Auteur : Douglas Kennedy
Editeur : Pocket
Editeur : Pocket
Date de publication : 2007
Couverture :
Couverture :
Traduction : Bernard Cohen
Pages : 409 pages (poche)
Prix : 6,90 euros
Biographie auteur : (source : fnac.com)
Douglas
Kennedy est né à New York en 1955, et vit entre Londres, Paris et Berlin.
Auteur de trois récits de voyages remarqués, dont Au pays de Dieu (2004), il s'est imposé avec, entre autres, L'homme qui voulait vivre sa vie, en
cours d'adaptation cinématographique, et La
Poursuite du bonheur (1998 et 2001), suivis de : Une relation dangereuse (2003), Les
Charmes discrets de la vie conjugale (2005), La Femme du Ve (2007) et Quitter
le monde (2009), tous parus chez Belfond et repris chez Pocket. En 2008,
Belfond a également publié son roman-culte, Piège
nuptial, dans une nouvelle traduction.
Synopsis :
Il y a encore
quelques mois, Harry Ricks était professeur dans une université américaine et
menait une vie tranquille avec sa femme et sa fille.
Aujourd'hui,
Harry survit tout juste dans une chambre de bonne crasseuse à Paris, au fin
fond du Xe arrondissement et n'a plus aucun contact avec sa famille.
Alors qu'il
croit toucher le fond, la passion fait irruption dans sa vie : elle s'appelle
Margit, elle est hongroise et sensuelle. Et très énigmatique : Harry ne devra
pas lui poser de questions sur son travail, son passé, sa vie, et ne pourra la
voir que deux fois par semaine, à dix-sept heures, dans son appartement du Ve.
Comme envoûté,
Harry accepte. Mais bientôt se produisent autour de lui d'étranges
coïncidences...
« C’est
arrivé l’année où mon existence s’est écroulée. L’année où je suis venu vivre à
Paris.
J’avais
débarqué quelques jours après Noël, […] Je n’avais pas fermé l’œil durant
toutes ces longues heures au-dessus de l’Atlantique, […].
En retrouvant
la terre ferme, j’ai soudain basculé dans un état de désarroi complet, et j’ai
perdu tous mes moyens devant le flic de contrôle des passeports qui me
demandait combien de temps je comptais rester en France.
-
J’sais pas exactement, ai-je marmonné sans
réfléchir. […]
-
Quoi, vous savez pas ?
-
Quinze jours, me suis-je hâté de lancer.
-
Vous avez un billet de retour pour les
Etats-Unis ? – J’ai hoché la tête. – Montrez-le-moi, s’il vous plaît.
Je le lui ai
tendu. Il a cherché des yeux la date de mon vol dans l’autre sens : 10
janvier.
-
Comment pouvez-vous ne pas savoir, puisque vous
avez une preuve ?
-
J’ai répondu bêtement, ai-je dit d’un ton
penaud.
-
Ouais…
Le tampon
s’est abattu sur mon passeport, qu’il a poussé vers moi sans un mot de plus
avant de faire signe au voyageur suivant d’avancer. Il en avait terminé avec
moi.
Je me suis
dirigé vers le tapis à bagages en me maudissant d’avoir attiré une attention
officielle sur le flou de mes intentions. J’avais dit la vérité,
pourtant : j’ignorais combien de temps j’allais rester en France. Mon
billet d’avion, acheté à la dernière minute sur un site Internet qui offrait
des vols bon marché pour un séjour de deux semaines, finirait à la poubelle dès
que la date du 10 janvier serait passée. Je ne prévoyais pas de retourner aux
Etats-Unis avant longtemps, très longtemps. »
Critique :
Une superbe découverte, encore une !
Petite anecdote : j’ai trouvé ce bouquin sur une étagère poussiéreuse de
mon père ! Titre intriguant, couverture qui pousse indéniablement à la
lecture, je n’ai su résister au charme déjà présent de la première impression
visuelle.
