtout dans sa relation avec sa fille, relation qui se trouve être le principal fil conducteur du film si l'on expurge l'aspect science-fiction. Leur lien est absolument bouleversant tellement il est fort. Bon, en comparaison, les autres personnages du film paraissent un peu plus fade, mais c'est une des seules réservent que j'ai en stock peut-être, avec Anne Hattaway dont je ne suis pas fan (mais elle n'a pas un rôle très gratifiant non plus).


Essayons de parler de l'histoire s'en rien en dire maintenant. Interstellar, je dois l'avouer, ne brille pas par un scénario à de multiples rebondissements, encore que, il y en a quelques-uns bien distillés. Interstellar brille surtout dans l'intégration et la mise en relation d'une masse considérable de concepts scientifiques, ce qui classent véritablement ce film dans la case Anticipation. Je vois de-ci de-là pas mal de critiques sur la cohérence scientifique, mais je trouve pour ma part que c'est très cohérent. Bon, il faut essayer de faire abstraction si l'on ne comprends pas tout du concept ou de la représentation d'un concept, mais je n'ai jamais été choqué, surtout en partant du principe que dans un film non-documentaire, il y a toujours une licence artistique.

Et justement, j'ai trouvé le film extrêmement beau sur le plan esthétique. Les jeux de lumière sur la planète Terre donnent un véritable cachet, avec cette aspect crépusculaire qui souligne bien le lent déclin de notre civilisation (arf, ça y est, je n'ai pas pu m'empêcher de parler du scénario du film). Et puis plus encore l'espace, les exoplanètes et autres différents phénomènes astrophysiques. La photographie du film est différente de ce qu'on a pu voir dans d'autres films, sans pour autant nous désorienter.

Et c'est là où je voudrais faire le lien entre images et bande-son du film. En tant que spectateur, je me suis senti écrasé par l'atmosphère dégagée, orienté par le gigantisme de l'espèce, avec des plans éloignés et une musique de Hans Zimmer particulièrement puissante. Ça m'a vraiment tordu les tripes. D'ailleurs, plus qu'une musique, j'ai trouvé que cela ressemblait plus à la transcription d'une chose en un son. je ne pense pas parvenir à être clair dans cette explication, mais le fait que Hans Zimmer ait composé la bande-son en aveugle a du demander un effort extrême de représentation mental, ce qui permettrait en quelque sorte de plus toucher à l'essence de l'objet qu'on souhaite représenter par des sons. J'ai trouvé ça totalement réussi en tout cas.

Je pourrais parler encore très longtemps de ce film. Sachez que c'est un film dont je suis sorti estomaqué. C'est au moins au niveau de ce que j'attendais. J'avais même la crainte d'un raté total, mais me voilà rassuré. C'est un film profond, avec de très belles répliques, touchant émotionnellement et esthétiquement. Je ne peux que vous conseiller de le voir, bien content que la SF au cinéma ne se limite pas à moult blockbusters décérébrés.



J'aimerais enfin dédier cette chronique à Josselin, avec qui je serais allé voir ce film en temps normal. Un mec extra, un ami comme on en a peu. Jojo, merci pour tout.

samedi 15 novembre 2014

Le Dévoreur au ciné #9 J'ai refait mon retard

Bon-jour.
Voi-ci-que-je-rattrape-mon-re-tard-dans-les-films-vus-au-ci-né-ré-cem-ment-et-que-j'ai--ap-pré-cié. Mer-ci-d'en-pren-dre-bon-ne-note. Stop.

Gone Girl, de David Fincher
Avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris

Encore une surprise avec ce film, et un bon bouche à oreille aussi. Car me fiant à mon instinct habituel après avoir visionné la bande-annonce, je n'attendais pas grand chose de ce film, et j'étais même prêt à ne pas me rendre en salle. Heureusement, je suis une personne influençable, et l'on m'a convaincu de le voir. Bien m'en a pris, une belle claque avec ce thriller peu commun. C'est difficile d'en parler sans vous spoiler. Personnellement, j'étais assez fier de moi car j'ai pigé le truc de l'histoire assez rapidement (*s'envoie des fleurs*), mais ça n'a en aucun cas gâché mon plaisir. Un film bien ficelé et excellent, par la même occasion.

