mercredi 25 juin 2014

Les nageurs de sable, de Jean-Claude Dunyach

Titre : Les nageurs de sable
Auteur : Jean-Claude Dunyach
Editeur : L’Atalante

Date présente édition : mai 2003
Couverture :

Illustrateur : Gilles Francescano
Pages : 128 pages
Prix : 8,50 euros

Biographie auteur :

Jean-Claude Dunyach est né en 1957 à Toulouse. Il commence sa vie professionnelle en tant que guitariste dans un groupe de rock aux intentions affirmées (les Worldmasters), puis devient conteur itinérant, parolier de variété et tenancier d’un sex-shop toulousain pendant une semaine – le délai minimum, d’après lui, pour que cela figure dans une notice biographique.
Armé d’un doctorat en mathématiques appliquées à l’utilisation des super-ordinateurs, il entre à Aérospatiale-Matra en 1982 en tant qu’ingénieur. Parallèlement, il devient chercheur au CERFACS (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique), de 1987 à 1989. Il est membre de la Direction des Programmes Hypersonique de l’Aérospatiales jusqu’en 1991. Actuellement, il s’occupe du projet européen ENHANCE, à Aérospatiale-Matra Airbus. Il est marié et a deux enfants.
Outre des paroles de chansons, il est l’auteur d’environ soixante-dix nouvelles de science-fiction, dont neuf ont été rassemblées dans le recueil Autoportrait (1986), sept dans le roman/recueil Voleurs de silence (1992), tandis que les autres trouvent refuge chez l’Atalante. Il a aussi écrit plusieurs romans parus au Fleuve Noir, dont Étoiles mortes, qui s’est vu récemment doté d’une suite écrite en collaboration avec Ayerdhal, Étoiles Mourantes (Grand Prix de la Tour Eiffel 1999). Il est également membre du jury du Grand Prix de l'Imaginaire depuis 2004.
Jean-Claude Dunyach utilise ses connaissances informatiques pour les appliquer à l’écriture ; on lui doit en effet un programme d’analyse stylistique particulièrement performant puisqu’il a obtenu  en 1984 le Grand Prix de la science-Fiction Française pour Les Nageurs de sable, suivi de trois prix Rosny, d’un prix Ozone et d’un prix de l’Imaginaire. Certains prétendent que c’est l’ordinateur qui aurait dû recevoir ces prix…

Synopsis :

À partir d'aujourd'hui, vous ne vivrez plus certains moments, certains événements comme vous l'avez déjà fait. Que vous les ayez connus une fois, dix fois, cent fois, ils se pareront de sensations que vous ignoriez, ils éveilleront des émotions que vous ne connaissiez pas. Essayez. Rendez-vous dans n'importe quel aéroport et déambulez un peu. Vous n'avez pas besoin de billet, juste de flâner au hasard des couloirs, des boutiques et des portes mystérieusement closes. Inévitablement vous croiserez des regards et l'un d'eux évoquera les mystères que ces portes taisent. Alors la marelle des Flying Romanis vous emportera dans son tourbillon et, le lendemain, vous chercherez des nageurs dans les dunes, puis des corps dans les musées et des amnésiques dans les jardins. Chaque nouvelle de Dunyach change le monde qui filtre à travers vos yeux, comme le rêvait le président Moâ.

Critique :

Première lecture de Jean-Claude Dunyach pour ma pomme, et dans la foulée, j’ai acheté un autre de ses recueils. C’est dire que le recueil Les nageurs de sable m’a plu. Bon, je ne suis monté au plafond qu’avec la nouvelle éponyme, mais le reste est d’un très bon niveau, en plus d’être très éclectique. Prenons les choses une par une.

Cela commence par Détails de l’exposition. J’ai dit que tout était d’un très bon niveau, mais il faut peut-être retrancher cette nouvelle-ci. Non pas qu’elle est mauvaise, mais comme j’écris désormais mes nouvelles en essayant d’avoir un certain recul, j’en ai déjà oublié le contenu pour celle-là. On peut en conclure qu’elle ne m’a pas marquée (brillante déduction).

En ce qui concerne L’orchidée de la nuit, il s’agit d’un excellent divertissement avec en figure de proue un Sherlock Holmes à la française. Une parenthèse de détente dans ce recueil. Pas le récit le plus original, mais bien mené, avec un petit zeste de Tardi aurais-je presque envie de dire.

Flying Romani’s est une nouvelle vraiment bien, une sorte d’ode aux peuples du voyage et leurs mystères (il s’agit d’une véritable société secrète dans ce récit), avec ce côté énigmatique qui va transformer un homme normal. Et vous, seriez-vous capable de changer de vie du jour au lendemain ?

L’automne de la cathédrale est une nouvelle très courte, mais aussi peut-être la plus poignante à mon sens. En tout cas, j’y ai vu une métaphore sans concession de notre société, où la force des convictions s’amoindrit de plus en plus, au détriment de toute la richesse qui nous entoure. C’est une interprétation très personnelle, mais c’est une nouvelle assurément qui donne à réfléchir.

Je passe sur Cent mille fleurs pour le président Môa, un peu à l’instar  de Détails sur l’exposition, pour arriver à Dans les jardins Médicis. Une nouvelle assurément assez terrifiante par son côté elliptique dû au fait que l’auteur touche à des souvenirs « vendus », et donc disparus. Vraiment un très beau récit pour conclure ce recueil.

Mais je ne conclus pas cette chronique puisque je ne vous ai pas parlé de Les Nageurs de sable. Peut-être la nouvelle la plus difficile à décrypter avec une tendance à la métaphysique. Néanmoins, il s’agit d’un texte clairement au-dessus pour moi, à lire et relire pour essayer dans comprendre toutes les subtilités. Je ne détaillerais pas plus, mais je vous invite instamment à lire ce petit bijou.

Appréciation : Un recueil qui contient plus de très bon que de moins bon, en plus d’une belle plume, à découvrir.

2 commentaires:

  1. Dunyach est de réputation un des grand nouvellistes français.
    Il a un très belle écriture, et touche à beaucoup de styles différents. Ça ne fonctionne pas toujours à 100%, mais quand ça marche, ça en jette !

    Je n'ai lu qu'un seul de ses recueils, il faut que je continue. ;)

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    1. Oui, j'avais entendu cette réputation, donc il a bien fallu que je me jette à l'eau au bout d'un moment ^^

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