Puis, peu à peu, on rentre dans l’histoire,
et on commence à suivre la vie de notre protagoniste, Harry Ricks, et à
s’immerger dans ce personnage troublant. On apprend tout de suite qu’il quitte
son pays natal pour venir s’intégrer à la société parisienne. Et il déboule
très vite dans un vieil appartement délabré, entouré de Turcs. L’ambiance
demeure sordide, le roman coule tranquillement.
J’ai trouvé la lecture longue. Mais ce n’est
absolument pas un défaut ! Autant, parfois, des livres me happe si bien
que ma lecture est rapide – trop rapide ! – autant là, la lecture va à sa
vitesse, parfaitement adaptée. Il m’a fallu un bon nombre d’heures avant
d’arriver à le clôturer ! Il a réussi à me maintenir la tête hors de
l’eau, c’est-à-dire, à me maintenir dans l’attente de la fin, inlassablement.
Tout se passe merveilleusement bien, on
découvre Paris à travers les yeux de cet américain, puis des relations
complexes lient certains personnages, et très vite, Harry fait la connaissance
de Margit Kàdàr, prétendue traductrice… Un nœud d’intrigues se crée autour de
ces deux personnages, les rapprochant toujours plus. Puis, le récit devient
plus noir, plus glauque. Des meurtres… Des menaces… Ce que j’aime dans ce
roman, c’est la situation qui ne cesse d’évoluer d’Harry. Sa vie est pleine de
rebondissements, c’est fabuleux. Sa routine n’en apparaît pas une pour le
lecteur. L’auteur ne s’y attarde pas, et justement, il enchaîne les évènements
avec une concordance et une justesse parfaite !
Puis on découvre peu à peu, on comprend
surtout, que cette femme n’est pas toute blanche, en réalité, et qu’Harry est
trompé. La franchise de cet américain ne suffira pas à le sortir des
embrouilles. Le fantastique fait tout à coup son apparition, et cette facilité
à laquelle cède l’auteur m’a déçu. C’est le plus gros point négatif du roman, La
femme du Ve selon moi. On s’attend à des explications
rationnelles, et là Douglas Kennedy nous emmène dans un univers d’Edgar Allan
Poe qui surgit au mauvais moment, et même plus, qui n’a pas sa place du tout
ici, je trouve. C’est fort dommage…
La fin en est un peu entachée je trouve de
mon point de vue, après peut-être certains s’y plairont, ou non, cela dépend
évidemment du spectateur. Il n’empêche que j’adorais le personnage de Margit et
du coup il – l’auteur à travers son personnage – me déçoit quelque peu sur la dernière
ligne droite. Après, à mon goût, le roman part dans un délire trop
invraisemblable et entraîne le personnage principal dans un cercle infernal
duquel il ne peut réchapper. La fin est ratée, c’est mon sentiment, même si il
n’empêche qu’elle demeure bien formulée, et toujours dans un style
géniale !
Je conseille à tous ce roman, si vous voulez
passer un moment agréable de lecture. Un auteur que je retiens, et que je
relirais sûrement.
Par contre, ne regardez pas le film, je vous
le déconseille fortement ! L’adaptation cinématographique est clairement
un navet. Il ne présente aucun aspect du livre, n’y est pas fidèle du tout.
D’un autre côté, difficile d’adapter une œuvre déjà si complexe. Mais bon, pour
le coup, j’ai eu l’impression de perdre mon temps, ce qui est très rare !
Je n’ai absolument pas accroché. Les acteurs sont mauvais, l’intrigue est
fragmentée, tellement, qu’un spectateur extérieur ne comprend rien… Bref, un
échec sur le plan du cinéma, contentez-vous du livre, c’est préférable.
Note : 8/10
Apprêtez-vous à visiter Paris, Douglas vous emmène faire un tour dans
plusieurs de ses arrondissements ! Une histoire qui vous mène par les
tripes du début jusqu’à la fin ! Bonne lecture !
8/10 en ratant la fin ? Qu'est-ce que ça aurait pu être ! =O
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu de Douglas Kennedy, il faudrait que j'essaye. Mais peut-être pas avec celui-là du coup, vu que je sens que je ne vais pas aimer la fin non plus...