Mommy, de Xavier Dolan
Avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon

Cette semaine, j'ai découvert que le québecquois était un langage bien différent du français. Le temps d'adaptation passé grâce à des sous-titres indispensables, force est de constater la réussite qu'est Mommy, un film très fort émotionnellement, très intense dans les relations humaine mises en scène. Par moment, une chape de plomb s'empare de vos intestins, mais souvent, on sourit (et même rit) de la cocasserie de certaines situations, sans pour autant que ce soit une comédie. Le film est long, même en même temps pas du tout tant il y a de chose à dire. Il aurait pu y avoir une heure de rab que ça ne m'aurait pas gêné. On vit une année très riche en tranches de vie particulièrement réussies au cinéma. On ne peut que ressentir de l'empathie pour les personnages principaux mis en scène d'une part grâce aux jeux d'acteurs, et d'autres part grâce à l'authenticité dégagée. Un film du genre incontournable, avec une réalisation en plus de cela différente de ce qui se fait à l'heure actuelle, où le réalisateur s'éclate avec sa caméra, ça fait plaisir. 

Fury, de David Ayer
Avec Brad Pitt, Shia LaBoeuf, Logan Lerman, etc

Bon, disons-le clairement, j'ai adoré Fury et découvert un réalisateur inconnu au bataillon pour ma part. Le dernier film de guerre que j'ai aimé est... je ne sais plus, c'est dire que ça date. Bon, je n'en regarde pas des masses, mais Fury est tout d'abord une réussite sur le plan esthétique pour moi. Entre le quotidien d'un soldat et le confinement d'un équipage de char, mais aussi les plans plus larges extérieurs à la troupe de Brad Pitt, le film est loin d'être moche malgré la dureté de la guerre. Ensuite, le scénario. Un bon scénario. Bien évidemment, on connait déjà la guerre, et Fury relate un acte d'héroïsme, avec ce patriotisme américain propre aux films hollywoodiens, mais sans outrance, avec une mesure appréciable. L'Américain n'est pas tout propre, l'Allemand n'est pas tout sale. Bref, aucun ennui de mon côté. Suivre un équipage de char était pour moi nouveau, et peut-être s'il est un seul reproche que l'on peut relever comme me l'a fait remarquer mon camarade de séance, c'est l'aspect un peu caricatural de la composition de l'équipage. Encore que, ça ne m'a pas gêné pour ma part, et j'ai même trouvé que ça apporté une belle variété dans les relations entre personnages.

lundi 10 novembre 2014

Le Dévoreur au ciné #8 Je suis à la bourre

Bonsouâr tout le monde !
En ce moment, période plutôt cinéphile que lecturophile, car il y a quelques bons films qui me faisaient de l'oeil. Et ce n'est pas fini, car ça prépare le terrain pour un certain Christopher Nolan que je vais voir très prochainement. Mais pour le moment, c'est un billet de rattrapage va-t-on dire, car voici une sélection de choses que j'ai aimé depuis plusieurs mois. Viendra prochainement les films encore à l'affiche.

Enemy, de Denis Villeneuve
Avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon

Après Prisoners que j'avais beaucoup aimé, j'attendais le Denis Villeneuve nouveau avec une certaine impatience. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le film enlevé de l'affiche du Pathé le plus proche de chez moi au bout d'une seule semaine. Déplacement obligé dans un cinéma plus cosy pour se faire lobotomiser le cerveau. Un viol bien en règle où la réaction à la sortie de la salle est le désormais célèbre "Ouate ze Fuque". Enemy n'est pas un film grand public, et heureusement qu'il ne dure qu'une heure trente, car il faut parfois s'accrocher pour décortiquer un sens à l'affaire. Mais au final, si l'on détient un certain bagage culturel pour décrypter l'aspect symbolique caché derrière tout ça, et que vous aimez porter votre cerveau en ébullition, l'affaire est sûrement pour vous. Pas mon film de l'année, mais un film très intéressant avec une esthétique, vraiment bien sympathique. Et un rôle qui va comme un gant à Jake Gyllenhall.

Edge of Tomorrow, de Doug Limann
Avec Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton

Sincèrement, une excellente surprise. Un film purement divertissant sans être abrutissant. Un scénario simple mais efficace. De l'humour bien soutenu par cette histoire de boucle temporelle et un Tom Cruise canaille comme il le fait si bien habituellement. Son personnage est d'ailleurs vraiment cool puisqu'il est à la base un militaire bureaucrate bien gradé, beau salop de première qui va être expédié au front contre les aliens tout simplement parce que... c'est un salop. On ne s'ennuie jamais, j'ai ressenti un petit côté jeu vidéo, et les extra-terrestres m'ont fait penser aux machines dans Matrix. C'était un film bien cool.


