mercredi 6 mars 2013

Gueule de Truie, de Justine Niogret

Titre : Gueule de Truie
Auteur : Justine Niogret
Editeur : Critic

Date de publication : 2013
Couverture :
Illustrateur : Ronan Toulhoat
Pages : 254 pages
Prix : 17,00 euros

Biographie auteur :

                Née en 1979 en Bretagne, Justine Niogret a obtenu de nombreuses récompenses pour ses deux premiers roman, Chien du heaume et Mordre le bouclier. Avec Gueule de Truie, elle bouscule les codes et les genres et nous donne à lire une histoire poignante et sauvage, aussi inoubliable que La Route de Cormac McCarthy.

Synopsis :

L'Apocalypse a eu lieu.
Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité.
À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.
Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l’objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.

Critique :

                Justine Niogret est une spécialiste. Une spécialiste de la phrase ciselée parfaitement afin de donner tout son poids à celle-ci. Un style sans emberlificotage, percutant et extrêmement efficace. Et qu’on se le dise, encore plus que dans Chien du Heaume qui est une merveille du genre, Gueule de Truie nous offre le mot et le rythme juste à chaque instant. Souvent, auteur amateur ou simple lecteur, la pensée « j’aurais tant voulu écrire ce livre » nous traverse l’esprit. Avec Justine, cette pensée est réaffirmée, mais plus souvent encore, c’est un « j’aurais tant voulu écrire cette phrase » qui nous vient en tête. Quand je lis du Justine Niogret, je suis envieux. Que cela semble simple d’écrire un très bon livre. C’est un style comme pas d’autre, reconnaissable entre tous. Et appréciable.

                Si le style de Justine, et on le savait déjà, arrache la gueule (c’est un compliment extrêmement difficile à obtenir), c’est aussi le cas de la couverture, de notre anti-héros ou encore du monde présent. Si Gueule de Truie était un instrument de musique, il s’agirait d’une batterie. Percutant et varié.

                C’est donc l’histoire d’une ombre au service d’un fanatisme qui passe pour normal dans ce nouveau monde et qui un jour rencontre ce qu’il perçoit comme une lumière mystérieuse qu’il décide alors de protéger, à l’encontre de tout ce qu’il croit. S’ensuit un périple difficile de silence, de confusion et de rancune entre deux personnages totalement différents et pourtant lié. Comme le dit l’éditeur, une histoire poignante à l’instar de La Route de Cormac MacCarthy. Néanmoins, il demeure un peu d’incompréhension de mon côté sur la fin de l’histoire suite à une certaine image métaphorique (ou pas d’ailleurs, je relirais ça).

                Malgré ce petit bémol, ceci est un grand texte où Justine Niogret nous éclabousse d’un jet d’encre talentueux. Il est incroyable comment elle parvient à rendre attrayant avec une certaine poésie un monde extrêmement dur et laid. Car monde post-apocalyptique oblige, voici un récit très sombre.

Note : 8,5/10
Gueule de Truie, un titre et un livre qui a de la gueule. A dévorer.
 

6 commentaires:

  1. Coïncidence ? Destin ? Camera cachée ?
    Ma découverte de Justine Niogret devrait justement commencer avec Chien du Heaume dans peu de temps. Si l'essai est concluant, ce dont je ne doute pas, Gueule de Truie est sur mes tablettes (enfin, non, je ne lis pas en numérique, donc pas vraiment sur une tablette, mais c'est l'expression quoi...).

    Même si la référence à La Route me fait un petit peu peur...

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  2. +1 Lune !

    Tu n'as pas aimé La Route Baroona ?

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  3. Hum bin moi La Route c'est juste le côté sombre, un genre de contexte, mais techniquement je ne l'ai pas retrouvé tant que ça. Gueule de Truie est beaucoup plus "méchant" comme bouquin. Je le compare plus facilement à Plop.

    Et sinon Kissifrott, j'ai pas vu cette fameuse dédicace en attendant, mais c'est la mienne la mieux :p

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  4. Hum, maintenant que c'est affiche Lune, je crois que c'est incontestable mouhahaha !!! ^^

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  5. Je suis assez partagé sur La Route. L'atmosphère créée est exceptionnelle, que ce soit par l'idée qu'on se fait de ce monde, ou par le style qu'offre Cormac McCarthy. Mais bon, l'histoire en elle-même... je me suis quand même plutôt ennuyé. Ça fonctionne au début, puisque cela participe à la création de cette atmosphère, mais après...

    Du coup, le commentaire de Lune me rassure. ^^

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