Boyhood, de Richard Linklater
Avec Ellar Coltrane, Patricia Arquette, Ethan Hawke

Le film concept qu'il ne fallait pas manquer. Tourné sur une période de 12 ans, Boyhood s'avère être un must. Ce tournage très particulier se ressent dans la structure du récit qui, au final, est très linéaire (sans être péjoratif), ce qui sert le fond (grosse) tranche de vie de Mason dont on suit l'enfance, de "l'âge de raison" à sa majorité. Pas d'intrigue à proprement parler, on se laisse porter par le flot, par les drames et les joies du quotidien, par la vie en somme. N'ayez pas peur d'une narration déstructurée. Si l'on ressent parfois les transitions d'une année sur l'autre, ce n'est pas gênant. Un film touchant à voir impérativement.


dimanche 2 novembre 2014

La Route de la Conquête, de Lionel Davoust

Titre : La Route de la Conquête
Auteur : Lionel Davoust
Editeur : Critic
Date présente édition : septembre 2014
Couverture :

Illustrateur : François Baranger
Pages : 370 pages
Prix : 19,00 euros

Biographie auteur :

                Né en 1978, Lionel Davoust est l’auteur de quatre romans et d’une vingtaine de nouvelles. Avec La Route de la Conquête, il continue d’explorer l’univers d’Evanégyre, qu’il développe depuis plus de quinze ans. A travers six textes au sommaire de cet opus, il ambitionne de dépeindre la réalité humaine d’un monde de fantasy avec ses nations, ses politiques, ses bouleversements et ses héros, dont les échos retentissent au fil des siècles.          

Synopsis :

On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble pouvoir résister à l’avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques.
Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources dont Asreth a terriblement besoin. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et se débattre avec une situation inédite : le pacifisme.

Critique :

                Allô docteur ? J’ai le cœur qui palpite un peu trop vite, est-ce normal ? Comment ça ? Je serais amoureux, moi ?! Soyons sérieux, vous voudriez me dire que La Route de la Conquête, en plus d’être hyper sexy, est intelligente, riche et pas chère en même temps (attention, phrase soumise à de nombreuses interprétations plus ou moins recommandables) ? Bon, je ne vous opposerais pas trop de résistance alors, je vous crois sur parole. Vous êtes bien mon alter ego mental après tout.

                Et oui, La Route de la Conquête de Lionel Davoust est un véritable coup de cœur, représentant tout ce que j’aime en fantasy. Je pense tout simplement que monsieur Davoust fait partie des plus belles plumes de l’Imaginaire français à l’heure actuelle. C’est suffisamment rare pour que je le souligne, mais il y a des envolés dans les textes présents qui valent le coup uniquement pour la beauté des mots. Il y a un sens de la métaphore que peu d’auteurs ont vraiment, accompagné d’une telle fluidité. Une très belle maîtrise à signaler en tout cas.

                Dans un ressenti global, j’aimerais rapprocher Lionel Davoust d’une auteure comme Ursula Le Guin. Oui oui. Bien sûr, le style est différent, ou peut-être ai-je lu trop récemment Terremer pour m’en détacher suffisamment, mais comme je le soulignais dans mon introduction, il y a cette intelligence perceptible entre les lignes, cette humanité, ce ton apaisé, surtout dans les trois premiers textes réunis, moins dans les suivants au ton plus épique (quoique, par moment…).

                Parlons d’ailleurs de ce côté un peu plus épique par la suite. Le dernier texte est un peu particulier, mais les deux précédents trouvent vraiment écho dans les trois premiers (vous me suivez ?). Les récits au cœur de la bataille ne se veulent jamais gratuit dans l’assemblage de cette mosaïque au final très cohérente. Et en plus, c’est merveilleusement bien narré. Comme quoi, Lionel Davoust sait jouer de la plume dans différents registres.

                Ma lecture achevée, je n’ai eu qu’une envie, me replonger dans La Volonté du Dragon (que je conseille aussi très vivement). Et c’est chose assez rare pour le signalé. La dernière fois que j’ai relu un bouquin, c’était Le Nom du Vent pour la sortie de sa suite. Seulement, la profondeur de l’univers créé par l’auteur est telle qu’une relecture ne gâche pas le plaisir, loin de là. Une nouvelle brique à cet univers d’Evanégyre est déjà annoncée pour l’an prochain – quelque chose d’ambitieux apparemment – que je bous déjà d’impatience.

Appréciation : Un recueil de nouvelles « topissime », se répondant les unes aux autres, servi par une très belle plume dans un univers foisonnant. Lisez ce bijou de fantasy !

mercredi 22 octobre 2014

Les neuf princes d'Ambre, de Roger Zelazny

Titre : Les neuf princes d’Ambre
Série : Le cycle des Princes d’Ambre
Auteur : Roger Zelazny
Editeur : Folio SF
Date présente édition : septembre 2000
Couverture :
Photo : P. Uitti-Maslin
Pages : 256 pages
Prix : 6,80 euros

Biographie auteur :

Après des débuts dans la poésie, Roger Zelazny (1937-1995) obtient le succès dès son premier roman, Toi, l’immortel, qui obtient le prix Hugo en 1966 à égalité avec Dune de Frank Herbert. Il réitère l’exploit deux ans plus tard avec Seigneur de lumière. Au total, il remportera six prix Hugo, ce qui fait de lui l’un des auteurs de science-fiction les plus primés.
Son œuvre est une relecture des mythes, qui n’hésite pas à faire se croiser la religion, la magie et la technologie, comme dans Seigneur de lumière qui prend pour cadre la mythologie hindoue. Ses textes sont remplis de bruit et de fureur, et ce n’est sans doute pas un hasard si le sujet de maîtrise de Zelazny portait sur le drame élisabéthain. Ainsi sa décalogie des Princes d’Ambre met en scène un évadé d’asile se disputant la domination du royaume d’Ambre et constitue une référence de la fantasy.
Roger Zelazny a aussi écrit de nombreux textes en collaboration avec d’autres auteurs comme Philip K. Dick (Dies Irae), Robert Sheckley, Alfred Bester et sa femme Jane Lindskold, qui terminera ses derniers romans après sa mort, dont Lord Démon.          

Synopsis :

Un amnésique s'échappe d'un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l'a fait interner : Flora, sa propre sœur. Celle-ci lui révèle qu'il se nomme Corwin, et qu'il est l'un des neuf frères qui se disputent le pouvoir au royaume d'Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres ; que les princes d'Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur seule volonté.
Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d'Ambre, glissant d'ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Eric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.

Critique :

                Ma chasse aux classiques se poursuit, et pour le moment, ça ne se déroule pas trop mal. Même très bien avec Les neuf princes d’Ambre que j’ai beaucoup aimé. Certes, ce premier volume du cycle n’est au final qu’une introduction, mais une introduction avec beaucoup de rythme, et ce n’est pas du tout déplaisant. J’aime bien cette contrainte d’autrefois où il fallait un livre court et dynamique, ça détend.

                Dans le détail, j’ai trouvé qu’en milieu de livre, il y aurait eu moyen peut-être d’être moins factuel dans l’action et d’augmenter ainsi le côté épique, mais Zelazny semble vouloir raconter tellement de chose que ça semble aussi parfois difficile d’exaucer mon souhait. Néanmoins, j’ai trouvé l’auteur très fort sur le premier et dernier tiers du livre. Le début nous happe dans ce rythme frénétique accru par l’urgence de la situation de Corwin, amnésique plutôt très différent du commun des mortels. J’adore ce côté très calculateur, et ça lui réussit plutôt bien dans ce premier temps.

                Ce que je trouve très fort de la part de Zelazny dans la conclusion de ce tome, c’est qu’il rend encore plus intéressant « l’après-bataille ». Il s’y attarde plus que la guerre, et c’est d’autant plus captivant, car l’auteur a des idées à faire valoir.

Par ailleurs, j’aime cette low fantasy, où notre monde réel communique avec un monde imaginaire. Sauf qu’ici, Zelazny renverse les rôles. Notre monde n’est qu’une ombre que royaume d’Ambre. Bref, sans être une claque, un livre que je conseille.

Appréciation : Rythmé, imaginatif, mais parfois trop succinct, un bon classique de la fantasy à découvrir.




mercredi 15 octobre 2014

L'oreille interne, de Robert Silverberg

Titre : L’oreille interne
Auteur :  Robert Silverberg
Editeur : Folio SF
Date présente édition : février 2010
Couverture :

Illustrateur : Damien Venzi
Pages : 338 pages
Prix : 7,90 euros

Biographie auteur :

           Né en 1935, Robert Silverberg publie sa première nouvelle à dix-huit ans et remporte le prix Hugo à vingt ans. Il commence véritablement sa carrière d’écrivain de science-fiction en 1954 et ne cesse dès lors d’écrire, produisant une œuvre particulièrement abondante – environ deux cents nouvelles et dix romans en moins de deux ans –, sous une dizaine de pseudonymes différents. En 1959, il décide de ralentir un peu la cadence et il abandonne la science-fiction en 1964, pour se consacrer à la vulgarisation scientifique. Il reprend la science-fiction quatre ans plus tard, devenant président de la Science Fiction and Fantasy Writers of America en 1967-1968, puis abandonne de nouveau en 1978. Il revient enfin sur le devant de la scène en s’attaquant, en 1980, à la fantasy.     

Synopsis :

David Selig, Juif new-yorkais d'une quarantaine d'années, se considère comme un raté. Il est pourtant télépathe et pourrait profiter de ce don pour faire fortune, conquérir – et garder ! – les plus belles femmes… Mais non, rien à faire, il estime être un monstre tout juste bon à faire le nègre sur des devoirs d'étudiants, incapable de réussir sa vie. La dernière preuve en date : ce talent qu'il déteste tant, mais qui est finalement son seul lien avec le reste de l'humanité, est en train de le quitter ! Apeuré à l'idée de se retrouver seul avec lui-même, Selig nous conte sa misérable existence. 
Grand roman psychologique, plein d'humour et de mélancolie, L'oreille interne est peut-être le plus beau livre de Robert Silverberg et à coup sûr un chef-d'œuvre de la science-fiction.

Critique :

                Dans le cadre du challenge Morwenna’s List, me voici amené à lire pas mal de classiques SFF manquant à ma culture. Et autant vous dire que je ne m’y attaque pas à reculons, c’est un grand plaisir. L’Oreille interne entre dans ces classiques dont on m’a dit « lit ça, c’est un incontournable ». Alors je m’exécute. Et enfin, oui, je comprends pourquoi certains considèrent ce roman comme un chef-d’œuvre de la science-fiction, avec cette dimension psychologique parfois étouffante, portée par une recherche constante du mot juste.

                Malgré tout, je ne suis pas totalement entré dans ce roman. Peut-être est-ce mon côté trop « gentil », car j’ai trouvé l’aspect psychologique justement parfois trop brut de décoffrage. On me rétorquera sûrement que c’était évident vu le don de David Selig, mais en même temps, voilà quoi (oui, c’est un argument imparable). Mais je vous avoue que ça fait des jours et des jours que je galère sur cette chronique, donc que dire d’autre.

                Formellement, le déroulé de l’histoire n’est pas linéaire chronologiquement, mais suit bien évidemment une certaine logique. Et je trouve que, personnellement, c’est organisé au mieux, entre progression de sa déliquescence et flashbacks. Bref, comme il y a une part de déception dans ma lecture, je ne sais pas trop quoi rajouter. Je m’attendais à un livre presque au niveau d’un Des fleurs pour Algernon, en tout cas plus dans cette veine, mais L’Oreille interne, bien qu’original (d’où cette catégorisation « chef-d’œuvre de la SF »), restera juste un bon livre à mon goût.

Appréciation : Un bon livre, mais manquant un peu de finesse dans certaines relations, d’où une certaine impression de froideur et de manque d’empathie des fois (sans vouloir que ça vire au larmoyant).




jeudi 25 septembre 2014

Les Enfants de Hùrin, de J.R.R. Tolkien

Titre : Les Enfants de Hùrin
Auteur :  J.R.R. Tolkien
Editeur : Pocket
Date présente édition : mai 2009
Couverture :
Illustrateur : Alan Lee
Pages : 284 pages
Prix : 7,30 euros

Biographie auteur :

        Né en 1892 à Bloemfontein (en Afrique du Sud aujourd'hui), John Ronald Reuel Tolkien rentre en Angleterre dès 1896 ; il perd son père, puis sa mère en 1904. Il passe son enfance dans la région de Birmingham puis étudie à Oxford. Après la Première Guerre mondiale, démobilisé, il obtient un poste à Leeds, avant d'enseigner la langue et la littérature anglaises à Oxford de 1925 à 1959. Parallèlement, J.R.R. Tolkien publie Le Hobbit (1937), classique de la littérature de jeunesse, avant d'entamer la rédac­tion du Seigneur des Anneaux, qui ne paraît qu'en 1954-1955. Ces deux romans se déroulent dans le monde imaginé par Tolkien depuis les années 1916-1917, lorsqu'il entreprend la rédaction des Contes perdus en lien avec l'invention de langues ; mais il n'achèvera jamais son Silmarillion. À sa mort, en 1973, il revient à son fils Christopher de publier l'essentiel de son œuvre : en quarante ans, Christopher Tolkien a publié des récits pour la jeunesse (Roverandom, Les Lettres du Père Noël?), des nouvelles (Feuille de Niggle ;  Le Fermier Gilles de Ham), et surtout, Le Silmarillion puis L'Histoire de la Terre du Milieu (12 volumes, dont Les Contes perdus, Les Lais du Beleriand, La Formation de la Terre du Milieu, La Route perdue), Les Contes et Légendes inachevés ; des Lettres ; des textes sur la littérature (Les Monstres et les Critiques), et, récemment, Les Enfants de Húrin, La Légende de Sigurd et Gudrún, avant La Chute d'Arthur.        

Synopsis :

Des milliers d'années avant les événements relatés dans Le Seigneur des Anneaux, la Terre du Milieu est en proie aux luttes entre Morgoth, le premier Seigneur Ténébreux, et les Elfes, alliés aux Hommes. C'est contre Túrin et Niënor, les enfants de Húrin, que Morgoth lance une terrible malédiction, les contraignant à une vie errante, pour se venger du héros qui a osé le défier. 
Túrin, héros humain qui cherche sa place parmi les Elfes et les Hommes dans un monde en guerre, lutte de manière spectaculaire et tragique contre Morgoth, nous faisant découvrir un passé méconnu de la Terre du Milieu. 
On retrouve dans ce magnifique roman le souffle épique si particulier à l'œuvre de celui qu'on appelle désormais le père fondateur de toute la fantasy contemporaine. 

Critique :

                Demandez une référence sur un auteur de fantasy que vous obtiendrez probablement le nom de Tolkien dans la discussion, classique parmi les classiques. Et pourtant, j’ai lu très peu de Tolkien. Le Hobbit il y a bien longtemps (j’ai tout oublié), et j’avais tenté de lire Le Seigneur des Anneaux dans ma prime jeunesse, mais j’avais été rebuté par le style. Aujourd’hui, plus certain de mon niveau de lecture, je réattaque le mythe, mais en commençant peut-être par une œuvre plus légère à digérer.

                Oui, Les Enfants de Hùrin se lit très facilement malgré tout un paquet de protagonistes à retenir en un minimum de pages, hantant le panthéon tolkien. Mais à l’instar de mon opinion sur Terremer lors de mon dernier billet, Tolkien parvient à insuffler ce petit quelque chose de plus, ce souffle de légendes. J’ai été happé par le cadre global de l’histoire, on ressent pleinement l’immensité de la fresque dressée par l’auteur.

                Pour autant, le titre présent n’est pas une œuvre majeure. L’aspect dramatique est bien représenté et j’aime bien aussi le style au final, parfait pour être lu au coin du feu à haute voix. Cependant, j’ai un petit bémol à émettre en ce qui concerne les personnages. J’’ai personnellement eu du mal à m’attacher à Turin, le héros principal, car au final, le récit fait de lui repose sur de la bêtise et de la fierté mal placée. Alors oui, il est sous l’ombre d’un Destin de mauvais augure, mais difficile de ne pas se faire de réflexion comme « Oh mais quel con ! », toute en subtilité. A lire les aventures de Turin, on ne peut que plaindre la plupart de ses proches.

Appréciation : Un titre sympathique ouvrant un peu plus l’univers de la Terre du Milieu. Ce n’est pas le titre le plus abouti car il s’agit d’un récit morcelé qui a été recomposé par Christopher Tolkien, mais il est intéressant à lire.

dimanche 21 septembre 2014

Dragon Déchu, de Peter F. Hamilton

Titre : Dragon Déchu
Auteur : Peter F. Hamilton
Editeur : Le Livre de Poche
Date présente édition : 2003
Couverture :

Illustrateur : Manchu
Pages : 958 pages
Prix : 10,20 euros

Biographie auteur :

Né en 1960 en Angleterre, Peter Hamilton a débuté sa carrière d’écrivain en 1987. Il s’est très vite imposé comme l’un des piliers du renouveau de la SF britannique. Mais là où ses amis auteurs exploraient de nouveaux courants, Hamilton a préféré faire revivre l’émerveillement des grandes aventures spatiales chères à E.E. Doc Smith, Jack Williamson et A.E. Van Vogt. Dans ce domaine, son cycle L’Aube de la nuit sert de référence. C’est le grand retour du Space Opera d’envergure !

Synopsis :

Lawrence Newton, en ce XXIVe siècle, n'a qu'un désir, une ambition, sillonner l'espace galactique. Même s'il doit abandonner famille, fortune et pouvoir pour accéder à ce rêve.
Vingt ans plus tard, alors qu'il est devenu un simple sergent pour le compte d'une des Grandes Compagnies, il lui semble avoir échoué sur toute la ligne.
Mais sur la planète Thallspring, où Lawrence et ses hommes sont chargés d'appuyer un " retour sur investissement ", c'est-à-dire un pillage pur et simple, une légende persistante évoque le Temple du Dragon Déchu.
Ce Dragon Déchu, s'il existe, serait un extraterrestre à la puissance colossale.
Et Lawrence entreprend de monter, à l'insu de ses employeurs, sa propre petite expédition. Non sans risques.
Un space opera fulgurant de Peter F. Hamilton, le rénovateur du genre et l'auteur du cycle : L'Aube de la nuit.

Critique :

                Frangin, si tu me lis comme tu en as pris la bonne habitude, sache que j’ai enfin achevé la lecture de ton livre, après des mois d’effort. Oui, voici des mois que j’ai commencé Dragon Déchu, mais de nombreuses autres lectures m’ont empêché de le terminer dans de plus brefs délais. Car Dragon Déchu ne m’a pas déplu, très loin de là. Seulement aurais-je apprécié cinq cents pages en moins.

                Oui, mon premier et principal reproche à Peter F. Hamilton, que je lisais pour la première fois, ce sont les longueurs. Avec presque mille pages, j’ai envie de dire que c’était presque inévitable. Pourtant, l’histoire tient la route tout du long. Il s’agit surtout du style de l’auteur qui tient à expliciter toute sa création dans la narration. Alors ça donne une richesse incroyable de détails et une compréhension accrue de son univers, mais il y a aussi un petit sentiment d’inutilité parfois. Fort heureusement, Peter Hamilton est intéressant la plupart du temps, se situant dans le sac des auteurs de science-fiction qui aiment les sciences dites « dures » (en les vulgarisant très bien). Pour en revenir plus précisément à la longueur, pendant très, mais très longtemps, je me suis demandé « où se trouve ce fucking dragon » vendu dans le synopsis (bien oui, je suis un lecteur de fantasy, j’aime bien les dragons), d’où peut-être aussi ce sentiment d’extrême longueur.

                Pour autant, j’ai bien accroché à ce livre. Pour preuve, en plusieurs mois de lecture, je n’ai jamais perdu le fil du récit, avec ce choix de deux histoires parallèles vouées à se rejoindre. C’est peut-être l’aspect bénéfique du style Hamilton, pas des plus esthétique, assez porté sur les termes techniques, mais très accessible, et donc permettant une véritable compréhension de son propos. Malgré l’absence de dragon pendant longtemps (bon, c’est très personnel comme jugement ça), on s’intéresse à l’histoire, un peu à contre-courant de ce qui se fait souvent puisqu’on suit a priori les méchants terriens qui viennent faire du « recouvrement » d’intérêts sur leurs anciennes colonies. Notre héros Lawrence Newton appartient à cette clique assez abjecte d’une société qui vous semblerait dégénérée, tout en étant un mouton un peu moins blanc au sein du troupeau (ce qui n’est pas forcément un tort en l’occurrence).

                Au final, même si j’ai été très longtemps frustré en lisant dragon Déchu, il s’agissait une frustration que je vais qualifier de positive, car le résultat est très sympa, mais aussi parce que malgré l’attente particulière qui me tenaillait, je ne me suis jamais ennuyé grâce aux quelques éléments distillés tout du long de la narration. Par contre, pour ceux qui l’ont lus (ou vont le lire), aviez-vous aussi envie de donner des baffes à Denise ?

Appréciation : Une lecture longue, mais qui narre une histoire riche et plutôt bien menée.

mercredi 10 septembre 2014

Terremer, d'Ursula K. Le Guin

Titre : Terremer
Auteur :  Ursula K. Le Guin
Editeur : Le Livre de Poche
Date présente édition : mars 2007
Couverture :
Illustrateur : Alain Brion
Pages : 702 pages
Prix : 8,60 euros

Biographie auteur :

              Ursula K. Le Guin est l’un des plus célèbres auteurs de fantasy et de science-fiction. On peut notamment lire d’elle au Livre de Poche La Main gauche de la nuit, Les Dépossédés (qui ont obtenu tous les deux le prix Hugo) et Le Dit d’Aka suivi de Le nom du monde est forêt, également couronné par le prix Hugo.  

Synopsis :

Ici, il y a des dragons. Il y a des enchanteurs, une mer immense et des îles.
Ged, simple gardien de chèvres sur l’île de Gont, a le don. Il va devenir, au terme d’une longue initiation, en traversant nombre d’épreuves redoutables, le plus grand sorcier de Terremer, l’Archimage.
Ce volume réunit les trois premiers livres de Terremer, Le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d’Atuan et L’Ultime Rivage, dans une traduction soigneusement révisée et complétée par Patrick Dusoulier.
Le cycle de terremer a inspiré le splendide film d’animation de Goro Miyazaki les Contes de Terremer.

Critique :

            Il arrive parfois une envie de poser un canon de type 9mm sur la tempe et de presser la détente. Fort heureusement, je ne suis pas en possession de ce genre d’objet très dangereux et déconseillé à l’usage (car c’est pas « bô » les z’armes). Il est à peu près minuit lorsque je rédige ce billet, et il s’agit de la troisième fois que je m’attaque à cette chronique. Quelques péripéties, dont une ultime due à mon déménagement, ont voulu m’empêcher de vous offrir mon avis sur Terremer d’une auteur que j’aime presque plus que ma môman.

            Et Terremer ne me fera pas changer d’avis, Ursula K. Le Guin, c’est vraiment tout ce que j’aime. Je n’avais lu que son pendant science-fictionnel jusqu’ici, mais nul doute, elle a su capter mon attention avec cette fantasy somme toute classique pour les lecteurs du genre, et je l’excuse car paru en 1968, mais ô combien exquise. Ursula Le Guin dans chacun de ses romans part à l’abordage de l’âme humaine. Et quoi de mieux que de suivre Ged, Tenar ou encore Arren au fil de ces trois histoires pour apprécier tout le style d’Ursula, apaisé et intéressant.

            Je ne voudrais pas enchérir d’un superlatif à un autre car il s’agit déjà de ma troisième chronique d’Ursula Le Guin, mais je suis persuadé que ces mêmes histoires, écrites par n’importe quel autre auteur, aurait été une purge monumentale. Je ne sais pas comment l’expliquer. L’auteure possède probablement une baguette magique, ou bien dispose d’une empathie incroyable qu’elle arrive à transmettre par l’écrit.

            Bref, Ursula K. Le Guin appartient à mon panthéon personnel. Les œuvres de science-fiction que j’ai lu d’elle jusqu’à présent son plus complexes, mais comme toujours, son œuvre, qu’elle soit de science-fiction ou de fantasy, n’est pas dénué de réflexion. Un petit mot aussi sur l’adaptation  de Miyazaki fils avec Les contes de Terremer que j’ai pris le temps de visionner après ma lecture. J’ai été agréablement surpris, d’autant plus que le film mêle les trois histoires de ce roman ensemble. Les grandes lignes sont là, mais le travail au niveau du scénario a dû être un casse-tête, car il fallait rester cohérent avec l’univers original tout en mixant. Le rendu est pas mal, et c’est très beau. Seulement, hâtez-vous vers le livre.

Appréciation : Une fantasy initiatique comme vous avez pu en lire déjà beaucoup, mais en mieux. Un bouquin garanti qualité car estampillé Ursula K. Le Guin, possédant un souffle légendaire que bien peu d’œuvres peuvent prétendre avoir.